E favule di roseau : le bouc et le sanglier

Tenait en possession un bien curieux trésor
L’arbre en question trésor de bois feuillu
Était un olivier riche d’un savoir en or
Tous les secrets du monde glanés au fil des âges
Résidaient en son sein accessibles au toucher
Et notre bouc à barbe en gardait l’apanage
En gardien inflexible de son arbre sacré
Un jour un sanglier aborda le cornu
Et lui dit en grognant et sans faire trop d’ambages
O bouc va be* ? Pourquoi ne donnes-tu
Un peu de ce savoir à nous autres en partage ?
Nous pourrions le transmettre aux autres troncs de l’ile
Nous voyageons beaucoup et nos hardes nombreuses
Se chargeraient peut-être de ce fardeau utile
Qu’est la propagation de la parole heureuse
Le bouc au pied du mur, de l’arbre, s’empourpra
Mais tu ne comprends pas, dit-il au sanglier
Ce savoir est sacré et les puissants l’aiment pas
Le risque serait grand d’oser le divulguer
On saurait promptement que j’en suis détenteur
source de diffusion gardien de sa pureté
Je ferais les gros titres et vivrais dans la peur
Voire même je finirais par être emprisonné
Je le garde avec moi le distille au compte goutte
N’attire pas l’attention garde le profil bas
Ainsi il est intact alors passe ta route
C’est un arbre sacré gardons le bien comme ça
Le Sanglier partit grommelant et déçu
Et la vie du gardien reprit son cours tranquille
A l’ombre du savoir quasiment absolu
De l’olivier noueux sans se faire trop de bile
Mais cependant un jour une étrange équipée
Arriva à l’orée de l’oliveraie sauvage
Dix-sept bulldozers de pelleteuses armés
Prêts à déraciner les oliviers si sages
Le bouc terrorisé cria à l’aide, au secours
Une harde passa avec le sanglier
dont nous avons parlé et mille têtes autour
Aux cris du bon vieux bouc ils cessèrent de marcher
Les anciens tinrent conseil pour savoir, décider
Prendre une position et poser la question
Si le bouc il fallait laisser ou bien aider
Mais notre sanglier déclara aux barbons
Ce vieux bouc est sympa mais de son grand savoir
Je n’en sais pas assez pour bien oser risquer
La vie de notre harde sous les coups de boutoir
Des humains inconscients qui vont tout décimer
Les sangliers partirent et l’arbre fut coupé
Le bouc fut emporté dans les tas de gravats
Puis pour tout couronner il fut emprisonné
Pour avoir tant caché ce qu’on ne savait pas
Ainsi le bon savoir ne se garde enfermé
Que si l’on veut mourir ou être emprisonné
Et la peur du puissant mène droit au bucher
que par cette même crainte on souhaitait éviter
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