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Accueil du site > Tribune Libre > Des Brumes du Quai à la clarté de la diplomatie de la Russie. Entre impasse (...)

Des Brumes du Quai à la clarté de la diplomatie de la Russie. Entre impasse conceptuelle et maîtrise géopolitique et diplomatique

« Ce jour-là en effet, j’avais compris que les petits stagiaires très instruits, parlant plusieurs langues, licenciés ès lettres, en droit et bien plus encore, tous ces employés pleins de feu, ils n’en n’avaient jamais eu vraiment besoin, que le premier coolie venu, dans la rue, aurait aussi bien fait l’affaire, et qu’une seule chose comptait : respecter les règles du jeu, faire comme si, observer les cent rites minutieux, un style donc, une manière, et rien d’autre… »

Jean Hougron, La gueule pleine de dents. Plon, 1970

 

« Tout peut se dire ; seulement il y a une façon de tout dire... »

Emile Zola, Son Excellence Eugène Rougon. 1876

 

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J’invite les lecteurs à quitter l’écume de l’actualité pour prendre connaissance, si ce n’est déjà fait, de deux contributions qui sont particulièrement passionnantes dès lors qu’on les met en miroir l’une de l’autre. Il ne s’agit que d’un léger décalage de l’information vers un domaine réellement intéressant et instructif sur la marche du monde qui mêle diplomatie et géopolitique.

On se propose ainsi d’exposer en profondeur mais de manière très concise (que le lecteur se rassure) deux approches particulièrement intéressantes dont la première concerne la situation diplomatique en France, avec un constat bien désolant mais ô combien réaliste effectué le 21 octobre 2018 par l’excellent site Proche & Moyen-Orient, observatoire géostratégique, et la seconde, l’analyse de la situation internationale effectuée par M. S. Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à l’occasion d’un entretien donné le 17 octobre 2018.

Texte et entretien qui se complètent méritent tous deux réellement le détour.

Deux styles, deux manières : une impasse et une ouverture. Nous y reviendrons prochainement après cette introduction.

On mesurera ce qu’est une absence de politique opposée à une leçon diplomatique de grande qualité dans l'actuelle recomposition du monde à laquelle nous assistons.

On comprendra surtout - pour aussi surprenante que soit l'affirmation que j'énonce ici et qu'il appartient à chacun de vérifier - que dans une atmosphère internationale particulièrement explosive parcourue de flammèches tourbillonnantes qui ne demandent qu'à déclencher un embrasement mondial général, le triple rôle diplomatique, géopolitique et géostratégique de la Russie est bien celui d'un pompier des relations internationales, parfaitement au fait d'une science diplomatique éprouvée et qui a su garder sa maîtrise et son sang-froid, la main sur l'extincteur, face aux errements d'une "diplomatie" française et européenne brouillonne et inconséquente, inféodée à des intérêts qui ne sont pas les siens.

 

 

( Note : Le lecteur comme la rédaction d'Agoravox sont avisés de ce que la reproduction du texte qui suit a reçu l'accord express, écrit et préalable de M. Richard Labévière, rédacteur en chef du site Proche&Moyen-Orient).

 

« La honte, ce poison de l’âme »1. Il est des moments où la honte d’être français saisit tout citoyen attaché à certaines valeurs surannées. Les principales sont contenues dans la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par les 58 membres de l’Assemblée générale de l’ONU le 10 décembre 1948. Une sorte de bible du vivre-ensemble international2. La bande dessinée Spirou vient de lui consacrer un numéro spécial qui pourrait intéresser les lecteurs rebutés par un texte peu ludique3.

 

Nous en retiendrons seulement trois : le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne (article 3) ; le rejet de la torture, des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (article 5) et le refus de l’arrestation, de la détention ou de l’exil arbitraire (article 9). Il paraît à tout le moins curieux que la patrie autoproclamée des droits de l’homme, la « Grande Nation » qu’est la France s’essuie récemment les pieds sur de tels principes universels et intangibles auxquels elle semble attachée, du moins dans la théorie.

Et cela d’autant plus lorsque cette France est celle de Jupiter qui va faire le paon devant la Cour européenne des droits de l’homme à l’automne 20174. Sa diplomatie du « en même temps » se transforme en duplicité flagrante, en diplomatie à Canossa. Elle met à nu la lâcheté insupportable de certains hauts fonctionnaires français.

LA DUPLICITÉ FLAGRANTE DE JUPITER DROIT DE L’HOMMISTE

En même temps que la réaction de Jupiter marquée au sceau d’une prudence de gazelle, nous assistons à une comédie américaine faite de rodomontades et de coups de menton.

Les prudences de gazelle de Jupiter et de l’homme au chouchen : courage fuyons !

Sauf à être aveugle et sourd, c’est bien de ce dont il s’agit dans ce qu’il est convenu de qualifier d’affaire Jamal Kasogghi qui empoisonne le climat des affaires (remise en question du « Davos saoudien » ou FII pour Future Investment Initiative, Riyad, 24-26 octobre 2018)5 ainsi que la vie politique dans le pays6. Le moins que l’on puisse dire est que notre quadragénaire jupitérien et « jupiterne » n’a pas fait preuve d’un authentique courage vis-à-vis de son grand ami saoudien, MBS, le prince libéral et réformateur7. Celui à qui il baisait il y a peu la babouche, diplomatie économique oblige8. Quelques bons contrats d’armements juteux vous font subitement perdre la mémoire relative à l’attachement aux droits de l’homme et autres plaisanteries du même acabit qui ne s’appliquent qu’aux damnés de la terre qui n’ont ni pétrole, ni argent !9

Bien qu’il soit troublé et qu’il dispose d’éléments inquiétants, Emmanuel Macron réclame des preuves de l’implication de l’Arabie saoudite dans ce mauvais polar, présomption d’innocence oblige. Tout ceci n’est pas très glorieux10. Les opposants saoudiens craignent pour leur vie. Ils doivent être stressés et se faire soigner11. Quand il s’agit de Mouamar Khadafi ou de Bachar al Assad, on condamne et on exécute sans preuve, présomption de culpabilité oblige12. Les esprits chagrins qualifient ce procédé de deux poids, deux mesures. Le moins que l’on puisse dire est que tout cela n’est pas très glorieux pour la France éternelle, mère des arts, des armes et des lois.

Pour faire bonne figure, Jean-Yves Le Drian (l’homme qui a tendance à forcer sur le chouchen) et ses compères allemand et britannique publient une déclaration commune « virile » ainsi libellée :

« A cet égard, toute la lumière doit être faite sur la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dont les proches sont sans nouvelles depuis le 2 octobre. L’Allemagne, le Royaume-Uni et la France partagent les graves préoccupations exprimées par certains, notamment par la Haute Représentante de l’Union européenne Mme Federica Mogherini et le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, et prennent cette affaire très au sérieux. Une enquête crédible est nécessaire pour établir la vérité au sujet de ce qui s’est passé et, le cas échéant, pour identifier les responsables de la disparition de Jamal Khashoggi et leur demander des comptes. Nous encourageons les efforts conjoints turco-saoudiens en cette direction et attendons du gouvernement saoudien qu’il fournisse des réponses complètes et détaillées. Nous avons fait passer ce message directement aux autorités saoudiennes »13. C’est le moins que l’on puisse faire pour échapper au ridicule !

N.B. Nous apprenons qu’au Quai d’Orsay, il se passe des choses importantes que nos perroquets à carte de presse nous cachent. Les diplomates français auraient reçu une instruction impérative des hautes sphères : il leur est désormais proscrit d’utiliser le concept de « droit de l’homme  », trop sexiste et discriminatoire. Ils doivent désormais employer le concept jugé plus neutre et plus politiquement correct de « droits humains ». Si nous comprenons bien, le pouilleux de Jamal Khashoggi doit vraisemblablement ne pas entrer dans la catégorie labellisée des « droits humains ». Pour faire bonne mesure, nous apprenons dans le même temps que la haute hiérarchie de la fine fleur de la diplomatie française serait courroucée par la désignation de la candidate rwandaise à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. Connaissant le courage légendaire de nos diplomuches, on imagine que cela doit secouer sur les bords de Seine. Du grabuge au Quai !

Les rodomontades de l’oncle Sam : un pas en avant et deux pas en arrière

Donald Trump promet des réactions adaptées si l’opération Monsieur Bricolage des barbouzes saoudiennes au Consulat général d’Arabie saoudite à Istanbul était démontrée. Il bande ses muscles et nous promet que l’on va voir ce que l’on va voir14. Toutefois, il dépêche à Riyad son secrétaire d’État, Mike Pompeo pour obtenir une sorte de mea culpa version sunnite afin de désamorcer la bombe à fragmentation, modèle Khashoggi. Le président des États-Unis Donald Trump, après s’être entretenu au téléphone avec MBS qui nie être au courant, envisage la possibilité de « tueurs voyous » qui n’en auraient fait qu’à leur tête15. Dans la foulée, une « personne familière avec les plans des dirigeants saoudiens » entreprend une tournée des médias américains afin de vendre l’idée que la responsabilité du meurtre de Khashoggi incombe à un officier des services de renseignement saoudiens qui aurait outrepassé les ordres du prince héritier Mohammed ben Salmane. Censé interroger le journaliste saoudien critique du pouvoir, voire le ramener par la force à Riyad, l’espion dévoué aurait dérapé puis cherché à camoufler sa bavure.

Cette explication bien commode du subordonné trop zélé est probablement aussi vraie que les démentis apportés pendant quinze jours par le régime saoudien, durant lesquels ses porte-parole assurent que Jamal Khashoggi était sorti vivant du poste diplomatique et qu’ils priaient pour sa réapparition saine et sauve. Mais ce nouveau mensonge a l’avantage d’être plus crédible que le précédent et il a déjà trouvé un promoteur en la personne du président américain. Gageons qu’il saura convaincre de nombreux autres dirigeants, à commencer par les Turcs eux-mêmes, qui ont révélé les indices du meurtre initiant l’affaire16.

Il fallait y penser. De qui se moque-t-on sérieusement ? C’est le bal des faux-culs dans toute sa splendeur17. Aujourd’hui, tout le monde sait que Jamal Kashoggi aurait été torturé, puis décapité dans des conditions épouvantables. Toutes choses – ce MBS, faux messie de l’Arabie18 – qui ne semblent pas émouvoir nos bonnes âmes habituellement si promptes à défendre la veuve et l’orphelin.

Il est vrai que tant sur la disparition du président chinois d’Interpol, organisation basée en France19 que sur les ventes d’armes à l’Égypte servant à la répression de l’opposition20 sans parler des ventes d’armes à l’Arabie saoudite pour mener sa guerre horrible au Yémen21, Paris est aux abonnés absents. Silence radio assourdissant des dirigeants politiques français que complète la lâcheté de certains hauts fonctionnaires de la République.

LA LÂCHETÉ INSUPPORTABLE DES HAUTS FONCTIONNAIRES

Côté courage et clause de conscience de la fine fleur de la haute fonction publique française, vous repasserez.

La pleutrerie de la porte-parole du Quai d’Orsay : pas vu, pas pris

Grâce à prochetmoyen-orient.ch, nos lecteurs sont déjà au fait du parcours diplomatique sans faute du perroquet de Jean-Yves Le Drian, l’imposante franco-suissesse, Agnès von der Mühll22. Cette âme de gauche à la fibre droit de l’hommiste sait, à l’occasion, avoir l’échine souple. Elle en a déjà été récompensée et le sera encore à l’avenir. Dans l’affaire Kasshogi, le ministère des Affaires étrangères a reçu des consignes très strictes du style pas de zèle cher à Talleyrand. « C’est la chape de plomb qui explique l’absence de toute remarque critique qui serait une mise en cause du président » ! C’est le règne du circulez, il n’y a rien à voir au pays de Kim Jong-macron. Tous les fonctionnaires sont le petit doigt sur la couture du pantalon. Pour en revenir à Agnès von der Mühl, certains de ses collègues s’étonnent de son subit embonpoint…

D’autres, moins charitables, l’attribuent à toutes les couleuvres, pour ne pas dire tous les énormes boas qu’elle avale quotidiennement avec une abnégation qui mérite louange. Mais, soyez rassurés, la digestion de sœur Agnès est facilitée par l’absorption de quelques verres d’eau de Vichy ! Cette directrice gagnerait à lire ou à relire l’ouvrage de l’un de nos ex-ambassadeur à Riyad (arabisant distingué passé par le service de presse comme on l’appelait au siècle dernier), Jean Bressot écrit en 1995 (sous le pseudonyme de Jean-Marie Foulquier), publié aux éditions Albin Michel, qui a pour titre éloquent : « Arabie séoudite. La dictature protégée ». Il y dénonçait, en s’inspirant largement de sa correspondance diplomatique, toutes les graves dérives de ce pouvoir à qui l’Occident laissait tout passer. Rien n’a donc changé depuis. Il fut un temps, pas très éloigné, où les diplomates écrivaient ce qu’ils voyaient et non ce que l’on pensait à Paris dans les bureaux et au château pour plaire au prince. Vive la servitude volontaire.

La fourberie de la secrétaire générale de la défense et de la sécurité nationale : la réflexion sur « l’inflexion »

Grâce à prochetmoyen-orient.ch, nos lecteurs sont parfaitement au fait du parcours administrativo-juridique parfait de la conseillère d’État, Claire Landais, aujourd’hui secrétaire générale de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN)23. Alors que la France est de plus en plus mise en cause par quelques ONG sérieuses pour ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite, qui se livre à de véritables crimes de guerre et de crimes contre l’humanité contre la population civile au Yémen (vraisemblablement passibles un jour de la Cour pénale internationale), Claire Landais dit des choses intéressantes. Auditionnée le 3 octobre 2018 par la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, elle confirme qu’elle est chargée d’une réflexion sur une « inflexion » de la politique des ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis qui incombe au SGDSN en qualité de responsable de la commission interministérielle pour les importations et exportations de matériels de guerre (CIEMG).

Cela ne manque pas de sel si un jour ce membre éminent du Conseil d’État (cette juridiction administrative qui n’est ni indépendante, ni impartiale), qui a sévi à plusieurs reprises au sein de la section du contentieux, devait rendre des comptes à La Haye devant la Cour pénale internationale !

Elle apprendrait à ses dépens ce qu’il en coûte d’oublier de penser et d’ignorer le devoir de désobéissance des fonctionnaires. Les fonctionnaires doivent se conformer aux instructions de leurs supérieurs hiérarchiques en application des dispositions de l’article 28, alinéa 1er de la loi n° 83-634, 13 juillet 1983 (Titre premier du statut des fonctionnaires). Une réserve doit cependant être faite lorsque les ordres sont manifestement illégaux et de nature à compromettre gravement un intérêt public24. Cette représentante brillante de La Caste gagnerait à lire ou à relire l’ouvrage de Philippe Fabre, Le Conseil d’État et Vichy : le contentieux de l’antisémitisme, Travaux de l’école doctorale de droit public et de droit fiscal. Université de Paris I (Panthéon Sorbonne), Publications de la Sorbonne, 2001. Elle y trouverait matière à réflexion sur le passé peu glorieux de l’institution qu’elle a choisie à la sortie de l’ENA en raison de son classement dans les premiers de sa promotion. Ce que l’on qualifie de privilège de sortir dans la botte, c’est-à-dire dans les grands corps de l’État. Il est vrai que depuis plusieurs années, elle est absente des locaux du Palais Royal…

RETOUR AUX FONDAMENTAUX DU QUAI DES BRUMES

Notre transgresseur réformateur de plus jeune président de la Ve République n’a pas perdu de temps depuis qu’il a pris possession d’un palais sis au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré. Vous ne pouvez pas vous tromper même si vous êtes un provincial peu dégourdi. Il suffit de traverser la rue et vous trouvez aussitôt un boulot plus rapidement qu’en allant faire la queue chez Pôle Emploi. Emmanuel Macron met à bas les fondamentaux de la politique et de la diplomatie, rompant avec les traditions dépassées de ses rois fainéants de prédécesseurs. La diplomatie fait l’objet d’un sacré coup de jeune, d’un superbe ravalement de façade.

Désormais, la diplomatie jupitérienne présente un visage nouveau aux mille facettes : diplomatie du « en même temps », diplomatie de l’essuie glaces, diplomatie du coup de com’ permanent, diplomatie du verbe, diplomatie du ventriloque, diplomatie du perroquet, diplomatie du gadget, diplomatie des faux pas, diplomatie de Paris Match, diplomatie de l’intelligence artificielle, diplomatie des sommets, diplomatie de l’esbrouffe, diplomatie du coup de menton, diplomatie de l’exclusion, diplomatie de la pipolisation25, diplomatie des mains vides, diplomatie du boomerang, diplomatie de la contradiction, diplomatie du tweet, diplomatie théâtrale, diplomatie du narcissisme…. et plus récemment encore, diplomatie du câlin, diplomatie du déshonneur26.

Mais, force est de constater que l’un des volets de sa diplomatie moins médiatisé que les précédents, se situe dans le droit fil d’une longue et grande tradition du Quai d’Orsay. Elle a été immortalisée par une tirade de Jean-Paul Belmondo dans le film Le marginal (1983) : « C’est une vieille tradition du Quai d’Orsay de baisser son froc ». Ce que l’on peut qualifier trivialement de diplomatie du froc baissé !

Ali Baba
22 octobre 2018

 

Références du texte précité

1 Boris Cyrulnik, Mourir de dire. La honte, Odile Jacob, 2010.
2 http://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/
3 Un numéro humaniste, Spirou défenseur des droits de l’homme #Spirou4rights, en partenariat Nations Unies Droits de l’homme, Haut-Commissariat, n° 4200, 10 octobre 2018, 81ème année, www.spirou.com
4 Guillaume Berlat, Jupiter fait la cour à Strasbourg, www.prochetmoyen-orient.ch , 13 novembre 2017.
5 Benjamin Barthe/Véronique Chocron/Guy Dutheil/Nabil Wakim, L’affaire Khashoggi affaiblit le « Davos saoudien », Le Monde, Économie & Entreprise, 18 octobre 2018, p. 8
6 Georges Malbrunot, Crise en Arabie : Les Saoud en conclave, Le Figaro, 18 octobre 2018, p. 7.
7 Claude Angeli, Macron sans aucun courage face aux Saoudiens, Le Canard enchaîné, 17 octobre 2018, p. 3.
8 Guillaume Berlat, Jupiter baise la babouche de MBS, www.prochetmoyen-orient.ch , 16 avril 2018.
9 Hedy Belhasine, La fin de Ben Salman pour un mort de trop, www.prochetmoyen-orient.ch , 15 octobre 2018, https://hybel.blogspot.com/2018/10/la-fin-de-ben-salman-pour-un-mort-de.html
10 Natacha Polony, Une piètre idée de la France, Marianne, 19-25 octobre 2018, p. 3.
11 Georges Malbrunot, La peur des opposants saoudiens après la disparition de Jamal Khashoggi, Le Figaro, 16 octobre 2018, p. 8.
12 La rédaction/Jean-Paul Pancracio, Du sang au consulat !, www.prochetmoyen-orient.ch , 15 octobre 2018.
13 https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/arabie-saoudite/evenements/article/disparition-de-jamal-khashoggi-declaration-conjointe-des-ministres-des-affaires
14 Sylvie Kaufmann, Pourquoi Khashoggi ?, Le Monde, 18 octobre 2018, p. 24.
15 Gilles Paris, La diplomatie du cynisme de Donald Trump, Le Monde, 19 octobre 2018, p. 3.
16 Thomas Cantaloube, Affaire Kashoggi : la nouvelle stratégie de la faute avouée à moitié pardonnée, www.mediapart.fr , 16 octobre 2018.
17 Benjamin Barthe, Le jeu ambigu de Trump et Erdogan dans l’affaire Kashoggi, Le Monde, 17 octobre 2018, p. 4.
18 Martine Gozlan, Affaire Kashoggi. Mohamed Ben Salmane, faux messie de l’Arabie, Marianne, 19-25 octobre 2018, pp. 32-33.
19 Les invités de LLC- Serge Sur : Un homme disparait : mais que fait Interpol ?, www.libertescheries.blogspot.com , 9 octobre 2018.
20 Hélène Sallon, L’Égypte réprime avec des blindés français, Le Monde, 18 octobre 2018, p. 5.
21 F.P., MBS est tombé sur un os, Le Canard enchaîné, 17 octobre 2018, p. 8.
22 Ali Baba, Agnès von der Mühll : la voix du Quai d’Orsay, www.prochetmoyen-orient.ch , 5 février 2018.
23 Ali Baba, Claire Landais, SGDSN ou la triple tyrannie, www.prochetmoyen-orient.ch , 12 mars 2018.
24 https://blog.andreicard.fr/a-propos-du-devoir-de-desobeissance-des-fonctionnaires/
25 J.-M. Th., Mimi-m’a-dit, la marchande de Macron, Le Canard enchaîné, 17 octobre 2018, p. 8.
26 Pierre Péan, Secrétariat général de la francophonie. Déshonneur français et bras d’honneur français, Marianne, 19-25 octobre 2018, p. 34.

Copyright © 2014-2018. Tous droits réservés.

Accord de reproduction et mention donné à Renaud Bouchard par M. Richard Labévière, rédacteur en chef du site Proche&Moyen-Orient.ch

Sources :

Proche & Moyen-Orient, Ali Baba, 22-10-2018

Russia Today France, Youtube, 17-10-2018

A propos de S. Lavrov :

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/la-fabrique-des-diplomates-de-poutine_1771355.html

Ethnographie du Quai d'Orsay :

https://www.diploweb.com/Ethnographie-du-Quai-d-Orsay-Les-pratiques-des-diplomates-francais.html

 


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11 réactions à cet article    


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 24 octobre 2018 15:53

    J’invite les lecteurs à quitter l’écume de l’actualité....

    De la part d’un auteur qui passe son temps à chroniquer des doigts d’honneur et des faits divers, l’exercice est louable, quoiqu’un peu tardif.


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 octobre 2018 16:57
      @Olivier Perriet
      Bonjour.
      Vous m’aurez sans doute confondu avec quelqu’un d’autre.
      Si le sujet ne vous intéresse pas, rien ne vous oblige à le commenter sans même en avoir pris connaissance préalablement.
      Vous auriez eu matière à discussion.
      Épargnez vous la peine de revenir perdre du temps sur cette tribune.
      Le monde est vaste. Il vous attend..Parcourez-le.
      Cordialement,
      Renaud Bouchard

    • AmonBra QAmonBra 24 octobre 2018 16:23
      Merci @ l’auteur pour le partage.

      Très bonne initiative d’avoir comparé les 2 diplomaties, si on peut nommer ainsi la française !

      Que dire ?

      Désolant au point que les bras vous en tombent et un sentiment aussi sourd que profond de honte pour le pays, de colère froide pour ces tartufes se disputant, tels des charognards, les restes d’une nation à l’agonie et se foutant quotidiennement de notre gueule à longueur de leurs merdias.

      A croire, comme signifié par le Président russe, que l’occident est dorénavant incapable de générer des hommes politiques dignes de ce terme.

      Et, souvenir d’enfance campagnarde, au bout de mes 66 étés, je ne peux m’empêcher de penser à ce grillon qu’un redoutable parasite pousse au suicide, est il utile de nommer le parasite qui fait de même à ma France. . . 

      • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 octobre 2018 17:08
        @QAmonBra
        Bonsoir et double merci pour votre visite et votre commentaire.

        N’ayez crainte.
        La France a traversé des tempêtes.
        Elle est toujours là, avec ceux qui l’aiment.

        Les russes sont catastrophés de voir ce qu’il se passe dans un pays qu’ils aiment profondément.
        Ils savent simplement que nous ne faisons que traverser une mauvaise passe et que les histrions politiques qui prétendent la diriger n’auront qu’un temps.

        Toux ceux qui sont montés en marche et commencent à vouloir descendre ont compris que le navire présidentiel donne de la bande, a de l’eau dans les cales, les machines en baisse de régime et que le moment où il va prendre deux torpilles sous la ligne de flottaison et sombrer par une nuit sans lune est en train de se rapprocher.

        Confiance !

        Bien à vous,
        Renaud Bouchard


      • bob de lyon 24 octobre 2018 19:29

        J’ai lu par ailleurs les mêmes propos et entendu des comparaisons sur les niveaux intellectuels entre Russes et Français… Nous serions un peu juste et notre vision sur le long terme inexistante.

        Inquiétant.


        • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 octobre 2018 19:57
          @bob de lyon

          Bonsoir et merci pour votre visite comme pour votre observation qui est très juste à propos de la comparaisons entre les niveaux intellectuels Russes et Français en matière de diplomatie…

          " Nous serions un peu juste et notre vision sur le long terme inexistante".

          Les faits semblent bien établis pour confirmer ce diagnostic désolant.

          Bien à vous,

          Renaud Bouchard


        • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 octobre 2018 20:47
          @bob de lyon

          Suite.Vous trouverez ci-après une analyse intéressante(et juste) de Renaud Girard(grand reporter) sur la diplomatie russe, publiée dans La Revue des Deux Mondes :.https://www.revuedesdeuxmondes.fr/quatre-piliers-de-diplomatie-russe/
          Quatre principes fondent la politique étrangère russe : l’indépendance, l’ouverture sur le monde, la sécurité nationale et l’attachement au droit international classique.
           On ne parle pas avec la Russie à coups d’ultimatums. »

          « La politique étrangère de la Russie, toujours élaborée de sang-froid, n’est jamais le fruit d’une émotion, fût-elle médiatique. »

          Note à propos de Renaud Girard.

          Assez direct, mais très précis, comme vous pouvez le constater ici :


          A propos de la politique étrangère de la France face à la Russie : ;


          Bien à vous,
          Renaud Bouchard

        • Christian Labrune Christian Labrune 25 octobre 2018 14:55
          @Renaud Bouchard

          Je fais partie de ceux qui ont honte, de plus en plus, d’être Français, et je souscris volontiers à toutes les critiques qu’on pourra faire des diplomaties française et européenne, mais je ne comprends pas grand chose à l’article signé Ali Baba. Ce que je vois surtout dans cette affaire, c’est qu’elle a admirablement été mise en scène par le grand démocrate Erdogan, champion des droits de l’homme, très ardent défenseur de la liberté de la presse dans son pays, et que toutes les réactions très morales des occidentaux ne sont qu’une mise en musique, non sans beaucoup de fausses notes, de ses beaux discours. C’est lui qui tire les ficelles, bientôt les marrons du feu, et c’est pourtant ce qu’il aurait fallu empêcher à tout prix.

          L’assassinat de ce Frère musulman, surtout dans les conditions qui sont rapportées, c’est bien évidemment le comble de l’horreur, et cela ne correspond pas le moins du monde à notre conception de l’action politique. Il reste que la raison d’état, en France comme ailleurs, et sans qu’il soit besoin de remonter aux siècles passés, aura déjà tué beaucoup de monde sans qu’on en fasse tout un fromage. On peut le regretter mais c’est comme ça. De l’endroit d’où nous voyons les choses, la Turquie d’Erdogan et l’Arabie de MBS, c’est à peu près kif-kif, et la Turquie est même pour nous, sur le plan géostratégique, beaucoup plus dangereuse. Les discours des Européens comme des Américains (Trump s’est lui aussi laissé piéger) sont donc de l’ordre du cafouillage le plus misérable. C’est la realpolitik qui prévaudra, nécessairement, mais était-il besoin d’envelopper ça, pour une opinion publique bien capable de le comprendre, dans le papier de soie des bons sentiments ?

          Cela me rappelle ce que j’entendais dans les media et ce que je lisais sur ce site lorsque ce pauvre Morsi avait été balayé par un terrible coup d’état alors qu’il avait été très « démocratiquement » élu, tout comme le chancelier Hitler en 33. Et la répression des pauvres islamistes, incontestablement, avait été horrible. Le brave Obama, si proche des Frères dans sa politique, en avait conçu un vif déplaisir qui fut longtemps préjudiciable à l’économie Egyptienne.

          Sun Szu, le grand stratège de l’époque des Royaumes combattants, le remarquait déjà : quand on n’est pas capable de savoir qui est l’ennemi, on perd toutes les guerres.

          Ce qui se passe actuellement au jour le jour à Gaza et dans les territoires de l’Autorité palestinienne est particulièrement abominable, mais je gagerais qu’Erdogan n’en dira pas grand chose. La presse française saura encore l’imiter. Et pourtant :

          N.B. -Je vois que je n’ai pas pris soin de lire d’abord l’entretien avec Lavrov. J’y reviendrai peut-être.

          • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 25 octobre 2018 19:22
            @Julien Esquié

            Bonsoir et merci pour votre visite.Je lis avec intérêt votre commentaire à l’attention de Ch. Labrune.Etant offert au public, je prends la liberté d’y apporter deux indications complémentaires

            A propos de l’étudiant italien « disparu » en Egypte, une note intéressante de J-P. Filiu :


            A propos de Morsi, sa situation risque de de devenir compliquée s’il ne tire pas très rapidement des ressources financières considérables des gigantesques gisements de gaz découverts au large du delta du Nil. Il a sur les bras 25 millions de bouches à nourrir qui sont très réceptives aux Frères musulmans, même si ceux-ci sont pour le moment en difficulté.

            A propos de l’arrivée au pouvoir de Hitler, il est exact que Hindenburg et von Papen ont cru qu’ils le manipuleraient aisément.

            Ci-après, extrait d’un entretien avec l’historien britannique Ian Kershaw (juillet 2013) dont on trouvera la source in fine :

            "De l’échec du putsch à la crise de 1929, la droite n’a plus du tout besoin de Hitler. Il a quasi disparu du paysage politique. La République de Weimar ayant réussi à stabiliser la situation économique et sociale du pays, le NSDAP ne récolte que 2,6% des voix aux élections législatives de 1928. Mais, après le krach de Wall Street et la montée exponentielle du chômage, le mouvement de Hitler en rafe huit fois plus en 1930 (18,3%). Et deux ans plus tard, après une campagne électorale extrêmement efficace, il devient le premier parti du Parlement avec 37,4% des suffrages. Au début de l’été 1932, Hitler se retrouve donc chef du mouvement le plus important au Reichstag.

            Devait-il automatiquement devenir chancelier ?

            - Non, la Constitution ne stipule rien de tel. C’est au chef de l’État, le maréchal Hindenburg, de désigner le chancelier de son choix. D’ailleurs, le 13 août 1932, au cours d’une rencontre très tendue avec le chef nazi, le vieux président propose à Hitler un poste de ministre, mais refuse catégoriquement de le nommer au poste suprême. D’après les notes de son secrétaire, le maréchal ne veut pas prendre le risque, « devant Dieu et les Allemands », de donner tous les pouvoirs à un dirigeant et à un parti aussi intolérants. Il choisit un autre chancelier, pariant sur le fait que le NSDAP a fait le plein des voix et qu’il est condamné à refluer.

            Et c’est ce qui va se passer ?

            - Effectivement. En novembre 1932, après de nouvelles élections anticipées, le parti nazi ne recueille plus « que » 33% des voix. En six mois, il a perdu 2 millions de suffrages, surtout parmi les classes moyennes, qui commencent à le déserter. Pourtant, un groupe composé d’hommes politiques, de militaires et de propriétaires fonciers décide de faire alliance avec lui. Lassés par la démocratie, ils veulent imposer le retour à un autoritarisme « traditionnel », cher à la haute société allemande.

            C’est un aristocrate ambitieux, époux de la fille d’un important industriel, Franz von Papen, qui négocie avec Hitler : le chef nazi sera chancelier, von Papen vice-chancelier, et la plupart des ministres seront issus de la droite traditionnelle. Hitler accepte le marché. Aidé par la camarilla qui gravite autour de Hindenburg et par le fils de celui-ci, von Papen convainc le vieux maréchal de passer outre ses réticences et de nommer Hitler à la chancellerie. L’aristocrate assure qu’il ne faut pas s’inquiéter de la prise du pouvoir par ce petit-bourgeois de Hitler : « Il est sous notre coupe », dit-il, sûr de son fait. Ce fut l’une des plus grandes erreurs de l’histoire. Six mois après sa nomination, Hitler aura installé une dictature totale. Il aura emprisonné des milliers d’opposants, supprimé les libertés publiques et réduit von Papen au rôle de potiche qui lui était réservé...

            D’autres solutions étaient-elles possibles ?

            - Bien sûr ! Certes, la démocratie était condamnée. Les deux tiers des Allemands n’en voulaient plus. L’avènement d’un régime autoritaire était à peu près inéluctable. Mais pas le nazisme, avec son cortège d’horreurs et de folies ! Si Hindenburg avait résisté une fois de plus, il y a fort à parier que le NSDAP aurait continué à perdre de l’influence. Ses caisses étaient vides, il ne faisait plus le plein dans ses meetings et il était de plus en plus miné par les divisions. Et puis l’économie commençait à repartir. Autrement dit, si les élites n’avaient pas fait ce pari insensé en janvier 1933, Hitler et son parti seraient probablement tombés dans les oubliettes de l’histoire."

            Propos recueillis par Vincent Jauvert - « Le Nouvel Observateur »

            Source : https://www.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130726.OBS1194/hitler-n-aurait-pu-prendre-le-pouvoir-sans-la-complicite-d-elites-bourgeoises.html

            Bien à vous,

            Renaud Bouchard


          • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 25 octobre 2018 19:31
            @Christian Labrune

            Bonsoir.

            Merci pour votre visite et votre commentaire.

            Une lecture de l’article qui suit avec quelques années de recul donne un aperçu intéressant de ce qu’a été la dérive d’une situation politique en Egypte



            L’entretien avec S. Lavrov est lui aussi particulièrement intéressant.

            Bien à vous,Renaud Bouchard

          • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 25 octobre 2018 20:04
            @Julien Esquié

            Suite de mon propos.

            Bien que les conditions de l’arrivée d’A. Hitler au pouvoir nous éloignent du sujet ici considéré, il m’a par important de compléter la citation et l’extrait de l’entretien donné par l’historien britannique Ian Kershaw.

            Dire comme il le fait que le NSDAP était rincé financièrement n’est pas faux mais pas tout à fait exact non plus dans la mesure où Hitler a très rapidement reçu le bénéfice de son accès au pouvoir grâce à un soutien industriel et financier international qui a parfaitement perçu et jugé l’avantage qu’il y avait désormais à parier sur ce cheval qui servait leurs propres ambitions et intérêts.

            Ce soutien financier, Allemand, Britannique, mais aussi Américain et...Français est de plus en plus connu.

            On lira avec beaucoup d’avantage pour ceux que la question intéresserait l’article qui suit. (Peu importe la coloration du site qui le publie, là n’est pas la question. Le « papier » est bon, bien documenté, et mérite d’être lu)


            On verra aussi que des institutions comme la BRI (la banque des règlements internationaux (BIS), qui est la banque centrale des banques centrales), trouve sa source dans une nébuleuse d’intérêts financiers et industriels qui ont largement préexisté à l’arrivée de l’Allemagne nazie

            Il faut en effet réaliser que lorsque ’Hitler arrive au pouvoir (30 janvier 1933), tout le travail d’assainissement économique et financier dont il bénéficiera a été réalisé au forceps par l’Allemagne de Weimar.cf aussi le très intéressant papier qui suit :


            J’ajouterais - et j’en aurai terminé que cette question - qu’une étude précise du système économique et financier que l’Allemagne a ainsi mis en place montre qu’en réalité le système et le dispositifs étaient déjà condamnés par essence, par idéologie, par stratégie poltique et militaire qui épuiseront le pays malgré une résistance surprenante.

            cf. à ce propos le passionnant ouvrage de l’historien Adam Tooze intitulé The Wages of Destruction : The Making and the Breaking of the Nazi Economy

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