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Bougez-vous !

« Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. »
Stéphane Hessel

« Bougez-vous ! » Le message est clair. « Bougez-vous ! » Tellement clair qu’il en devient convaincant. « Bougez-vous ! » Déjà trois millions de personnes en action. Et pourtant… Nous vivons dans une société de l’instantané où tout ce qui n’est pas flambant neuf est déjà dépassé. Nous vivons dans une société de l’image où nos héros sont jeunes, beaux et aseptisés. Nous vivons dans une société morcelée où les différences éloignent plus qu’elles ne rapprochent. Alors quand un papi de 93 ans donne un coup de pantoufle dans la fourmilière, a priori, il ne se passe pas grand-chose… Sauf que là, les fourmis sont sorties et le papi paraît soudain cinquante ans de moins.

Les deux derniers livres de Stéphane Hessel [1] ont connu un succès retentissant. Des millions de lecteurs en Europe et aux Etats-Unis. Et bientôt beaucoup d’autres en Chine, en Corée et au Brésil. Difficile à comprendre. Cumulés, les ouvrages d’Hessel ne dépassent pas les 130 pages. Et encore, c’est écrit en gros caractère ! Mais si les citoyens du monde se sont retrouvés dans les écrits du diplomate français, c’est sans doute que son message est universel. Hessel nous dit en fait trois choses simples : 1. L’état du monde est inacceptable. 2. Nous avons le pouvoir de changer le monde 3. Ce changement passera par une insurrection pacifique. Tout est dit. Reste à déterminer le chemin. Hessel pose des jalons (le programme du Conseil National de la Résistance et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme qu’il a corédigés… il y a soixante-cinq ans) et prône un bouleversement dans nos valeurs (solidarité et équité) et notre état d’esprit (espoir et optimisme).

Lire Hessel aujourd’hui, à quelques mois du rendez-vous présidentiel, c’est aussi – tacitement – faire le bilan du mandat du Président Sarkozy à la tête de l’Etat. Car au fil des lignes, on s’aperçoit que la société qu’Hessel appelle de ses vœux est aux antipodes de celle qu’a échafaudée le petit Nicolas. L’ancien ambassadeur nous parle de la Sécurité Sociale comme les résistants la définissaient en 1945 (« un plan complet [qui visait] à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail »). Il nous parle des retraites (« permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours »), de l’organisation de l’économie (« assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général »), de la liberté de la presse (« et son indépendance à l’égard de l’Etat [et] des puissances de l’argent […]). Il dénonce la traque aux Roms, aux sans-papiers et aux immigrés. Il condamne la très inégale répartition des revenus, la négation des Droits de l’Homme, la détérioration de notre environnement… Bref, les écrits d’Hessel sont aussi des manifestes d’indignation à l’encontre de la politique mise en place par Sarkozy et son oligarchie depuis 2007.

Avec ses livres, Stéphane Hessel a donc réveillé nos consciences. Du haut de ses 93 ans, il nous rappelle que l’indifférence à autrui fait vieillir prématurément. Comme d’autres de sa génération (Albert Jacquard, Edgard Morin, Robert Badinter…), il s’inscrit dans la lignée des sages humanistes et combattants pour un monde meilleur. Hessel le prouve encore une fois : il est un phare, un guide, une lumière. Il dit dans un sourire qu’il lui reste deux ou trois ans à profiter de la vie avant de s’éteindre définitivement. Pour une fois, il se trompe : les étoiles ne s’éteignent jamais.

Samuel Duhamel

[1] Indignez-vous, Indigène éditions, collection « Ceux qui marchent contre le vent », 2010, 32 pages, 3 euros et Engagez-vous, entretiens avec Gilles Vanderpooten, éditions de l’aube, 2011, 99 pages, 7 euros

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Bougez-vous ! Bougez-vous !

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34 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 8 juin 2011 10:26

    Hessel nous dit en fait trois choses simples :
    1. L’état du monde est inacceptable.
    2. Nous avons le pouvoir de changer le monde
    3. Ce changement passera par une insurrection pacifique.
    Tout est dit.  ? ? ?

    Quel inexplicable enthousiasme pour des écrits absolument vides de toute proposition innovante d’avenir, rationnelle, réaliste, et cætera ! ! ! ...


    • Vipère Vipère 8 juin 2011 14:46

      A J.P. llabrès

      Vos propos, hélas, très pertinents confirment que l’indignation populaire, la plus authentique est insuffisante à changer un système établi, défendu par des institutions et des politiques qui ont intérêt à sa perrenité contre le peuple.
       
      L’insurrection pacifique de la place de Puerto del Sol, se termine par un échec cuisant, puisque les manifestants lèvent le camp aujourd’hui, sans avoir rien obtenu !


    • Mor Aucon Moraucon 8 juin 2011 15:29

      Vous avez raison, tout n’est pas dit, loin s’en faut. 

      Néanmoins, le premier point cité constate un état de fait auquel on ne peut rester aveugle. Il est inacceptable que la finance spéculative détruise l’économie réelle en misant, tantôt sur le rouge, tantôt sur le noir, la cristallisation d’efforts humains que représente tout capital. Ce jeu doit cesser car il détruit non seulement le sens de l’effort économique des hommes sinon, aussi, tous les efforts de construction politique dans le monde.

      Le deuxième point est une évidence, peut-être naïvement exprimée, qui ne souffre aucune contestation. L’homme change le monde depuis l’apparition des premiers groupes humains.

      Le troisième point est la charnière entre l’indignation intuitive et la recherche, pragmatique, de solutions réelles. L’insurrection, même pacifique, fait peur mais s’insurger est la condition sine qua non de la prise de conscience individuelle. La conscience collective n’est pas autre chose que l’ensemble des consciences individuelles. Ce n’en est pas la simple somme, sinon un ensemble, déterministe bien que non-linéaire, de trajectoires dont on ne peut prédire l’évolution particulière de chacune d’entre ’elles, mais qui conforment un système soumis aux lois de la probabilité donc prévisible dans ses tendances. 
      Qui dit prévisible, dit aussi manipulable, c’est une autre évidence. C’est pourquoi le discours rationnel et scientifique - au sens de la méthode - est, aujourd’hui, plus que nécessaire, vital même. C’est une question de vie ou de mort que de défaire les amalgames intéressés, propulsés au rang de vérité gravée dans la pierre par les idéologies de tous bords, par les manipulateurs de toujours et les nouveaux arrivés dans la discipline, les messies de la morale populacière. 

      Je propose un énorme amalgame, imbuvable et immangeable, à défaire pour commencer. Celui qui regroupe toute la finance, les marchés, les banques - centrales, privées ou publiques, de dépôts ou financières - et ses banquiers systématiquement assimilés à des gangsters, le capitalisme libéral du laissez-faire de Hayek, Friedman et Von Mises avec les écoles keynésiennes, le mondialisme prôné par les spéculateurs internationaux sous le couvert d’un concept, la liberté économique, détourné et vidé de son sens, avec la nécessité évidente d’une règle du jeu mondiale. 
      Si cet amalgame ne peut se défaire, tout explosera. Nul besoin d’être devin pour le prévoir.

    • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 8 juin 2011 17:27

      Quel inexplicable enthousiasme pour des écrits absolument vides de toute proposition innovante d’avenir, rationnelle, réaliste, et cætera ! ! ! ...


      Les moutons ont toujours eu besoin d’un padre...

    • Mor Aucon Moraucon 8 juin 2011 17:43

      Tiens ! Un autre amalgame apparait - ils poussent comme les champignons -, la démocratie assimilée à la tyrannie anesthésiante du dit « mainstream ». Le populisme est le plus grand des bergers puisqu’il ne se contente pas de garder des hypothétiques moutons : il les crée.


    • Bovinus Bovinus 8 juin 2011 18:35

      Moraucon :
      Si cet amalgame ne peut se défaire, tout explosera. Nul besoin d’être devin pour le prévoir.

      Quoi qu’il arrive, l’amalgame sera défait, puisque si il ne l’est pas, l’explosion le détruira ainsi que tout le reste. L’essentiel n’est pas tant de défaire l’amalgame, mais de comprendre. Comprendre tout, absolument tout afin que cela ne se reproduise pas. Si l’on peut désamorcer la bombe avant l’explosion, tant mieux, mais le temps nous est compté. Le grand cataclysme rôde déjà dans « le proche avenir probable », quelque part. C’est une question de quelques années.


    • Mor Aucon Moraucon 8 juin 2011 18:50

      Vous avez raison, bison futé. Mais, j’utilisais le terme défaire dans le sens que vous semblez, aussi, lui donner : étudier pour comprendre comment est formé le noeud gordien pour éviter d’avoir à trancher par l’épée.


    • jako jako 8 juin 2011 10:27

      Un très beau et grand Messieur.
      Il n’y a qu’à entendre les attaques dont il est victime pour comprendre qu’il dérange pas mal de monde et aussi les merdias.
      Ces derniers temps plusieurs anciens lancent des cris d’alarme, dont de grands scientifiques comem Hubert Rives et même Michel Serre
      Merci de votre article


      • Francis, agnotologue JL 8 juin 2011 10:40

        Ce ne sont pas les indignés qui changeront le monde, mais ceux qui auront su tirer parti de l’indignation  !

        Qu’Yvan Audouard, où qu’il soit, me pardonne !


        • Francis, agnotologue JL 8 juin 2011 10:41

          Ah, oui, quand je dis qu’ils changeront le monde, je veux dire, dans le sens qui leur convient à eux, bien entendu.


        • fanzy fanzy 8 juin 2011 10:41

          Merci pour cet article, effectivement c’est écrit gros, peu de pages mais c’est à lire absolument et à faire circuler.



          • Bulgroz 8 juin 2011 11:11

            « Ne vous indignez pas, c’est sans espoir et sans solution »

            Thierry Saussez vient de sortir chez Plon un « manifeste de l’optimisme », ouvrage absolument anti Hesselien, vous pouvez retrouver son interview du Figaro Magazine ici :

            http://www.thierry-saussez.com/wp-content/blogs.dir/5/files/2011/06/THIERRY-SAUSSEZ-Liberation.pdf

            voir aussi son site  :
            http://www.optimisezvous.com/

            Extrait :
            "Qui pourra faire croire aujourd’hui à ce peuple, en particulier aux jeunes, que par un coup de baguette magique on pourrait revenir aux calamiteuses et antiques recettes, même maquillées de modernisme ou de care – bien plus séduisant que l’assistanat généralisé. En vérité, il faut regarder le monde en face."


            • tinga 8 juin 2011 11:52

              D’accord avec vous, l’indignation ne suffit en aucun cas, il faut aller au delà, « En véritéil faut regarder le monde en face », tout à fait, regarder par exemple le 911, et envoyer les journalistes de libé(rnation) et du figaro(ts) pour le restant de leurs jours à des travaux d’intérêt général pour complicité de crime contre l’humanité, se débarrasser de tous ces banquiers et patrons mafieux qui vivent au crochet de l’état, « l’optimisation » de la société passe par là.


            • Bovinus Bovinus 8 juin 2011 12:08

              Georges Bernanos, un autre résistant que vous ne connaissez probablement pas, avait écrit ceci dans un de ses livres :

              « L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches et des imbéciles ».

              J’ai lu quelques-uns de vos commentaires, ils sont tous plus odieux les uns que les autres. Vous avez manifestement quelque chose contre ceux qui rejettent le monde tel qu’il est aujourd’hui et essayent d’en imaginer un autre. Vous avez le droit d’être désespéré et de vouloir absolument crever à tout prix sur le bord de la route, mais pourquoi vous acharner à en appeler d’autres à en faire autant ? Vous ne pouvez vous résoudre à crever seul, c’est cela ?

              Ne vous inquiétez pas : les patrons, les banquiers, les médiacrates, les ploutocrates, les parasites intellectuels et les larbins de toute cette racaille sont condamnés à brève échéance. Vous aurez bientôt de la compagnie.


            • keiser keiser 8 juin 2011 12:05

              Tiens je vais me bouger pour un truc qui viens de me gonfler grave .

              Je viens d’être obligé de me taper une gueule de con pour une pub de voiture de merde .
              Et tout ça sur Agoravox !?...

              C’est quoi ce bordel Monsieur Carlo Revelli .

              Il me semble qu’il y a des limites et vous les dépassez .


              • Croa Croa 8 juin 2011 23:33

                 smiley Il faut adblock à ton navigateur ! smiley


              • Gens_d_Ormesson Gens_d_Ormesson 8 juin 2011 13:49

                Et moi je m’indigne du consensus barbant autour de cet homme. Qui se dit juif, d’abord, dans le but d’éviter l’acharnement sémite sur des propos parfois confus sur la question. Oui, sont père était juif...avant de se convertir au protestantisme, et sa mère protestante également...
                Qui est donc cet homme, dont on a cru pendant longtemps qu’il était le co-rédacteur de la déclaration des droits de l’homme de 48 ? Un instrument ? Pour sur : http://www.enquete-debat.fr/archives/stephane-hessel-je-nai-pas-redige-la-declaration-universelle-des-droits-de-lhomme
                Indignez-vous qu’il disait ! Mais aussi en loge maçonnique ! http://www.hiram.be/Indignez-vous-en-Loge_a4659.html

                Cher auteur,

                « Avec ses livres, Stéphane Hessel a donc réveillé nos consciences. »
                Bah voyons !!!
                "il est un phare, un guide, une lumière. Il dit dans un sourire qu’il lui reste deux ou trois ans à profiter de la vie avant de s’éteindre définitivement. Pour une fois, il se trompe : les étoiles ne s’éteignent jamais."
                Et il vous paye en plus ???
                Faîtes donc preuve d’un peu de discernement, à constater l’extraordinaire tapage médiatique que suscite son ouvrage (?), qui n’en reste pas moins douteux ! Car ceux qui tentent de soulever les vrais problèmes que connaît notre monde, sont automatiquement diabolisés. Or, sur son cas, la presse est unanime, et ça devrait suffire, pour tout esprit critique, à faire émerger le doute...


                • Croa Croa 8 juin 2011 23:43

                  «  ça devrait suffire, pour tout esprit critique, à faire émerger le doute... » Quelque part c’est vrai car Stéphane est relativement gentil mais surtout le contrôle des médias n’est pas total car ils ont besoin d’accrocher tous les publics. Lorsqu’un truc commence à être trop connu par lui-même, ce qui peut être le cas d’un bouquin, ils sont bien obligé d’en parler aussi !


                • Jean-Pierre 8 juin 2011 18:23

                  Ouf,merci ! Comment se fait-il que l’indignation principale de ce monsieur vise..l’Etat d’Israël,lui tout seul,aucun autre ?Voilà qui m’indigne,moi !Et je ne lui délègue pas ma conception de l’indignation,celle qui me fait m’incliner devant un jeune homme ,engagé dans le Maquis à 20ans,mort sous les coups,la haine,la faim,la maladie,dans le tunnel de Dora,l’un des pires lieux créés par les nazis :mon oncle.Ce jeune hommes est resté silencieux ,lui.Je pense qu’il défendrait Israël aujourd’hui ,et considèrerait L’ENSEMBLE des régimes atroces qui pullulent en ce monde -un peu de distance,avant de s’attaquer à un Etat minuscule,et démocratique,né du nazisme.Cette indignation sélective ne laisse pas d’étonner...


                • Bulgroz 8 juin 2011 14:36

                  C’est pas parce que 1 million de veaux ont acheté son bouquin que c’est un chef d’œuvre. Le petit livre de Mao aussi a connu un franc succès, à 1 milliard d’exemplaires au bas mot. Pareil pour les pensées de Karl Marx et la définition historique des camps d’internements pour travailleurs, le petit livre vert de Moamad, le mad max du désert ou le coran dans sa version podcastée dans les caves des banlieues ou encore le petit chat qui tombe de l’armoire et téléchargée 12 000 000
                  de fois sur youtube.

                  Mais, si vous insistez je peux vous dire ce par quoi je suis indigné.

                  et mes indignations sont aux antipodes de celles Hessel et des bobos ex marxisés,

                  Oui, aux antipodes, comme l’absolu majorité de mes concitoyens.


                  • Bovinus Bovinus 8 juin 2011 17:34

                    Bulgroz :
                    Mais, si vous insistez je peux vous dire ce par quoi je suis indigné.

                    Oui, aux antipodes, comme l’absolu majorité de mes concitoyens.

                    J’aimerais le savoir. Surtout si c’est partagé par l’absolue majorité de vos (nos ?) concitoyens.


                  • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 8 juin 2011 19:12

                    Lorsque la populace s’empare d’un texte, d’une idée, considerez ce texte ou cette idée comme morts.


                  • Croa Croa 8 juin 2011 23:47

                    à Bulgroz

                    Alors, par quoi es-tu indigné ?

                     smiley J’insiste !  smiley


                  • Vipère Vipère 8 juin 2011 14:59

                    A Bulgroz

                    Une fois n’est pas coutume, qui n’eût cru ? Je suis d’accord avec vous !

                    S’indigner, pour s’indigner ne mène à rien.
                     
                    Après s’être indignée gentiment, seule ou à plusieurs , l’on rentre tranquillement dans ses pénates, reprendre le cours plan-plan de son existence, selon la vision pépère de S. HESSEL.


                    • le journal de personne le journal de personne 8 juin 2011 15:31

                      L’indignée
                      Plus besoin de leader
                      ni de maître chanteur
                      juste d’un Lied... pour faire le vide

                      AMOR MIO , SI MUERO ...

                      un chant pour rattraper le temps
                      nous ne craignons plus la tourmente
                      les tourmenteurs
                      menteurs... bonimenteurs
                      qui se nourrissaient de nos malheurs
                      Non... nous ne sommes plus tourmentés
                      mais remontés comme jamais
                      sans la moindre intervention d’un horloger
                      L’heure, c’est nous qui la fixerons
                      tic... tac ... tic...tac ... Boum !
                      Plus besoin de berger, nous ne sommes plus un troupeau
                      pas une âme de trop...
                      des âmes au top... et hop ça galope !
                      La plus jeune soutient le plus vieille
                      la plus sage retient la plus folle
                      Rien ne va plus pour les créanciers
                      parce qu’on sait désormais
                      sur quel chiffre, il faut miser
                      pour faire sauter les banques du monde entier
                      Zéro...
                      il faut repartir de zéro
                      avec notre destin entre les mains
                      parce que nous savons désormais
                      qu’il est dangereux de s’attacher
                      aux pas de ceux qui nous ont précédé
                      Quitte à errer, errons pour notre propre compte
                      Quitte à mourir... mourrons en remontant la pente
                      en chœur... et par cœur...
                      les maîtres sont morts
                      et avec eux, les raisons et les torts
                      Embrassons-le sur la bouche
                      ce tirage au sort qui nous dit :
                      encore ! Encore ! Et encore !
                      Signez : l’indignée...

                      http://www.lejournaldepersonne.com/2011/06/lindignee/


                      • Vipère Vipère 8 juin 2011 16:40

                        Pour le vieux Monsieur qu’est S. HESSEL, s’indigner, ce n’est pas donné à tout le monde !Et justement, son opuscule n’est pas destiné aux classes ouvrières, ceux-là, sont tombés, tout petit, dans le potage familial de « l’indignation » leur pain quotidien, tant il y avait de quoi s’indigner chaque jour. 

                        Les feuilles de choux de « Papi » ont été lues religieusement par des blancs-becs, des nuls, qui ne savaient pas s’indigner naturellement. Quand on a le cul bordé de nouilles, c’est pas évident de s’indigner !
                         
                        Contre qui, contre quoi ? Quand on a tout !

                        Qu’on crèche dans un beau quartier. L’été à la mer, l’hiver au ski. L’américan express qui bugue jamais à la caisse du supermarché, le 31 du mois. 

                        Sans la prose révolutionnaire de Monsieur HESSEL et ses bons offices pour les guider pas à pas, les gros nuls, ne sauraient pas s’indigner. Seuls, livrés à eux-mêmes. Et c’est normal.


                        • Bovinus Bovinus 8 juin 2011 18:26

                          Vous n’avez pas tort sur le constat, mais votre analyse est partielle. En effet, beaucoup de « jeunes » (pas tous, loin de là), mais un certain contingent, ont « tout ». Ils ont peut-être dû se contenter d’une Peugeot au lieu d’une Mini Cooper et n’ont peut-être pas le tout dernier I-Phone, mais matériellement, ils ne sont pas à plaindre.

                          On ne naît pas « gros nul » ou « blanc bec ». C’est l’éducation et le milieu familial qui nous rendent tels ; les mécanismes de reproduction socio-économique fonctionnent merveilleusement bien, et ceux dont les parents sont en état de leur assurer une vie confortable en font des handicapés en voulant faire leur bien. Ceux-là, ces jeunes-là ne savent pas s’indigner naturellement, comme vous le dites. Ils n’ont aucune raison pour cela.

                          Notez que la définition du « jeune » est devenue très extensive, à force de véhiculer le « jeunisme » par les médias et toute une branche de produits, on se retrouve avec des « jeunes » de quarante balais, mais qui dans leur tête en ont tout juste quinze, lisent des BD et jouent à World of Warcraft. Pourtant, ce « tout » matériel, l’abondance des produits, le confort de vie, et la sécurité qui va avec, ne sont en vérité pas grand-chose. Il leur manque l’essentiel : des rêves, un avenir, une tâche à accomplir.

                          C’est cela qui les inquiète. Et, quelque part, ça commence à les indigner. À force de ne pas savoir à quoi s’occuper, les plus curieux et les plus doués finissent par chercher à comprendre ce qui se passe autour, à se rendre utiles, à vouloir travailler dans une ONG ou dans « l’humanitaire ». À force de fouiller, de découvrir, de chercher, certains commencent à apercevoir les dessous de toute cette mascarade, se rendent compte qu’ils sont sous perfusion depuis le berceau et qu’on leur injecte de la drogue dans le crâne. Certains en reprennent bien vite une bonne dose, et s’en retournent à leur apathie béate ; d’autres, néanmoins, débranchent la machine à droguer. Le choc est rude.

                          Car, en effet, quand on tombe dans l’indignation trop tôt, on finit par ne même plus y être sensible. On développe naturellement une forme d’apathie volontaire, qui protège la santé mentale en endormant la conscience. C’est une forme d’aliénation, qui fait des pauvres, des petits, des humbles de parfaits esclaves dont les puissants peuvent faire quasiment ce qu’ils veulent, car ils sont maîtres de leur survie.

                          Quand on commence à y voir à peu près clair, pourtant, résister au monde actuel, le rejeter et le combattre, apparaît comme une tâche à accomplir tout à fait essentielle ; on se met alors à rêver à un monde meilleur, et on commence à se construire un éventuel avenir, très hypothétique et très incertain, mais un avenir quand même. C’est aujourd’hui le prix de l’essentiel ; en comparaison, le confort matériel, quelques dérisoires gadgets technologiques, apparaissent d’autant plus inutiles. Pour certains, pour beaucoup, peut-être, l’indignation, même un peu forcée et enseignée par procuration par papy Hessel, pourrait être le déclic indispensable.

                          Rien que pour cela, son œuvre est utile et respectable.


                        • Croa Croa 8 juin 2011 23:53

                          « C’est l’éducation et le milieu familial qui nous rendent tels »

                          Ce n’est hélas plus le cas,

                          C’est la télé qui a éduqué nos enfants ! Rien ne les indignera désormais car ils vivent dans le meilleur des mondes possible !

                          Ne laissez pas vos gosses devant la télé le matin ! smiley


                        • Le péripate Le péripate 8 juin 2011 16:50

                          Qu’il soit minuit, qu’il soit midi
                          Vous me faites chier, diplomate Hessel.
                          Si vous entrez dans la légende
                          Mettez des semelles de caoutchouc
                          Vos escarpins de vieux politicard
                          Ça fait du bruit sur les parquets.
                          A l’avant garde des salauds
                          On se couvre de votre image
                          Restez dans vos temples à la noix
                          Ecrivez donc avec vos pieds
                          Étudiez Marx si ça vous plait
                          Mais sachez que depuis cent ans
                          En long en large et en travers
                          Qu’il soit minuit, qu’il soit midi
                          Vous me faites chier, diplomate Hessel.
                          Il importait que ce fût dit ..

                          Maurice Chiant


                          • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 8 juin 2011 17:25

                            Hessel le prouve encore une fois : il est un phare, un guide, une lumière.


                            Bien plus que cela, un Danube la Pensée, un Génie des Carpathes !

                            • Crapaud Rouge 8 juin 2011 19:38

                              J’ai pas l’article, parce que des articles qui disent « bougez-vous ! », je peux vous en pondre un tous les jours. Pas difficile.


                              • le journal de personne le journal de personne 9 juin 2011 04:10

                                Dégâts, défis !
                                Ciel, injuste ciel, à part la justice
                                Que pouvions-nous étreindre ?
                                Camarades, irons-nous jusqu’à l’étreinte ?
                                Non nous n’allons pas nous disputer l’heure
                                Ni mettre du jour au lendemain fin à nos malheurs
                                Néanmoins… je ne vous sens pas assez indignés...

                                http://www.lejournaldepersonne.com/2011/06/degats-defis/


                                • Claude Courty Claudec 9 juin 2011 04:18

                                  Il suffit de lire un extrait de « Indignez-vous » (édition originale et complète, faute d’envie de connaître la dernière mouture chinoise) pour juger de la rigueur intellectuelle de Stéphane Essel et être dispensé d’aller plus avant dans la révélation de l’impartialité, voire de l’honnêteté, des arguments employés.
                                  Que ceux qui ne lui sont pas acquis d’avance et ne lui font pas confiance au point de le laisser penser à leur place, se reportent simplement au chapitre concernant la Palestine. Ils y liront combien il est regrettable que le Hammas ne puisse empêcher les tirs de roquettes motivant les réactions israéliennes.
                                  Quand nul n’ignore que c’est ce même Hammas qui les tire ou entretient et excite le ressentiment des palestiniens jusqu’à ce que certains d’entre eux le fassent, il y a de quoi s’indigner, mais pas seulement de ce à quoi nous invite l’auteur. De même lorsqu’il date les origines et les causes du conflit du Moyen-Orient, ou en attribue la responsabilité.
                                  Littérature qui, cautionnée par l’âge et la sagesse qu’il est supposé garantir, par un passé de résistant, par la notoriété, etc.(sans omettre la prédisposition de réseaux de distribution adéquats) ne fait que jeter un peu plus d’huile sur le feu, faute de proposer des solutions, pour peu qu’elles existent.


                                  • bnosec bnosec 9 juin 2011 08:30

                                    Ce qui m’indigne, c’est qu’un homme écrivant tant de platitudes soit élevé au pinacle de la sorte.

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