Le droit de l’enfance invoqué ici est théorisé par le postulat que la société pervertit ce qui était originellement pur à la naissance. Pourtant, les jeunes meurtriers se sont vautrés dans le mal. Un enfant serait-il capable et coupable du pire.
Le droit naturel affirme toutefois : Malitia supplet aetatem, que Corneille traduirait par « la valeur n’attend point le nombre des années. » En d’autres termes : « Les méchants sont dévoyés dès le sein maternel, menteurs, égarés depuis leur naissance. » (Ps 57, 4).
Un tel film interroge sur la nature du mal, de la mort et du mensonge, dont nous portons la marque depuis la fondation du monde. Cette inclination mauvaise nous en héritons par propagation et non pas par contamination. Le crime dont il est question dans ce court-métrage peut être lu comme la contradiction des postulats modernistes de l’innocence originelle mais la manifestation de l’universalité du péché originel.
L’opposition à sa diffusion signe sans doute le refus de voir, à travers ces destins brisés, le miroir de notre malignité collective et individuelle. Oui, nous retirons un plaisir sadique à commettre l’irréparable. Oui, personne n’est a priori bon. Oui, nous préférons le malheur au bonheur. Oui, nous sommes voleurs, violeurs et meurtriers en pensée, en parole, par action et par omission. C’est — moi le premier — ma très grande faute.
Sans les secours de la Miséricorde, nous ne pouvons rien.