Le piège de l’abstention.
Beaucoup d’informations et de
réflexions pertinentes mais il me semble que vous vous trompez de vision
d’ensemble quant à l’abstention dans le contexte actuel.
On peut voir que depuis le début de
cette élection l’abstention partout est très importante (sauf en Belgique, vote
obligatoire) et que bien sûr les commentateurs payés pour commenter nous ont
fait régulièrement toutes sortes de plans sur la comète sans lendemain
(la dernière fois, LFI était morte et effondrée paraît-il ) à partir des
résultats à chaque fois, en parlant de pourcentage sans rappeler l’importance
de l’abstention et nous entretenant dans une ignorance et une
incompréhension de la vie politique faisant de nous les citoyens mineurs dont
ce système oligarchique a besoin.
Je pense que toutes les élections
comptent parce qu’en arrière-fond, c’est toujours le même enjeu, la démocratie
qui recule, dont les dirigeants se méfient de même que les chefferies
médiatiques parce qu’une démocratie fondée sur un citoyen correctement informé
avec les moyens politiques de se faire respecter et des mandants responsables
politiquement, cela changerait drôlement leur domination politique et
culturelle.
C’est pour cela qu’historiquement le
rassemblement se fait d’abord dans les urnes et qu’il faut choisir ensuite
lucidement ceux qui tiennent leurs engagements en ignorant les opportunistes et
les joueurs de flûtes. On en a tellement vus et entendus.
L’abstention massive est
invisibilisée alors qu’elle est du point de vue de la démocratie derrière
laquelle se cachent le pouvoir et ses obligés le fait politique central de nos
sociétés. Les abstentionnistes sont traités comme une réserve d’indiens dont la
parole ne compte pas. En fait nous sommes déjà sortis de notre réserve. Pour
prendre les choses en mains. Pour nos retraites. Pour l’avenir de notre
agriculture qui résume la problématique de la production des richesses en vue
de satisfaire nos besoins en vu de l’intérêt général par la reconnaissance
équitable du travail et le partage des charges, menée à mal par le
libre-échange et c’est peu dire. Et pour bien d’autres sujets aussi. Si on
croit à la citoyenneté et la démocratie, il faut des élus actifs pour voir et
comprendre de l’intérieur, accumuler des savoirs, des compétences, de
l’expérience afin de produire des analyses et formuler des propositions. Il s’agit
aussi pour nous de mettre les élus devant leurs responsabilités et leurs votes
et bien sûr leur engagement. Pensons-y à chaque élection dorénavant. Et faisons
l’effort de regarder de près qui propose et qui a fait quoi. Regardons de près
les votes des élus ici et au parlement européen, la cohérence des
analyses, des discours et des propositions. Du social au géopolitique en
passant par la responsabilité écologique.
Toutes les élections comptent
pour se placer et apprendre et faire en sorte que la prise de conscience
et la compréhension de ce qui se passe montent afin que nous soyons de moins en
moins à la merci de la bulle politico-médiatique qui impose son
couvercle sur la vie politique.