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Commentaire de SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs

sur Affaire Le Pen : ne confondons pas victime et coupable !


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HOulala, qu’elle est belle cette petite boule puante, bien de chez nous ...


https://www.francesoir.fr/societe-science-tech/quand-le-cnrs-finance-le-rapport-complotiste-de-chavalarias-anti-science-ou

Quand le CNRS finance le rapport complotiste de Chavalarias : anti-science ou anti-débat ?

Publié en mars 2025 par David Chavalarias, directeur de l’Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France (ISC-PIF), un laboratoire affilié au CNRS, le rapport « L’anti-science version Trump arrive en France » prétend révéler une campagne anti-scientifique orchestrée par l’extrême droite française, inspirée des tactiques conservatrices américaines sous Donald Trump. Centré sur une supposée attaque contre le projet OpenPortability – une initiative visant à étudier la migration des utilisateurs de X vers des plateformes décentralisées comme Mastodon et BlueSky –, le document avance que des forces réactionnaires, en synergie avec des narratifs pro-Kremlin, menacent la recherche scientifique en France. Cependant, une analyse approfondie révèle des failles méthodologiques, des biais idéologiques marqués et une rhétorique alarmiste qui soulèvent des questions sur sa scientificité et sur l’utilisation des fonds publics du CNRS. Entre fonds publics, biais privés : la science est-elle détournée par l’ISC-PIF avec ce rapport qui crie au loup alors que Chavalarias joue la victime ? Cet article propose un résumé du rapport, une critique rigoureuse, et une réflexion sur ses implications politiques et institutionnelles.
Une fable anti-droite : le conte idéologique de Chavalarias

Le rapport se construit autour de cinq axes principaux. D’abord, Chavalarias décrit une stratégie conservatrice aux États-Unis qui viserait à neutraliser les centres de recherche sur la désinformation avant la campagne électorale de 2024, via le dénigrement, les médias ultraconservateurs et des « procédures bâillon ».

Ensuite, il soutient, sans autre preuve que ses déclarations, que l’extrême droite française, influencée par cette tactique et par le Kremlin, s’en prend au CNRS et à l’ISC-PIF, notamment via le projet OpenPortability, lancé en novembre 2024. Ce projet, qui recense les connexions des utilisateurs de X pour analyser leur migration vers d’autres plateformes, est présenté comme une réponse à la fermeture des interfaces de programmation (API) de X en 2023 ; une campagne virale baptisée « Hello Quitte X » a attiré 30 000 inscriptions, mais a aussi suscité des critiques notamment sur l’usage des fonds publics. Puis, il détaille le mode opératoire : une communauté numérique qualifiée de « confusionniste et anti-système », aux sympathies pro-Kremlin, relayée par le Rassemblement National et des structures financées par Pierre-Édouard Stérin via son projet Périclès, aurait répandu des fausses informations et des attaques personnelles contre Chavalarias. Enfin, il appelle à une mobilisation contre cette prétendue « anti-science », reliant ces événements à un climat idéologique propice à la désinformation, comme si sa position au CNRS lui permettait de décréter le vrai du faux, le bien du mal.
Pseudo-science à la rescousse : les ficelles bancales de l’ISC-PIF et les critères objectifs non remplis

Pour qu’un rapport passe le test d’un travail scientifique, il doit répondre à des critères objectifs : clarté des définitions, transparence méthodologique, falsifiabilité, une approche impartiale et la possibilité pour d’autres chercheurs de reproduire les résultats. Sur ces points, le texte de Chavalarias s’effondre.

Le terme « désinformation » est omniprésent, mais jamais défini. Est-ce une erreur factuelle vérifiable, une opinion divergente, ou une intention malveillante ? Sans cadre précis, l’auteur peut classer toute critique comme désinformation, sapant toute objectivité. Par exemple, sur l’origine de la covid-19, Chavalarias a initialement soutenu le narratif officiel d’une origine naturelle, rejetant les hypothèses de fuite de laboratoire comme conspirationnistes. Pourtant, le 2 avril 2025, l’Académie de médecine a reconnu une « grande probabilité » que le virus provienne d’un laboratoire, corroborant un rapport de 2024 de la Chambre des représentants au Sénat américain et une étude de Luc Montagnier et Jean-Claude Perez (30 juillet 2020). Cette volte-face met en lumière l’absence de rigueur dans sa définition initiale de la désinformation.

De plus, la méthode utilisée pour repérer 367 comptes accusés d’attaques repose sur une collecte manuelle aux critères flous, comme les « contenus haineux originaux », et les pourcentages avancés, tels que 62,5 % de comptes issus d’une communauté confusionniste, ne s’appuient sur aucune explication claire, rendant les conclusions invérifiables. Les liens avec le Kremlin ou Trump se fondent sur des coïncidences, comme des partages de messages, sans preuves concrètes comme des financements, ce qui empêche toute validation ou réfutation.

Le ton partisan, avec des mots comme « réactionnaire » ou « confusionniste », et l’obsession pour l’extrême droite, ignorant d’autres sources possibles de désinformation, trahissent un manque d’impartialité. Enfin, sans accès aux interfaces de programmation de X ni aux bases de données brutes, qui comptent 711 millions de messages, personne ne peut reproduire cette analyse, un défaut rédhibitoire pour une étude sérieuse.

Sur ces critères, le rapport échoue à se hisser au rang d’un travail académique rigoureux. Ce rapport tient plus du discours militant qu’à une recherche impartiale.
Le miroir brisé : Chavalarias, maître de la désinformation qu’il dénonce

Le texte accuse l’extrême droite de propager des fausses informations pour museler le débat, mais il pourrait bien être l’arme qu’il prétend combattre : un outil de propagande idéologique. En présentant ses détracteurs comme des ennemis de la science ou des relais du Kremlin, Chavalarias évite d’aborder de front les questions légitimes sur OpenPortability, comme la pertinence de collecter des données ou son intérêt pour le public. Cette attitude défensive, renforcée par des formules choc comme « mise à sac de la recherche », cherche à discréditer toute opposition sans la discuter. Paradoxalement, en rejetant ces critiques comme irrecevables, le rapport bride le débat qu’il dit vouloir protéger, reproduisant ainsi les mécanismes qu’il tente de dénoncer.
Instrumentalisation de la science : un enjeu perçu par le public

La méfiance envers l’instrumentalisation de la science par des institutions publiques est croissante. Un sondage de France-Soir/BonSens.org publié le 2 avril 2025 révèle que 61 % des Français pensent que « la science est trop instrumentalisée par les politiques et les médias » et 84 % pensent que « les médias amplifient les peurs des Français » contribuant ainsi à ne plus reconnaitre ce qui est vrai de ce qui est faux (79 %).




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