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Commentaire de Christophe

sur Stepan Bandera : héros ou criminel ? La vérité derrière l'icône ukrainienne


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Christophe 5 mai 23:27

Que d’approximations qui ne reposent que sur du vent.

L’histoire est pourtant sans ambiguïté.

Reprenons donc les fausses assertions qui sont vôtres.

Le nazisme de l’OUN est indéniable, l’histoire de vie (Zhitiepys)

de Stetsko met en lumière l’un des fondements principaux du nazisme, le complot judéo-bolchévique. le texte qui le relate est le suivant : Je considère le marxisme comme un produit de l’esprit juif, qui a cependant été appliqué en pratique dans la prison des peuples moscovites par les peuples moscovites-asiatiques avec l’aide des Juifs. Moscou et la juiverie sont les plus grands ennemis de l’Ukraine et les porteurs d’idées internationales bolcheviques corrompues. Je mesure pleinement le rôle indéniablement néfaste et hostile des Juifs, qui aident Moscou à asservir l’Ukraine.... Je suis donc favorable à la destruction des Juifs et à l’opportunité d’introduire en Ukraine les méthodes allemandes d’extermination des Juifs. Stetsko étant le bras droit de Stepan Bandera, il est d’ailleurs celui qui déclarera l’indépendance de l’Ukraine face au Reich, il partage la même idéologie que les adeptes de l’OUN-B. Il sera d’ailleurs enfermé dans un camps de concentration sous le statut de Sonder und Ehrenhaft  statut privilégié appliqué aux chefs d’état et aux diplomates mais pas vraiment pour leur position sur l’indépendance puisqu’ils ne resteront que 4 jours en prison pour cette raison, ils seront enfermé pour le meurtre de Mykola Stisiborskyiun, un rival de l’OUM-M. L’OUN-M si elle prônait d’autres moyens de servir le Reich n’en était pas moins tout aussi nazie.

L’alliance avec les nazis dans l’Holocauste et la violence génocidaire contre d’autres ennemis perçus de la nation ukrainienne ont été préfigurés et préparés politiquement dans le développement de son idéologie et de son discours dès le début des années 1930. Les plans de meurtre de masse ont été discutés et élaborés dans les écrits des idéologues de l’OUN et lors de leurs congrès. L’un de ces documents était intitulé La doctrine de guerre des nationalistes ukrainiens. Son contenu ne souffrait d’aucune ambiguïté : Notre soulèvement, n’est pas destiné à changer seulement l’ordre politique. Il doit nettoyer l’Ukraine de l’élément étranger et hostile et de notre élément misérable. (...) Plus l’élément étranger sera tué au cours du soulèvement, plus il sera facile de reconstruire l’État ukrainien et plus il sera fort. Il a ensuite préconisé l’extermination massive des Juifs, citant le chiffre potentiel d’un demi-million, car plus il y aura de Juifs tués pendant le soulèvement, mieux ce sera pour l’État ukrainien.

Quant au narratif sur les combats avec les nazis il faut se référer aux travaux de l’historien Katchanovski qui, en exploitant les biographies de 119 dirigeants de haut rang et de 210 dirigeants de rang intermédiaire de l’OUN-B et des commandants de l’UPA, a démontré à quel point ce soi-disant mouvement de libération nationale était dirigé et doté de sbires nazis. Sur la base des preuves disponibles, il a établi que 55% des cadres moyens de l’OUN/UPA ont activement collaboré avec l’armée, la police ou les services de renseignements nazis, tout comme 77% des dirigeants de haut rang de l’OUN et de l’UPA. Il souligne que les pourcentages réels sont probablement plus élevés en raison du manque d’informations.

Les engagements militaires anti-allemands étaient peu nombreux et sans conséquence. Katchanovski a démontré que 6% des principaux commandants de l’OUN et 3% des principaux commandants de l’UPA sont morts à la suite de frictions militaires avec les Allemands, alors que 54% sont morts au combat contre les forces soviétiques. Bien que 32% des chefs de l’OUN aient été faits prisonniers par les Allemands, ils ont presque tous été libérés peu après. Des faits objectivement vérifiables contredisent les mensonges colportés par les nationalistes ukrainiens et leurs alliés impérialistes occidentaux.

Soutenir ainsi une propagande qui fait l’apologie du nazisme me laisse pantois pour un profil de chercheur. Je peux comprendre que les mouvements d’extrême droite ukrainienne fassent l’apologie du nazisme, comme le souligne Grzegorz Rossolinski-Liebe (un autre historien), mais que les pays occidentaux soutiennent que l’OUN n’avait en rien une dominante nazie est une ré-écriture de l’histoire, spécialité des occidentaux.

Un manque évident de rigueur dans l’article.


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