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Soi même Soi même 24 octobre 2012 02:06

Il est intéresant que vous me cité que René Guénon, comme si c’était le seul à proposé une solution.
 Sa quette la conduit non pas vers l’avenir, mais vers le passé révolue.
Ce n’est pas de cela que on a besoin aujourd’hui, ce n’est plus adapter à notre époque.
Notre époque n’est plus à la soumission d’un maitre, c’est en soi que l’on doit trouver son maitre.
Car nous sommes à l’époque où l’on doit se prendre sa vie en main, vivre en soit la lutte vers une nouvelle liberté de conscience qui nous détermines dans nos acte et mobile. Et a se prix que l’on est en mesure d’endigué la dégénérescence de l’humanité !
C’est cela qu’il est importantde lire ce livre

 La Philosophie de la liberté de Rudolf Steiner.paru en 1893-1894.
< TRAITS FONDAMENTAUX D’UNE VISION MODERNE DU MONDE Résultats de l’observation de l’âme selon la méthode scientifique

L’homme moderne ressent un profond besoin de liberté. Dans ce livre, Rudolf Steiner montre que ce besoin ne repose pas sur une illusion. Il fonde la réalité de la liberté et la possibilité d’actes libres sur l’expérience du "penser pur qui s’élève au monde spirituel et fait naître du monde spirituel les impulsions des actes moraux ". L’être humain découvre en lui-même sa nature spirituelle et sa faculté d’imagination créatrice morale. Il peut agir en être libre à partir de ce qu’il reconnaît comme juste (intuition morale). Rudolf Steiner pose ainsi dans cet ouvrage les fondements de l’individualisme éthique.>

Extrait L’IMAGINATION MORALE
(DARWINISME ET MORALITÉ)

L’esprit libre agit selon ses impulsions propres, c’est-à-dire selon ses intuitions, choisies par
la pensée au sein du monde idéel. Pour l’esprit qui n’est point libre, la cause qui détermine le choix d’une certaine intuition, qui servira d’impulsion active, n’est qu’une part de ses perceptions et expériences antérieures. Il se rappelle, avant de se décider, ce qu’il a vu faire à quelqu’un d’autre en pareil cas, ou l’avis de quelqu’un, ou le commandement de Dieu, etc., et c’est là ce qui détermine son action. Ces circonstances préparatoires, chez l’esprit libre, n’agissent pas seules. La décision qu’il prend est, en un certain sens, une décision première. Peu lui importe ce que d’autres ont fait ou commandé en pareil cas. Il a des raisons purement idéelles de choisir, parmi la somme de ses concepts, celui qu’il va réaliser en acte. Mais cet acte va s’incorporer à la réalité sensible. L’homme va accomplir une chose qui est identique à un certain complexus perceptible. Son concept va prendre corps en un événement concret et particulier. Or, en sa qualité de concept, il ne contient pas cet évènement concret ; il ne peut s’y rapporter que de la manière que nous avons définie plus haut au sujet du concept « lion » et du lion particulier. Nous avons vu que le passage du concept à la perception se fait par la représentation. (voir page 46). C’est ce terme intermédiaire que l’esprit non-libre reçoit tout d’abord ; les motifs apparaissent dans sa conscience sous forme de représentations. Il décide de faire ce qu’il a vu faire déjà, ou bien ce qui est commandé pour ce cas spécial. C’est pourquoi l’autorité s’exerce si bien sur les esprits non-libres par le moyen d’exemples, c’est-à-dire par la transmission d’actes très particuliers et très concrets.

Le chrétien agit beaucoup moins d’après la doctrine que d’après le modèle du Sauveur. Les
règles ont beaucoup moins de valeur pour l’action positive, que pour l’interdiction de certains actes.
Les lois ne revêtent une forme conceptuelle générale que lorsqu’elles défendent une action, non
point lorsqu’elles en ordonnent. Ce qu’il doit faire, l’esprit non-libre ne le peut apprendre que sous
une forme absolument concrète : « Nettoyez la rue devant la porte de votre maison ! Payez tels
impôts à tel bureau de perception ! etc... » La forme conceptuelle ne s’applique qu’aux lois de
défense. « Vous ne volerez pas ! Vous ne serez point adultères ! » Et encore ces lois n’agissent-elles sur l’esprit non-libre que par leur allusion à une représentation concrète, telle que la durée d’emprisonnement, les remords de conscience, la damnation éternelle, etc..
Dès que l’impulsion active est donnée sous une forme purement générale et conceptuelle,
par exemple : « Vous devez faire le bien à vos semblables ! » ou : « Vous devez vivre de manière à favoriser le plus possible votre propre bien-être », il faut qu’à chaque cas concret, la représentation de l’action, le rapport du concept à un complexus perceptible, soient trouvés par l’homme. Cet acte d’invention est toujours nécessaire à l’esprit libre, que ne pousse ni l’exemple, ni la crainte de la punition, ni rien de semblable. Il lui faut trouver lui-même la transformation de son concept en représentation.La faculté grâce à laquelle l’homme engendre, du sein de son trésor d’idées, des représentations concrètes, est tout d’abord l’imagination. La faculté dont l’esprit libre a besoin pour mener ses idées jusqu’à la réalisation, nous la nommerons donc l’imagination morale. Elle est la source de l’action de l’esprit libre. Et seuls les hommes doués d’imagination morale peuvent êtres dits productifs au point de vue éthique. Ceux qui se contentent de prêcher la morale, c’est-à-dire les gens qui bâtissent des règles en l’air, sans les réaliser en représentations concrètes, ces gens-là sont moralement improductifs. Ils ressemblent à ces critiques qui savent expliquer savamment comment on fait une oeuvre d’art, tout en étant incapables d’en produire une.
L’imagination morale, lorsqu’elle se réalise, intervient forcément dans un domaine du
monde perceptible. L’action de l’homme ne crée évidemment pas des perceptions, mais elle
transforme les perceptions déjà existantes et leur prête un aspect nouveau. Pour accomplir cette
transformation d’un objet ou d’une somme d’objets d’après la représentation morale, il faut avoir
conçu la structure et la loi de cet objet ou de cette somme, c’est-à-dire sa manière d’être et son
action antérieure, que l’on veut recréer ou orienter différemment. Il faut ensuite trouver le mode
selon lequel cette structure se laissera transformer en une structure nouvelle. Cette partie de
l’activité morale nécessite une certaine connaissance du monde sensible auquel on s’adresse ;
connaissance généralement fournie par une des branches de la science. L’action morale demande, par conséquent, non seulement la faculté d’engendrer des idées morales1, et des imaginations morales, mais encore celle de savoir transformer le monde des perceptions sans violer sa structure ni ses lois naturelles. Cette faculté est la technique morale. Elle s’apprend comme s’apprennent toutes les sciences. En général, les hommes sont mieux doués pour trouver les concepts correspondant au monde donné, que pour déterminer et produire imaginativement des actions futures. Il est donc très possible que des hommes mal doués d’imagination morale reçoivent les imaginations morales des autres et les incorporent adroitement à la réalité. Par contre, il peut arriver aussi que les hommes bien doués d’imagination morale soient privés d’adresse technique et obligés de charger d’autres hommes de réaliser leurs représentations. Notre activité nécessite donc, dans une certaine mesure, la connaissance des objets contenus dans notre sphère d’action. Là n’agissent que les lois naturelles. Il s’agit donc, non point d’éthique, mais de science naturelle.

L’imagination morale, et le pouvoir d’engendrer des idées morales, ne peuvent devenir objet
de connaissance qu’après qu’il ont été produits par l’individu. Mais alors ils, ne règlent plus la vie,
ils l’ont déjà réglée. On ne doit plus les considérer que comme des causes agissantes au même titre que les autres causes ; ils ne sont des fins que pour le sujet. La morale ne peut donc être qu’une science naturelle des représentations morales.
Il ne peut y avoir, en dehors de là, aucune morale conçue comme science des normes.
On a tenté de conserver aux lois morales leur caractère normatif en les concevant à la
manière de la diététique, qui déduit des règles générales des nécessités de l’organisme, pour les
faire ensuite réagir sur ce dernier (Paulsen, Système de l’Éthique). C’est une mauvaise comparaison, car notre vie morale ne ressemble aucunement à la vie de notre organisme. L’activité de notre organisme existe sans notre intervention ; nous trouvons ses lois toutes données dans le monde, et pouvons les chercher, pour en faire ensuite l’application. Mais c’est nous qui créons tout d’abord les lois morales. Il nous est impossible de les appliquer avant qu’elles soient créées. L’erreur provient de ce fait que les contenus des lois morales ne sont pas recréés à chaque instant ; ils se transmettent héréditairement ; celles que nous recevons de nos ancêtres nous semblent alors données, comme les lois de l’organisme. Mais nous n’avons aucun droit à les appliquer de la même manière que des règles diététiques. Car elles se rapportent à l’individu, au lieu de se rapporter, comme les lois naturelles, à l’exemplaire d’une espèce animale. En qualité d’organisme, je suis un exemplaire de mon espèce et je vivrai selon la nature si j’applique, en chaque cas particulier, les lois de mon espèce, mais, en qualité d’être moral, je suis un individu et j’ai ma loi propre. 2

1. Il faudrait lire bien superficiellement pour apercevoir dans le mot de « faculté », que nous employons à différentes reprises, un retour à l’ancienne théorie de la psychologie (facultés de l’âme). En se reportant à la page 41, on verra exactement ce que nous entendons par ce mot.

2. Paulsen n’est pas loin de la vérité quand il dit (p. 15 du livre cité) : « Des dispositions naturelles et des conditions de vie différentes exigent non seulement un régime physique mais aussi un régime moral et spirituel différent ». Cependant le point essentiel lui échappe. En tant qu’individu, je n’ai pas besoin de régime particulier. La diététique est l’art d’accorder tel représentant de l’espèce avec cette espèce même. Or, en tant qu’individu, je ne suis pas le représentant
d’une espèce.


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