• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Comment le revenu de base universel démontre la main invisible du marché (...)

Comment le revenu de base universel démontre la main invisible du marché régulateur

Vous l'ignorez sûrement, mais le revenu universel n'est pas une invention d'un quelconque socialiste ou libéral, ni une idée moderne, mais une idée qui a été déjà expérimentée pendant 40 années à grande échelle il y a 240 ans. Son expérimentation, et les conséquences économiques au réel ont engendré la graine et les racines de l'économie moderne.

Malthus, Ricardo, Marx, Polanyi, Smith et même Nixon y ont puisé matière à débattre et en découler des lois et initiatives économiques.

 

1795 la première loi dite : loi de Speenhamland

Le revenu de base n'est pas une innovation. Le premier essai répertorié connu, a démarré dans les années 1790 dans le conté de Speenhamland en Angleterre.

A cette époque de guerres Napoléoniennes, le temps et la météorologie a tourné, la pluie abondante pendant quelques années de suite, (on accusait pas le réchauffement climatique à cette époque :-)) ) eurent pour conséquence une inflation sur les céréales. Le grain de blé, base de la nutrition de cette époque est devenu inabordable pour les franges de la population les moins aisées.

La pauvreté a augmenté, et même parmi les ceux qui avaient un travail et exerçaient une activité.

Une loi à Speenhamland fut édictée. Un revenu universel pour les agriculteurs, pour acheter du pain fut instauré. Elle a divisé le revenu universel en trois subventions. Pour ceux qui pouvaient travailler, ceux qui ne pouvaient pas, et pauvres oisifs et personnes handicapées.

Démarré à Speenhamland elle fut étendue à toute l’Angleterre l'année suivante.

La loi imposa que chaque homme puisse acheter trois pains de gallon par semaine (environ 4,5kg de pain), plus un pain et demi pour tous les autres membres de sa famille. Cela signifiait qu'un couple avec trois enfants pouvait ramener à la maison l'équivalent de plus de 12,5Kg de pain par semaine.

Cette loi de revenu universel dura 40 ans et eu des conséquences aux antipodes de ses buts initiaux. En 1834, un rapport de la Commission royale sur le fonctionnement des lois sur les pauvres de 1832 qualifia le système Speenhamland de « système universel de paupérisme », et en 1834 l'Angleterre mettra fin au revenu universel.

Le système permettait aux employeurs, de payer des salaires inférieurs au salaire de subsistance, aux salariés de réclamer moins, car le revenu universel compensait la différence et maintenait leurs travailleurs en vie.

L'Angleterre toute entière, la gueule de bois, décréta que le programme avait totalement échoué et désastreux. Il fut abrogé « tout le monde était d'accord ». Un ressenti d'échec qui servit de base à la science économique Anglaise et ensuite mondiale.

 

La réalité, le revenu universel a engendré des effets pervers terribles, le surendettement, l'oisiveté, la dépendance, la dévalorisation de la valeur du travail la lutte des classes entre ceux qui finançaient et ceux qui recevaient sans rien faire et en aucun cas a mis fin a la misère ni offert de meilleurs revenus aux gens. Le revenu de base tourna au cauchemar, engendra un nombre de démunis encore plus grand et n'a jamais réduit la misère ou le mal vivre.

Pendant ces 40 années et après, le système a causé beaucoup de débats et monopolisé tous le politiciens de l'époque. Les commentateurs de droite déploraient que la distribution encourageait les classes laborieuses à se reproduire, cela freinait l'innovation dans l'agriculture et coûtait à la collectivité trop d'argent. Les commentateurs de gauche s'indignait du fait qu'elle fournissait aussi une subvention aux agriculteurs riches, qui étaient libres de profiter de l'inflation des biens sans répercuter les augmentations de salaires.

 

De ces 40 années, les grands théoriciens connus de l'économie y ont puisés des arguments.

Thomas Malthus a postulé que les subventions à la pauvreté incitaient les couples à faire des enfants, au delà du raisonnable en créant une surpopulation, et les déresponsabilisaient de leurs possibilités réelles financières de les élever.

Son contemporain David Ricardo exposa que le modèle de Speenhamland était un revenu invitant à l'imprudence, la déresponsabilisation individuelle et de l'autre dévalorisant les travailleurs manuels de l'industrie.

Adam Smith contemporain de ces années s'en inspira pour montrer l'efficience du marché et de la « main invisible ».

Karl Marx quelques années plus tard a attaqué le système Speenhamland, dans « Das capital ». il chercha à démontrer que les allocations de solidarité sont une incitation à maintenir à un bas niveau les salaires.

Bien plus tard en 1968, les économistes Karl Polanyi et Gary Bekker se sont invectivés sur l'analyse du comportement automatique de l'individu de cette période, comportement calculateur et rationnel envers toujours son intérêt.

En 1969, le président républicain Richard Nixon cherchait à conquérir les votes des gens moins aisés. Il préparait un nouveau programme radical de réduction de la pauvreté « the Family Assistance Plan », lorsqu'un conseiller lui envoya une note sur l'expérience de Speenhamland.

Nixon avait initialement prévu que chaque famille pauvre de quatre personnes en Amérique avec zéro revenu recevrait 1600 dollars par an (l'équivalent d'environ 11000 dollars aujourd'hui), plus des bons alimentaires. Le revenu disparaîtrait à mesure si le gain individuel augmente.

La seule chose qui a survécu de cette ébauche de plan fut la peur de Nixon, inspirée par Speenhamland, d'avoir été un concept pour satisfaire les pauvres oisifs. L'idée que les gens se comportent moins bien et sont moins volontaires lorsqu'ils sont protégés des conséquences.

 

En avril, le gouvernement finlandais a décidé de mettre en pause un programme de revenu universel de base initié en 2017 sur un échantillon aléatoire de 2 000 chômeurs âgés de 25 à 58 ans sans aucune condition.

Le ministre finlandais des Finances, Petteri Orpo, a argumenté que le programme rendait les gens "passifs".

 

Que conclure du revenu universel de base ?

Les propositions de revenu universel de base échouent toujours pour de nombreuses raisons. 

L'universalité tend à diriger les ressources vers les personnes qui n'en ont pas besoin, tout en augmentant la dépendance et en diminuant le travail au sein de la population vraiment démunie.

Les exigences d'un travail rémunéré jouent sur la volonté individuelle, et aident bien plus les personnes dans la pauvreté à atteindre par eux même l'autosuffisance.

La lacune la plus apparente dans l'idée de revenu universel de base est le manque d'exigences de travail.

De plus, la grande majorité de nos concitoyens admettent mal que les gens ne soeint pas obligés de travailler en échange d'avantages sociaux.

 

Malgré les objectifs admirables de l'offre sur le papier du revenu universel de base, la réalité est que ce revenu réduit le travail, la volonté d'autonomie, augmente la dépendance, et surcharge le contribuable.

Quand le travail n'est, ni plus ni moins « noble » que la collecte d'un revenu universel, c'est toute la prospérité générale qui s'écroule.

Le revenu universel de base a un point commun avec le communisme. La dissuasion pour l'ambition, l'autonomie et la prise de risques.

Les Français septiques qui croient au revenu universel devraient retenir les leçons de 1834 ou aussi l'écroulement de la productivité des anciens pays de l'Est, ou chacun avait un emploi, mais en réalité, sur 10, 2 travaillaient et 8 regardaient, puisqu’à la fin, comme avec le revenu universel où tout le monde a un revenu garanti, personne n'est motivé.

 

Quelques sources

http://www.berkshirerecordoffice.org.uk/this-months-highlight/this-months-highlight-2011/speenhamland-system-1795/

https://en.wikipedia.org/wiki/Speenhamland_system


Moyenne des avis sur cet article :  1.9/5   (39 votes)




Réagissez à l'article

46 réactions à cet article    


  • Jean Roque Jean Roque 28 juillet 2018 11:41

    Grand marxiste, Napoléon a dit :

    « Quant à moi, je ne vois pas dans la religion [l’auge RU] le mystère de l’incarnation [du socialisme], mais le mystère de l’ordre social ; elle rattache au ciel une idée d’égalité qui empêche que le riche ne soit massacré par le pauvre... La société ne peut exister sans l’inégalité des fortunes, et l’inégalité des fortunes ne peut subsister sans la religion [l’auge RU]. »
     
    « Les conflits sociaux étaient légion. La société de consommation est née en réponse à cette crise et au développement colossal des capacités productives, les deux phénomènes étant inséparables l’un de l’autre [...] La société de consommation offrait un monde de plaisirs et d’émotions qui faisait concurrence aux remèdes drastiques proposés par les libertaires (comprendre vrais socialistes). » La société de l’indécence
    Stuart Ewen
     
    « Tout problème gogochon doit se résoudre par l’auge, au pire par une psychanalyse individuelle, mais jamais par le chgmt de société. » Soros
     


    • Brice Bartneski Brice Bartneski 28 juillet 2018 11:57

      Bonjour Spartacus,


      je suis d’accord avec toi. Oui, l’aide par le don d’argent est une erreur pour toutes les raisons que tu évoques. Je suis partisan d’une aide à la dignité sans passer par l’argent. De quoi a-ton besoin pour vivre dignement ? D’un toit, de quoi se laver, s’habiller, se nourrir etc... A-t-on besoin d’une télé, d’un smartphone, de tabac, de mac do, d’internet, etc... ? Non mais c’est ce que veulent les gens et ça passe par l’argent, beaucoup d’argent. Je suis pauvre mais je n’ai pas besoin d’argent. C’est mon proprio qui a besoin d’argent, c’est mon fournisseur d’eau et d’énergie qui ont besoin d’argent, c’est la société de consommation qui a besoin d’argent. Moi aujourd’hui, j’ai besoin de manger mais je n’ai pas d’argent. Alors je ne mange pas. C’est idiot non ? Mange t-on de l’argent ? Les pauvres ont besoin de travailler dignement pour se sortir de la pauvreté. C’est la seule solution. QuIl y a effectivement un boulot de dingue à accomplir dans ce pays mais ce qui manque, c’est le contrat de travail et la paye. Et on veut régler le problème comment ? Par l’assistanat ? C’est un crime dont il faudra répondre un jour.

      • Brice Bartneski Brice Bartneski 28 juillet 2018 12:10

        Sur les 730 euros qu’on me donne tous les mois gratuitement pour rester chez moi, le proprio m’en prend 350, l’eau 30, l’électricité 75, l’assurance 45, les communications 30. Il me reste donc 200 euros pour manger, m’habiller et entretenir mon logement et ma voiture, mettre du gasoil à 1,50 le litre dans le réservoir Qui profite de quoi là dedans ? L’assistanat, c’est de la merde et ça coûte un pognon de dingue comme dit l’autre con.



      • V_Parlier V_Parlier 30 juillet 2018 13:55

        @Brice Bartneski

        Vous écrivez : « entretenir mon logement et ma voiture, mettre du gasoil à 1,50 le litre dans le réservoir »
        -> C’est votre « proprio » qui est sensé entretenir le logement (à moins que vous n’appeliez « entretien » le fait de le garder propre et de ne pas le dégrader). Quant à la voiture, je ne voudrais pas être méchant ni supposer que vous auriez voulu être dans cette situation, mais comment dirais-je... Vous ne voudriez tout de même pas que l’entretien de la voiture soit inclus dans les besoins vitaux de première nécessité ?! (Surtout si vous n’êtes pas contraint de vous déplacer loin pour aller au travail)

        Avec ou sans Macron, ce n’est pas demain que les gens auront une vision cohérente et consensuelle de la justice sociale, je vois...

      • V_Parlier V_Parlier 30 juillet 2018 13:56

        @V_Parlier
        (La raison pour laquelle vous êtes contraint à être dans cette situation est, en revanche, matière à discuter mais je me suis assez étendu là-dessus)


      • Brice Bartneski Brice Bartneski 30 juillet 2018 19:59

        @V_Parlier

        Les produits d’entretien pour l’intérieur du logement ça coûte cher, ainsi que la lessive etc.... Quant à la voiture, comment dire...
        Les pauvres ne travaillent pas, donc ils n’ont pas besoin de voiture ? C’est ça ta théorie ? Et comment ferai-je pour trouver du taf sans bagnole ? Tu ne veux pas que les pauvres se sortent de leur misère par le travail ? Tu préfères qu’ils restent devant la télé ?

        Enculé de pauvriste ! Va te faire foutre !

      • Brice Bartneski Brice Bartneski 31 juillet 2018 09:12

        @kader

        Tu crois quoi espèce de sale pauvriste ? Tu veux que je devienne raciste pour te répondre ?

        Je dénonce l’assistanat crétin et toi tu me juges parce que j’ai une bagnole que j’ai acheté en bossant et que t’es un pauvre con de smicard qui ne peut pas faire de crédit ? 

        T’es jaloux ? Démissionne et profite du rsa si c’est le bonheur abruti.

        Les pauvres sont des fainéants, profiteurs et bons à rien ? C’est ça ta pensée ? Tu crois vraiment que les pauvres ont voulu être pauvre ? Tu crois vraiment que l’assistanat est un but dans la vie ?

        Tu es un sale pauvriste et c’est tout. Ta peur de la misère te fait taper sur les pauvres comme la peur des musulmans fait taper sur les arabes. Pathétique. Pauvre con !

      • Jean Roque Jean Roque 28 juillet 2018 12:02

         
         
        Les lois sur le nourrissage obligatoire des gueux remontent au moyen-âge en Angleterre (taxe sur les féodaux pour la charité de l’Église) et furent redébattues début fin 18eme début 19eme en Angleterre (powerty tax)
         
         
        Karl Marx, Le Capital :
         
        « Le développement de la marchandise [pour nous la mondialisation oligarchique] ne supprime pas ses contradictions [1% = 50% des richesses] mais crée la forme en laquelle elles peuvent se mouvoir [les contradictions]. Ceci constitue d’une manière générale la méthode par laquelle se résolvent les contradictions réelles [du Hegel : Absolu (forme) = identité de l’identité et de la non-identité (contradictions)].
        C’est par exemple une contradiction qu’un corps tombe continuellement vers un autre et s’en écarte tout aussi continuellement. L’ellipse est une des formes du mouvement en laquelle cette contradiction tout à la fois se réalise et se résout [elle garde ses termes contradictoires tout en les unifiant dans un nouveau concept]. Il en est de même pour le Seigneur Mondialiste accumulant la richesse matérielle comme une planète accumule les poussières prolétariennes de l’espace, les glands spécieux gogochons qui voudraient aussi se branler continuellement dans l’Espace Comique. Ces chiures bien rondes et bien lisses seront satellisées autour du Seigneur local (qui lèvera l’impôt), et leurs heures-bite s’appellera RU, Roulage Universel. »


        • fou666 28 juillet 2018 12:29
          article hyper nul. comparer 1795 à de nos jours est débile.
          Robert Castel note que l’abrogation de la loi de Speenhamland laisse place à un nouveau système public de secours qui repose sur la workhouse, "c’est-à-dire sur le travail obligatoire des indigents dans des conditions souvent inhumaines, mais système centralisé, national, qui se veut homogène et qui est financé par des fonds publics"2. Ce n’est pas une abolition stricte des Poor Laws comme le souhaitait notamment Malthus.


          • tiers_inclus tiers_inclus 28 juillet 2018 13:31

             Le revenu de base tourna au cauchemar, engendra un nombre de dèmunis encore plus grand et n’a jamais rèduit la misère ou le mal vivre.

            Avez vous des sources pour cette affirmation ou est-ce l’expression de vos préjugés ? Apparemment les mêmes que ceux de Nassau Senior.
            Pour citer les vôtres on y apprend la posture dogmatique de la « Royal Commission » :

            « There is evidence that Nassau Senior had written the report before the data was collected – therefore evidence was used selectively to meet the pre-written report. Of the questionnaires sent out only 10% replied and some of the questioned directed a certain response. However, the inquiry was not supposed to be impartial, the commission wanted to change the existing system, and keeping the current system was not considered an option.[6] The questionnaires used asked leading questions that were poorly framed leading to responses that were ambiguous or irrelevant. »

            Thèse, antithèse, synthèse ne semblent pas être votre fort.
            Cet article n’est qu’un caca nerveux.

            L’agora n’est pas une arène, gladiateur !


            • aimable 28 juillet 2018 14:12
              une chose est certaine , lorsqu’une mesure type revenu de base est mise en place, il y a toujours une catégorie d’individus qui se jette dessus ( comme la vérole sur le bas clergé Breton ) pour se l’approprier .
              Je me demande si un revenu type de base était mis en place maintenant ce que ce même groupe pourrait imaginer pour se l’ approprier .
              peut être en avez vous une petite idée  smiley
              votre article est très clair !

              • Clark Kent Clark Kent 28 juillet 2018 14:44

                Le revenu d’existence dévalorise systématiquement le travail, d’une part en permettant la multiplication des « petits boulots » alternant avec des phases de chômage, il permet surtout l’emploi de travailleurs en dessous du minimum vital. D’autre part l’accent mis sur la lutte contre l’exclusion s’accompagne d’une attaque systématique contre les emplois garantis. Une fois le travail dévalorisé, c’est la propriété qui devient le critère de répartition inégale des revenus.

                Le travail est une activité rationnalisante.
                Alors pourquoi ne pas organiser une avancée vers un droit réel au travail ? C’est-à-dire du travail pour tous ceux qui le voudront ? 

                Le problème n’est pas de chercher des alternatives au travail, car il en existe déjà : drogue, télé, religion.

                Si l’on écarte l’idée de sous-humains voués à recevoir sans jamais donner, il faut admettre la nécessité d’un lien entre travail et revenu.


                • Ciriaco Ciriaco 28 juillet 2018 15:21

                  Il faut pourtant repenser le travail, au moment où deux phénomènes se rejoignent : la robotisation, qui remplacera les petits boulots, et l’« assouplissement » du contrat de travail.


                  Objectif : baisser partout où c’est possible les coûts de production. On sait (le phénomène de délocalisation en est un signe fort) que ceci sera toujours une opportunité pour les détenteurs du capital de faire croître le développement d’entreprise, fût-ce au prix social le plus fort ou le plus inégalitaire.

                  En ce sens, la « main invisible », cette métaphysique du libéralisme économique, n’est pas départie des intérêts du capital et ne les dédouane qu’à partir du moment où le laisser-faire est une vertu faisant de la non-redistribution une norme individuelle débarrassée de morale.

                  L’idée des revenus de base a une compatibilité à la frontière avec la baisse des coûts de production ; ce n’est pas que les salariés ne « réclament » pas de plus gros salaires, c’est que les employeurs y voient une opportunité qui a en effet pour conséquence de paupériser les populations. Il s’agit donc de résonner dans une logique différente. Changer une règle d’un jeu qui reste le même parce que les vainqueurs entendent le conserver, non sans innocence, ne change rien.

                  Quelle logique derrière cela ? Quand on parle des revenus de base, on parle non seulement d’éradiquer la pauvreté mais aussi de redéfinir le sens de la productivité, tournée vers l’accumulation dans une société de non-redistribution. Il y a donc là un projet social et de nouveaux contrats sociaux, au sens de Durkheim.

                  Parler de projet social à ce sujet n’est pas donc neutre : il s’agit de sortir de la logique et de l’amoralité toute libérale de l’exploitation du nombre en guise de principe social, du laisser-faire et de l’égoïsme patent, pour reparler de contrat social, d’horizon, et de commun. Il ne s’agit pas de contourner la question du travail pour autant, mais de la rehausser avec, par exemple, le revenu contributif, revenu d’un travail plus libéré des tensions de marché, plus choisi, plus en accord avec les affinités de chacun. C’est aussi, en filigrane, un autre rapport, qui privilégie le sens plutôt que l’accumulation personnelle.

                  C’est une refonte du sens du travail, du commun social et de la liberté du sujet. Un projet d’une telle envergure dans le contexte d’une société dont le libéralisme des sujets l’emporte largement sur le commun (dès lors éclaté et tribalisé) est difficile à seulement aborder. La passivité que vous évoquez est liée à l’ontologie libérale : « profiter » fait partie du libéralisme, en est la conséquence ontologique, et l’ordre moral libéral dit seulement qui a la légitimité de le faire en fonction du compte en banque.

                  Il faut s’intéresser aux alternatives qui parlent du commun, d’autant quand celles-ci détiennent des clés de la fin de la pauvreté. Les condamner, pour au fond reconduire les forces dominantes, sera toujours plus facile, aurait peut-être dit, aussi, La Boétie.

                  • zygzornifle zygzornifle 28 juillet 2018 15:40

                    Avec un revenu universel apparaîtra un impôt universel que tout le monde paiera ....


                    • Désintox JPB73 30 juillet 2018 12:54

                      @zygzornifle


                      hmmm ... Cela s’appelle « TVA »  !

                    • V_Parlier V_Parlier 30 juillet 2018 14:00

                      @zygzornifle
                      Donc on peut considérer que nous avons déjà les deux et que le solde est nul, ce qui implique une simplification administrative : On évite le versement et le prélèvement. smiley


                    • Claude Courty Claudec 28 juillet 2018 16:52

                      Les exemples que mentionnent cet article et auxquels se réfèrent certains de ses commentateurs, n’ont rien à voir avec le Revenu Universel qui est :

                      « Un outil unique de redistribution intégré. » - Marc de Basquiat - AIRE, Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence

                      Ou un

                      « Revenu réellement inconditionnel, individuel et universel ! » - MFRB, MOUVEMENT FRANÇAIS POUR UN REVENU DE BASE.

                      Le Revenu Universel n’a pas pour objet de faire disparaître la pauvreté – qui existe inexorablement par la richesse, et réciproquement – mais surtout, tout en la réduisant autant que possible, d’éradiquer partout dans le monde la pauvreté profonde, dont souffrent actuellement 1,5 à 2 milliards d’individus, vivant avec moins de 2$ quotidiennement

                      Voir à ce sujet, ici-même : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pyramide-sociale-et-revenu-206010


                      • jacques 30 juillet 2018 11:35

                        @Claudec
                        tu n’as pas une tique mais un TOC, consulte


                      • Attilax Attilax 28 juillet 2018 17:42
                        Le revenu minimum de base est une idée de droite (accessoirement reprise par un « socialiste » aux dernières élections) et le salaire à vie une idée de gauche. Les deux ont des visées totalement différentes et les deux sont des conneries, selon moi.
                        La vraie bonne idée de l’année, c’est la création monétaire horizontale déployée avec la monnaie libre. Ainsi le dividende universel créé par chaque membre quotidiennement n’est plus une aumône mais sa propre création, l’argent n’est plus jamais détruit, et les banques perdent leur omnipotence. Adoptée, pour ma part smiley

                        • symbiosis symbiosis 28 juillet 2018 20:29

                          Le revenu universel ? C’est tout bénef pour la ploutocratie. On te donne un smic et on te supprime l’état providence, éducation, santé, logements, tout absolument tout et tu devras te démerder avec ton smic à payer tout ce qu’il sera possible de payer jusques et y compris tes frais de santé et l’on sait que ça peut douiller, ou l’art de supprimer la sécu et tout le reste par des cacahuètes. Tu iras payer ton cancer avec ton revenu universel.
                          Chouette, ou eugéniste ?


                          • V_Parlier V_Parlier 30 juillet 2018 14:02

                            @symbiosis

                            On peut en effet supposer que le gruyère gratuit, c’est dans les pièges à souris !
                            Surtout à une époque où on parle de nous mettre en retraite à 70 ans (alors qu’à 60 on est déjà viré de partout) sous prétexte que nous deviendrions centenaires...

                          • Anonymous_civil_Sergent Anonymous_civil_Sergent 28 juillet 2018 21:46

                            Le revenu universel n’a jamais eut pour but de faire disparaître la pauvreté mais de la faire susbsister à un niveau acceptable.

                            Par contre le salaire universel ,dont Bernard Friyot a détaillé la mise en place lui pourrait être un bon compromis.

                            En tout cas si je devais un jour changer de travail, croyez moi que je délaisserai mon métier actuel sédentaire pour quelque chose de plus physique comme bucheron.


                            • Jean Keim Jean Keim 28 juillet 2018 22:52

                              On ne peut pas décemment vivre et même simplement espérer survivre sans les autres, alors que vient faire « le travail pour gagner de l’argent là-dedans ».

                              Nous avons des besoins vitaux et le superflu que la collectivité produit mais pas pour le bien être de chacun mais pour le profit de quelques-uns, l’économie et les machines au lieu de libérer les hommes du dur labeur, aliènent les corps et les esprits, et la vie n’a comme horizon que la vieillesse et la mort, encore heureux si elle ne connait pas en sus la maladie et la déchéance.
                              L’économie n’est pas une science, elle n’est qu’une idéologie, comme le sont les religions et la politique, que des chimères inventées par des cerveaux malades et que malheureusement nous acceptons tacitement en toute inconscience parce que malades également nous le sommes.


                              • zygzornifle zygzornifle 29 juillet 2018 08:08

                                Le président Macron va faire imprimer des billets de zéro euros comme cela tout le monde aura une liasse dans sa poche ......


                                • OuRo 29 juillet 2018 14:38

                                  @zygzornifle
                                  Vous venez de me faire bien rire ! Merci


                                • Mylène 29 juillet 2018 08:08

                                  .On a jamais vu un « assister » s’enrichir ... et vous confondez « revenu » avec « aides » à consommer. Et du point de vue politique, la confusion est faite exprès justement afin qu’elle passe ... c’est une dérive du système capitaliste qui consiste surtout à toucher les salaires à cause des disparités des entre pays européens. Encore une fois, un revenu n’est absolument pas une aide sociale.
                                  Que cette idée revienne par les socialos ne m’étonne absolument pas.


                                  • V_Parlier V_Parlier 30 juillet 2018 14:04

                                    @Mylène

                                    Vous écrivez : « On a jamais vu un « assister » s’enrichir »
                                    -> Vous êtes bien sûre de vous. Même si ce n’est pas le cas le plus courant, ça existe et vous le savez très bien. Mais évidemment il faut avoir le profil qui va pour ça.

                                  • UnLorrain 29 juillet 2018 08:44

                                    La réponse. .la réplique que fera Pierre Joseph Proudhon a Malthus http://www.litteratureaudio.org/mp3/Pierre_Joseph_Proudhon_-_Les_Malthusiens.mp3

                                    20 minutes si vous voulez vous donner la peine d’écouter. Désaccords immuables.


                                    • Legestr glaz Ar zen 29 juillet 2018 09:07

                                       Il manque tellement d’explications au texte de Spartacus. Il frôle l’idée même du revenu de base sans entrer dans le vif du sujet au XXIème siècle. 


                                      Un lien qui explique beaucoup de chose et qui laissera bouche bée Spartacus.


                                      • zygzornifle zygzornifle 29 juillet 2018 09:23

                                        Les politiques ont déjà un revenu moyen universel d’a peut près 10 000 € net mensuel qui se transformera en retraite universelle a taux plein .....


                                        • zygzornifle zygzornifle 29 juillet 2018 09:26

                                          Vous irez réclamer votre revenu universel a l’IA qui contrôlera tout et elle vous enverra ses robots CRS , drones , clones qui vous fracasseront avec autant de plaisir que ceux bien humains de notre époque et l’homme deviendra l’australopithèque d’avant, un gland .....


                                          • CN46400 CN46400 29 juillet 2018 10:03
                                            "Karl Marx quelques années plus tard a attaqué le système Speenhamland, dans « Das capital ». il chercha à démontrer que les allocations de solidarité sont une incitation à maintenir à un bas niveau les salaires.« 

                                            En fait Marx démontre que toutes les aides partielles aboutissent à faire baisser le prix de la force de travail effectivement payée par l’employeur. Dans le cas du RU, s’il permet la vie quasi normale du titulaire, on constatera un retrait du marché du travail de tous ceux qui se contenteront du RU , donc une raréfaction de la force de travail disponible ce qui induira une augmentation des tarifs (affaiblissement de la pression, à la baisse, de »l’armée des chômeurs"). Mais cela ne tient pas compte de l’augmentation, éventuelle, des prix des produits, des délocalisations, ni de toutes les subtilités imaginables dans le capitalisme moderne, qui toujours, visent à doper le taux de profit.
                                             Pour ma part, je doute des effets positifs de l’oisiveté volontaire d’une partie significative, en sus des bourgeois, sur la société humaine. Je préfère le partage du travail entre tous plutôt qu’à l’allègement, même volontaire, du marché du travail...

                                            • SantiagoP 29 juillet 2018 15:02

                                              Adam Smith publie la Richesse des nations en 1776, soit vingt ans avant le système de Speenhamland : difficile de dire qu’il s’en soit inspiré pour parle de l’autorégulation des marchés, fonctionnant comme si une main invisible les dirigeait…


                                              Même souci de temporalité avec Karl Polanyi qui n’a pas pu débattre avec Gary Becker en 1968, vu qu’il est mort en 1964. D’ailleurs Polanyi fut engagé dès 1922 dans un long dialogue critique avec (ou au sein) de l’école autrichienne d’économie politique, surtout Ludwig von Mises, mais jamais avec l’Ecole de Chicago, sinon très indirectement en critiquant le libéralisme dans son pan économique… 

                                              • Dictature du peuple Dictature du peuple 29 juillet 2018 21:07

                                                Le Revenu universel est un artefact des capitalistes et des politiciens afin de faire taire le peuple à coup de biftons....


                                                • zygzornifle zygzornifle 30 juillet 2018 08:45

                                                  @Dictature du peuple


                                                  Vu comment sont les politiques c’est pas des biftons mais des miettes de biftons qu’ils distribueront , les vrais biftons c’est pour leur pomme ....

                                                • Désintox JPB73 30 juillet 2018 12:58

                                                  Il ne faut pas un revenu universel, mais une forte baisse de la durée du travail ainsi qu’une revalorisation de celui-ci. Sinon, la robotisation fabriquera des millions de clochards.


                                                  • V_Parlier V_Parlier 30 juillet 2018 14:07

                                                    @JPB73
                                                    Mais : Baisse de la durée de travail => Protectionnisme pour éviter la faillite massive. Ca peut marcher mais peu sont près pour ça. (Ca implique une période transitoire de sacrifices)


                                                  • V_Parlier V_Parlier 30 juillet 2018 15:40

                                                    @V_Parlier
                                                    (PRETS pour ça)


                                                  • Beretman 30 juillet 2018 21:38
                                                    @ Spartacus
                                                    Un revenu universel basé sur le seul achat de nourriture n’en est pas un ...
                                                    Un revenu universel qui porte sur 2000 personnes n’en est pas un ...
                                                    Les économistes que tu cites ne pouvaient que décrier l’idée qui allait à l’encontre de leurs théories.
                                                    Et tu compares l’économie actuelle à celle du 18ème siècle ?! ...
                                                    Quant à la paresse engendrée par un tel système : qui acceptera volontairement de vivre avec 1000€ ? moins de 10% des personnes interrogées !
                                                    Mais occuper un poste à temps partiel qui apporterait 300 ou 500€ de plus permettrait de mieux répartir le travail (6 millions de chômeurs + les RSIstes + étudiants + ..., et d’améliorer la qualité de vie, tout en répondant mieux à l’économie d’aujourd’hui 

                                                    Enfin, je ne vois guère de contre-arguments de ta part aux réactions et commentaires détracteurs de ton article plein de préjugés et de syllogismes


                                                    • Désintox JPB73 30 juillet 2018 22:14
                                                      Bizarre bizarre.

                                                      Exactement le même article se retrouve ici  :


                                                      Il y a manifestement plagiat ...

                                                      Mais qui a plagié ?

                                                       :->

                                                      • Désintox JPB73 31 juillet 2018 08:44
                                                        Alors Spartacus, pourquoi ne répondez vous pas ?

                                                        Qui a plagié ?

                                                        L’auteur de l’autre article ? Ou bien vous ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité