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Accueil du site > Tribune Libre > Crise de civilisation ou civilisation de crise

Crise de civilisation ou civilisation de crise

Je m’interroge sur le cours du monde, pensant avoir effectué quelque chemin depuis le crash politique du 29 mai, que peu ont souhaité analyser avec finesse, préférant niveler les événements dans un sens général, dans le genre les Français ont fait ci ,ont fait ça, ont répondu à ceci, ont jugé cela. Non, la société contrastée qu’elle est ne se prête plus aux explications génériques. On a donc pu croire à une crise de société, mais l’idée d’une crise plus profonde, de civilisation, a fait son chemin dans quelques esprits, dont le mien. Sait-on au juste qui est l’homme, et quelle est la nature de l’Occident ? Il y a eu une histoire, mais aussi une transformation. Les sociétés occidentales fonctionnent comme des transformateurs anthropologiques. Le monde technologique peut se concevoir également comme un promoteur des transformations anthropologiques, voire comme un accélérateur.

Aristocrates, médiarques, grands bourgeois, stars, oligarques, paysans, ouvriers, militaires, artistes, notables de province, prêtres... les figures anthropologiques ne manquent pas. La société est devenue complexe. Mais depuis que les civilisations existent, une différenciation s’est opérée entre les gouvernants et les gouvernés. Avec des structures politiques variables.

La crise actuelle pourrait bien se concevoir, comme toutes les précédentes, comme celles d’un monde qu’on dira bourgeois, investi de volonté et impliqué dans un produire, un agir porté par des individus doués de puissantes intentions et se donnant des objectifs calculés. Mais comme le produire s’est considérablement transformé, les crises ont pris des formes différentes. Jusqu’à celle que l’on traverse, dont la structure est éminemment complexe, à cause notamment des technologies d’image et d’un système médiatique dont on dira qu’il a modifié la fonction politique, pour ne pas dire qu’il l’a pervertie. Dans parler du psychisme individuel, largement perturbé par le flux de sollicitations publicitaires autant que par les lieux communs journalistiques.

Les diagnostics de crise sont toujours risqués. Pourtant, il semble bien que cette affaire se présente clairement et simplement dès lors que l’on fait l’hypothèse d’une crise du désir. Fort de son ivresse spirituelle consécutive aux progrès de la technique et de l’économie, l’homme occidental est devenu l’instrument d’un « ensorcellement ontologique » par lequel il se voit en puissance démiurgique séparée de la Nature. Il veut, il veut produire, il exploite et maintenant, il veut satisfaire ses désirs exacerbés par la profusion de messages et de richesses ; enfin, ce qu’il croit être des richesses, parce que celles-ci ont une valeur d’échange ou une valeur en tant qu’objets prêts à satisfaire un désir particulier. La crise occidentale est une crise du désir, une crise du je-veux, une crise du produire, une crise du je-suis-un-producteur, avatar du démiurge et par conséquent, acteur-roi, figure emblématique et complice, aux côtés du client-roi dans le grand cirque du Marché. C’est presque évident.

Obsession de l’action et du résultat, perte du sens symbolique de l’existence, souci de l’efficacité et de la rentabilité, au détriment d’un certain art d’exister, d’habiter ce monde, sans pour autant être en permanence en quête du faire, autant dans la sphère productive que consommatrice ; voilà quelques traits de la crise occidentale. Mais peut-on parler de crise ? Comme le dirait Deleuze, le système a transformé les humains en machines désirantes ; l’inertie est immense, on ne peut ralentir la croissance ; la dompter ? Elle l’est partiellement. Que faire ? Je n’en sais rien. Courir avec les coureurs, s’arrêter parfois, reprendre la course.

Relativité du temps, on ne se voit pas dans le mouvement, on avance dans le champ des désirs ; ce champ se déplace lui aussi, et on ne peut jamais le rattraper. Ce processus a un nom. Frénésie matérialiste hypermoderne. Le système ne fait que produire des effets de champ, déplaçant l’horizon des désirs pour que les individus livrent leur énergie optimale afin de se rapprocher de ce champ. L’homme hypermoderne vit en permanence sous l’effet d’un mirage.


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43 réactions à cet article    


  • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 11:24

    Nous savions sans hésiter, Demian, que vous seriez le premier à poster suite à cet article. Le mot démiurge se trouve ds cet article et je vous avais affublé du terme de DEMIURGE WEST ds un autre fil de discussion, ceci j’espère que vous l’aviez compris, avec humour.


  • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 11:25

    Le système ne fait que produire des effets de champ, déplaçant l’horizon des désirs pour que les individus livrent leur énergie optimale pour se rapprocher de ce champ. L’homme hypermoderne vit en permanence sous l’effet d’un mirage.


  • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 11:28

    Ho là, mauvaise manip. de ma part.

    J’aime assez bien votre article dont la thématique m’interpelle, par contre la chute ci-dessus et un petit peu faible. Le thème abordé est fort, il mérite un approfondissement.


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juin 2006 11:45

    Remarque pertinente et exacte, le fond de cet article est lourd mais la chute semble légère, une sorte de pirouette comme pour s’excuser auprès des lecteurs d’avoir soulevé ces questions. Cela dit, l’exercice peut aussi s’avérer utile si les agoralecteurs s’appliquent à développer ce sujet.


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juin 2006 11:47

    En guise ne clien d’oeil à Demian, ce lien qui vaut le détour car il nous relie à la question du lien et ce n’est pas rien

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=10288

    «  »"En quête de sens ou de lien ? À lire un certain nombre d’ouvrages qui réfléchissent sur le fonctionnement de nos sociétés, sur la complexité des phénomènes de vie qui en découlent, à écouter les médias qui tissent, souvent imparfaitement, une vision des modes de vie, à réfléchir sur ce qui constitue notre quotidien et nos expériences archivées, il y a quelque chose qui m’interroge. J’ai du mal à définir ces contours, sa forme exacte. Il est présent dans les projets que je forme et mets en place, dans mes pensées, dans mes écrits. Pour le rendre plus visible et explicite je poserai une question.«  »"


  • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 12:28

    ce lien est intéressant aussi et pose aussi de bonnes questions. L’auteur a fait un choix de vie si je comprends bien. Il nourrit aussi votre questionnement et votre souci : quelle est la place pour une nouvelle transcendance ? Si oui, cela est votre questionnement, je pense qu’il serait bien d’aller, de chercher.


  • -noID- (---.---.80.97) 6 juin 2006 12:59

    Hello C’est exactement ce que je me suis dit à la fin... Je m’attendais à plus de matière...-_-


  • Adolphos (---.---.59.170) 6 juin 2006 11:38

    Rien compris à tout ca.

    Sinon, ce n’est pas l’homme occidental qui à voté le 29 mai, mais juste les français.


    • Hakim I. (---.---.29.83) 6 juin 2006 11:47

      Ca ne m’étonne pas que tu n’aie rien compris. Allez franchement, faudrait brûler les livres non ? T’es pas d’accord ?


    • Salami & Loukoum (---.---.59.14) 6 juin 2006 12:06

      @Adolphos

      « Rien compris à tout ca. »

      Il faut lire avant d’essayer de comprendre. Relis phrase par phrase et mot à mot à haute voix ; tu verras, ça ira mieux.


    • Adolphos (---.---.59.170) 6 juin 2006 13:55

      « Ca ne m’étonne pas que tu n’aie rien compris. Allez franchement, faudrait brûler les livres non ? T’es pas d’accord ? »

      Etrange idée. Vous êtes d’origine arabe, non ? Je me suis laissé dire que c’était une tradition dans votre culture de bruler les écris et les bibliothéques...


    • Adolphos (---.---.59.170) 6 juin 2006 13:58

      « Il faut lire avant d’essayer de comprendre. Relis phrase par phrase et mot à mot à haute voix ; tu verras, ça ira mieux. »

      Bein, fait moi un résumé en français alors, si tu es si fort.


    • Hakim I. (---.---.29.75) 6 juin 2006 14:21

      Ohhhh qu’il est coquin Adolphe ! Meme tes références historiques sont à chier.

      Mon pauvre t’es irrécupérable.


    • Adolphos (---.---.59.170) 6 juin 2006 14:49

      « Meme tes références historiques sont à chier. »

      S’agissant d’une histoire, « à chier », ca semble OK.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juin 2006 15:07

      Un peu de calme messieurs. Si vous êtes excités, pensez à passer par le frigo, boire frais, jeter un coup d’oeil à Rolland Garros et patienter, le mondial c’est dans trois jours


    • pingouin perplexe (---.---.187.110) 6 juin 2006 12:38

      Bon article, dont l’hypothèse de la crise du désir semble être la majeure. Je ne suis pas un inconditionnel de l’approche deleuzienne. Cependant, force est de constater que le marché, et surtout celui de l’image, tend à produire de petits robots de séduction, ne portant plus en eux la loi capable de leur permettre de se positionner en sujets désirants. Quand à la Relativité, cela fait 90 ans qu’elle se propose d’être comprise pour ses aspects éclairants. Euclide, tu nous manques ! o)


      • -noID- (---.---.80.97) 6 juin 2006 13:07

        Euclide ne me manque pas !!! Einstein nous a donné plus d’espace que nous ne pouvons concevoir...


      • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 15:20

        « Les sociétés occidentales fonctionnent comme des transformateurs anthropologiques. Le monde technologique peut se concevoir également comme un promoteur des transformations anthropologiques, voire comme un accélérateur. »

        oui ok -> résultats ?

        « Aristocrates, médiarques, grands bourgeois, stars, oligarques, paysans, ouvriers, militaires, artistes, notables de province, prêtres... les figures anthropologiques ne manquent pas. La société est devenue complexe. »

        oui ok -> et archétypales mais faut voir les glissements d’images

        « La crise actuelle pourrait bien se concevoir, comme toutes les précédentes, comme celles d’un monde qu’on dira bourgeois, investi de volonté et impliqué dans un produire, un agir porté par des individus doués de puissantes intentions et se donnant des objectifs calculés. -------etc »

        Oui, les images du consumérisme sont des succedanés de l’esprit bourgeois, tout à fait d’accord et faudrait détailler (= pas vision marxiste mais image symbolique du désir).

        « dont la structure est éminemment complexe, à cause notamment des technologies d’image et d’un système médiatique dont on dira qu’il a modifié la fonction politique, pour ne pas dire qu’il l’a pervertie. Dans parler du psychisme individuel, largement perturbé par le flux de sollicitations publicitaires autant que par les lieux communs journalistiques. »

        Tout à fait d’accord

        « Les diagnostics de crise sont toujours risqués. Pourtant, il semble bien que cette affaire se présente clairement et simplement dès lors que l’on fait l’hypothèse d’une crise du désir. »

        Eros comme initiateur de la construction sociale et des valeurs ?

        « La crise occidentale est une crise du désir, une crise du je-veux, une crise du produire, une crise du je-suis-un-producteur, avatar du démiurge et par conséquent, acteur-roi, figure emblématique et complice, aux côtés du client-roi dans le grand cirque du Marché. C’est presque évident. »

        Promothée ou Epithémée ?

        "Obsession de l’action et du résultat, perte du sens symbolique de l’existence, souci de l’efficacité et de la rentabilité, au détriment d’un certain art d’exister, d’habiter ce monde, sans pour autant être en permanence en quête du faire, autant dans.....etc

        Ici je propose de renverser la proposition : ce monde qui nous habite et l’art de vie qui peut résulter -> comme cela au moins on peut faire des pistes.

        « Que faire ? Je n’en sais rien. Courir avec les coureurs, s’arrêter parfois, reprendre la course. »

        Le savoir est la transcendance ?

        Pour la chute dernier § : Peut on choisir ? Si oui, que choisir ?


        • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 15:35

          « Crise de civilisation ou civilisation de crise »

          Le titre m’interpelle aussi...

          Questions :

          1)Proverbe chinois « Peu importe l’état de la civilisation pourvu qu’elle existe ».

          2)La crise est facteur de changement, adaptation, adéquation, oscillations du systeme etc....pour saut qualitatif, quantitatif, le sens se révélant après coup ... et ce qu’il advient aussi

          3)Nos manières de produire ne peuvent qu’entretenir une crise permanente, endémique au changement , la civilisation produit la crise ?

          4)La crise est l’organisation volontaire du chaos comme vision economique consistant à organiser la pénurie ?

          pele mele non exhaustif.


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juin 2006 18:12

          Quelques réactions.

          Epiméthée et Prométhée me semblent hors-jeu ou à défaut, jouer un double jeu, dialectique sans doute. Eros comme énergie créatrice, oui, mais attention aux figures de Janus et au retournement d’Eros. Quant à la construction des valeurs, comme on dit en jargon freudien, Eros doit se sublimer

          Ce qu’on peut choisir ? Je crois que ces débats ont déjà eu lieu par le passé. On choisit son chemin, sa voie autant qu’on est choisie par elle, mais en politique, la question du choix est moins évidente, sauf dans le contexte de ceux qui veulent le rendre évident, aussi limpide qu’un concours de beauté.


        • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 15:41

          Crise de civilisation ? :

          Quizz :

          Crise de régime Crise économique Crise des élites Crise sociale Crise etc....

          En fait, c’est quoi la Civilisation ?


          • Marsupilami (---.---.44.251) 6 juin 2006 16:24

            Ouaf !

            La civilisation, c’est ce qui peut éventuellement exister quand nos neurones ne sont pas exclusivement excités par le poussage de caddie dans un supermarché.

            Bon, c’est une définition comme une autre, mais je l’assume.

            Houba houba !


          • (---.---.1.212) 6 juin 2006 16:54

            Médusé !

            Voila l’humain médusé devant la complexité de son propre monde.

            Cette complexité, il en approche la réalité depuis qu’il s’est doté de la « télévision en direct ». Zap... Guerre ! Zap... Foot ! Zap... Politique ! Zap... pub ! Zap... Famine ! Zap... Docu sur la religion des antipodes !

            Et toutes ces images forment la « réalité ». Jamais avant cette fin de vingtième siècle aucun humain n’avait eu l’occasion d’embrasser autant d’images sur autant de sujet en si peu de temps. Et le fait qu’il s’agisse d’un acquis technologique pour tout l’occident, ne change rien a l’affaire... Nous nous y sommes habitué mais ce qui nous arrive en terme de « conceptualisation » de notre « village global ».... ne pouvais que provoquer une crise !!!

            Tous les jours, la télé nous dis que le monde contient plus de chose que nous ne pouvons en comprendre... Comment ne pas douter de nos certitudes ? Comment ne pas remettre en question nos définitions ? Comment ne pas comparer nos vies d’une rive à l’autre des océans ?

            Il n’y a pas de crise du désir, il y a crise d’identité !!

            Si nous étions réellement séparé de la nature, pas de problème ! nous pourrions désirer exploiter la nature, sans que cela nous pose de problème.

            Mais nous sommes partie intégrante de la nature, en 1948 l’ADN nous relie au reste du monde du vivant... en l’an 2000 : 99% de ressemblance entre l’ADN d’un bonobo et celui d’un humain... rien à faire pour y echapper : nous sommes une partie de la nature... nous commençons seulement à intégrer cette réalité dans nos connaissances d’école primaire... et cela fait de nous des enfants du « village global »...

            Impossible de ne pas tomber dans le maelstrom existentiel...

            « exploiter la nature ? N’est ce pas s’auto-détruire ? »

            Même ma fille de quatre ans commence à se poser la question !!!

            Nous sommes les enfants de cette prise de conscience... Nous sommes, mondialement parlant, une civilisation de crise identitaire....

            et donc de crise tout court !!!


            • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 22:05

              « crise identitaire » c’est clair pour moi et cela va avec la crise des valeurs.

              Comme belge je puis vous dire que la crise identitaire a secoué le paysage institutionnel belge, comme belge francophone je puis vous dire qu’en piochant ds la pensée française on est jamais démuni d’argument et de concepts universels. Ce qui me faisait à chaque fois penser que face aux revendications flandriennes :« Ah, ils sont ds une crise identitaire ». Comme on dirait d’un adolescent. Mais soudain, voilà que cela arrive ds la francité alors que l’on pouvait se dire :« Cela n’arrive qu’aux autres ».


            • Adolphos (---.---.59.170) 6 juin 2006 17:43

              Enfin bon, il n’y a aucune crise, tout au contraire, l’humanité ne s’est jamais mieux porté. Par contre le religion socialiste est elle sérieusement en crise. Ses adeptent n’avaient pas remarqué l’écroulement de l’URSS ! On sait qu’ils sont trés fort pour trouver des raisonement qui « réfutent » les faits. Mais là, un instant de lucidité les a ébranlés, d’ou leur crise de nerfs. Et oui,la capitalisme à gagné, écrivez le jusqu’à ce que ca rentre dans votre tête : il a gagné ! Le libéralisme est la seul vérité de ce monde, et sa Loi. Vive la liberté.


              • (---.---.81.13) 6 juin 2006 21:55

                « l’humanité ne s’est jamais mieux porté. »

                Faut l’dire vite ! Quand une forêt brule elle se porte apparemment beaucoup mieux qu’une bougie, mais quand y’aura plus d’arbre ? Pareil pour l’humanité !


              • (---.---.81.13) 6 juin 2006 22:01

                « Et oui,la capitalisme à gagné, écrivez le jusqu’à ce que ca rentre dans votre tête : il a gagné ! »

                He oui, il a gagné, et il va bientot se retrouver reignant sur un champ de ruine !! Bravo le capitalisme ! Vainqueur par mort subite de l’arbitre !!!

              • Adolphos (---.---.59.170) 7 juin 2006 08:42

                « mais quand y’aura plus d’arbre ? Pareil pour l’humanité ! »

                Il n’y a jamais eu autant d’arbres. D’ailleur c’est tout une industrie, et les arbres, ca se plantent.


              • PIF (---.---.202.139) 7 juin 2006 09:04

                on a gagné ! on a gagné !...débile, Scipiadolph !


              • frederickh (---.---.102.41) 6 juin 2006 18:37

                @ B.G,

                Juste une petite contribution qui n’engage que moi, même si son contenu peut paraître parallèle à ton article que je trouve très intéressant et sujet à approfondissement.

                >L’endoctrinement revêt de multiples formes : le faux endoctrinement religieux pratiqué dans les religions établies, l’endoctrinement matérialiste, qui essaye de faire croire que seule existe la matière et non point l’esprit, et qui agit de façon extrêmement mutilante vis-à-vis de l’être humain total. Il y a aussi, lié au précédent, l’endoctrinement politique...etc.

                >La déshumanisation en cours par l’actuel endoctrinement mondial agit de façon beaucoup plus subtile..., car plus pernicieux. Il s’agit, cette fois, d’un endoctrinement démocratique, donc quasi-volontaire... Les endoctrinés s’imaginent que ce qu’ils pensent est leur pensée, alors que cela n’est que la pensée dominante...

                >Le fait de penser « comme tout le monde », donc « ce qui est de bon ton », les rassure grandement, de sorte qu’ils ne se rendent pas compte du monstrueux engourdissement dans lequel ils sombrent en direction d’un sommeil de mort...De l’« homo sapiens » on sombre vers l’ « homo intellecticus ».

                >L’« homo intellecticus » a besoin d’être relié, constamment, à une grosse matrice nommée, selon les cas, « état-providence » ou bien encore « lieu de culte-sécurité » ou encore « parti-maître à penser et à vivre » par d’invisibles fils connectés sur sa cervelle, pour lui transfuser des certitudes, qui ne sont que des pseudo-croyances, sans lesquelles et sa grosse matrice, il ne pourrait plus se trouver.

                >L’intellect, s’il est bien utilisé, ne sert qu’à faciliter et rendre plus commode la vie corporelle et matérielle sur Terre, satisfaire le désir. À part cela, rien, ou à peu près rien. Donc il nous faut penser autrement, laisser de plus en plus de la place pour l’intuition spirituelle, authentique socle à toute liberté de penser.

                >Pour moi, il m’est vital de s’arrêter de temps en temps pour douter, comprendre liens et sens, distinguer notion et concept.

                Comme le dit si bien A. Einstein : « Vous ne pouvez solutionner un problème avec la même manière de penser que celle qui a créé le problème. »

                Bien à vous.


                • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juin 2006 21:27

                  Intéressantes remarques qui vont dans le sens souhaité d’Antoine ci-dessous : il faut plancher tout ça !

                  Et tout ça est un grand chantier mais à portée de neurones. D’intelligentes choses à retenir, la démocratie d’opinion, que je conçois comme une métamorphose de la servitude volontaire de La Boétie. Au lieu du corps, on met son cerveau à disposition de la tyannie du marché des produits émotionnels.

                  Einstein, belle formule, je note, à bientôt


                • Frederickh (---.---.102.41) 6 juin 2006 21:31

                  Merci Bertrand, à bientôt.


                • Antoine Diederick (---.---.24.188) 6 juin 2006 19:55

                  C’est quand mme un bon article, « nature de l’Occident » ? et mettre ceci ds la perspective européenne.

                  Personnellement c’est aussi une question que je me pose sans avoir l’ambition de répondre tout de go (faudrait plancher).


                  • FredLeBorgne (---.---.45.67) 7 juin 2006 00:30

                    Je ne vois pas la fin comme légère, mais comme animée. Un tourbillon de crises, un tourbillon de désir ... sans fin mais qui s’accélère . Jusqu’à quand ?

                    Un peu compliqué pour moi, surtout qu’on prend au début la démarche de la réflexion, puis qu’on se laisse ensuite emporter, sans plus réflechir mais ressentir.

                    J’ai bien aimé.


                    • Bernard Dugué Bernard Dugué 7 juin 2006 11:48

                      Equivoque sans doute, c’est la fin de l’article qui a été évoquée suite à un commentaire et non pas comment va finir ce monde


                    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 7 juin 2006 08:43

                      « Relativité du temps, on ne se voit pas dans le mouvement, on avance dans le champ des désirs ; ce champ se déplace lui aussi, et on ne peut jamais le rattraper. Ce processus a un nom. Frénésie matérialiste hypermoderne. Le système ne fait que produire des effets de champ, déplaçant l’horizon des désirs pour que les individus livrent leur énergie optimale afin de se rapprocher de ce champ. L’homme hypermoderne vit en permanence sous l’effet d’un mirage. »

                      Vous décrivez certaines des conséquences que vous jugez négatives selon l’économie de votre désir, de la fin de la captation du désir par l’imaginaire religieux collectif sacralisé (ou fétichisé) tourné vers l’absolu et l’éternité ordonnant l’austérité pour la grande majorité en vue du salut post-mortem, au profit d’un imaginaire commercialisé profane temporel, voire éphémère, et pluriel.

                      Mais vous êtes égaré par la faux concept de matérialisme, en oubliant que le désir est toujours symbolique y compris quand il s’exprime dans des objets symboles dits de consommation ; Il n’ y a pas de différence de nature entre la signification profonde des objets-fétiches religieux rituels et ces derniers : dans les deux cas ils expriment le désir infini de la puissance (voire d’immortalité) et de la reconnaissance valorisée et valorisante de soi (le salut).

                      La différence de forme est néamoins importante car la désacralisation du désir de reconnaissance qu’implique le désir de reconnaissance profane (ou sécularisé) implique soit sa soumission à la logique des objets telle qu’elle est ordonnée par la publicité soumise aux exigences commerciales et le jeu pluriel des opinions ordonné par elle (la mode, les médias), soit elle porte en elle la possibilité, voire la nécessité, d’une rationalisation de désir d’être et d’agir dans un cadre qui fait de l’amitié, de l’amour réciproque et de la créativité, y compris dans un jeu-détournement subtil avec et de la logique commerciale, la condition d’une plus authentique autonomie.

                      Aucune religion ne peut plus aujourd’hui faire sens pour tous et chacun. Il faut s’y résoudre et donc préparer les jeunes à comprendre qu’il est nécessaire de se comprendre pour s’affirmer et se construire en tant qu’individu sans appartenance, mais non sans interdépendance, sociales, affectives et intellectuelles, dans son désir qui n’est jamais qu’un désir de reconnaissance, hors tout jugement divin, de soi par soi et les autres..


                      • Bernard Dugué Bernard Dugué 7 juin 2006 11:58

                        Je crois que vous me prêtez des pensées qui ne sont pas les miennes. C’est à cause du caractère non tranché de mon article qui je le reconnais, laisse place à beaucoup d’indétermination et pose plus de questions qu’il ne répond. Au moins, le champ de discussion reste ouvert.

                        deux remarques pour préciser ma pensée

                        Je ne suis pas le conservateur que vous, le progressiste rationnaliste, croyez voir dans mes propos. Je ne défends pas le retour aux passé, la transmission oui, mais surtout j’essaie modestement de tracer quelques failles contemporaines en questionnant les possibilités de dépassement, notamment par le spirituel (tiens, ce sera le thème du café philo de ce soir) un spirituel qui n’est aucunement inféodé aux religions et qui ouvre la voie vers l’invention. Mais pour inventer, il faut se donner une disponibilité d’esprit, du temps, de la persévérance, endurance etc.

                        Ce n’est pas tant que consumérisme que j’ai dénoncé que l’activisme, qu’on retrouve aussi dans la sphère de l’action publique, cette obsession du faire et du résultat. Symbolique le désir d’avoir moins de 5000 morts sur les routes, oui, certes, mais combien de fonctionnaire a-t-on utilisé pour vérifier chaque dossier et comptabiliser les vrais morts par la route. Un accident cardiaque au volant compte-t-il dans les statistique, allez, administrateurs, bougez, évaluez, archivez,


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 7 juin 2006 13:50

                        L’hyper activisme, comme l’hyper consommation frénétiques qui se prennent illusoirement pour buts sont les symptomes « divertissants » (qui font diversion), indissociables d’une angoisse (peur de soi, de sa propre impuissance comme finitude indépassable), d’un manque et d’une absence :

                        1)absence du dieu qui punit, sauve et récompense dans l’horizon de l’éternité. Absence d’une église et d’une religion qui donnent et garantissent la validité du sens de la vie

                        2) manque d’une éducation à la sagesse qui pose la maîtrise intelligente de soi (autonomie) comme condition positive de la reconnaissance de soi par soi.

                        La religion, l’hyperactivisme et l’hyperconsommation sont des drogues divertissantes que seules une éducation à la finitude active, consciente de notre pouvoir, de ses conditions réelles et de ses limites objectives (et donc non activiste et non volontariste) peut nous permettre de surmonter.

                        Nous sommes passés de la première aux secondes, quand ce n’est pas aux drogues chimiques ( du point de vue de la physiologie du cerveau, elles le sont toutes) ; reste à passer à la sagesse dans un cadre relationnel plus satisfaisant selon le désir de reconnaissance. Et c’est aussi un problème de société, ou mieux, de socialité.


                      • eric (---.---.252.21) 7 juin 2006 09:49

                        Crise de classe ou classe de crise. Foule sentimentale (alain souchon, « on nous inflige, des desirs qui nous affligent... ») ou classe moyenne stressee ?

                        Ce que vous dite me parait partiellement juste mais trop general. L’emballement consommatoire de biens comme de concepts mediatiques existe certainement. En revanche, je ne crois pas que cela concerne l’ensemble des populations de la meme maniere. Aristocrates, médiarques, grands bourgeois, stars, oligarques, paysans, ouvriers, militaires, artistes, notables de province, prêtres...dites vous ? Crise du mode de vie bourgeois ? Difficulte de l’inscription dans le temps ? Presque tous ceux que vous citez echappent justement au moins en partie a ce sentiment de crise de civilisation. Sont touche pour l’essentiel ceux que vous ne nommez pas. le haut de la classe moyenne eduquee, journalistes enseignats fonctionnaires.

                        En realite, aux deux extremes du spectre social les plus pauvres et les plus favorises luttent encore et toujours contre l’empire de l’avoir vehicule par la culture dominante du groupe central.... !

                        Ce sont eux en effet qui ont des enfants. Des familles nombreuses. Je sais d’experience qu’a tous les niveaux de revenu, il n’est pas de meilleur moyen de renoncer a l’emballement consomatoire. A partir du troisieme, le luxe de la voiture, des vetements, de la consommation deviennent tres relatifs....A partir du 4 eme, il faut souvent renoncer a un deuxieme salaire. Dans les familles nombreuses « Lundi, c’est ravioli » (La vie est un long fleuve tranquille), tandis chez les double income one kind, dont le pouvoir d’achat est en moyenne a sociologie egale de 39% superieur (INSEE) on achetera sans etat d’ame du commerce equitable ou de l’ecolo qui est justement en moyenne 40% plus cher pour « aider a regler la crise de la civilisation ». Sans parler des problemes immobiliers. Les familles nombreuses s’exilent en banlieue (voir les chiffres de l’INED), voir plus loin encore...A Moscou, au lycee francais, la famille moyenne a presque trois enfants. Les autres se demandent si il ne faudrait pas bloquer les loyers dans le quartier latin pour que « leur »enfant puisse aller a Louis Le grand.

                        Les plus pauvres et les plus riches sont aussi les moins « branches » sur le plan vestiementaire. Le BCBGisme, c’est aussi acheter des vetements toujours pareils, classiques qu’on se repasse d’un enfant a l’autre, et il y a gros a parier que cela coute moins cher que de suivre la mode. Avoir beaucoup d’enfants met a l’abri de l’achat compulsif du dernier modele Nike ou Hollington pour les plus branches.

                        Avoir une famille nombreuse, c’est evidemment, aussi, une maniere d’habiter le temps.

                        Parallelement, le gouvernement Jospin a pu mettre les allocations familliales sous conditions de ressource puis plafonner le quotient, limiter les possbilite de defiscalisation de la garde a domicile, limter les possibilites de travailler plus pour gagner plus avec les 35 heures, tout en permettant grace au pacs, a des categories comptant le plus souvent peu de familles noomreuses de participer a la fuite collective devant l’impot. Ainsi, la famille francais moyenne a en general un enfant de moins que le nombre qu’elle souhaiterait avoir.

                        Bon, tous cela est parfaitement democratique. Les 3,6 millions de familles avec un enfant en avaient marre de payer pour les 400 000 de 4 ou plus.

                        En revanche parler de crise de civilisation ou de civilisation de la crise c’est, comme Alain souchon, pretendre que les causes sont exterieures. Qu’on nous infligerait des desirs.

                        Chacun a la possibilite, individuellement, de renoncer a l’emballement du desir mimetique. Si il n’y parvient pas tous seul, il suffit par exemple de choisir les enfants plustot que les biens.

                        La crise que vous decrivez n’est pas une crise d’un modele « bourgeois », elle est celle d’une classe moyenne, mediatico, enseignement recherche fonction publique, politiquement correcte dans ses discours mais fascinee par les objet et les desirs dans sa vie quotidienne qui tremble a l’idee de ne pas pouvoir mener ses 1,2 enfants jusqu’a polytechnique si elle ne peut pas payer assez de cours particuliers et qui arrivee aux postes de responsabilite, achete des montres a 100Keuro, tout en expliquant avec delicatesse aux meres de 5 enfants que « la pilule, cela existe ! » ou que la naissance d’un deuxieme risque de traumatiser le premier.

                        Le 29 mai n’est ni une crise de societe, ni une crise de civilisation. C’est le rejet democratique par une majorite de la population du modele d’existence d’une categorie socio politique qui, avec, 1.2 enfants et un double salaire,voudrait plus de temps libre pour en profiter. En pratique elle le passe souvent devant sa tele. Les yeux fixes sur son nombril elle prend ses problemes existentiels pour des crises de civilisation en se delectant de la ringardise vestiementaire des Deschiens sur Canal plus.

                        C’est l’alliance objective des Groseilles et des Le Quesnoy (la vie est un long fleuve tranquille a nouveau) pour que le sort des aux moins deux millions d’enfants de familles nombreuses interesse notre classe centrale politico mediatique au moins autant que la fascinante question du mariage des homosexuels, le destin financier des 120 000 intermittent du spectacle ou la menace que constitue pour la republique les 700 jeunes filles qui s’amusent a provoquer leurs profs laique en mettant un voile a l’ecole.

                        Avoir des enfants ne suffit pas a donner pas un sens a une vie ce n’est pas une recette. Cependant, on peut soupconner que ceux qui prennent le risque financier d’enfanter plus que la « norme sociale » en renoncant partiellement au moins a « l’avoir »,ont de bonnes raisons pour cela. Nous savons tous que les familles nombreuses sont aussi celles qui souvent croient a quelque chose, musulmans, cathos, juifs, militants engages etc...

                        D’ailleurs ce sont les familles nombreuses que l’on retrouve dans les associations de parents d’eleves, le telethon, les restau du coeur etc.. qui essayent de changer la vie « ici et maintenant ».

                        Faites quelques heures sup pour financer l’enfant de plus dont vous auriez autrement peur qu’il « manque » .Passsez aux raviolis au moins une fois par semiane. Allez avec lui quad il aura l’age, servir la soupe populaire avec l’armee du salut et votre sentiment de crise de la civilisation s’evaporera comme par magie..


                        • Bernard Dugué Bernard Dugué 7 juin 2006 12:08

                          Je ne partage pas votre prosélytisme pour la famille. Il y a quelque chose de dérangeant dans vos propos, sur l’enfant allié à un idéal d’ascétisme me paraissant assez décalé. La France n’a aucun problème de natalité, contrairement à nos voisins européens. Le téléthon, je suis plutôt réticent, il participe parfaitement de la culture bourgeoise, de ce bougisme contemporain.


                        • eric (---.---.252.22) 9 juin 2006 09:56

                          Ce n’est pas du proselytisme pour la famille ou l’ascetisme (meme si j’aime assez les raviolis)mais un constat :

                          L’existence de familles nombreuses est la manifestation statistique qu’il existe des gens qui echappent en partie a la spirale du desir mimetique.

                          La constatation empirique qu’il semble que ce soit les gens qui croient plus ou moins a quelque chose et qui agissent. Effectivement, ils bougent....Il est certain qu’au regard de l’immense derive immobile de l’histoire, cela ne sert a rien, mais c’est certainement a cours terme plus gais et convivial que le nombrilisme morose et inactif.

                          Une affirmation politique : Le 29 mai le electeurs ont fait des choix democratiques dans un domaine contingent de l’existence qui est la politique et pour des raisons extremements diverses. Comparer cela a l’ecrasement d’un avion participe d’une vison specifique de la democratie.

                          Une hypothese : les diagnostics d’une crise de civilisation temoignent peut etre plus d’une crise de ceux qui les portent que de l’etat reel d’une civilisation.


                          • artensois 12 juin 2006 14:02

                            Je débarque dans cette discussion bien tardivement, je m’en excuse.

                            Je prends la parole pour vous donner une impulsion qui m’est venue. De mon point de vue, la référence qui m’est apparue ce n’est pas Deleuze bien qu’elle s’impose mais A.Soletjnystine.

                            je développerais si vous le souhaitais.


                            • Ex Fan de Sixties (---.---.237.241) 21 juin 2006 00:24

                              Décidémment ce Bernard provoque de nombreuses réactions ! J’applaudis des deux palmes, même si cette tambouille philosophique bien recentrée me laisse un goût trop sucré à la fin, comme une overdose d’aspartame mal centrifugée. J’aurais préféré un article à la Jean Jacques Rousseau dans ’L’Origine de l’inégalité parmi les hommes’ bien marrant, très imagé et encore d’actualité même après un siècle de révolutions, contre révolutions, cent fleurs, néo libéralisme, alter-mondialisme et autres courants de pensée. Bernard, ils manquent de chroniquers au Monde et Serge July a également besoin d’un successeur à Libération. Pose ta candidature ! Si si, ose ! Puisque tu parles du Mondial de football en réaction à l’énervement de certains sur cet espace de liberté, je tiens à souligner que Thierry Gilardi a besoin de quelqu’un pour l’aider à théoriser sur Zinedine Zidane dans le pur esprit lèche bottes cher à sa chaine favorite ; encore une occasion pour un article sur ce blog voire un vrai écrit, publié aux éditions Béton Productions, lu par des intellectuels du sport mondial. Bon, je suis sympa, je te donne des pistes pour t’occuper, non ?

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