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Commentaire de Bertrand C. de L.

sur Diagnostic de crises plurielles


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Bertrand Damien Bertrand C. de L. 4 mai 2006 14:39

Tous les gouvernements peuvent et ont la tentation de la barbouzerie. Quand vous avez ces ressources secrètes sous la main, il est difficile de ne pas être tenté de les utiliser. La question de savoir si les crises sociales sont en phase avec cette tentation est intéressante.

Il me semble que ce recours à la barbouzerie est largement influencé par la pression à laquelle l’Etat, et plus précisément le gouvernement sont soumis. Plus le contexte est difficile, plus la tentation est grande. Or, le contexte de crise de cette législature cumule toutes les sortes de pressions imaginables, et culmine dans l’ubuesque, l’incompétence et la déliquescence.

Un président mal élu et qui, il faut le rappeler, pesait moins de 20% au premier tour des présidentielle. Un Président en fin de règne, qui s’interroge sur la façon dont les juges vont l’aggresser à la fin de son mandat, lorsque les multiples affaires de corruption le rattraperont, à moins qu’un Président ami soit là pour verrouiller autant que faire ce peu le processus judiciaire. Manque de bol, si c’est Sarkozy, il y a des réglements de comptes et des haines tenaces qui n’arrangeront pas ses affaires. Un premier Ministre autiste qui ne sait pas ce que démocratie veut vraiment dire en pratique, puisque qu’il n’a jamais été élu. Un Sarkozy qui rêve de régler les factures et de prendre une revanche exemplaire. Une opposition stimulée par la déliquescence de cette législature, qui sent l’opportunité et qui ne va pas lâcher le morceau. Un contexte internationnal qui n’a eu de cesse de rabaisser le poids de la France dans le grand concert international. Une suite d’échecs politiques retentissants qui laisseront dans l’histoire l’image du Président le plus minable de toute l’histoire de la V° République. Un bilan économique très contestable, où l’on mesure le recul de l’emploi en nombre de radiations à l’ANPE et non pas en nombre de créations nettes d’emplois. Et enfin, des français déboussolés qui se demandent où ils vont.

Il est rare de voir autant de facteur de pression convergeant de manière aussi forte sur un Etat Français. Alors, je ne suis pas très étonné de voir ce genre d’affaire de barbouzerie sortir.

Ce qui est consternant, c’est de voir comment Villepin s’arqueboute sur son orgueil démesuré pour tout nier malgré l’évidence, et clamer de façon pathétique qu’il ne pliera pas. Il a dit ça aussi pour le CPE. Là, j’ai l’impression que ce pourrait bien être la dernière fois. Villepin est mort, politiquement. Il vaudrait mieux sortir le plus vite de cette histoire, parce que les dommages des années Chirac pour la France commencent à peser très, très lourd.


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