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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Je me souviens du retour « No Filter » des Rolling Stones à (...)

Je me souviens du retour « No Filter » des Rolling Stones à Marseille

« A bientôt » s’affichait sur les écrans du Stade dès la fin du feu d’artifice clôturant le 26 juin leur prestation, celle, en effet, déjà mythique du retour des Rolling Stones à Marseille.

Huit mois auparavant, le « No Filter Tour » avait débuté sa tournée européenne en inaugurant l’ U Arena, à quelques pas de l’Arche de La Défense, par trois fabuleux concerts où l’âge du capitaine et de ses acolytes jouait plus que jamais avec les repères de péremption du baby boom tout en les transgressant allègrement.

 

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NO FILTER TOUR 2018
© Theothea.com

  

Mais pourquoi donc va-t-on se presser aux shows des Rolling Stones en 2018 quelque cinquante six ans après la naissance du plus célèbre groupe de Rock à travers le monde que ceux-ci ne cessent de sillonner désormais en un périple quasi ininterrompu surfant sur leur discographie cultissime ?

D’ailleurs, pourquoi discerne-t-on de plus en plus de trentenaires se mêler en aficionados à leurs fans d’origine ? Pourquoi ce brassage des générations s’accompagne-t-il d’une reconnaissance admirative envers la saga du groupe tellement emblématique de l’époque contemporaine ? 

Oui, pourquoi Mick Jagger, déambulant à l’allure récurrente d’une adolescence affinée à mille lieux de tout jeunisme, fait-il posture aristocratique de l’instant présent assumé en temps allégorique ?

  

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NO FILTER TOUR 2018
© Theothea.com

   

Pourquoi, bien longtemps après la jeunesse chorale de Lisa Fischer, le chanteur immanent des Stones continue-t-il de danser si sensitif sur « Gimme Shelter » en une sensualité duelle avec Sasha Allen dont, par ailleurs, il pourrait aisément être le « grandfather » ?

Oui, pourquoi les Rolling Stones, issus du XXème rebelle et triomphant, constituent-ils un tel phénomène sociétal continuant de s’imposer au 21ème siècle débutant ? 

Bien sûr, d’abord parce que Le Leader c’est lui seul, et que personne sur la planète ne songerait à lui disputer son charisme tellement fascinant mais surtout également parce que Mick Jagger, focalisant ainsi toute l’attention des regards sur son feeling et sa dégaine féline, joue de surcroît d’une manière magiquement subliminale le rôle de miroir et de faire-valoir de la foule en « délire ».

 

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NO FILTER TOUR 2018
© Theothea.com

   

Et pourtant, en totale humilité professionnelle poussée dans les retranchements de la perfection, l’artiste renvoie de fait, en temps réel et à chaque spectateur, ce qu’il attend implicitement de son personnage adulé car instinctivement élaboré en un fantasme fédérateur partagé par tous… selon la devise basique et universelle « I can’t get no Satisfaction ».

Du très grand art transcendé par cette fameuse musique du "diable" qu'avec "sympathie" chacun peut légitimer aux racines du blues ainsi que du rock and roll vécus dans le frisson juste à fleur de peau au plus profond de la sensibilité collective.

Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood forment les trois autres angles d’assise de cette exceptionnelle formation musicale ayant fondé et perpétué les sixties jusqu’à nos jours.

   

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NO FILTER TOUR 2018
© Theothea.com

  

Keith, le compositeur inspiré par des riffs venus d’ailleurs, Charlie, le batteur impénétrable et classieux, Ronnie, celui qui a su, d’antan, combler avec affinités la place alors laissée vacante… par successivement Brian Jones & Mick Taylor.

Quant au bassiste Darryl Jones, la cinquième roue du carrosse royal, il perpétue, depuis belle lurette, la discrétion de fabrique qu’arborait déjà Bill Wyman lorsque celui-ci était encore impliqué dans la destinée du groupe.

Durant la présentation traditionnelle de l’équipe sur scène, Mick qualifiera Charlie, humoristiquement en référence à l’O.M., de « Barthez de la batterie » et Ronnie de « Zidane de la guitare » ; ses nombreuses mais brèves interventions en langue française furent savoureuses osant même « bon enfant » jusqu’au plagiat argotique à la mode : « Est-ce que vous kiffez ? Eh bien moi, je vous surkiffe ! ».

 

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NO FILTER TOUR 2018
© Theothea.com

  

Ayant annoncé tout de go « Ce soir, on vous met le Feu » suivi au-delà d’un « Merci Marseille ! Quel public extraordinaire ! » c’est alors donc que « Sympathy for the Devil » et son fameux « Whoo, Whoo » repris en écho par les fans, de même que « Miss You » permettant à Darryl Jones d’exceller sur son magistral solo guitare bass, ainsi que « Gimme shelter » mettant Sasha Allen en figure de proue vocale vont s’employer ensemble, accompagnés d’un « Jumping Jack Flash » et autre « Brown sugar » de légende, à ouvrir majestueusement la voie au bouquet final grâce au déchainement de l’indétrônable « Satisfaction ».

Oui, « A bientôt » Les Rolling Stones !… Ici ou ailleurs, nous serons toujours prêts à « rejouer » avec vous ces fabuleux accords, juste sous le Blues / Rock exactement, qui hantent nos oreilles nostalgiques emplies d’une reconnaissance célébrant, ainsi, l’incarnation « Sans Filtre » du ressenti de notre époque.

  

Photos © Theothea.com
Album photos Rolling Stones http://www.theothea.com/stones.htm
  
NO FILTER TOUR - **** Theothea.com - THE ROLLING STONES Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts & Ronnie Wood - Stade Vélodrome Marseille / 26 juin 2018

 

  

 

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NO FILTER TOUR 2018
© Theothea.com

  

  


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10 réactions à cet article    


  • egos 6 septembre 2018 10:51

    Ce concert marque une rupture dans la carrière du groupe.

    La sono insuffisante (fait connu et reconnu) des lieux accentue le côte tournée de province du spectacle, 

    malgré les effets visuels affichés sur les panneaux-écrans latéraux et de fond de scène.

    Keith Richards, et ce n’est pas une révélation, peine à la tâche, la fatigue se lit rapidement sur ses traits et affecte son jeu.

    Deux titres, exagérément étirés, accentuent un vague sentiment, celui de l’usure du temps.

    Un répertoire rétréci, une team réduite, idem la durée du spectacle, malgré le tonus de l’artiste, 
    font que le show exprime une forme de lassitude dont on ne sait si c’est celle des fans, des lieux ou de l’époque.

    « Kick me like you’ve kicked before
    I can’t even feel the pain no more »

    Ce titre, de circonstance, manquait au spectacle.

    • Theothea.com Theothea.com 6 septembre 2018 11:07

      @egos

      Question de point de vue, bien évidemment !
      Question de point d’accoustique, de toute évidence !
      Il est connu et reconnu que les concerts des Rolling Stones dans les stades doivent, de manière générale, être écoutés et vus, debout depuis la pelouse... si possible catégorie « or ».
      Je confirme que sur la pelouse « or » à Marseille, c’était « très chaud » et « very show » ! smiley

    • egos 6 septembre 2018 12:00

      @Theothea.com


      Question de point de vue et d’acoustique.
      la fosse est habituellement le lieu le plus animé, 

      à l’écart de cet emplacement stratégique, 
      l’acoustique de l’ouvrage peut impacter le rendu, 

      encore que le stade vélodrome soit réputé pour des insuffisances.
      là se rajoutait une sono sans relief ou profondeur, restituant trop d’aigus,
      déficience en basses, probablement sous-dimensionnée.

      Des tribunes, qqs plans interessants sur les créatures au look local, 
      longilignes et de voiles vêtues, 
      qui divertissaient l’attention, 
      par leur allées et venues, l’air déterminé, d’un lieu improbable à un autre.

      Sinon, du spectacle , vue pelouse ou de quelque autre endroit, 
      il se situe plusieurs rangs en deçà de ce que ns offrirent de précédentes représentations.

      Satisfaction, 
      le dernier titre interprété par le groupe, semble résumer votre perception du show,
      et c’est bien là l’essentiel,
      quoique à s’attarder aux lyrics ...


    • Theothea.com Theothea.com 6 septembre 2018 12:34

      N’oubliez pas cher @egos, que les Rolling Stones ont toujours clamé « No Satisfaction » et qu’ainsi le principe récurrent de leur longévité a toujours reposé sur « la frustration ».... la nôtre, la vôtre, la leur et ainsi va le monde !... A chacun de leurs concerts, quelle que soit l’époque, j’ai toujours rencontré des gens déçus et d’autres hyper enthousiastes. Subjectivité des états d’âmes et objectivité des conditions matérielles locales se mêlent à chaque prestation.... Rien de grave ! Les Pierres continuent de rouler... A nous de les apprécier ou pas ! smiley 


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 6 septembre 2018 22:32

      @Christ Roi

      Faut développer aux niveaux harmoniques et rythmiques...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 8 septembre 2018 21:32

      @Christ Roi Vais pas m’amuser avec toi question musiques...faire bouffer a un ignare c’est perdre pognon et temps .


    • Trelawney 6 septembre 2018 11:36

      A 17 ans je quittait mon métier de pécheur de crabes en Alaska pour rentrer dépenser mon argent en France. C’était en juin 76 et j’avais acheté un ticket pour voir les Rolling Stones à Paris. Après six ans de déboires avec la justice, ils étaient enfin de retour. Et le titre « Rolling stones aux abattoirs » n’était pas usurpé

      Et ils étaient bien là au rendez vous avec Ron Wood pour remplacer Taylor et avec un Keith Richards toujours aussi erratique (mais ça fait parti du charme des Rolling Stones)
      Deux mois plus tard et en trichant su mon age, je m’engageais dans la légion. Lorsque je vois ce que j’étais à l’époque (crachant des flammes par devant et le feu par derrière) et ce que je suis maintenant (un bourgeois rondouillard). je me dits qu’on ne peut pas être et avoir était.

      Alors les Rolling Stones en 2018..... même avec la chimie j’y crois moyen


      • Theothea.com Theothea.com 6 septembre 2018 12:19

        Et pourtant l’expression « On ne peut pas être et avoir été » semblerait avoir été créée spécialement pour que Les Rolling Stones fassent exception, probablement unique et, ainsi, en faire la preuve du contraire. Bien entendu, Mick Jagger est la quintessence de ce phénomène et c’est sans doute lui seul, grâce à son charisme, qui est en mesure de sublimer ce groupe devenu, de fait, l’Alpha et l’Omega du Rock & Roll !!!.... Pour votre gouverne cher @Trelawney, Eux donc, Mick, Keith, Charlie & Ron sont restés longilignes !!! smiley


      • ticotico ticotico 6 septembre 2018 18:35
        Un jour, j’ai vu Jagger de très près... c’était dans un couloir d’aéroport, je me suis retrouvé face à lui tout seul... avec ses huit gardes du corps, il n’y avait personne d’autre, pas de public, pas de photographe...

        eh bien, le Mick, quand il n’est pas en représentation, il sait très bien faire la gueule, il avait même l’air de quelqu’un qui a un gros problème existentiel...

        Sinon, les Rolling Stones n’étaient pas sur ma liste de concerts à fréquenter au moins une fois dans sa vie, pas une allergie à leur musique, mais ça me paraissait trop gros, trop mégalo...
        ...jusqu’au jour où ils sont venus à Cuba...

        La Havane était en pleine effervescence, Obama avait fait show quelques jours avant, arpentant le Malecon avec sa limousine blindée... même la télé d’état consacrait des émissions spéciales à la venue des cinq anglais dont la musique fût illégale dans ce pays...

        Alors, difficile de ne pas faire les quelques kilomètres qui me séparaient du lieu de l’événement... 10 pesos plus loin, la vieille Chevrolet nous laisse au rond point tout proche, au milieu des premiers bataillons de spectateurs.

        A l’entrée du terrain de sport quelques membres de la PNR (Police Nationale Révolutionnaire) contrôlent les sacs pour vérifier qu’il n’y a pas de produits interdits... mais ils ne donnent pas l’impression de faire du zèle, peu de flics, beaucoup de public... Nous passons sans problème, comme tout le monde, nous avons mis le rhum dans des bouteilles d’eau minérale.

        Le contrôle des billets est simplifié... l’entrée étant gratuite !
        C’est FBI qui paye. Un donateur basé à Curaçao, à travers FBI (Fundacion Buena Intencion) a allongé les 7 millions de dollars couvrant les frais techniques, les rumeurs parlent d’un financement effectué par les Stones eux-mêmes en vidant un de leurs comptes off shore, mais rien n’est sûr.

        Ce qui est certain, c’est qu’ils sont venus, ils sont tous là, les roqueros de toutes les chapelles, les metalleros tout en noir, les rastas, les punks... 7 heures de plus à attendre sous le soleil un concert qu’ils avaient attendu toute leur vie.

        7 heures à boire du rhum, interdit, mais présent partout, à se prendre en photo devant cette immense langue rouge, à chanter « I love rock’n roll » en même temps que la sono, à secouer la tête sur des vieux Deep Purple, reboire des coups, se reprendre en photo... se repasser le film de leur vie, ces cassettes écoutées au volume minimum, de peur qu’un voisin dénonce des tendances antisociales... une convention de fans d’ovnis réunis pour voir enfin se poser le premier vaisseau venu d’une lointaine galaxie...

        Mais aussi des élégantes au rouge à lèvres assorti au logo sur leur T shirt, des familles, des bandes de fans, drapeau en tête, venues tout droit de Tokyo, Buenos Aires, México, Montréal, Caracas, Quito... convergeant vers ce centre du monde, ce lieu périphérique devenu capitale planétaire le temps d’une soirée.

        L’immense terrain de la Ciudad Deportiva se remplit, puis quand on peut pas se serrer davantage, l’avenue derrière accueille les derniers arrivés, 1,200,000 d’après le compte twitter des Stones... Je n’ai pas compté, mais au moins la moitié de la population de la Havane était là.

        Le dernier coucher de soleil sur le Cuba d’avant le rock’n roll embrase le ciel, une brise tiède rend la fin de l’attente plus supportable, sur les écrans géants, les vidéos des Stones ont laissé la place à des logos animés... Les projecteurs s’allument sur la foule, la musique s’est arrêtée, les dernières minutes n’arrêtent pas les questions... combien de temps vont ils jouer, quels musiciens cubains seront invités... à quelle heure ça commence ? ...

        Des images spécial Cuba sur les écrans géants font monter la température... vers 20 h 35, un riff déchire la nuit... puissant et sauvage, façon moteur de Harley, Keith lance la soirée... Jumping Jack Flash... Dès le premier refrain « It’s allright now » le public est là, il répond aux images géantes des dernières légendes du rock... Mick saute et court comme un Jagger... Charlie tape sur ses tambours sans jamais quitter son air so british, il doit avoir la même tête quand il joue au golf ou qu’il enquille les gin tonic, un petit sourire de temps en temps, preuve qu’il est content d’être là... Avec Ron Wood, on tient un autre bad boy, coiffure vintage 1972, hérisson noir (postiche ?) impeccable... Et bien sûr, Keith, « The main offender » Richards, le vrai moteur du groupe, Mick étant plutôt la carrosserie.

        Mais la vraie révélation de cette soirée, c’est le son... une qualité dingue, puissant mais pas écrasant, et surtout une clarté, une sensation de proximité, comme si on était dans le salon de Keith, à quelques mètres de sa Telecaster branchée dans un ampli Fender à lampes...

        Bien sûr, ils ont joué Satisfaction, Brown Sugar, Sympathy for the devil... et terminé par You can’t always get what you want, accompagné par un choeur de cubaines provenant d’une école de mannequins... Bien sûr, Mick Jagger a parlé dans son espagnol approximatif, le public s’est lâché, si un cubain ne bouge pas lors d’un concert, c’est qu’il est mort.

        Mais ce soir là, pas de mort, pas d’incident le flot humain qui quitte le terrain emplit les avenues en une immense procession (ici, pas de transport pour une telle foule) Tous ont encore en tête, et pour longtemps les sauts de Mick, les riffs de Keith, la promesse d’un pays différent...

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