Mais qui a laissé entrer le loup dans la zone ?

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Carton rouge ...

J'avais en son temps hurlé à l'annonce de l'introduction des paris en ligne sur les rencontres sportives. Le désir de ponctionner les braves gens, le manque d'imagination de nos responsables politiques avaient encore frappé. La stratégie est simple, on fait miroiter des gains faciles, on attire le chaland à coups d'émissions indignes, on s'attache la complicité indécente de quelques sportifs connus et le nouveau produit fait sa place et ses dégâts habituels.

Qu'aujourd'hui éclate une sale affaire, une escroquerie lamentable qui vient salir ce qui se faisait de plus propre dans le sport français et nous ne pouvons que nous exclamer, navrés et fâchés : « On vous l'avait bien dit ! ». Mais rien ne peut être entendu dans les sphères du pouvoir, le système qui prévaut dans ce pays favorise l'émergence d'une caste coupée du monde réel et aveugle aux écueils si visibles.

Introduire les paris en ligne, c'était ouvrir la porte aux magouilles et aux malversations, aux mafias et aux truqueurs, aux coups tordus et aux arrangements douteux, aux délits d'initiés et tentations trop grandes. Malheureusement, ce qui devait arriver est advenu au Handball et à cette équipe qui était l'une des dernières fiertés de nos sports collectifs.

Le fric est une souillure qui depuis fort longtemps a réduit à néant les jolis préceptes creux de l'Olympisme et de la pratique sportive. L'éthique n'a plus sa place dans les compétions, on triche, on feint, on se roule par terre, on s'insulte, on se bat pour gagner la rencontre. Quand en plus de l'argent des primes de match, des salaires exorbitants, des primes d'image, des contrats publicitaires ; quand il est encore possible de tirer du pognon ailleurs, on ne se gêne plus !

Pourquoi nos sportifs ne feraient-ils pas comme les rois du CAC 40, comme les grands patrons, les grosses vedettes du cinéma et de la musique ? Plus ces gens gagnent de l'argent, plus ils veulent en gagner de manière plus ou moins douteuse, plus ou moins légale, plus ou moins secrète. La seule différence, et elle est de taille, dans l'affaire minable qui nous fait actuellement la une des journaux, c'est que nos braves truands en short ne sont pas entourés d'avocats d'affaire, de conseillers fiscaux, de spécialistes de la législation.

Ils ont agi stupidement, grossièrement, presque ouvertement. Ils se font prendre la main dans le sac quand d'autres l'ont toujours dans des malles sans fond. Ils ont agi en amateurs de la magouille, en petites mains de l'escroquerie. Les sportifs ne seront jamais des foudres de guerre. Petits coqs prétentieux, ils viennent pourtant de tuer la poule aux œufs d'or, celle qui se trouve sur la plus haute marche du podium …

Ils vont payer. C'est heureux s'ils sont coupables (il est prudent de leur accorder la présomption d'innocence car ils doivent être bien plus sourcilleux sur leur honneur que sur la morale). Mais il faut stigmatiser les bandits qui ont voté cette intrusion des paris en ligne sur le sport. Vous savez qui ils sont, ils étaient au pouvoir il y a peu.

Les officines qui ont hérité de ce commerce juteux appartiennent au cercle des amis de l'ancien président et sont de ces gens qui sont des sportifs de très haut niveau pour échapper légalement et avec la complicité du parlement à l'impôt. Dans cette histoire, il n'y a pas que les handballeurs à avoir mis les pieds en zone, à truquer ou à tromper l'arbitre ou les simples spectateurs.

Cette affaire est parfaitement révélatrice du degré de déliquescence générale des valeurs éthiques et morales, de la prédominance de l'argent sur toute autre considération, de la convoitise élevée comme mode de fonctionnement général et de la cupidité comme principe d'action pour tous ceux qui ont la chance de réussir un tant soi peu.

On peut déplorer que ce soit le handball qui soit dans la tourmente. Puis, on devine tant d'amateurisme dans la carambole du jour qu'on se demande bien vite si des sports plus habitués aux lumières des médias s'entourent de conseils plus sages pour mener à bien de telles astuces. Et on ne croit plus en rien. Même l'opium du peuple est touché par la vérole !

Médailled'orement leur