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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > La Cité interdite, fresque magistrale sur fond de tragédie classique

La Cité interdite, fresque magistrale sur fond de tragédie classique

Le 14 mars est sorti sur nos écrans le dernier film du réalisateur chinois Zhang Yimou, « La Cité interdite ». Ce film, qui prend pour cadre le célèbre palais impérial et met en scène intrigues de cour et complots politiques dans la Chine du Xe siècle, confirme le talent du metteur en scène du poétique « Secret des poignards volants ».

Le Secret des Poignards volants était clairement situé dans un genre cinématographique typiquement asiatique, le Wu Xia Pian, film de sabre en costumes, avec des combats hallucinés où les personnages volent dans les airs. Ce genre connu en Occident d’une poignée de fans a été popularisé à l’échelle internationale par l’excellent Tigre et Dragon, production sino-américaine réalisée par Ang Lee, où figuraient déjà les superstars de Hong Kong Chow Yun Fat, le Killer de John Woo, et la belle Gong Li, muse et femme de Zhang Yimou, que ce dernier met en valeur dans tous ses films.
Dans Le Secret des Poignards volants, Zhang Yimou avait réussi à donner au Wu Xia Pian une intensité poétique inégalée, servant une émouvante et tragique histoire d’amour sur fond de guerre civile. La Cité interdite est d’une facture plus occidentale, elle se rapproche de la tragédie classique pour peindre la vie tumultueuse au palais de l’empereur de Chine (Chow Yun Fat) : une reine (Gong Li) que son mari empoisonne à petit feu, des relations incestueuses, une mère cachée, des rivalités familiales empreintes de cruauté, etc. Mais l’empreinte asiatique est omniprésente, dans les décors somptueux à la limite du kitch, dans les costumes, dans les peintures de la vie sociale du palais comme cette procession des serviteurs qui passent en annonçant les heures. Et le Wu Xia Pian reprend ses droits dans des scènes de combat spectaculaires, particulièrement celle où des combattants d’élite de l’empereur pendus à des cordes fondent sur des cavaliers en fuite. Mais le film atteint son apogée dans la scène de bataille finale où des milliers de figurants déferlent dans la Cité interdite pour aller se briser sur les murailles de l’armée impériale. Une mise en scène magistrale, un style fluide, un film bien rythmé, La Cité interdite c’est du grand cinéma asiatique qui a enfin les moyens de ses ambitions, qui peut facilement rivaliser avec les péplums hollywoodiens.




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1 réactions à cet article    


  • Romain Baudry 18 avril 2007 14:53

    C’est un film, au fond, extrêmement glauque. Derrière la richesse du décor et des costumes (particulièrement impressionnant), on sent des rouages implacables qui oppressent et broient les individus. Les innombrables serviteurs du palais apparaissent déshumanisés : sans visage et interchangeables, ils ne sont là que pour faire fonctionner l’énorme machine qui les entoure. Quant aux personnages principaux, leurs efforts et leurs émotions n’aboutissent en fin de compte qu’à les faire souffrir davantage.

    Contrairement à Tigre et Dragon (que j’ai personnellement trouvé atrocement décevant), La Cité Interdite ne fait pas des combats spectaculaire le centre principal d’intérêt. Il y en a et certains sont pas mal du tout, mais ils restent relativement périphériques.

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