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Commentaire de Christian Labrune

sur Dix mini-chroniques de la résistance populaire


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Christian Labrune Christian Labrune 14 mars 2019 20:55

 Nous nous sommes assis pour filer des mèches de lampe dans le salon.

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Quand j’étais enfant, à la campagne, dans les années cinquante, les pannes d’électricité n’étaient pas rares, et j’ai dû passer des heures à regarder la flamme des bougies. Depuis plus de vingt ans que je vis à Paris, j’ai dû connaitre deux ou trois pannes d’électricité, mais beaucoup trop brèves, hélas, pour avoir seulement le temps de me remémorer le très beau poème de Francis Ponge sur la bougie dans Le parti pris des choses.

Ils ont vraiment de la chance, les Vénézuéliens. Outre qu’ils vivent dans le plus démocratique des régimes, sous la gouvernance d’un grand homme dont on parlera dans plus de deux mille ans comme aujourd’hui d’Alexandre le grand ou de Jules César, ils disposent de la richesse potentielle des plus grands gisements pétroliers du monde, mais cela ne leur est jamais monté à la tête et ils savent ne pas se priver de joies très simples comme la confection et l’allumage des bougies. L’envie est un sentiment un peu mesquin, pas très recommandable, mais je dois avouer qu’à lire ces témoignages, je l’ai très fortement ressenti.

Puisque je viens de m’engager dans la voie des confessions, laquelle mène nécessairement à la contrition, j’irai courageusement jusqu’au bout. Je me rends bien compte aujourd’hui qu’en votant pour M. Mélenchon, nous aurions eu quelque chance, en peu d’années, de faire les mêmes expériences, de redécouvrir les plaisirs très purs d’une vie simple et frugale. J’aurais pu voter pour M. Mélenchon : c’était très facile, il suffisait de mettre le bulletin portant son nom dans la petite enveloppe, mais je ne l’ai pas fait. Je n’aurai pas la lâcheté d’évoquer quelque influence diabolique : je dois avouer, pour ma plus grande honte, que je n’étais nullement sous l’influence d’une puissance extérieures à ma volonté. J’étais libre et je pouvais, en toute liberté, voter pour M. Mélenchon.

Si je ne l’ai pas fait, c’est vraiment parce que je suis un con.


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