@Eric F
Je ne crois pas que c’était du tout l’intention de la Russie de faire tomber Kiev ni dans les faits ni dans les discours au début de leur opération militaire. Des convois blindés ont été envoyés vers Kiev pour faire diversion, face à l’amoncellement de troupes ukrainiennes prêtes à en découdre au Donbass, et ainsi permettre aux forces russes de solidifier leur occupation du Donbass. Les forces dépêchées à Kiev se sont ensuite dispersées non pas parce que la résistance ukrainienne était héroïque autour de la capitale (c’est l’image que l’on a donné dans les médias et que vous rapportez également : « qui a surpris y compris les occidentaux ») mais bien parce que cela faisait partie du plan militaire de la Russie : percer vers la capitale, puis se retrancher.
La Russie n’était pas intégrée aux accords de Minsk. La France avait la responsabilité d’appliquer ces accords, en particulier son premier point, un cessez-le-feu, pour protéger les populations civiles, ce qu’elle n’a pas du tout chercher à faire. Jamais les Présidents de la République (Hollande, Macron) n’ont appelé à un cessez-le-feu, ni verbalement, ni dans leurs actions. Ils ont armé la partie avec laquelle ils ont créé une alliance en tant que membre de l’OTAN hostile à la Russie, et ils ont choisi le bras de fer avec l’opposition ukrainienne du Donbass, qu’ils ont totalement déconsidérés et traités comme des « terroristes ».
Il n’y a pas photo concernant le fait que ce sont les forces de Kiev qui ont intensifié les bombardements sur le Donbass ayant précédé l’invasion russe, notamment en février 2022, avant la reconnaissance de l’indépendance des territoires ukrainiens par la Russie. Cela est documenté de manière précise par les observateurs internationaux (OSCE) (mais étrangement jamais repris par les médias).
La réaction des garants des accords de Minsk à ce non-repect du cessez-le-feu aurait dû consister en des sanctions contre le gouvernement ukrainien afin d’éviter l’escalade qui a mené à la boucherie sanglante dont nous avons été les témoins jusqu’à présent.