O Coquinos

@Syracuse

Bonsoir.

Je ne puis qu’être d’accord avec vous. Les trumpistes mettent l’accent sur la puissance de l’Etat profond (qui n’est que l’une de ses dénominations possibles), laquelle est réelle, personne ne le conteste je pense, afin de ne pas avoir à reconnaître qu’ils se trompèrent gravement en voyant en lui le nouveau Messie qui allait jeter à bas le nouvel ordre mondial (dixit Asselineau comme je l’ai rappelé vers le début de mon article), alors qu’il n’est, comme c’était prévisible, que le continuateur d’Obama, certainement pire que lui sous certains aspects (la chasse implacable aux clandestins, les mesures favorables à Wall Street, le blocus de Cuba, les menaces envers la Corée du nord, les accusations ineptes contre l’Iran tout en entretenant d’excellentes relations avec l’Arabie saoudite dirigée par le nouvel ange exterminateur et futur roi MbS, etc.).
Certains partisans de l’UPR semblent ne pas mesurer l’effet déplorable que leur soutien relatif à Trump exerce sur cette portion de l’électorat de gauche qui a désormais compris que nous n’avons plus d’autre choix que la sortie de l’UE si nous voulons subsister en tant que nation et tenter d’enrayer la dégradation catastrophique des conditions de vie de millions de nos concitoyens, qui constate qu’Asselineau avait entièrement raison sur la nature de la politique qui allait être mise en oeuvre par le nouveau président de la République, et qui par conséquent n’est pas loin de se tourner vers son parti.

@Yanleroc

« Elections, piège à cons », bien sûr ! surtout quand il n’existe aucun moyen pour le peuple de contrôler l’action des élus de façon permanente (ce qui n’interdit pas l’existence d’un pouvoir exécutif capable de prendre les décisions urgentes qui s’imposent lorsque par exemple la situation internationale l’exige, quitte à être désavouées ensuite par le peuple).
La logique commande de voter Asselineau - à condition qu’il ne vire pas trop à droite (ou à gauche, mais c’est moins probable !) - lors du prochain « piège à cons », sans illusion, et pour une seule raison : il affirme vouloir faire sortir la France de l’UE. Pourquoi se priverait-on de tenter cette chance ? Ce serait déjà une bonne chose, s’il y parvenait, même si le régime de la Ve République libérée dans lequel nous nous retrouverions alors serait loin d’être idéal. A nous d’en changer alors, si une majorité d’entre nous le souhaite.

Bonne soirée.

@Ar zen

Merci pour les liens que vous m’indiquez. Cela dit, j’avais déjà quelque notion sur le sujet.

L’instauration de la démocratie sera d’une « simplicité enfantine » selon vous ? Fort bien, vous m’en voyez ravi. Qui parle de problème ?

Lorsque vous écrivez qu’Athènes était un « gros village » durant sa phase démocratique antique, je vous corrige d’abord parce que c’est faux, et ensuite parce que vous donnez l’impression à nos éventuels lecteurs et lectrices que la démocratie athénienne se réduisant à quelques milliers de foyers, l’exercice de la démocratie directe y était quelque peu folklorique. C’est tout. Et puisque Attilax évoque le sujet de la démocratie directe, je ne puis qu’abonder dans son sens. Vouloir la démocratie réelle ne signifie pas qu’on refuse de voter en faveur du champion du frexit aux prochaines élections de la ploutocratie, mais sous conditions en ce qui me concerne.

Lorsque vous ajoutez qu’on ne peut pas comparer 400 000 habitants (un très très gros village vous en conviendrez) dépourvus de moyens techniques évolués à 65 millions qui en ont à revendre, je vous réponds que si. La difficulté à faire fonctionner correctement une démocratie de 400 000 individus sans ordinateurs étaient peut-être plus grande que celle qui consisterait à faire fonctionner une démocratie de 65 millions d’âmes techniquement sophistiquée.

Le nombre de citoyens ne fait rien à l’affaire. On pourrait fort bien instituer en France, dans chaque mairie, des bureaux de vote permanents, ouverts aussi souvent que nécessaire, dans lesquels les citoyens qui le désireraient voteraient directement les lois nationales qu’ils auraient initiées eux-mêmes par telle ou telle procédure, après de longs débats contradictoires, en plus des règlements municipaux, et ce quelle que soit l’importance de la population totale du pays.

La vie démocratique en Suisse est certainement plus « belle » qu’en France, vous avez raison. Et la démocratie intégrale en France serait encore plus « belle » que la démocratie semi-directe en Suisse.

@Luc-Laurent Salvador

Je visais le Guinness. Ils viennent de me contacter. Je vous tiens au courant.

A +

@Ar zen

Bonsoir Ar zen.

Je me permets d’intervenir dans votre conversation avec Attilax avant de répondre à vos commentaires antérieurs.
Détrompez-vous, Athènes n’était déjà plus un village au temps de Périclès. C’était au contraire, à l’époque qui nous intéresse ici (pour l’essentiel, le Ve siècle avant JC), l’une des cités les plus peuplées du monde méditerranéen antique. Qui plus est, ce qu’on appelle « démocratie athénienne » concernait en fait, si je me souviens bien de mes lectures anciennes, l’ensemble de l’Attique qui était déjà la région la plus peuplée de ce qui constitue aujourd’hui la Grèce (plus de 400 000 habitants si l’on en croit une étude datant de 1959. Il existe probablement des ouvrages plus récents donnant des évaluations plus précises). Or, il n’existait ni réseau téléphonique, ni radio, ni Internet, ni moyens de transport rapide. Et pourtant, la démocratie directe y fonctionnait très bien et correspondit à l’âge d’or d’Athènes (elle ne concernait que les citoyens mâles et non les esclaves ou d’autres fractions de la population, ce qui bien sûr, selon nos critères modernes, ne nous satisfait pas ; cela représentait cependant un nombre considérable de personnes).
En démocratie (pure), vous n’auriez rien à craindre du tirage au sort, car vous seriez libre de refuser d’assumer les fonctions qui vous incomberaient en cas d’acceptation de votre part. Et si vous acceptiez, il y aurait quantité de fonctionnaires pour vous aider dans votre tâche (comme les députés novices de LREM sont actuellement aidés dans la leur).
Sur ce point, je suis en communauté de pensée avec Attilax. La démocratie représentative est un système antidémocratique. Les citoyens (ou plutôt les électeurs dans cette fausse démocratie) qui voteront à la présidentielle de 2022 n’auront comme toujours rigoureusement aucune garantie de voir l’expression de leur volonté respectée par le vainqueur, y compris s’il s’agira d’Asselineau. Ce qui ne veut pas dire bien évidemment, qu’il faudra s’abstenir de voter pour lui ou s’abstenir tout court puisqu’il représente la seule chance qu’on puisse juger sérieuse de sortir de l’UE. Sauf pour les électeurs de gauche s’il continue à les en dissuader.