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Commentaire de Christian Labrune

sur Elections en Israël : Netanyahou à nouveau premier ministre ?


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Christian Labrune Christian Labrune 3 avril 2019 16:03

Je me demande bien à quoi peut servir un article qui n’est même pas construit et se présente comme une simple suite de constatations d’une justesse très approximative. Quels sont les enjeux, actuellement, en israël ? En lisant ça, Quelqu’un qui ne serait informé que par ce qu’il trouve dans les media français n’y comprendrait rien du tout.

« Il soutient Bachar el Assad en Syrie car il considère que c’est un moindre mal face à un Hesbollah fanatisé. »

Netanyahou n’a jamais « soutenu » le régime syrien, encore moins l’actuel homme de paille des Russes et des iraniens. Israël et la Syrie sont officiellement en guerre depuis 67 : aucun traité de paix n’a jamais été signé, comme ce fut le cas avec l’Egypte et la Jordanie, mais les hostilités militaires n’ont jamais repris et les deux états se regardent depuis des dizaines d’année en chiens de faïence, en se gardant bien de toute provocation. Des organisations humanitaires ont bien apporté un « soutien » à des Syriens du côté de Kuneîtra, mais ils s’agissait surtout, dans le cadre de l’opération « bons voisins », d’opposants à Bachar el-Assad. Beaucoup de blessés ont été soignés dans des hôpitaux israéliens avant d’être reconduits à la frontière. 

Les frappes de Tsahal sur la Syrie, qui se sont multipliées ces dernières années, visent exclusivement des bases ou des dépôts d’armes iraniens. Des négociations avaient eu lieu, à la fin du siècle dernier, à propos du Golan. Elles avaient avorté, et c’est une bonne chose : si Israël n’occupait pas cette région qu’il a très bien mise en valeur, le danger que représente le Hezbollah serait bien plus considérable.

Pourquoi tant de clivages politiques, dans cette campagne électorale ? Parce qu’il apparaît désormais à la plupart des Israéliens que les accords d’Oslo auront été une véritable catastrophe, et la cause principale des intifadas. La cession de Gaza décidée unilatéralement en 2005 par Sharon (Il n’y a désormais à Gaza que quatre Israéliens, deux morts et deux pauvres bougres un peu perturbés qui s’y étaient aventurés et qui sont retenus comme otages) aura eu pour conséquence l’installation entre l’Egypte et Israël d’une entité politico-religieuse aussi abominable que le Califat. On disait récemment que c’en était fini du Califat, mais le Hamas et le Jihad islamique font régner dans la bande un climat qui est à peu près aussi atroce que celui qui régnait à Raqqa. Cette abomination, du reste, a des ramifications jusque dans le Sinaï. Sans les raids de l’aviation israélienne effectués à la demande d’une Egypte qui ne dispose pas de moyens aussi efficaces, l’insécurité augmenterait vertigineusement dans cette région.

En même temps, l’opposition gauche/droite en Israël n’a pas non plus beaucoup de sens : dès que la menace existentielle devient plus forte, tous les israéliens savent très bien où est l’ennemi, qu’il faut l’affronter, et ne s’opposent que sur les moyens de le combattre. Très bizarrement, Netanyahou qui passe en France pour un va-t-en-guerre, est souvent critiqué par des organisations plus « à gauche » à cause de la mollesse de ses réactions. En quelques mois, un bon millier de roquettes sont tombées sur le territoire israélien. Les ripostes ont été très symboliques : on provoque sur les bâtiments stratégiques à anéantir quelques petites explosions bruyantes pour laisser aux occupants le temps de sortir avant l’envoi des missiles destructeurs. S’il avait suivi l’opinion surchauffée des habitants de Sdérot ou d’Ashkelon constamment canardés, Netanyahou aurait eu plusieurs occasions d’envoyer les chars ratatiner les islamistes à Gaza. S’il ne l’a pas fait, c’est parce qu’il sait très bien que la menace réelle n’est pas à Gaza ou au sud du Liban : le jihad islamique, le Hamas et le Hezbollah ne sont que les tentacules de la pieuvre iranienne résolue à détruire Israël. dont la tête est à Téhéran. Il faut donc attendre l’effondrement du régime islamo-nazi des mollahs plutôt que le provoquer. De toute façon, un tel régime exécré par le peuple ne pourra plus durer bien longtemps, il est condamné. Un ou deux ans de patience, ça vaut mieux qu’une guerre. C’est le calcul de Netanyahou. J’espère qu’il sera réélu. 


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