Cardinal Robert Sarah : la crise de l’Occident et du monde tient dans leur rejet de Dieu.
Le cardinal Robert Sarah a accordé un entretien à la revue La Nef, où il présente les différents aspects que l’on rencontre dans son ouvrage.
Il commence par expliquer que la crise spirituelle concerne le monde entier, mais qu’elle a sa source en Occident. Extraits de La Nef :
L’effondrement spirituel a donc des traits proprement occidentaux. Je
voudrais relever en particulier le refus de la paternité. On a
convaincu nos contemporains que pour être libre il fallait ne dépendre
de personne. Il y a là une erreur tragique. Les Occidentaux sont
persuadés que recevoir est contraire à la dignité de la personne. Or
l’homme civilisé est fondamentalement un héritier, il reçoit une
histoire, une culture, un nom, une famille. C’est ce qui le distingue du
barbare. Refuser de s’inscrire dans un réseau de dépendance, d’héritage
et de filiation nous condamne à entrer nus dans la jungle de la
concurrence d’une économie laissée à elle-même. Parce qu’il refuse de
s’accepter comme héritier, l’homme se condamne à l’enfer de la
mondialisation libérale où les intérêts individuels s’affrontent sans
autre loi que celle du profit à tout prix.
Mais dans ce livre, je veux rappeler aux Occidentaux que la raison
véritable de ce refus d’hériter, de ce refus de la paternité est au fond
le refus de Dieu. Je discerne au fond des cœurs occidentaux un profond
refus de la paternité créatrice de Dieu. Nous recevons de lui notre
nature d’homme et de femme. Cela devient insupportable aux esprits
modernes. L’idéologie du genre est un refus luciférien de recevoir de
Dieu une nature sexuée. L’Occident refuse de recevoir, il n’accepte que
ce qu’il construit lui-même. Le transhumanisme est l’ultime avatar de ce
mouvement. Même la nature humaine, parce qu’elle est un don de Dieu,
devient insupportable à l’homme d’Occident.