• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Marcel MONIN

sur Déjà … le gouvernement mondial


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Marcel MONIN Marcel MONIN 8 février 2019 14:06

@bouffon(s) du roi

S’agissant de notre affaire qui porte sur l’instauration d’une nouvelle forme de gouvernement, on ne peut, de mon point de vue, pas plus parler de complot, qu’on n’a pu parler de complot quand les philosophes du 18 ° siècle avaient en tête d’éclairer l’humanité, ou quand que les bourgeois de la Révolution française ont manœuvré pour d’installer une forme de gouvernement qui leur sera profitable (et qui ne correspondaient pas, à y regarder de près -électorat fonction, etc…- tout à fait à la forme du gouvernement « démocratique »).

Que des membres d’une profession ( des banquiers, des fabricants de désherbants ou de médicaments, des vendeurs de combustibles ou de produits alimentaires … entre autres ) cherchent à vendre leurs produits et qu’ils fassent de la publicité ( en direction des acheteurs potentiels) ou qu’ils fassent du lobbying (auprès des décideurs) sont des démarches « normales ». Rappel : y compris pour les banquiers.

Que les politiques satisfassent les demandes quand le produit est nocif n’est pas « normal », la norme étant appréciée au moins au regard de l’intérêt général - santé, niveau de vie, etc…- , que les représentants sont chargés (en théorie du moins) de défendre.

Ce n’est pas parce que l’entente se prépare et se scelle en secret ( on ne voit pas les compères aller en parler sur une chaine d’information en continu) qu’il est possible, au moins si les mots ont un sens, de parler de « complot ». Quand cela se produit, et que par exemple le professionnel rémunère le politique pour que ce dernier prenne la décision souhaitée, on n’utilise d’ailleurs pas le mot de complot. Le terme retenu est dans l’exemple choisi « concussion ». Pas complot : voir la définition de ce mot sur un dictionnaire et l’esprit dans lequel il est utilisé en droit pénal.

Alors évidemment, quand les protagonistes se font prendre, et que les juges instruisent et que les policiers se livrent à des enquêtes, ils ont l’habitude de crier au complot. Ce qui est une bonne technique pour discréditer l’enquête ou ceux qui la mènent. Un peu comme avec la technique qui consiste à « créer une affaire dans l’affaire », qui permet de détourner les nez de ce qui ne sent pas bon.

Quand, d’un autre point de vue, un juriste analyse des textes, les met en relation, pour en découvrir l’objet véritable ( qui n’est pas forcément celui qui a été inscrit dans l’exposé des motifs d’une loi) ; quand un sociologue rassemble des données et les met en relation, les croise, pour comprendre à quoi ou à qui sert une institution, … ils ne sont pas des « complotistes ».

Quand Bourdieu et Passeron ont démontré que l’école reproduisait les inégalités sociales sous une forme scolaire, ils n’étaient pas des « complotistes » au moment où ils ont eu cette intuition. Quand un économiste cherche à savoir si telle réforme fiscale ne profiterait d’aventure pas plutôt aux uns, alors même que les politiques ont juré qu’elle profiterait aux autres, il n’est pas un complotiste.

Il ne faut pas confondre la démarche scientifique et l’esprit complotiste. A supposer d’ailleurs qu’il soit nécessaire de dire de quelqu’un qu’il serait un complotiste, quand dire de la personne en question qu’elle « raconte n’importe quoi », pourrait suffire . NB. Il est intéressant de constater que les « pseudo » économistes qui prospèrent dans certains médias, et qui racontent méthodiquement ce qui va dans le sens des intérêts de ce qu’on appelle « l’oligrachie », excellent à distribuer les étiquettes de « complotiste » … aux autres.

Evidemment la mode du moment est à la chasse au « complotisme » et à l’étiquetage des personnes (v. ci-dessus) . Chasse parallèle aux fake news. Chasse moins ouverte, par exemple (faut-il croire aux hasards dans une démarche scientifique ?) aux différentes sortes de « mensonges » des politiques. Chasses en tous cas, qui ouvrent de manière générale un beau champ d’investigations aux chercheurs.

Bref, il faut faire attention ! Dans ces domaines, l’accusation de « complotisme » vise souvent, un peu comme dans les cas ci-dessus, à éluder le débat ou à évacuer la question. Spécialement lorsque les personnes qui utilisent l’anathème n’ont pas d’argument. Et bien sûr, quand ils ne peuvent pas en avoir.

Et est un peu, sous un certain rapport, un moyen (indirect) de neutraliser ceux qui disent, à défaut de censure, et en l’absence de dispositions pénales adéquates, ce que les gens ne doivent pas entendre.

J’espère que dans les lignes qui précèdent, vous trouverez / en tous cas que les autres lecteurs potentiels qui liraient votre question au premier degré, / trouveront /, la réponse à la question.

Cordialement.

MMM


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès