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Accueil du site > Tribune Libre > Diminuer la durée du temps de travail et vite !

Diminuer la durée du temps de travail et vite !

C’était une proposition programmatique Europe Ecologie : reprendre la marche vers la réduction du temps de travail partout en Europe et, par voie de conséquence, dans notre “beau” pays, la France.

Source : Voie Militante

Travailler plus pour gagner plus ?

A l’heure du Travailler plus pour gagner plus, la proposition peut sembler totalement iconoclaste. Et pourtant… La crise en Europe ne fait que commencer : le taux de chômage en Espagne atteint désormais les 20%. Dès l’automne, attendons-nous à un regain du chômage. Les experts les plus optimistes prédisent, après l’effondrement financier de l’Islande et de l’Etat de Californie, celui d’un grand pays européen : le Royaume-Uni, l’Espagne ou la Hongrie. Quid de l’Euro et d’une construction monétaire de l’Europe dans ces conditions ? Les pessimistes envisagent, depuis que la Chine se dégage des bons du trésor américain, l’effondrement financier des Etats-Unis. La confiance des prêteurs (pays arabes et asiatiques) ou le racket des pays du Nord touchent à leur limite. Tous les pays du Nord, sans l’oxygène des pays du Sud, sont, de facto, en cessation de paiement. Et nous y sommes. Je passe sur les détails de la signification qu’une telle rupture (chaos ?) entraînerait dans le système économique mondial. Faites travailler un peu votre imagination à moins que vous ne préfériez la politique de l’autruche. 3% des transactions financières mondiales concernent l’économie réelle.

En France, nous avons des mécanismes qui permettent de supporter financièrement la réduction globale de la quantité de travail de la population : le RMI et le RSA. Personne ne s’est d’ailleurs curieusement posé la question de l’empressement du gouvernement à allonger la durée d’indemnisation des chômeurs dans le cadre de la CRP (Convention Reclassement Professionnel). Avons-nous le choix ? La réalité de cet accord - et du RSA - peut d’ailleurs s’exprimer de la façon suivante : travailler moins pour gagner plus ! La schizophrénie semble avoir contaminé les “élites” politiques françaises depuis bien longtemps.

Entropie et effet papillon

La reprise à la hausse du prix de l’énergie et des matières premières du fait des anticipations rationnelles des agents économiques va continuer à augmenter les budgets incompressibles des ménages : logement, transport et alimentation. Patrick Viveret, lors de la dernière plénière de l’université d’été Europe Ecologie - Les Verts à Nîmes parlait de faire une grande pause. Subie ou choisie, elle est désormais inéluctable ! D’ailleurs, l’augmentation du chômage ressemble depuis le milieu des années 70, après la période des trente voleuses, à cette grande pause forcée contre laquelle le système capitaliste lutte désespérément : inflation, dérégulation, bulles financières à répétition. Que nous le voulions ou pas, le mythe de la croissance infinie est mort. Le temps de l’organisation de la décroissance est arrivé. Quant à la croissance verte, c’est la nouvelle rhétorique du capitalisme pour continuer le business as usual. The show must go on !

Or, face à l’augmentation de la productivité liée aux outils et au progrès technique en corollaire à l’épuisement des ressources naturelles, la seule réponse reste la diminution de l’activité économique. Mais là où nous y mettions exclusivement une dimension sociale, force est de constater que c’est la dimension écologique qui, à l’heure du dérèglement climatique, nous oblige à poursuivre irrémédiablement dans la voie de la diminution du temps de travail. Quant au financement de la mesure, essayons de réfléchir à mettre en place une fiscalité écologique qui abonderait un fonds dédié à la réduction du travail, au financement des retraites et du chômage.


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7 réactions à cet article    


  • fredleborgne fredleborgne 29 août 2009 15:26

    Il existe tellement de travail parasite à la production que cet appel à la limitation du travail me semble futile.
    le problème n’est pas de limiter le travail, mis de le rationaliser et de le redistribuer. Pourquoi le chomage ne serait pas partagé ? Que les entreprises embauchent 10% de travailleurs en trop et que le chomage partiel soit par roulement. Chacun reste apte physiquement au travail, chacun peut se reposerou suivre une formation si la situation économique l’impose. Une entreprise en plein emploi se verrait dans l’obligation, soit de verser des compensations au système de chomage, soit d’embaucher, ce qui serait préférable par réalisme, puisque elle pourrait s’appuyer sur plus de personnes, ce qui peut ^tre utile en cas de pandémie ou de rebond économique.
    Seulement voilà. La perspective du chômage permet de baisser les salaires sans que les ouvriers ne se défendent. Un chômage « contrôlé » et partiel ne ferait plus peur.
    Mais non. En conclusion, on nous ressort une énième taxe écolo. Que les chômeurs paieront avec la TVA (taxe carbone) puisque basée sur la consommation. Quant à son emploi, on nous a déjà fait le coup avec la vignette auto.


    • Denis Szalkowski Denis Szalkowski 29 août 2009 15:59

      N’avons-nous pas à redéfinir le travail et parler plutôt d’activité ?


      • Le péripate Le péripate 29 août 2009 16:06

        J’aurais envie de répondre : si vous voulez travailler moins, qu’à cela ne tienne !

        Mais ce n’est pas le propos. Qui est de contraindre tous, de partager le travail (partage-t-on des chaussures, un(e) ami(e) ?) pour que tous y aient accès. Remarquons que ça suppose une bonne interchangeabilité des hommes, un déni des différences.
        Et, bien sûr, pour qu’il n’y ait aucun inconvénient à ce qui est déjà délirant, sans pertes de salaire. A u moyen d’une taxe, comme de juste, écologiquement vertueuse.

        Il y a toujours un profond paradoxe dans les taxes qui prétendent corriger un comportement. Soit elles le corrigent, et la source financière se tarit, soit elles agissent tout au plus aux marges et elles transforment le comportement prétendument à corriger en la source essentielle et à conserver absolument du financement d’une politique en faveur d’une ou plusieurs clientèles électorales. C’est bien sûr ce second cas le plus courant, voire l’unique.
        Pour faire la différence, il faudrait au minimum que les recettes d’une taxe sur un comportement particulier soient affectées uniquement à des politiques publiques concernant le comportement en question. Une taxe sur le tabac pour aider les gens à arrêter de fumer, par exemple, et non pour payer des ronds-points (les exemples sont pris au hasard).

        Autrement dit, ce genre d’élucubration n’est qu’une manière de taxer encore (hum 54% ou 56% du PIB passe entre les mains d’ l’État, ça ne suffit pas ?) pour une mesure qui, fatalement, favorisera certains (les mieux placés pour se faire entendre) au détriment des autres. Car c’est toujours comme ça quand le prix du travail augmente.

        Des « idées » comme ça, non.


        • dup 29 août 2009 17:19

          tout à fait d’accord . Courir après un travail qui existe pas .Une dame a très bien exprimé le sujet :

          Nous vivons au sein d’un leurre magistral, d’un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer.

          Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue ( ou prétend se jouer) n’ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme.

          L’imposture générale continue d’imposer les systèmes d’une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions.

          L’extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l’Histoire, l’ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l’économie et détient le pouvoir.

          Nous découvrons qu’au-delà de l’exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n’être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule.

          De l’exploitation à l’exclusion, de l’exclusion à l’élimination ?

           VIVIANNE FORRESTER

          déjà un précurseur à mis en evidence le productivisme et le détournement du progres technique .. il y a 150 ans



          Ce qui suit la surproduction
          Un poète grec du temps de Cicéron, Antipatros, chantait ainsi l’invention du moulin à eau (pour la mouture du grain) : il allait émanciper les femmes esclaves et ramener l’âge d’or :

          « Épargnez le bras qui fait tourner la meule, ô meunières, et dormez paisiblement ! Que le coq vous avertisse en vain qu’il fait jour ! Dao a imposé aux nymphes le travail des esclaves et les voilà qui sautillent allègrement sur la roue et voilà que l’essieu ébranlé roule avec ses rais, faisant tourner la pesante pierre roulante. Vivons de la vie de nos pères et oisifs réjouissons-nous des dons que la déesse accorde. »
          Hélas ! les loisirs que le poète païen annonçait ne sont pas venus : la passion aveugle, perverse et homicide du travail transforme la machine libératrice en instrument d’asservissement des hommes libres : sa productivité les appauvrit.

          Une bonne ouvrière ne fait avec le fuseau que cinq mailles à la minute, certains métiers circulaires à tricoter en font trente mille dans le même temps. Chaque minute à la machine équivaut donc à cent heures de travail de l’ouvrière : ou bien chaque minute de travail de la machine délivre à l’ouvrière dix jours de repos. Ce qui est vrai pour l’industrie du tricotage est plus ou moins vrai pour toutes les industries renouvelées par la mécanique moderne. Mais que voyons-nous ? À mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l’homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissantes, l’Ouvrier, au lieu de prolonger son repos d’autant, redouble d’ardeur, comme s’il voulait rivaliser avec la machine. Ô concurrence absurde et meurtrière !

          Pour que la concurrence de l’homme et de la machine prît libre carrière, les prolétaires ont aboli les sages lois qui limitaient le travail des artisans des antiques corporations ; ils ont supprimé les jours fériés [13]. Parce que les producteurs d’alors ne travaillaient que cinq jours sur sept, croient-ils donc, ainsi que le racontent les économistes menteurs, qu’ils ne vivaient que d’air et d’eau fraîche ? Allons donc ! Ils avaient des loisirs pour goûter les joies de la terre, pour faire l’amour et rigoler ; pour banqueter joyeusement en l’honneur du réjouissant dieu de la Fainéantise. La morose Angleterre, encagotée dans le protestantisme, se nommait alors la « joyeuse Angleterre » (Merry England). Rabelais, Quevedo, Cervantès, les auteurs inconnus des romans picaresques, nous font venir l’eau à la bouche avec leurs peintures de ces monumentales ripailles [14] dont on se régalait alors entre deux batailles et deux dévastations, et dans lesquelles tout « allait par escuelles ». Jordaens et l’école flamande les ont écrites sur leurs toiles réjouissantes.

          Sublimes estomacs gargantuesques, qu’êtes-vous devenus ? Sublimes cerveaux qui encercliez toute la pensée humaine, qu’êtes-vous devenus ? Nous sommes bien amoindris et bien dégénérés. La vache enragée, la pomme de terre, le vin fuchsiné et le schnaps prussien savamment combinés avec le travail forcé ont débilité nos corps et rapetissé nos esprits. Et c’est alors que l’homme rétrécit son estomac et que la machine élargit sa productivité, c’est alors que les économistes nous prêchent la théorie malthusienne, la religion de l’abstinence et le dogme du travail ? Mais il faudrait leur arracher la langue et la jeter aux chiens.
           LAFARGUE

          On est pas loin de réussir ,mais que faut il ?

          - rétablir les souveraineté nationales et faire la chaise vide aux institution mondialistes non élues
          - faire un protéctionisme intelligeant ,évitant les concurrences mortelles.
          - des hommes un peu moins egoistes et cupides
          - réaprendre la paresse ( je donne des cours !)
          - pas confonre le nécessaire et le gadjet
          - adoucir l’obsolescence perpetuelle (voeux pieux)
          - distribuer le travail
          - à vous d’ajouter des idées










          • monbula 29 août 2009 18:21

            Attention ! C’est dangereux votre idée ...

            1 Vous ne parlez pas de la rémunération
            2 Vous y mettez toute l’Europe ou une partie de celle çi ?
            3 Sarkosy et les amoureux du labeur vous attendent au tournant
            4 Il va falloir être très convaincant...

            Mais TOUT DEVIENT POSSIBLE ;


            • dup 29 août 2009 19:28

              Sarkosy est pas eternel


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