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Tristan Valmour

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Tableau de bord

  • Premier article le 12/04/2006
  • Modérateur depuis le 26/04/2006
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Derniers commentaires



  • Tristan Valmour 12 octobre 2012 14:29

    Ca a l’air bien de loin, mais de près….

    D’abord, un peu de réflexion. La société est de plus en plus automatisée, je ne pense pas seulement aux machines, mais aux arbres de décision. Il faut donc beaucoup d’exécutants, et peu de dirigeants. Le monde de demain sera un grand SAV : vous avez branché la télé ? Si non, branchez là. Si oui, avez-vous allumé la télé ? Si non, allumez-là ! Etc.

    L’école de demain, et dans une grande mesure, celle d’aujourd’hui, a pour objet de former des exécutants. D’où l’apprentissage via les multiples exercices, sans donner aux élèves et étudiants le sens de ce qu’ils apprennent. Pour simplifier, on leur demandera juste de savoir sur quel bouton appuyer, pas de réfléchir au geste d’appuyer sur un bouton. Je parie que d’ici 30 ans maximum, les élèves n’apprendront pas le calcul mental mais passeront directement à la calculatrice…sauf s’il y a une prise de conscience généralisée.

    Inutile donc de faire des exercices à la maison puisqu’ils sont faits en classe.

    Mais dans une société hyperconcurrentielle, cad toutes les sociétés, les parents qui pensent encore que l’école est un moyen de promotion sociale, et ceux qui sont insatisfaits vont donner à leurs enfants du travail supplémentaire. Donc, la suppression des devoirs à la maison augmentera les inégalités et développera le secteur périscolaire privé : cours particuliers, coachs, etc.

    Comme je l’ai déjà écrit sur agoravox il y a quelques années, personne n’a envie de privatiser l’école. Ce sont les services extrascolaires qui seront privatisés, tous ceux qui permettront aux élèves dont les parents sont friqués de réussir dans la vie. L’école sera un ghetto pour ploucs. Excusez mon langage grossier, mais c’est du neuromarketing : faire naître l’angoisse pour mieux préparer votre cerveau à acheter ce qui suit.

    Les élèves aux parents friqués mettront leurs enfants dans de petites structures où on enseignera différemment à leurs enfants.

    Il ne faut pas croire que c’est un complot organisé par l’OCDE ou je ne sais quoi d’autre. Cette politique est juste le fruit de multiples calculs trop longs à exposer ici pour une société performante. Intéressez-vous aux sciences de la complexité, aux sciences prédictives basées sur le modèle bayesien. Springer et Wiley sont vos amis.

    Sur la notation. Contrairement à ce que vous dites, les lettres sont des données que l’on peut classer et analyser. On peut même mettre des A+ ou des A- comme aux Etats-Unis. Aux Etats-Unis existe un double système de notation : par les lettres ou sur 100. Et on peut ramener 100 en lettres. Donc, aucun problème avec ça. Et vous pouvez noter avec des couleurs, mettre des soleils ou ce que vous voulez. Ca ne change pas grand-chose. Moi je suis opposé à ce que l’on communique les notes aux élèves tout simplement parce que les travaux menés par mes collègues spécialistes en motivation montrent unanimement que cela mine la motivation intrinsèque et tue le plaisir d’apprendre. On ne travaille pas pour la note, mais pour le fait de connaître, donc de pouvoir contrôler. Vous parliez de sport. Que devient le champion qui rate une compétition ? Il déprime. Pour les élèves qui travaillent pour la note, c’est la même chose. Ca a été très bien étudié.

    Très honnêtement, les notations sont le plus souvent arbitraires. Les profs notent un élève en fonction des copies d’autres élèves, en fonction de son moral, de sa fatigue, etc. La notation n’est pas objective.

    Et il existe plusieurs types d’évaluation : normative, sommative, formative.

    Qui a établi que votre méthode était transposable ? Ca a été publié dans une revue à comité de lecture ? L’expérience a été faite ?

    Il ne faut pas mélanger les hyperactifs et les surdoués, ça n’est pas du tout la même chose. Et il y a plusieurs formes d’hyperactivité (avec ou sans impulsivité, etc.). Bref, ne simplifiez pas. En plus, surdoué, ça n’existe pas. Le surdoué, c’est bébé.

    « Donc, premier constat, une mauvaise note globale n’est pas forcément un constat définitif d’inaptitude ! » Ca, c’est parfaitement juste.

    Aux Etats-Unis, la participation est notée pour les élèves comme pour les étudiants. C’est d’ailleurs pour cela qu’on dit ensuite que les étudiants américains participent plus que les étudiants français (je me souviens d’une connerie dite par un universitaire anglais qui disait que les Français ne participaient pas). La note de participation est même très importante, et cela est codifié dans le syllabus. Seulement, cela n’a rien fait avancer. Au contraire, les élèves et étudiants (je connais surtout les étudiants) disent tout et n’importe quoi, juste pour avoir une bonne note. Et le temps passe…au détriment du cours.

    Ce n’est pas parce que votre élève peut définir ce qu’est un triangle équilatéral qu’il sait ce que c’est. Ce n’est pas ainsi que fonctionne un cerveau. Le cerveau crée des « cases » pour chaque expérience, et il faut faire communiquer ces cases pour créer un réseau neural plus étendu. Si l’élève n’a pas le sens en amont, ni l’expérience en aval, il n’accèdera qu’à la connaissance sémantique, comme un bon perroquet. J’ai testé cela plusieurs fois dans mon laboratoire, et tous les spécialistes en information (chercheurs en intelligence artificielle, psychologues, etc.) savent distinguer l’information de la connaissance. Ils faisaient comment les égyptiens de l’antiquité en géométrie ? Ils ne mesuraient pas exactement parce qu’ils n’avaient pas les instruments adéquats, mais ils mesuraient à la louche. Ce qu’ils voulaient avant tout, c’est avoir le sens de ce qu’ils faisaient. Aujourd’hui, les élèves n’ont pas le sens de ce qu’ils font. Ils savent à peine remplir un QCM. Ca n’est pas cela apprendre.

    « Or les mathématiques sont une discipline assez particulière nécessitant des compétences diverses. » -> comme toutes les disciplines

    Les maths ne sont pas une science, mais une discipline hypothético-déductive. La rationalité est prédominante dans toutes les disciplines. Tout ce que vous dites sur les particularités des maths s’appliquent aux autres disciplines (conceptualisation, abstraction, etc.)

    L’hémisphère gauche est logique ? C’est un neuro-mythe. Le droit l’est tout autant. D’ailleurs les deux échangent via le corps calleux. Lisez cerveau gauche, cerveau droit à la lumière des neurosciences. C’est un très bon livre. En gros (en très gros même), l’hémisphère droit donne ce qu’on appelle « le big picture », et l’hémisphère gauche détaille et approfondit. Et très honnêtement, nous ne sommes pas logiques mais émotifs. Et les experts ne sont pas logiques, ils sont intuitifs. Les experts sont incapables de suivre les règles qu’ils ont édictées.
    Les compétences de base pour réussir en maths comme dans les autres disciplines sont : le travail, la working memory, la connaissance d’un vocabulaire précis, l’attention.

    « La méthode d’apprentissage par essai et erreur est celle qui est utilisée dans toutes les sociétés animales ; la mère corrige son enfant, lui apprend à chasser par l’exemple en lui faisant profiter de ses échecs. » - > C’est entièrement faux. De très nombreuses espèces animales sont capables de conceptualiser avant d’agir pour trouver la bonne solution au problème posé sans l’avoir encore expérimentée. Et l’Homme est expert en cela, d’où le fort développement de son cortex frontal, siège de la planification. La stratégie d’essai-erreur est coûteuse et trouve rapidement ses limites. On se fait sauter une bombinette pour voir ce que ça fait ?

    Vous voulez que les élèves mémorisent les erreurs…en plus de tout le reste ? Les plus intelligents et les plus travailleurs le pourront, les autres seront davantage confus et prendront pour vérité ce qui est une erreur à condition bien entendu que l’erreur mobilise davantage de synapses. La vérité ou l’erreur ne sont en fin de compte que le résultat d’une addition de synapses. J’ajoute qu’Ylvisaker et Feeney ont découvert qu’il valait mieux ne pas corriger les erreurs, mais plutôt répéter les bonnes informations (cf Collaborative Brain Injury Intervention, Positive Everyday Routines (San Diego, CA : Singular, 1998). Cette découverte a été également expérimentée par la HGSE sur des cerveaux sains, non plus sur des cerveaux endommagés.



  • Tristan Valmour 9 octobre 2012 12:14

    Ben oui, voyons !

    L’enseignant n’a pas de qualification pour enseigner. Il connaît sa matière, mais il ne sait pas enseigner. Il apprend sur le tas, et c’est son expérience personnelle qui va le conduire à affiner ses pratiques. Certains vont approfondir par une formation adéquate, mais là encore, c’est la confrontation à la classe qui va valider ou non son interprétation de sa formation, et non pas sa formation. D’ailleurs, dans tous les métiers, c’est ainsi que cela se passe. Un étudiant fraîchement sorti d’HEC ou de Sce-Po ne sait rien de ce qu’il a appris. Il apprendra sur le tas, comme tout le monde.

    Les parents qui veulent et qui peuvent se donner la peine d’enseigner obtiennent de bons résultats avec leurs enfants. En plus, c’est un bon moyen de faire marcher son cerveau car les tâches ne sont pas routinières (puisqu’on apprend) ; c’est bien mieux que d’aller se faire arnaquer par des solutions pour développer son cerveau. Il faut juste être à l’écoute de son enfant, observer son fonctionnement qui est unique, chercher à savoir ce qui se passe dans sa tête en posant des questions du type : « quand tu vois ça, ou quand tu fais ça, que cherches-tu à faire ? quelles questions te poses-tu ? que sais-tu déjà du sujet ? A quoi ça peut servir ? ». Et parler avec lui, beaucoup parler en le laissant totalement libre de s’exprimer, et être à l’écoute, toujours à l’écoute sans aucun préjugé. Et en parlant, parce qu’il verbalise, l’enfant va comprendre beaucoup mieux ce qu’il apprend. L’enfant est unique, les recettes des parents, des camarades ou des profs ne fonctionnent pas pour lui. Il s’est construit en interprétant les signaux que lui envoie son univers, cela avant même sa naissance. Et il se construit, se reconstruit en permanence.

    Il y a de nombreuses solutions gratuites d’aide aux devoirs. Il faut d’abord demander à l’établissement scolaire, puis prospecter les associations. Il doit y avoir des annuaires. Pas besoin d’être riche. Et puis, on peut aussi inviter un camarade doué qui aidera son enfant. Travailler à deux donne de très bons résultats.

    Ce n’est pas en empêchant celui qui est doué ou qui travaille plus qu’on va obtenir de bons résultats. Il faut au contraire offrir un environnement stimulant, où roulent les Ferraris comme les 2CV. L’égalité des chances, ce n’est pas enfoncer l’un pour élever l’autre, mais offrir l’opportunité à chacun de grandir à son rythme, et éduquer la société pour qu’elle ait plus de considération pour les plus fragiles, les moins intelligents. Parce qu’une société qui n’a pas de considération pour les plus faibles est une société barbare. C’est avant tout cela qu’il faut changer.

    Beaucoup de parents immigrés boostent leurs enfants parce qu’ils pensent que l’école est un moyen de réussir. Ils donnent même une éducation très stricte parce que dans leurs pays d’origine (surtout au Maghreb), il faut travailler. Il y a étonnamment beaucoup de problèmes au sein de familles bourgeoises parce que les enfants ont tout et n’éprouvent donc plus le besoin d’apprendre. J’ai une amie qui dirige plusieurs foyers d’enfants : ils enregistrent de plus en plus d’enfants dits « favorisés » parce que les parents n’en peuvent plus. Etonnant non ? Très peu d’enfants apprennent pour le plaisir de savoir. Ils apprennent avant tout par obligation, et vont à l’école pour les copains. Mais si on crée le besoin, l’enfant va se mettre à apprendre, et on ne pourra pas l’arrêter. Parce que tout organisme est fait pour apprendre.

    Dans les autres professions, ramener du travail à la maison n’est pas une anomalie. C’est très fréquent.

    Les devoirs à la maison sont-ils bons ou mauvais ? La capacité d’assimilation de nouvelles données est assez faible. Et le temps de les intégrer aux données préexistantes est assez long, parce qu’il faut que le cerveau se reconstruise, les protéines doivent se recycler. Mais cela est très dépendant de variables individuelles. Donc, les devoirs à la maison seront bons pour les uns, mauvais pour les autres. Il faut juste laisser la liberté individuelle. L’ennui avec toute organisation (Etat, association, entreprise), c’est qu’elle nie la différence individuelle et ne peut proposer que des solutions insatisfaisantes pour les meilleurs éléments comme pour les pires.



  • Tristan Valmour 3 octobre 2012 13:43

    Voilà l’exemple d’un neuroarticle pour neuroneuneus.

    Il est normal que « les résultats ne [soient] pas à la hauteur des attentes » puisque justement les élèves sont tous différents. Pour que les résultats soient à la hauteur des attentes, il faudrait un prof par élève, et parmi les profs, un certain nombre avec bac +75. Impossible en enseignement de masse. Et même si tu investis 1 million par élève, le résultat ne pourra jamais être à la hauteur des attentes… pour 1 million dépensé par élève !

    « Par exemple, un enfant qui s’avère être plus lent à écrire que le reste de la classe (pour des raisons qui peuvent d’ailleurs être médicales) pourra se voir dispensé d’écrire les consignes des exercices afin de conserver son « énergie cognitive » pour la résolution de la tâche principale demandée (celle qui fait l’objet de la compétence en cours d’apprentissage) »

    Pas du tout : un enfant qui n’écrit pas n’écrira pas mieux s’il n’écrit pas. C’est de la connerie en barres. Comme le fait de faire taper des textes au traitement de texte. Le cerveau est plastique, le savez-vous ? Cela signifie qu’il faut plus d’entraînement, mais après avoir compris la nature du problème. Savoir écrire est quand même important non ? En plus, il y a une différence fondamentale entre écrire avec un traitement de texte, et écrire à la main : le second est infiniment plus stimulant que le premier. Tu écris comme un traitement de texte, tu penses comme un traitement de texte !

    Excusez-moi, mais « énergie cognitive » je ne connais pas. Magie, magie, explique-moi les mystères de l’énergie cognitive qui vient du lointain cosmos où se perdent d’impétrants adorateurs de la contemplation du vide sidéral.

    « Cela lui permettra de mobiliser ses efforts sur la seule technique opératoire sans risquer d’être parasité (conflit cognitif) par un élément externe (le fait, dans le cas évoqué, qu’il ne sache pas encore ses tables). Il pourra donc acquérir la procédure de la technique opératoire puis remédier à son retard de mémorisation des tables de multiplication parallèlement à cela (à un autre moment de la journée). Ces deux exemples montrent bien l’apport de la différenciation pédagogique dans l’enseignement. »

    Ouhah, du verbiage imprécis qui sent la maîtrise du sujet ! Ca, c’est sûr que ce n’est pas du Stanislas Dehaene. Après l’énergie cognitive, on a le conflit cognitif (1-0 pour qui ?). Il fait mal ce conflit ? Et puis pas du tout. Il faut avoir le sens de la technique opératoire, puis enseigner la technique opératoire, puis la contextualiser en variant les contextes. Et si l’enfant ne réussit pas, il faut évaluer ses empans, parce que le problème vient très souvent de là. Puis lui faire faire des exercices pour augmenter ses empans. Point final. Si tu as la technique et pas le sens de la technique, eh bien, tu resteras un neuroneuneu qui appliquera bêtement ce que tu ne comprends pas et que t’as lu dans Pif Gadget. Tu pourras ainsi travailler dans l’assistance SAV et demander à ton client : votre télé est-elle branchée ? Si oui, est-elle allumée ? Si non, allumez-la !

    Et honnêtement, votre truc sur les intelligences multiples, vous avez piqué ça à Bruno Hourst, ou à quelqu’un qui a piqué cela à Bruno Hourst, ou vous avez vraiment lu et compris les travaux de Gardner ? Il m’est avis qu’en la matière, vous n’êtes pas allé plus loin que le bout de la rue. Pas de quoi écrire un neuroarticle. Vous n’avez même pas cité la source de votre graphe : memletics ?

    Sachant que le cerveau est un organe aux fonctions très spécialisées (la latéralisation hémisphérique fonctionnelle en est la preuve), si vous vous entraînez à une tâche sur ordinateur, vous serez meilleur à force d’entraînement, à la réalisation de cette tâche sur ordinateur ; il n’y a pas de transfert automatique du gain de performance à une autre tâche. Et en la matière, il y a des centaines de publications dans des journaux à comité de lecture (et non pas pif gadget) qui le prouvent.

    Je me souviens d’une expérience qui a été faite dans une université US. Le groupe de contrôle apprenait de manière classique, et le groupe test apprenait avec des jeux. Quelques jours après les cours, une épreuve a été administrée. Le groupe test avait de meilleurs résultats que le groupe de contrôle. Mais quelques semaines après, on a de nouveau administré une épreuve, et là les résultats ont été édifiants : le groupe test avait de moins bons résultats que le groupe de contrôle ; le groupe de contrôle a surtout retenu le côté ludique, les règles du jeu, que le contenu !

    Cela ne signifie pas que le jeu ne soit pas une bonne façon d’apprendre. Au contraire, c’est très bien. Mais comme teaser, pas plus. Serious game est un terme marketing pour vendre plus cher ce qui existe déjà.

    Et puis, franchement, l’ordinateur ça n’est pas top pour apprendre. Trop peu d’interactions. Ca va enseigner à raisonner binairement : 1 0 1 0 0 0 1 1 …



  • Tristan Valmour 26 septembre 2012 12:04

    Non, mais vous le faites exprès ou quoi ? Où sont vos sources ? Rien du tout, que des suppositions. Bien le bonjour Madame Michu !

    La France est immobile et le monde dynamique et optimiste ? Vous vous basez sur la prétendue étude complètement bidon qui affirme que les français sont pessimistes et les américains optimistes ? Mais mon cher Monsieur, les américains sont conditionnés dès le plus jeune âge à dire que tout ira mieux demain (great, wonderful, genious, brillant !), ce qui ne signifie nullement qu’ils le pensent !

    Vous savez ce qui mine la France ? Ce n’est pas les 35 heures, mais toute la magouille autour de la formation professionnelle, qui coûte bien plus cher et qui ne rapporte rien. Strictement rien car elle est aux mains de maffias et de toutes ces boîtes qui gravitent autour, font de belles plaquettes avec de zolis dessins et de zolis mots dignes des meilleurs technocrates, mais qui n’ont aucun sens. Où sont les évaluations sur les programmes de formation professionnelle ?

    Vous savez ce qui a permis le décollage des économies anglaises et françaises ? Ce n’est pas le protectionnisme mais l’exploitation de leurs colonies ! Faites un peu d’histoire économique et après on pourra en reparler. Et maintenant, elles prennent de plus en plus leur indépendance avec les toujours-anciennes puissances coloniales. CFA = Colonie Française d’Afrique. Encore aujourd’hui les succursales africaines des grandes banques françaises sont obligées d’emprunter à un taux double, voire triple du marché, et je tiens cela d’un ami directeur d’une banque française dans un pays africain.

    Et l’Angleterre a voulu imposer le libre-échange au XIXè une fois qu’elle a obtenu une position dominante, mais ni la France, ni le Japon, ni l’Allemagne, ni les USA ne l’entendaient ainsi avant de céder petit à petit. Puis l’angleterre est revenue au protectionnisme plus tard.
    Dans tous les domaines, les puissants agissent ainsi : dès qu’ils ont une position dominante, ils font adopter des règles que tous doivent appliquer. Et ainsi ils conservent leur position. La loi, la règle, protège les puissants des petits, et non l’inverse. Au haut Moyen-Age, des bandes de sales types armés ont exproprié les paysans de leurs terres par la force, s’y sont installés, ont construit des mottes et se sont arrogés des titres nobiliaires pour pérenniser leurs possessions illégitimes. Tout est comme ça, ce n’est pas un monde de bisounours où le meilleur gagne. C’est le plus grand trafiquant qui parvient au sommet.
    La France a eu une démographie faible…depuis des temps immémoriaux ? Vous avez trouvé ça dans Tintin ? Je veux des statistiques !

    « Les français se sont imaginés en petit empire qui s’auto-suffirait et ont toujours cru qu’il n’était pas nécessaire de s’inspirer de ce que faisaient les autres » ? Je veux des statistiques !

    Vous savez pourquoi les Français n’ont pas quitté la France pendant les crises, à l’inverse des Italiens, Irlandais, Anglais (etc.), ce qui a d’ailleurs coûté l’Amérique à la France. En effet, l’Amérique aurait pu être francophone. Voilà la réponse (cf Braudel-Labrousse) : les crises économiques ont touché la France moins durement, plus longuement, plus tardivement. Ca, c’est de l’histoire, des faits, pas de l’idéologie merdique de bac à sable !

    La France est l’un des rares pays à pouvoir être presque autosuffisant. Elle dispose d’une géographie exceptionnelle, qui en fait l’un de ses atouts principaux. Il y a des terres agricoles, de l’eau potable, pas de tempête ni de tsunami, ni de tremblements de terre, un climat plutôt pas mal, une grande diversité géographique…ça n’est pas rien. It’s very valuable !

    La France a abandonné nombre de secteurs industriels ? Et l’Angleterre, et les US ? Ambiance sociale conflictuelle ? Comparez le nombre de jours de grève avec les autres pays, y compris certains pays du Nord, vous serez très surpris. Et les gens doivent se laisser tondre pour que règne l’obsolescence programmée ? Imaginez tous les produits et services qui n’apportent strictement rien à la société ! Au fait, vous avez le dernier Iphone ?

    Vous parlez de coût du travail. Quelles sont vos stats ? Avez-vous inclus la productivité ? On compare la productivité d’un paysan français avec un paysan du sud ? Euh, mon cher monsieur, que savez-vous des protocoles qui obligent la France à importer des produits agricoles ? Que savez-vous des politiques agricoles pilotés par l’UE, et qui s’imposent à la France ? Que savez-vous de ces mêmes politiques qui affament les pays africains parce que les produits européens sont subventionnés ?

    Combien de Français travaillent pour des prunes : les prisonniers, les stagiaires, etc.

    Concernant le secteur éducatif, on peut en parler tant que vous voulez. Cela est ma spécialité. Vous avez lu mes articles sur PISA et sur l’évaluation ? PISA ne permet pas de comparer les systèmes éducatifs. Tout est biaisé. PISA est basé sur des tests psychométriques comme le QI. Mais pour la mesure du QI, on adapte aux différentes populations pour éviter les biais culturels (et cela ne les évite que peu). Avec PISA, rien de tout cela. Au contraire, on élimine toutes les différences culturelles pour retenir le plus petit dénominateur commun. Mais en procédant ainsi, on ne compare rien du tout. Pouvez-vous comparer la vitesse de lecture d’une même quantité d’informations en anglais, français, chinois, et intégrer cela à une épreuve en temps limité ? Pour en terminer avec PISA, les élèves français sont à la fois ceux qui ont le plus souvent déclaré qu’ils n’en avaient rien à faire des épreuves PISA qu’on leur a imposés, et d’autre part, ce sont les élèves qui ont été les plus nombreux à réussir les items difficiles. Il faut faire extrêmement attention avec les évaluations : elles comportent toutes de nombreux biais. Et on ne peut évaluer que ce qui est mesurable. Peut-on évaluer l’existentialisme ?

    Concernant le secteur éducatif supérieur, vous pouvez mettre le classement de Shangaï où je pense, et vous tourner vers le Scimago World report émis par Scimago research group. En 2009, ce rapport a classé le CNRS comme 1ère institution de recherche au monde, devant la chinese academy of science (2è), la russian academy of science (3è), Harvard (4è). En 2012, l’ordre n’a pas bougé. Max Planck a gagné une place (5è), devançant Tokyo. Il faut évaluer les évaluations, mon cher Monsieur l’idéologue. Vous savez faire ?

    Après, je suis d’accord pour dire que tous les systèmes éducatifs peuvent être considérablement améliorés. Mais il faudrait revoir le système pyramidal de la hiérarchie sociale. Ceux qui sont au somment n’en ont pas l’ambition. La concurrence libre et non faussée, cela me fait bien rire.

    « Nous sommes entrés depuis 20 ans dans l’économie de la connaissance ». Savez-vous réfléchir par vous-même ? La roue, elle sert à faire tourner les manèges ? Mais l’humanité repose depuis toujours sur l’économie de la connaissance !

    Pour terminer, les idéologies me navrent profondément. Communisme, socialisme, capitalisme, libéralisme, tout cela, c’est de la merde pour tenir les gens dans l’ignorance.



  • Tristan Valmour 13 septembre 2012 13:40

    Salut Jean-Paul

    Merci pour cet article et bonne rentrée… littéraire !

    Connaissez-vous :
    -  G.Lakoff, M. Johnson : Philosophy in the Flesh
    -  Ramachandran, V.S. : The Neurology of Self-Awareness
    -  Cet article très intéressant et récent : http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0038413

    Sinon, Edelman aime bien les théories générales, il avait déjà fait le coup avec le Darwinisme neural. Je doute cependant que le français puisse traduire la complexité de son travail. Etudiant, je n’avais pas compris son œuvre. Aujourd’hui, c’est plus clair. Mais il faut apprécier en VO. Bon courage.

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