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Commentaire de njama

sur L'impasse arménienne


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njama njama 5 septembre 2019 09:53

L’extrait explicite du Manifeste (« Le Parti Dachnak n’a plus sa raison d’être » fut publiée en URSS (Tiblisi) en 1927) :

« 3. Pendant la période de l’été et l’automne 1915 les arméniens de Turquie furent forcés d’émigrer, l’exode des masses et les attaques sont gravées dans les mémoires. Tous ces événements furent un coup mortel pour le problème arménien. L’Arménie historique, nos coutumes héréditaires, les régions que la diplomatie européenne nous avait promises, avaient été abandonnées et les villes arméniennes sont restées sans Arméniens. Les Turcs savaient ce qu’ils faisaient et aujourd’hui ils n’ont rien à regretter, comme on l’a réalisé plus tard, cette tactique pour régler définitivement le problème arménien, était la plus efficace et la plus commode. Aujourd’hui, il est inutile de se demander combien la participation de nos milices à la guerre, avait influencé de façon négative la situation des Arméniens de Turquie. Personne ne peut dire que si nous avions suivi une autre ligne sur ce côté de la frontière il n’y aurait pas eu d’attaque sans pitié. Si nous n’avions pas tenu compte de notre minorité envers les Turcs on ne peut pas prétendre que les attaques en question auraient été aussi impitoyables. On peut avoir des divergences de vue sur ce sujet. La vérité reste un fait réel et cela est très important. La lutte commencée des années auparavant contre l’indépendance vis-à-vis de la Turquie a fini par la déportation des Arméniens de Turquie et en conséquence, par le nettoyage des régions arméniennes. Voici la vérité. Abandonnez l’idée que dorénavant, le monde civilisé est troublé devant les atrocités des Turcs. Dans les parlements et les associations des civils, les hommes d’état traitent les Turcs d’assassins et publient des livres »bleu« , »jaune« ou d’autres couleurs. Dans tous les lieux de culte, les prêtres prient pour que les Turcs soient punis. La presse mondiale publie des témoignages et des descriptions affreuses. Quel sens tout cela tout cela peut-il avoir ? Tout ce qui était à faire avait été fait et les mots sont impuissants à décrire les cadavres éparpillés dans le désert d’Arabie, et à sauver les maisons détruites ou le pays abandonné.

4. La deuxième moitié de 1915 et la totalité de 1916 devinrent une période de deuil général pour nous tous. Les réfugiés de Van, d’Eleskit, de Basen et la totalité des gens sauvés du massacre, des dizaines et des centaines de milliers de personnes affamées, nues, malades et effrayées envahirent nos régions. Cette masse affamée était arrivée dans une région où il n’y avait pas assez de pain pour ses propres habitants. Les émigrés malades, sans force et faibles erraient dans les rues. Les vallées de Şırnak et d’Ararat ressemblaient à un immense hôpital, ici des milliers d’Arméniens mouraient de faim ou de maladie, sous nos yeux. Nous étions incapables de sauver ces vies humaines si précieuses. Nous, qui étions furieux et effrayés, cherchions un responsable et nous l’avons trouvé : c’était le gouvernement de Russie et sa lâcheté politique. Dans une panique générale, comme des gens déséquilibrés et politiquement immatures, nous étions projetés d’un extrême à l’autre. Nos croyances d’hier étaient aussi déséquilibrées et sans fondement que nos accusations d’aujourd’hui. »


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