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Commentaire de Et hop !

sur La force des opprimés


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Et hop ! Et hop ! 7 novembre 2019 15:11

@C BARRATIER

Ce n’est pas du tout une exception ou une anecdote.

Il y avait en France en 1940 deux sortes de Juifs qui se détestaient :
la plus grosse moitié moitié était des juifs français de souche (comme les parents de d’Elisabeth Badinter qui ont passé toute la guerre à Boulogne, ou les parents de Simone Weil) qui étaient des bourgeois aisés et conservateurs, qu’on trouve dans le Bottin Mondain de l’époque, qui avaient fait la guerre de 14, qui étaient en général radicaux-socialistes, défavorables à l’immigration juive, et favorables à l’armistice et à Pétain,
et l’autre moitié qui étaient des Juifs émigrés d’Europe centrale après 1918, la plupart pauvres, issus du Bund, et militants révolutionnaires, militants au Partie Communiste et dans le syndicat de la MOI (Main-d’oeuvre immigrée). Le Parti Communiste a été interdit par le gouvernement radical socialiste à cause de l’alliance entre Hitler et Staline. Ce sont ces Juifs qui vont commencer une résistance armée et à faire des attentats contre les Allemands quand le parte germano-soviétique aura été rompu, ce qui sera une deuxième raison de se faire arrêter et déporter vers l’Allemagne. 

Les Français israélites trouvaient que les Juifs d’Europe centrale était des pouilleux, révolutionnaires, qui leur faisaient honte et qui suscitaient de l’antisémitisme. 

Quand en 1942 les Allemands ont exigé un contingent de Juifs pour aller travailler en Allemagne (comme le STO), Vichy s’y est opposé en faisant un marché : vous ne touchez pas aux Français juifs, mais on vous laisse embarquer les apatrides juifs, d’autant plus qu’il s’agissait pour la plmupart de ressortissants d’Allemagne et des pays annexés par l’Allemagne (Autriche, Pologne,..). 

Et là, ce sont les Juifs français de souche, en liaison avec Vichy, qui ont complètement collaboré pour réaliser ce deal qui assurait leur sauvegarde en échange de la déportation des juifs étrangers, en faisant eux-mêmes les listes des personnes à arrêter et le tri des convois au camp de Drancy qui avait un directeur juif. C’est ce que montre le livre de Maurice Rafjus qui était un ancien Juif militant communiste immigré d’Europe central, déporté à Dachau, etc.. 


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