En Sarkoland, la solidarité nationale selon Saint Nicolas

Nous sommes heureux et fiers que dans ce monde injuste à quelques jours de sa fête (le 5 ou 6 décembre dans tous ces pays : aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et au nord et nord-est de la France (En Flandres, Alsace où elle est fortement ancrée et en Lorraine dont il est le Saint-Patron), en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, en Suisse, en Roumanie et en Croatie.) que notre Saint Nicolas, gloire à lui et à sa descendance pendant vingt générations, fasse en sorte de lutter efficacement contre le chômage et de faire profiter ces Français d’une brusque et authentique hausse de leur pouvoir d’achat. Bien sûr, Saint Nicolas, ce n’est pas Dieu, c’est mieux, mais malgré tout nous avons une crise qui explique tout ce qui va mal en France, et nous savons que le sentiment de justice est le moteur premier de son action.

 

Dans des conditions où (Le Figaro) : [l]e nombre d’inscrits au chômage [ en octobre 2009] a augmenté de 52.400 à 2,6 millions, en France métropolitaine, soit une hausse (+2%) deux fois supérieure à celle de septembre, et de 43.000, à 3,8 millions, en incluant ceux en activité réduite. il fallait que Super Dupont agisse avec toute la détermination que nous lui connaissons. Et même mieux, il a su anticiper, et agir avec une célérité qu’aucun autre homme politique au monde n’a déployé avant et pendant lui (oui ils est notre nouvelle marque de la temporalité). Il a pris le sujet à bras le corps et en pleine crise internationale, il a fait en sorte de trouver des emplois. Un exploit : Les personnels des cabinets ministériels ont vu leur rémunération augmenter de 56,8% et leurs effectifs de 11% entre 2008 et 2009, a relevé, jeudi 26 novembre, le député socialiste René Dosière. C’est ce qui ressort du document du projet de loi de finances pour 2010 que l’élu de l’Aisne, grand spécialiste des dépenses de l’Elysée, a décortiqué.

Ce qui lui fait dire que "le gouvernement ne connaît pas la crise". Il met en parallèle "la politique drastique de réduction du nombre des fonctionnaires dans les administrations" et "ces augmentations démesurées", "incompréhensibles dans la période de crise qui frappe durement les Français" Le NouvelObs. Et juste pour vous mettre en colère cette précision : Dans le détail, Jean-Louis Borloo utilise 48 chauffeurs, Bernard Kouchner 40 personnes dans l’intendance. Si Sarko a 6 cerveaux Borloo a donc 80 fesses puisqu’il lui faut 40 chauffeurs, ce qui est pour son ministère un effort louable de réduire les émissions de CO2. Mais peut-être que les véhicules y associés sont électriques ou avancent au whisky du nord.

 

Il est fort le bougre il tient deux promesses d’un coup : réduire le chômage et relancer l’économie : + 11% de personnels en plus - notez bien entre 2008 et 2009, donc en pleine crise alors qu’on réduit le nombre de fonctionnaires pour faire des économies - et augmenter leur pouvoir d’achat avec une hausse stratosphérique de 56,8 %. Il est vrai que la première mission du Caput Capitis à peine déposés ses paquets à la Lanterne en compagnie de Cécilia d’où il avait viré le Villepin avant même qu’il fut entré en fonction, son premier souci voulant se rapprocher du bas peuple et faire honneur à un proverbe et prouver par là qu’il fait une confiance aveugle à la sagesse populaire : charité bien ordonnée commence par soi même en augmentant sa future rémunération de 172 %. Avec celle du chômage c’est une hausse dont il peut s’enorgueillir. Déjà dans les starting block ! Efficace à 110 % dès son arrivée. Que demande le peuple ? Panem and circences. Bon avec ce pouvoir s’il n’a pas le pain il a au moins le cirque.

 

Sarkoland a donc augmenté le nombre de ses obligés et leur salaire moyen, primes comprises de 11,7 %. Mieux que l’inflation et donc une substantielle augmentation de leur pouvoir d’achat. On le voit Ubu applique au public les règles du privé, moins vous êtes efficace plus on augmente votre salaire et votre parachute doré. regardez EADS, pertes supersoniques, salaires explosifs.

 

Et quand malgré ses efforts et malgré sa hotte pleine, Saint Nicolas qui tient ses promesses, dont celle qu’il a faite à son ami du Fouquet’s un certain Proglio (le super manager selon les voix impénétrables de nos saigneurs), ne pouvant garantir une hausse lui maintient son niveau de vie. Attention nous ne sommes plus dans la même cour que les accidentés du travail avec, eux, une diminution de 40 % de leur rémunération et en plus fiscalisation de ce qui reste quand on défiscalise les heures supplémentaires (donner plus à ceux qui ont déjà est une nouvelle devise au fronton de la République, en période de grave crise) et on réduit la TVA à ceux qui mentent comme des arracheurs de dents et qui sont un des premiers gisements en France du travail au noir et de la fuite fiscale à l’étranger, les restaurateurs, non notre cour n’est plus les milliers d’euros par an, mais les centaines de millliers par mois : 1,7 millions par an. De quoi mettre un bout de beurre normand sur une branche d’épinard royal.

 

Notre grand électricien, alors que personne ne lui interdisait de refuser un poste dont la rémunération ne lui convenait pas alors qu’il allait parfaitement à celui qu’il remplace tout en faisant le même job (mot présidentiel et devenu depuis lors universel pour désigner travail qui par son étymologie (tripalium) n’est que peu propice aux réjouissances), pense tout haut dans les Echos qu’il serait bien et juste qu’il gardât son ancienne rémunération sous prétexte de sa capitalisation boursière. Vous voyez le rapport vous ? La rémunération ne serait-elle pas plutôt iée à une performance qu’il est difficile sauf grâce à madame Irma de déterminer à l’avance lors de l’embauche ? « Si je pouvais garder le niveau de revenu que j’avais chez Veolia, il me semble que ce ne serait pas choquant en soi pour une entreprise qui pèse 70 milliards d’euros en Bourse. »

 Notez ce savoureux passage quand on sait qu’il reste contre toute déontologie et toute lutte contre les conflits d’intérêt à la tête de Véolia : J’y vais avec enthousiasme, je mets ma vie dans la balance, j’y mets tout ce que j’ai. Peut-être même au mépris de mes intérêts, mais je n’ai pas l’habitude de me défiler. (Souligné par moi). Il veut nous faire croire qu’il part à la guerre sans solde sans armure et sans arme comme un veau au sacrifice de Ménélas.

 

On se demande déjà comment un homme qui malgré toute son énergie, son expérience et sa grande intelligence ne peut en aucun cas faire qu’un jour ait pour lui plus de 24 heures et ce qui de fait limite de façon intangible son temps d’action et de réflexion, puisse gagner 50 fois ce que gagne un de ses employé qui lui permet par son travail de le payer lui. Ce temps qui est le même pour tous, malgré les superlatifs du pouvoir au sujet du super électricien, ne lui permet pas de travailler 50 fois plus qu’un autre. Quant à cette fameuse théorie de la responsabilité ou de la difficulté de diriger une entreprise il y a un seuil au-delà duquel la difficulté non seulement ne prend pas son envol mais diminue. Et cette difficulté est bien mince quand on dirige une société quasi monopolistique aux tarifs imposés et où la concurrence se résume à une intention écrite sur un papier oublié dans un tiroir et où les voies de développement sont elles aussi limitées tout simplement par la nature les connaissances scientifiques et le marché et se résument à mettre en place une proportion entre l’énergie hydraulique, éolienne, marine, solaire, nucléaire ou à partir d’énergie fossilisée comme le gaz, le charbon ou le pétrole ou renouvelable comme le bio-éthanol. Vous parlez d’une difficulté. Quant à jouer au mécano avec les autres entreprises internationales le marché des ventes est quasi nul. Donc on se sert d’une légende capitaliste pour se faire des salaires indécents. On se sert aussi de cette autre légende comme quoi si on ne le paye pas ce prix on ne peut pas avoir le meilleur. Je propose du reste à EDF de rédiger une offre d’emploi pour des postulants avec un salaire mensuel net de 20 000 euros (je suis très généreux) pour diriger une multinationale, postulants ayant quelques compétences dans le direction d’entreprise et l’énergie électrique. Je me fais fort de trouver à EDF plus de 100 candidats de haute valeur prêts à prendre la place de Proglio et de s’y dévouer avec au moins autant de courage que lui. 

 

Mais maintenant il faut sauver le salaire du soldat Proglio, salaire promis à ycelui par notre Guide du porte monnaie, du nôtre cela va de soi ou des consommateurs d’EDF. Le premier qui s’y cogne s’appelle Estrosi, le motodidacte. Au moins lui il s’y connaît en dépenses. Uniquement, si vous vous souvenez, pour trinquer avec son altesse sérénissime à un cocktail où il fallait se montrer comme le pensent tous les paons de cour, alors qu’il était à New-York il a affrété un jet privé qui a coûté la bagatelle de 138 000 euros. Non vous ne rêvez pas, yas they can, tout est possible en Sarkoland. Ainsi en est-il que cet Estrosi sans mesure déclare sans rire : « Il faut faire preuve d’un peu de courage si nous voulons avoir les meilleurs capitaines d’industrie pour diriger nos plus grandes entreprises. » (Rue89) Nous ne devons pas avoir la même notoion de courage. Je dirais plutôt comme les italiens : senza vergogna. 

 

Cela ne suffit pas. Après cette incartade du bon sens et de l’honnêteté intellectuelle d’un pseudo ministre, le néo-menteur pseudo Premier Ministre (il a récemment déclaré avoir été à Berlin le 8 novembre 1989 alors que les minutes de l’Assemblée nationale démontrent qu’il prenait la parole à ce moment-là palais Bourbon) trouve tout à fait normal cette extravagante rémunération (Le Monde) : Alors que le débat continue sur la double casquette d’Henri Proglio, qui conservera la présidence du conseil d’administration de Veolia, François Fillon a défendu la demande de ce dernier de voir augmenter la rémunération du patron d’EDF, qui suscite des remous parmi les syndicats. "Il faut que les choses soient très claires : on a choisi Henri Proglio parce qu’on [en] avait besoin", a lancé François Fillon. "Dans ces conditions il est parfaitement normal" que sa rémunération "soit proche de celle qu’il avait dans ses fonctions précédentes", a tranché le premier ministre. Si l’on se base sur les rémunérations de 2008, cela conduirait à augmenter de 45 % environ le salaire du PDG d’EDF, qui touchait jusqu’à présent 1,1 million d’euros. Il est vrai qu’avec 1,1 millions d’euros par an et un bouclier fiscal à 50 % ce qui lui laisserait après charges sociales à peine plus de 35 000 euros par mois nets, on n’a plus rien, pas de quoi s’acheter deux éclairs au chocolat chez Fauchon. Dire que ces cons de pauvres vivent avec moins de 450 euros ! A peine 70 fois moins.

 

A mon sens il faudrait remplacer le mot compétence par cynisme et arrogance, mâtinés d’indécence. Vous aurez remarqué qu’il s’agit bien d’une décision du pouvoir : Il faut que les choses soient très claires : on a choisi Henri Proglio […] "Dans ces conditions il est parfaitement normal" que sa rémunération "soit proche de celle qu’il avait dans ses fonctions précédentes" Peut-être êtes vous comme moi assez perturbé par cette logique : on vous choisit donc vous avez la rémunération que vous aviez avant. Cela aurait-il été le cas si le salaire d’avant avait été moindre ? Le salaire versé par le poste à remplacer n’était-il déjà pas ajusté à la fonction en place ? On fait justifier par des pantins aux ordres l’injustifiable. Mais cela est de la transparence, en fait de l’arrogance pure et simple. Je parle de ce mot à bon escient car à propos des soucis de sécurité de l’EPR le bon Fillon a répondu dans le flots de questions concernant le misérable salaire de l’ami du Fouquet’s : Evoquant enfin les critiques émises par les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise à l’encontre du système de pilotage de l’EPR, François Fillon a déclaré qu’elles étaient la marque de la "transparence" et de l’"exigence" des organismes de contrôle. On peut juste se poser la question du sens qu’ont les mots sur les lèvres de nos hommes de pouvoir. Ils sont grands quand ils sont prononcés, ou plutôt ils sont prononcés avec pompes et grandiloquence, mais sont creux comme des radis de mauvaise qualité. A propos de transparence et de République irréprochables voici ce que l’on fait du souci qu’aurait l’imbécile de peuple d’être informé des dépenses somptuaires de l’Etat avec son argent : Sondages : Accoyer dit non à la Commission et oui à l’Elysée. (Marianne2) La maison de verre élyséenne est en réalité quelque peu opaque. Redoute-ton de trouver que le cabinet Buisson se serait peut-être soit enrichi sans cause, soit mis de la galette de côté pour le futur candidat Sarkozy ? Redoute-t-on que certains sondages payés par l’Etat auraient peut-être eu pour objet de déterminer quels étaient les meilleurs candidats UMP ? Le PS semble revenir à la charge (Le PS va déposer une nouvelle demande de création d’une commission d’enquête sur les sondages de l’Elysée qui enquêterait cette fois sur tous les sondages payés avec les crédits votés par le Parlement. Le NouvleObs). Je lui propose d’élargir sa demande aux sondages effectués par le ministère de l’intérieur quand il était sous la houlette d’un certain Sarkozy Nicolas. Je serais curieux d’en connaître les résultats.

 

Pour Proglio et pour les affidés du pouvoir Saint Nicolas est passé avec sa hotte avant le 5 décembre. Voilà une bonne nouvelle pour la solidarité nationale, sans doute est-ce là après mentir (9 novembre) et tricher (la main du diable) la troisième partie du triptyque de notre Identité nationale à inscrire au fronton des mairies.