• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


albert 7 février 2012 15:52

Dettes et baguette de pain

Dans un pays comme la France, le service annuel de la dette publique atteint aujourd’hui les 50 milliards d’euros, soit 15% des recettes fiscales. L’opinion publique est souvent abusée par certains hommes politiques et experts qui assimilent ce montant d’intérêts au produit de l’impôt sur le revenu. Comme 50% des ménages français sont exonérés de cet impôt, ils pourraient penser qu’ils ne supportent pas les charges d’intérêts de l’État et que seuls ceux qui paient l’impôt sur le revenu pourraient être concernés. Or, ce n’est pas le cas. Dans presque tous les pays du monde, les règles budgétaires stipulent que les intérêts de la dette sont prélevés, d’une part, en priorité, et, d’autre part, sur l’ensemble des recettes de l’État. Dans le cas français, si 15% des recettes fiscales sont consacrées aux paiements des intérêts de la dette, ceci veut dire que 15% de la TVA comme 15% de la taxe sur les produits pétroliers ou 15% de l’impôt sur le revenu y sont affectés. Concrètement, sur chaque litre de carburant acheté en France, le consommateur, riche ou pauvre, acquitte 85 centimes à l’État dont 13 sont reversés aux créanciers. Chaque adulte acquitte annuellement 1250 euros pour payer les intérêts de la dette d’État (hors dette des collectivités locales et de la sécurité sociale). Le plus pauvre des consommateurs dans l’endroit le plus reculé du pays acquitte sa contribution à cette rente. L’État prélève sur tout le monde pour redistribuer aux titulaires de capitaux placés en bons d’État. L’État devient délégataire de ces rentiers qui, par ce mode de capture, évitent de s’engager dans des investissements productifs.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès