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Accueil du site > Tribune Libre > Stepan Bandera : héros ou criminel ? La vérité derrière l’icône (...)

Stepan Bandera : héros ou criminel ? La vérité derrière l’icône ukrainienne

Stepan Bandera, figure tutélaire du nationalisme ukrainien, incarne un paradoxe historique : héros pour les uns, collaborateur nazi pour les autres. Son nom résonne comme un cri de liberté dans l’Ouest de l’Ukraine, mais évoque l’horreur des massacres en Pologne et en Russie. Qui était cet homme, dont le spectre hante encore les débats mémoriels ?

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Les racines d’un nationaliste : une jeunesse forgée dans la tourmente

Dans le village de Staryi Uhryniv, en Galicie austro-hongroise, naît en 1909 Stepan Bandera, fils d’un prêtre gréco-catholique fervent patriote. La Galicie, région ukrainophone sous domination étrangère, est un creuset de tensions nationales. Les Ukrainiens, minorité opprimée, oscillent entre soumission et révolte face aux autorités polonaises qui succèdent à l’Empire austro-hongrois après 1918. Le jeune Bandera grandit dans une atmosphère où l’idée d’une Ukraine libre est un rêve ardent, mais dangereux. Son père, Andriy, anime des cercles nationalistes, insufflant à son fils une foi inébranlable en l’indépendance.

Dès son adolescence, Bandera s’engage dans des organisations clandestines. À 20 ans, il rejoint l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), fondée en 1929 pour fédérer les aspirations indépendantistes. L’OUN, marquée par un nationalisme radical, prône la lutte armée contre les oppresseurs polonais et soviétiques. Bandera, charismatique et déterminé, gravit rapidement les échelons. En 1933, il orchestre l’assassinat du ministre polonais Bronisław Pieracki, un acte qui le propulse au rang de figure centrale du mouvement, mais le conduit aussi en prison, condamné à mort, puis à la perpétuité. Cet épisode, loin de briser son aura, le transforme en martyr aux yeux de ses partisans.

 

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Pourtant, cette période révèle aussi les ambiguïtés de Bandera. Ses méthodes violentes, inspirées par un nationalisme ethnique exclusif, suscitent des critiques, même au sein de l’OUN. L’historien David Marples note que l’OUN sous Bandera adopte un discours antisémite et anti-polonais, visant à "purifier" l’Ukraine de ses minorités. Cette radicalisation, ancrée dans le contexte oppressif de la Galicie, pose les bases d’une trajectoire qui mènera Bandera à des alliances controversées.

 

Stepan Bandera — szczegółowa biografia

 

Une alliance avec le diable : la collaboration avec les nazis

L’invasion de la Pologne par l’Allemagne et l’URSS en 1939, suite au pacte Ribbentrop-Molotov, bouleverse le destin de Bandera. Libéré de prison, il voit dans l’Allemagne nazie un allié potentiel contre l’URSS, qui a annexé l’Ukraine orientale. En 1941, l’opération Barbarossa marque l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht. Bandera, à la tête de la faction radicale OUN-B, y voit une opportunité. Des unités comme les bataillons Nachtigall et Roland, formées avec le soutien allemand, participent à des opérations aux côtés des nazis. Ces groupes s’impliquent dans des pogroms contre les Juifs à Lviv en juillet 1941, où des milliers de civils sont massacrés.

 

 

Le 30 juin 1941, Bandera proclame à Lviv un État ukrainien indépendant, défiant les plans allemands. Cette audace lui coûte cher : les nazis, hostiles à toute autonomie ukrainienne, l’arrêtent et l’internent au camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin, dans une section réservée aux prisonniers politiques. Ses deux frères sont assassinés à Auschwitz. Pourtant, cette rupture ne met pas fin aux agissements de l’OUN-B. Sous la direction de Mykola Lebed, l’organisation continue de collaborer ponctuellement avec les Allemands, notamment dans la police auxiliaire, impliquée dans la Shoah en Ukraine, où 1,5 million de Juifs périssent.

 

Image illustrative de l’article Police auxiliaire ukrainienne

 

Cette collaboration, bien que tactique et éphémère, entache durablement l’héritage de Bandera. L’historien Timothy Snyder souligne que Bandera, bien que prisonnier, restait une figure symbolique pour ses partisans, dont certains commettaient des atrocités en son nom. Les nazis, eux, ne voyaient en lui qu’un pion, utile tant qu’il servait leurs intérêts. Cette alliance, née d’un opportunisme désespéré, illustre le dilemme tragique des nationalistes ukrainiens, pris entre deux totalitarismes.

 

L’UPA et les massacres : un combat pour l’indépendance, à quel prix ?

En 1942, l’OUN-B fonde l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), un mouvement de guérilla visant à combattre à la fois les nazis et les Soviétiques. Après Stalingrad, l’UPA se retourne contre les Allemands, mais ses actions les plus sanglantes visent les civils polonais de Volhynie et de Galicie orientale. Entre 1943 et 1944, l’UPA massacre entre 70 000 et 100 000 Polonais, dans une campagne de "purification ethnique" visant à éliminer les minorités non ukrainiennes. Ces atrocités, documentées par les historiens polonais et ukrainiens, restent un point de fracture dans les relations entre les deux pays.

 

Image illustrative de l’article Massacres des Polonais en Volhynie

 

Les motivations de l’UPA sont complexes. Pour Bandera, toujours emprisonné, l’Ukraine devait être ethniquement homogène pour survivre. Cette vision, héritée des idéologies fascistes des années 1930, justifiait pour ses partisans des actes d’une violence inouïe. Cependant, l’UPA luttait aussi contre l’Armée rouge, perçue comme l’ennemi principal. Dans l’Ouest ukrainien, ses combattants étaient vus comme des héros, résistant à l’oppression soviétique. Cette dualité – liberté pour les uns, terreur pour les autres – rend le jugement sur Bandera particulièrement ardu.

Libéré en septembre 1944, Bandera reprend brièvement contact avec les Allemands, qui cherchent à l’utiliser contre l’avancée soviétique. Cependant, son rôle reste marginal. Après la guerre, il s’exile en Allemagne, où il continue d’organiser la résistance antisoviétique. En 1959, il est assassiné par le KGB à Munich, devenant un martyr pour la diaspora ukrainienne. Sa sépulture se trouve toujours au cimetière Waldfredhof de la capitale bavaroise. Son décès scelle sa légende, mais n’efface pas les crimes et les atrocités associés à son mouvement.

 

 

Un héros contesté : la mémoire de Bandera dans l’Ukraine moderne

Depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, Bandera est devenu un symbole de résistance, particulièrement dans l’Ouest du pays. En 2010, le président Viktor Iouchtchenko lui décerne le titre de "Héros de l’Ukraine", provoquant une vague de protestations en Pologne, en Israël et dans l’Est ukrainien, où il est perçu comme un collaborateur nazi. Ce titre, annulé en 2011 pour des raisons juridiques, illustre les divisions mémorielles en Ukraine. Depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass, la figure de Bandera a gagné en popularité, incarnant la lutte contre la Russie.

Pourtant, cette glorification suscite des critiques. En Pologne, les massacres de Volhynie sont qualifiés de "génocide" depuis 2016, et la vénération de Bandera est perçue comme une provocation. En Israël, son rôle dans la Shoah, bien que indirect, alimente les accusations de révisionnisme. L’historien Volodymyr Viatrovych, accusé de minimiser les crimes de l’OUN, incarne les efforts ukrainiens pour réhabiliter Bandera en tant que combattant de la liberté, au détriment d’une introspection historique.

La propagande russe exploite ces controverses, présentant Bandera comme la preuve d’une "nazification" de l’Ukraine. Cette rhétorique, utilisée par Vladimir Poutine pour justifier l’invasion de 2022, simplifie à l’extrême une réalité complexe. Comme le note le philosophe Philippe de Lara, le culte de Bandera s’apparente à celui de figures révolutionnaires controversées, célébrées pour leur rôle dans l’émancipation nationale, sans pour autant absoudre leurs crimes.

 

Bandera face à l’histoire : une figure irréconciliable ?

Bandera incarne le drame d’une nation déchirée entre empires et idéologies. Son rêve d’une Ukraine libre, forgé dans l’oppression, l’a conduit à des alliances compromettantes et à des actes indefendables. Était-il un visionnaire prêt à tout pour son peuple, ou un fanatique aveuglé par une idéologie toxique ? Les archives, des rapports allemands aux témoignages de survivants, révèlent un homme complexe, à la fois stratège et prisonnier de son époque. L’historienne Masha Cerovic souligne que la collaboration ukrainienne, bien que réelle, ne saurait être réduite à Bandera seul, tant les dynamiques locales et les pressions des totalitarismes étaient écrasantes. Il convient également de noter que Bandera n'a jamais porté l'uniforme nazi. 

 

stepan bandera reinhard gehlen

 

Pour les Ukrainiens de l’Ouest, Bandera reste un symbole d’espoir, celui qui a osé défier les géants. À Lviv, sa statue trône fièrement, et chaque 1er janvier, des marches aux flambeaux célèbrent son anniversaire. Mais pour les victimes de l’UPA, son nom évoque la douleur et l’injustice. Cette fracture, encore vive, rappelle que l’histoire n’est jamais univoque. Comme l’écrit l’historien Vasyl Rasevitch, "glorifier Bandera sans reconnaître ses crimes, c’est trahir la vérité et l’avenir de l’Ukraine".

Reste une question : peut-on honorer un homme dont les idéaux ont engendré tant de souffrances ? La réponse, si elle existe, réside dans un dialogue honnête entre mémoires blessées. Bandera, ni héros immaculé ni monstre absolu, nous force à regarder l’histoire dans toute sa brutalité, sans détour ni illusion. Son héritage, tel un miroir brisé, reflète les aspirations et les tragédies d’un peuple en quête de lui-même. 


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32 réactions à cet article    


  • V_Parlier V_Parlier 28 avril 21:55

    Ce passage là me fait vraiment tiquer : « Depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass, la figure de Bandera a gagné en popularité ».

    Alors que les faits sont plutôt : Depuis 2014, avec le coup de Maidan et toute la propagande bandériste qui a eu dès ce moment pignon sur rue, la figure de Bandera a gagné en popularité. Et ça a couvé bien avant, puis même entre le coup de Maidan et la prise de la Crimée.


    • V_Parlier V_Parlier 28 avril 21:57

      Je cite : "Comme le note le philosophe Philippe de Lara, le culte de Bandera s’apparente à celui de figures révolutionnaires controversées, célébrées pour leur rôle dans l’émancipation nationale, sans pour autant absoudre leurs crimes." -> Bon, faudrait nous ressortir un Faurisson pour philosopher sur Himler par exemple...


      • Jules Seyes Jules Seyes 29 avril 09:17

        Le tribunal de Nuremberg pourrait vous aider à répondre à votre question : Bandera est un homme qui a délibérément envoyé des hommes armées massacrer des civils seulement coupables d’être né dans un autre groupe ethnique.

        Il a été suivit par son groupe ethnique qui ne voyait l’indépendance que comme une exclusion des autres. 

        De ce fait, vos précautions oratoires sont plutôt un moyen d’éviter ce fait brut.
        Le principal problème n’est pas que Bandera ait collaboré avec les nazis, l’immense angle mort est que sa conception politique était gémellaire de celle des nazis et que les porteurs de son idéologie l’appliquent encore 80 ans après Nuremberg.

        Si les banderistes étaient morts en arrêtant une division soviétique devant Kiev, ils seraient des héros, comme l’ont été les résistants polonais qui se sont fait massacrés à Varsovie en tentant de se soulever contre les allemands. (Mais eux, ont eu le courage, suicidaire, certes) de combattre des soldats ce que les banderistes semblent avoir très rarement faits.


        • @Jules Seyes

          Cet article n’a pas vocation à minimiser les crimes de Bandera mais juste à apporter un éclairage factuel sur un personnage controversé.

          L’OUN était un mouvement nationaliste fascite, cela ne fait aucun doute. C’était le cas de nombreuses organisations de ce genre dans les années 1930. Je ne le cache pas dans l’article. Bandera souhaitait « purifier » l’Ukraine de ses minorités (Juifs, Polonais) : je l’ai mentionné de façon claire. 

          En Ukraine, Bandera est un héros pour certains, un criminel nazi pour d’autres. On peut retrouver ce cas de figure dans de nombreux pays. En Croatie, par exemple, Ante Pavelić est également un personnage controversé. En France, nous avons le même débat avec Pétain.


        • Eric F Eric F 29 avril 17:28

          @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

          ’’ En France, nous avons le même débat avec Pétain’’


          Sauf que Pétain ne fait l’objet d’aucune célébration officielle, il n’y a plus de place ou avenue à son nom (il restait une rue dans un bled de la Meuse, qui a été renommée).

          Le problème est que l’UE aurait du être intransigeante dès l’époque de Maïdan, en conditionnant quelque aide ou soutien que ce soit à l’Ukraine à l’élimination des références et commémorations de Bandera et son mouvement ; l’ultra-nationalisme anti-russiste a causé la scission au sein de la population, le séparatisme à l’Est, et a entrainé la dénomination ’’ukro-nazi’’ employée côté russe.



          • @Bruno Hubacher

            Quand Poutine a lancé l’invasion de l’Ukraine en 2022, il a brandi l’argument de la « dénazification » pour justifier son acte. Mais ce prétexte ne tient pas la route, et ça me frappe à quel point c’est déconnecté de la réalité.

            D’abord, l’Ukraine n’est pas un repaire de nazis. Zelensky, le président, est juif, et le pays, bien qu’avec ses défauts, est une démocratie. Oui, des groupes comme Azov ont des idées extrêmes, mais ils sont loin de contrôler quoi que ce soit. Ensuite, Poutine joue sur l’histoire, utilisant le mot « nazi » pour rappeler la Seconde Guerre mondiale et rallier les Russes, tout en masquant ses vrais objectifs : empêcher l’Ukraine de se rapprocher de l’OTAN et de l’UE, et renforcer son emprise régionale. Les horreurs commises par ses troupes, comme à Boutcha, montrent que cette « libération » n’a rien d’humanitaire.

            Et puis, parlons de la Russie elle-même. Des groupes néo-nazis, comme Wagner avec ses tatouages SS, y existent bel et bien. Certains sont même tolérés s’ils servent le Kremlin. Alors, accuser l’Ukraine de « nazisme » tout en ignorant ces problèmes chez soi, c’est d’une hypocrisie criante.

            Cette guerre, ce n’est pas une croisade contre des idéologies extrêmes, mais une lutte de pouvoir qui coûte des vies et brise des familles. Ça me révolte de voir un tel mensonge servir à justifier autant de souffrance.

          • Bruno Hubacher Bruno Hubacher 29 avril 16:21

            @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

            Ce reportage de la BBC, datant de 2018, pourrait vous intéresser. 

            https://youtu.be/hE6b4ao8gAQ


          • njama njama 29 avril 16:44

            @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

            Quand Poutine a lancé l’invasion de l’Ukraine en 2022, il a brandi l’argument de la « dénazification » pour justifier son acte. Mais ce prétexte ne tient pas la route, et ça me frappe à quel point c’est déconnecté de la réalité.

            Cet article pourrait répondre à vos doutes, je vous laisse apprécier cette réalité ...

            Monuments aux collaborateurs nazis en Ukraine
            par Lev Golinkin – le 27 janvier 2021

            Forward est un site d’obédience juive. Dans le cadre d’une série consacrée à travers le monde aux monuments à la mémoire de collaborateurs nazis, ils se sont arrêtés en Ukraine. On peut dire qu’ils ont été servis. Cet article est paru au mois de janvier 2021, soit plus d’un an avant l’Opération Militaire Spéciale russe. Un voyage dans l’Ukraine néo-nazie… Mieux vaut prévenir de suite : ça donne le tournis. (XP)

            Au cours des années écoulées depuis que le soulèvement de Maïdan a amené un nouveau gouvernement en Ukraine en 2014, de nombreux monuments aux collaborateurs nazis et aux auteurs de l’Holocauste ont été érigés, parfois jusqu’à un nouveau chaque semaine. (..............)

            https://taistoixiao.wordpress.com/2022/12/20/monuments-aux-collaborateurs-nazis-en-ukraine/

            article source :

            https://forward.com/news/462916/nazi-collaborator-monuments-in-ukraine/?amp=1


          • Krokodilo Krokodilo 29 avril 17:00

            @njama Waouu ! très détaillé. En France, nous sommes plus pudiques, je ne me souviens que d’une fugitive image d’enfants saluant bras tendu le passage de camions de soldats, dans le reportage sur une chaîne nationale, et de la brève polémique qui a suivi, les uns parlant de salut nazi, les autres d’un simple bonjour des enfants, le bras n’étant pas totalement tendu mais l’angle de vue vue faussant la perception... De toute façon, comme Macron nous l’ a expliqué, le régime, pardon, le gouvernement actuel de l’Ukraine, partage nos valeurs. Si nous savons encore les définir après tant de guerres aux côtés des USA.


          • Eric F Eric F 29 avril 17:37

            @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
            Le problème est qu’il y a un courant en Ukraine, même marginal, qui se réclame du nazisme, et qu’il a eu de l’influence dans le cadre du mouvement de Maïdan avec une ligne ultra nationaliste, et des milices se réclamant des mouvements collaborateurs de la seconde guerre mondiale (il y a aussi des milices douteuses en face, mais pas relayées dans la propagande d’état). 
            Il aurait fallu que les dirigeants ukrainiens se démarquent explicitement de toute référence proche du nazisme, au lieu de donner ainsi des prétextes à leur adversaire.


          • njama njama 29 avril 17:43

            @Krokodilo
            L’article a été traduit de l’anglais par un habitué du site Le Grand Soir...Xiao PIGNOUF
            comme quoi, par des biais et concours alternatifs, nous pouvons être des grains de sable dans les rouages des déviances politiques, sociales... françaises, européennes, mondialistes...


          • @Eric F

            Dans tous les pays de l’Est ou des Balkans, anciennement communistes, les mouvements néonazis ont le vent en poupe (Le nazisme et le communisme sont deux idéologies totalitaires qui ont deux nombreux point communs). Mais ils restent marginaux. Ils n’ont aucune influence sur la politique intérieure et extérieure. Ils ne sont pas aux affaires.

            Il existe également de nombreux mouvements néonazis en Russie, en particulier dans la région de Moscou. Poutine ferait mieux de balayer devant sa porte...


          • njama njama 29 avril 19:30

            @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

            Vous feriez bien de vous attarder un peu sur le lien que j’ai donné...
            njama 29 avril 16:44
            Libre à vous d’en tirer les conclusions que vous voudrez...


          • agent ananas agent ananas 30 avril 04:22

            @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

            Il existe également de nombreux mouvements néonazis en Russie, en particulier dans la région de Moscou. Poutine ferait mieux de balayer devant sa porte...

            Certes, mais ils ne sont pas glorifiés par le pouvoir, n’ont ni momuments ou rues à leurs effigies, et n’organisent pas de retraites aux flambeaux ...

          • agent ananas agent ananas 30 avril 04:36

            @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
            Le nazisme et le communisme sont deux idéologies totalitaires qui ont deux nombreux point communs

            Efraim Zuroff, le directeur du centre Simon Wiesenthal estime que promouvoir l’équivalence entre les crimes des nazis et des communistes est un dangereux bobard.


          • Eric F Eric F 30 avril 17:55

            @agent ananas
            Pour le centre Simon Wiesenthal, ce qui distingue les crimes nazis des crimes communistes, c’est que l’idéologie communiste ne visait pas à exterminer les Juifs. Mais pris de manière moins spécifiques, les dictatures hitlériennes et staliniennes avaient des caractéristques proches : culte du chef, suprématie du parti, surveillance de la population, délation, élimination des opposants. Le bilan en terme de victimes se compte par millions de chaque côté.


          • Léon 29 avril 16:34

            Cette guerre, comme toutes les guerres, est faite par les peuples au profit de membres de la même caste. Il suffit de constater le pas de deux de Poutine et Trump, de se souvenir des déclarations de Hollande et Merkel sur l’intérêt des accords de Minsk pour s’en convaincre ; quant à Bandera, comme tout responsable et acteur de la « Shoa par balles », comme tous ceux (voir la Finlande) qui ont fait alliance avec les nazis en sachant ce qu’il faisaient, ils ne valent la corde qui aurait dû les pendre au détours de l’Histoire.


            • Krokodilo Krokodilo 29 avril 16:49

              "Son nom résonne comme un cri de liberté dans l’Ouest de l’Ukraine, mais évoque l’horreur des massacres en Pologne et en Russie. Qui était cet homme, dont le spectre hante encore les débats mémoriels ? « 

              Il n’y a débat qu’en Ukraine de l’ouest, pour le reste du monde c’est un des grands responsables de »la Shoah par balles« , un sous-fifre des nazis ayant totalement adhéré à l’idéologie fasciste, comme vous le dites, avant de mourir en comprenant qu’il était lui aussi un sous-homme aux yeux des nazis. Bref, un crétin ordinaire qui n’est extraordinaire que par l’ampleur et la cruauté de ses actes.

               »Cette rhétorique, utilisée par Vladimir Poutine pour justifier l’invasion de 2022, simplifie à l’extrême une réalité complexe"  

              Vous simplifiez vous aussi : Poutine n’a pas justifié l’invasion par la dénazification mais par la volonté de protéger les populations russophones et russophiles de l’est de l’Ukraine, victimes de lois ségrégationnistes et de bombardements depuis 2014, (droit reconnu par l’ONU), la volonté de dénazification étant un « plus ». Je vous accorde que néonazis ou ultra-nationalistes est plus adapté.

              L’Ukraine n’est plus une démocratie depuis le coup d’Etat du Maïdan, encore moins depuis que toute opposition a été interdite et rendue muette, écrasée par la peur, la répression culturelle contre les gens, les statues, les livres, la langue. Nul ne peut savoir quelle est l’adhésion réelle au bandérisme dans les différentes régions. On ne le saura qu’une fois la paix revenue, et avec elle la pluralité, la liberté d’expression, même à Lviv, où ils ne sont pas tous néonazis.

              Quant au juif Zélensky, laissons-lui la parole, peut-être connaissez-vous son sketch sur le bandérisme, d’avant-Maïdan ? Fiction,, certes, mais qui confirme l’importance des clivages ethniques de l’UKraine, mosaîque fragile.

              Comparer les débats sur Bandera à ceux sur Pétain est un peu osé. Ceux qui pensent qu’il croyait défendre la France à sa façon se font discrets. Mais bon, comme disait l’autre (Napo ?) l’histoire ce sont les mensonges auxquels on croit tous.


              • @Krokodilo

                Concernant les justifications de l’invasion de 2022, Poutine a mis en avant la protection des russophones du Donbass et la dénazification de l’Ukraine. Cependant, ces arguments ne tiennent pas face à l’ampleur de l’agression. Les tensions dans l’est, bien réelles, étaient localisées et ne justifiaient pas une guerre totale contre l’Ukraine. Les accusations de « génocide » ou de nazisme généralisé sont des exagérations grossières, démenties par les rapports internationaux, et servent surtout à masquer des ambitions géopolitiques, comme bloquer l’expansion de l’OTAN ou réaffirmer le contrôle russe sur la région.
                Sur Maïdan, qualifié de « coup d’État », il s’agissait avant tout d’un soulèvement populaire contre un régime corrompu, validé par des élections ultérieures jugées libres par l’OSCE. L’Ukraine, malgré ses imperfections, fonctionnait comme une démocratie avant 2022.

                Les restrictions actuelles (censure, interdiction des partis pro-russes) sont des mesures de guerre, face à une invasion qui menace l’existence même du pays. Les politiques d’ukrainisation, bien que controversées, visent à renforcer une identité nationale sous attaque, non à opprimer.

                Quant au bandérisme, son influence reste marginale et sa glorification, limitée à certaines régions, ne justifie en rien la rhétorique russe. L’invasion de l’Ukraine reste une violation flagrante du droit international, injustifiable par les griefs invoqués.

              • Eric F Eric F 29 avril 17:50

                @Krokodilo
                Vous simplifiez vous aussi la présentation du conflit séparatiste du Donbass ; ce n’est pas un camp qui canarde unilatéralement l’autre, et par ailleurs la majorité des 5 000 victimes civiles (et 10 000 combattants) ont été surtout lors de la période de conflit actif de 2014-2015. La ’’défense des frères persécutés’’ a été un prétexte entretenu pour -soit reprendre la suzeraineté sur le pays (à la soviétique), -soit faire son pré-carré des territoires de culture russe reliant continentalement la Russie à la Crimée.

                Pour ce qui est du caractère démocratique, on n’est plus dans la situation d’un pouvoir insurrectionnel comme en début 2014, il y a eu depuis deux élections présidentielles et législatives au suffrage universel dans les territoires non-séparatistes, et par ailleurs la prolongation d’un gouvernement en place en temps de guerre où les conditions sont impossibles pour procéder à des élections est classique (ainsi Churchill a été prolongé au delà de l’échéance de 1940).

                PS : cela n’empêche évidemment pas de condamner les références à Bandera et sa clique par les autorités ukrainiennes.


              • V_Parlier V_Parlier 29 avril 17:52

                @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
                Et bien, quand je pense que j’ai passé 8 ans à relayer (même avec chaînes ukrainiennes à l’appui) ce qui se passait dans l’Ukraine post-maïdan aux moyens d’extraits originaux, et que je lis encore des trucs comme ça... J’ai vraiment perdu mon temps, c’est vraiment irrécupérable et j’ai bien fait de me tirer. (Et peut-être que je perd encore trop de temps à écrire).


              • Krokodilo Krokodilo 29 avril 20:26

                @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
                Jamais la main et les dollars des USA n’ont été aussi documentés que sur ce « regime change », de même que les traces écrites de la politiique US vis-à-vis de l’Ukraine depuis des décennies et les avertissements des plus lucides de leurs analystes. Ces sources ont souvent été indiquées ici ou sur le site Arrêt sur info.
                Il n’y a pas de guerre totale contre l’Ukraine. Il y a une guerre, avec de nombreuses victimes collatérales, mais une guerre totale c’est les USA faisant tapis de bombes contre l’Irak, 500.000 morts rapidement, ou Dresde détruite en une nuit aux bombes incendiaires, la Russie n’a même pas détruit les ponts et les routes par lesquels arrivent les armes occidentales, ni le port d’Odessa. Et si Kiev est quasiment intact c’ets parce que la Russie le veut ainsi.
                Oui, une grande puissance a une zone d’influence, surtout lorsqu’elle partage le même passé avec la zone concernée : le slavisme est né à Kiev, depuis les Varègues. Est-ce que les USA accepteraient des forces chinoises au Mexique ou au Canada ?
                Violation du droit international ? Le problème c’ets qu’il est à géométrie variable selon nos intérêts : on a changé les frontières d’un tas de pays, y compris l’Allemagne réunifiée ! Et même créé le Kosovo, pour des raisons que le peuple n’a pas à connaître.
                Le problème n’est pas de justifier, mais de trouver une issue à ce conflit, et pour ça il faut analyser ses racines et sa genèse sans oeillères. Et c’ets pas ne répétant « menace russe » comme un mantra qu’(on y arrivera. Sinon, on peut aussi déclencher la dernière GM, ça marche aussi.


              • Krokodilo Krokodilo 29 avril 20:43

                @Eric F Oui, on a déjà échangé à ce sujet, et je n’ai jamais dit qu’un seul camp bombardait l’autre. Les forces de Kiev bombardaient Donetsk et les alentours, essentiellement des cibles civiles, ont coupé l’eau à la Crimée (crime de guerre), tandis que les rebelles (pas encore séparatistes à ce stade) tiraient sur les milices de Kiev. (tous les soldats ukrainiens qui avaient refusé de tirer sur les locaux étaient passés à l’opposition avec armes et bagages). Je crois même qu’ils ont tiré sur des enfants à la plage. il y a au Donbass un mur des enfants victimes de cette époque.
                Que ce soit un prétexte ou pas, le fait est que le Donbass est très majoritairement russophile les Bandéristes les appellent « les Moskals ».
                Oui, les gens ont élu Zélensky, ce sympathique comique qui a promis de mettre fin au conflit, mais a naïvement cru les promesses occidentales de le soutenir en armes jusqu’à la défaite de la Russie...
                Pour la difficulté de vivre démocratiquement durant une guerre, oui, évidemment, est-il nécessaire pour autant de détruire une statue de Pouchkine et d’inaugurer une avenue Bandera ? Mais nous, nous ne sommes pas en guerre, pourquoi une telle censure (RT) et une telle propagande ?
                On s’accordera sûrement sur le fait que nous n’avons qu’un vague reflet de ce qu’il se passe, mais si nos médias faisaient le simple effort de rapporter les médias ukrainiens, au lieu de ne se baser que sur les communiqués de Kiev et de ses communicants, nous aurions une toute autre idée du régime de Kiev.


              • Krokodilo Krokodilo 29 avril 20:48

                @V_Parlier Non, continuez,sinon on a droit qu’à BHL et Yakovleff sur LCI ou France-info ! j’ai parfois accès à des infos de même nature, d’origine ukrainien et en russe, mais faute de pouvoir être sûr des faits, je m’abstiens. Mais c’ets vrai que le rouleau compresseurs de nos médias est décourageant, ils ne sont qu’un soutien éditorial de la ligne Macron.


              • chantecler chantecler 30 avril 06:56

                @Eric F
                Ce n’est pas un problème de suzeraineté , ni d’impérialisme c’est un problème de sécurité existentiel pour les russes russophones , aux frontières de la Russie même.
                D’autres états ont organisé un génocide au nom d’un concept identique, sans que« la communauté internationale » interdite , s’en émeuve ni ne réagisse .

                Les Russes ont appris à leurs dépens ce qu’il leur en coûte de laisser des divisions fanatisées , accumuler des manoeuvres et exactions , à leurs frontières , puis de les franchir pour y mener une guerre totale à leur voisin .

                J. Staline n’y a pas cru immédiatement ,paraît il , le pacte germano soviétique a été déchiré , et le résultat a été l’assassinat de 27 millions de russes : 20 millions de civils et 7 millions de soldats, dans des conditions de sauvagerie inimaginable avec des suites inhumaines .cf « requiem pour un massacre ». coup d’arrêt Stalingrad !

                Etre confrontés à des purs fascistes, ils connaissent , savent ce que cça vaut dire, ce qu’il en coûte et ont largement donné ....

                C’est pourquoi je comprends qu’un V. Poutine qui a connu « le siège » cad l’agonie de Leningrad , soit prêt à tout pour éviter un Barbarosa 2 à son peuple !

                Donc ni « cousins banderistes » , ni troupes de l’otan , ni troupes UE , hostiles et proches de leur frontière , ni sur leur sol , alors que tout plein de gens ne rêvent que de faire la peau des russes , de conquérir, d’exterminer , d’asservir , de remplacer , d’imposer, de mettre la main sur les richesses , les actifs , de modifier les lois à leur avantage.

                Par ailleurs aujourd’hui encore , nier que les bandéristes sont des fascistes historiques , ayant partagé avec le 3ème Reich toutes les exactions ,... dans les faits , dans leurs pratiques , leur comportement , leurs actes , vis à vis de la population civile et des soldats russes , c’est vouloir créer ou entretenir un déni , mentir délibérément pour le compte de gens qui les soutiennent , les arment , les financent et entretiennent la guerre pour les détruire , pour accaparer , la vie et les biens des gens qui sont fondamentalement russophobes ,... qui ont affirmé vouloir « tuer tous les Russes » (Biden ) « les mettre à genoux » (UE), comme l’Allemagne nazie a tenté de le faire jadis dans les années 40 , avec à la clé une « guerre totale d’extermination » .

                Et je suis sidéré que l’auteur tente de nous faire croire le contraire , mette de côté l’accumulation des observations , des preuves de tous les coups sordides , barbares allant dans ce sens , depuis 10 ans au moins contre les Russes et banalise les crimes .

                Nombre de prisonniers russes récemment ont été torturés , salement assassinés par les juntes bandéristes en place , et les civiles russophiles de même , ostensiblement , sauf pour ceux qui ont pris parti pour Zelinski , qui est dans cette histoire un pur salopard,une crapule , un pourri , manipulateur et corrompu , extrêmement dangereux dans son inhumanité et pour le maintien de la paix mondiale .

                Maintenant si l’auteur considère qu’il est normal d’abattre des soldats en leur enfonçant des clous dans le crâne , avec des clouteuses ,que ça constitue un comportement normal ou acceptable, ou encore de bombarder des quartiers civiles russophones en s’abritant dans des écoles ou des hôpitaux , avec de l’artillerie lourde , c’est encore banal et innocent , ça le regarde , mais je n’entrerai pas dans ses analyses.

                Je le trouve même de plus en plus non fiable et suspect .Peut être mythomane ....

                Et je lui dis :"petit bonhomme tu dérailles de plus en plus et je n’ ai plus envie de lire tes papiers pourris, que paraît il tu partages dans d’autres médias GP , que je ne soutiens pas tant ils sont mensongers , manipulateurs et louches , mais certes bien dans la ligne occidentale , européenne depuis des décades .


              • Eric F Eric F 30 avril 17:43

                @chantecler
                L’assimilation du conflit au Donbass avec la frénésie exterminatrice nazie fait partie de la ’’communication de guerre’’, par nature outrancière.
                En tant que citoyens non partie prenante de le guerre n’avons pas à relayer telle propagande de l’un ni de l’autre camp (contrairement à ce que font nos média), mais regarder la complexité des choses.
                La propension suzerainiste russe sur sa périphérie est un aspect du problème. La volonté ’atlantiste’ de couper la Russie de sa périphérie est une autre partie du problème. La nature multinationale composite de l’Ukraine est encore un autre aspect, aggravé par l’influence prépondérante des nationalistes ukrainistes. Et cela donne les ingrédients du conflit.


              • agent ananas agent ananas 30 avril 05:16
                @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
                Quand Poutine a lancé l’invasion de l’Ukraine en 2022, il a brandi l’argument de la « dénazification » pour justifier son acte. Mais ce prétexte ne tient pas la route, et ça me frappe à quel point c’est déconnecté de la réalité.

                Ces quelques articles pour vous aider a vous reconnecter avec la réalité

                Il est intéressant de noter que les médias mainstream « blanchissent » maintenant la nazification de l’Ukraine qu’ils dénonçaient avant la guerre en Ukraine.



                • Phil 30 avril 18:14

                  @agent ananas
                  Merci pour tous ces liens informatifs.


                • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 30 avril 06:34

                  L’axe « pseudo mondialo-qui nous savons » n’a pas encore compris, enfin vu, perçu ,observé , dans les faits etc que quoique il fasse, cela se retourne contre lui depuis un moment.

                  cet article aussi, suffit de voir les commentaires.

                  Quelque chose x , une énergie x ? qui dépasse totalement l’humain est à l’œuvre, ce qui ne dit rien d’une suite éventuelle, car la masse n’a rien compris non plus de ce qui est derriere tout ça en profondeur , dans les ramifications de ce qui nous reste de psyché-cerveau encore en marche et qui est peu genre au maximum 5% génies inclus la dedans.

                  OR ce monde étant juste la somme de ce que nous sommes devenus et voulons, ce que chacun refuse..........

                  A part bonne chance en soi et pour soi...voir quelques proches..


                  • Christophe 5 mai 23:27

                    Que d’approximations qui ne reposent que sur du vent.

                    L’histoire est pourtant sans ambiguïté.

                    Reprenons donc les fausses assertions qui sont vôtres.

                    Le nazisme de l’OUN est indéniable, l’histoire de vie (Zhitiepys)

                    de Stetsko met en lumière l’un des fondements principaux du nazisme, le complot judéo-bolchévique. le texte qui le relate est le suivant : Je considère le marxisme comme un produit de l’esprit juif, qui a cependant été appliqué en pratique dans la prison des peuples moscovites par les peuples moscovites-asiatiques avec l’aide des Juifs. Moscou et la juiverie sont les plus grands ennemis de l’Ukraine et les porteurs d’idées internationales bolcheviques corrompues. Je mesure pleinement le rôle indéniablement néfaste et hostile des Juifs, qui aident Moscou à asservir l’Ukraine.... Je suis donc favorable à la destruction des Juifs et à l’opportunité d’introduire en Ukraine les méthodes allemandes d’extermination des Juifs. Stetsko étant le bras droit de Stepan Bandera, il est d’ailleurs celui qui déclarera l’indépendance de l’Ukraine face au Reich, il partage la même idéologie que les adeptes de l’OUN-B. Il sera d’ailleurs enfermé dans un camps de concentration sous le statut de Sonder und Ehrenhaft  statut privilégié appliqué aux chefs d’état et aux diplomates mais pas vraiment pour leur position sur l’indépendance puisqu’ils ne resteront que 4 jours en prison pour cette raison, ils seront enfermé pour le meurtre de Mykola Stisiborskyiun, un rival de l’OUM-M. L’OUN-M si elle prônait d’autres moyens de servir le Reich n’en était pas moins tout aussi nazie.

                    L’alliance avec les nazis dans l’Holocauste et la violence génocidaire contre d’autres ennemis perçus de la nation ukrainienne ont été préfigurés et préparés politiquement dans le développement de son idéologie et de son discours dès le début des années 1930. Les plans de meurtre de masse ont été discutés et élaborés dans les écrits des idéologues de l’OUN et lors de leurs congrès. L’un de ces documents était intitulé La doctrine de guerre des nationalistes ukrainiens. Son contenu ne souffrait d’aucune ambiguïté : Notre soulèvement, n’est pas destiné à changer seulement l’ordre politique. Il doit nettoyer l’Ukraine de l’élément étranger et hostile et de notre élément misérable. (...) Plus l’élément étranger sera tué au cours du soulèvement, plus il sera facile de reconstruire l’État ukrainien et plus il sera fort. Il a ensuite préconisé l’extermination massive des Juifs, citant le chiffre potentiel d’un demi-million, car plus il y aura de Juifs tués pendant le soulèvement, mieux ce sera pour l’État ukrainien.

                    Quant au narratif sur les combats avec les nazis il faut se référer aux travaux de l’historien Katchanovski qui, en exploitant les biographies de 119 dirigeants de haut rang et de 210 dirigeants de rang intermédiaire de l’OUN-B et des commandants de l’UPA, a démontré à quel point ce soi-disant mouvement de libération nationale était dirigé et doté de sbires nazis. Sur la base des preuves disponibles, il a établi que 55% des cadres moyens de l’OUN/UPA ont activement collaboré avec l’armée, la police ou les services de renseignements nazis, tout comme 77% des dirigeants de haut rang de l’OUN et de l’UPA. Il souligne que les pourcentages réels sont probablement plus élevés en raison du manque d’informations.

                    Les engagements militaires anti-allemands étaient peu nombreux et sans conséquence. Katchanovski a démontré que 6% des principaux commandants de l’OUN et 3% des principaux commandants de l’UPA sont morts à la suite de frictions militaires avec les Allemands, alors que 54% sont morts au combat contre les forces soviétiques. Bien que 32% des chefs de l’OUN aient été faits prisonniers par les Allemands, ils ont presque tous été libérés peu après. Des faits objectivement vérifiables contredisent les mensonges colportés par les nationalistes ukrainiens et leurs alliés impérialistes occidentaux.

                    Soutenir ainsi une propagande qui fait l’apologie du nazisme me laisse pantois pour un profil de chercheur. Je peux comprendre que les mouvements d’extrême droite ukrainienne fassent l’apologie du nazisme, comme le souligne Grzegorz Rossolinski-Liebe (un autre historien), mais que les pays occidentaux soutiennent que l’OUN n’avait en rien une dominante nazie est une ré-écriture de l’histoire, spécialité des occidentaux.

                    Un manque évident de rigueur dans l’article.


                    • Christophe 6 mai 00:41

                      Honnêtement pour un historien écrire : Cette alliance, née d’un opportunisme désespéré, illustre le dilemme tragique des nationalistes ukrainiens, pris entre deux totalitarismes

                      Si nous regardons une carte de l’Ukraine au début des années 1930, année du début de la collaboration entre l’OUN et le parti nazi allemand, nous remarquons très vite que le berceau du nationalisme réside dans deux oblasts : la Volhynie et la Galicie ; tous deux polonais. Alors écrire que les nationalistes sont pris entre deux totalitarisme c’est laisser entendre qu’ils dépendaient de Staline or il n’en est rien. Mais la référence à Timothy Snyder, historien et membre du MI6 est faite à dessein, il est aussi le colporteur de l’Holodomor, expliquant in fine que Staline a pris des décisions pour lutter contre les nationalistes ukrainiens vivant en Pologne, Pologne n’étant pas du tout dans l’URSS de Staline à ce moment de l’histoire. Comme cette carte historique l’explique en chapitre 7.1, le berceau des nationalistes ukrainiens sera intégré à l’URSS de Staline en ... 1939 après que la Russie ait attaqué la Pologne.

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