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Europe « protechtriste »

Dans son discours du 5 juillet, applaudi aveuglément par un parterre de militants UMP, Sarkozy nous livre une analyse historique digne du café du commerce ! Sa tirade sur les grèves désormais indolores et son numéro de narcissisme sur "moi le président de l’Europe" avaient sans doute fait de l’ombre à ce passage pour le moins consternant d’ignorance !

"La France a besoin de l’Europe et l’Europe a beaucoup apporté à notre pays. Imaginons un peu ce qu’il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France. Heureusement qu’il y avait l’Europe pour empêcher ceux-ci d’aller jusqu’au bout de leur idéologie et de leur logique."

Comme si l’Europe, merveilleuse œuvre de droite, garante des idéologies pures et progressistes, avait su si bien nous protéger des extrémistes gauchistes... !

Faut-il rappeler à Nicolas Sarkozy que la CEE est née en 1957 à Rome à l’initiative de six Etats dont la France, dirigée à l’époque par le Parti socialiste de Guy Mollet ? Faut-il également souligner le basculement vers l’union, la création de la citoyenneté européenne et de la monnaie unique par le traité de Maastricht en 1992 signé par Mitterrand ?

Faut-il encore nous remémorer ce même Mitterrand et Kohl, à Verdun main dans la main, symboles de la réconciliation franco-allemande après deux guerres mondiales causées par des extrémistes de droite dont l’Europe n’avait pas su, effectivement, nous protéger à l’époque ? Faut-il souligner le rôle de Gorbatchev, membre du parti communiste soviétique, dans la chute du mur de Berlin en 89, permettant à l’Europe d’être ce qu’elle est aujourd’hui ?

Les socialistes seraient-ils à ce point masochistes pour avoir tant œuvré en faveur d’une Europe dont l’unique but aurait été de limiter leur propre action ?

S’il est un énergumène dont l’Europe devrait nous protéger, c’est pourtant bien Sarkozy, de la ploutocratie qu’il établit en France et de l’injustice sociale qu’il met en œuvre, à l’image de ses condisciples Berlusconi et Poutine. S’il est une seule raison à l’échec, sous la droite, de la ratification de la Constitution européenne et du traité de Lisbonne, c’est bien l’abandon dans la construction européenne des valeurs de solidarité, de justice sociale et de volonté laïque au profit de celles du marché, de l’égoïsme possessif et du repli communautaire.

Les instances européennes auront d’ailleurs tout le loisir de rappeler à l’ordre M. Sarkozy sur l’inefficacité économique de son idéologie politique puisque la dette française vient de battre un record absolu la semaine dernière et dépasser les critères européens en dépassant les 65 % du PIB !... mauvaise nouvelle dont les médias, trop occupés à encenser le dernier album de Carla, essaient de protéger les Français !


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13 réactions à cet article    


  • Yvance77 15 juillet 2008 14:15

    Encore un article TSS ... mais ’tain qu’est-ce que c’est bon

    A peluche


    • wangpi wangpi 15 juillet 2008 18:45

      à propos de la sortie du président sur les grèves indolores, je pense qu’il se place dans une perspective vraiment révolutionnaire : en effet, un sabotage anonyme et perspicace des outils de production, de l’organisation, serait beaucoup plus efficace, aujourd’hui, pour faire entendre un mécontentement.
      c’est, je pense, ce qu’il entendait par "on ne les sent plus", avec une pointe de regret dans la voix.
      mais peut-être que je me trompe, ses discours sont si contradictoires.


    • JC (Exether) 15 juillet 2008 14:43

      Effectivement, le coup de la dette publique m’avait échappé aussi, c’est qu’on a autre chose à s’intéresser avec Ingrid de retour à la maison, le foot, le tour de France ... la dette publique c’est vraiment secondaire.

      J’ai cherché quelques sources pour les 65%, parce que j’étais un peu étonné de ne pas en avoir entendu parler et voila :
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/06/26/philippe-seguin-la-charge-des-interets-de-la-dette-reduit-a-neant-nos-marges-de-manoeuvre_1063094_823448.html
      http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-06/28/content_659630.htm


      • blitz 15 juillet 2008 14:47

        Pour la réconciliation franco allemande, vous oubliez un peu vite De Gaulle et Adenauer...


        • Céphale Céphale 15 juillet 2008 15:09

          Bravo Florent ! Ce passage montre en effet l’ignorance et le sectarisme de ce petit homme prétentieux !


          • Traroth Traroth 15 juillet 2008 17:23

            "S’il est une seule raison à l’échec, sous la droite, de la ratification de la Constitution européenne et du traité de Lisbonne, c’est bien l’abandon dans la construction européenne des valeurs de solidarité, de justice sociale et de volonté laïque au profit de celles du marché, de l’égoïsme possessif et du repli communautaire" : Et ça, c’est une vérité fondamentale qu’on essaye de cacher à tout prix. Les habitants de l’Union européenne se méfie de l’Union européenne, et comment les blâmer ?


            • Traroth Traroth 15 juillet 2008 19:02

              "se méfient", bien sûr...


            • Lartiste Lartiste 15 juillet 2008 22:45

              "...Heureusement qu’il y avait l’Europe pour empêcher ceux-ci d’aller jusqu’au bout de leur idéologie et de leur logique."

              Magnifique


              • Bobby Bobby 16 juillet 2008 00:04

                Bonsoir,

                Hélas, si je suis loin de cautionner la politique menée par Sarkoléon, je dois bien dire que je vois mal sortir de ses grandes lignes... le rapprochemet avec celle des states, les besoins à assumer en matière énergétique...

                Tout cela, ne nous dit pas grand chose qui vaille pour le petit peuple !
                Combien ne pourrons se chauffer correctement cet hiver ? combien mourront de froid ? ... et la France, comme une bonne partie des pays d’Europe, fait partie des pays "riches" !

                Il est vrai qu’un des principaux problèmes à régler est l’importante explosion démographique (ailleurs)... et le manque de prévoyance (restons polis) des responsables politiques au niveau mondial. (bien que, des plans existent !)

                Décidément, tout cela ne me dit rien de bon ! Une révolution du type 1789, ou serraient passés par la machine de Monsieur Guillotin les détenteurs des plus grosses fortunes, ne me paraît pourtant pas une solution. Alors doit-on se laisser affamer, enfoncer dans la fange pour que quelques privilégiés, plus "égaux" que les autres, puissent nous marcher sur la tête et garder leur chaussures vernies propres ?

                Aux arm(crayons) citoyens ! demain si nous ne serrons les rangs, ce sera fort probablement notre tour !
                Ma réaction d’aujourd’hui a des relents de "matins bruns". Virons léon !



                • Lartiste Lartiste 16 juillet 2008 00:24

                  Nicolas Sarkozy est "Border Line" dans tous les débats et dans toutes ses interventions et sur tous les Thèmes.

                  Il est à l’image du mode de vie occidental et de son impact sur l’environnement...

                  Cela signifie aussi, qu’il n’a pas fait contre poids et qu’il tend à franchir la ligne rouge, comme Phare il n’y a pas mieux. Et les phares on les contourne, sinon on s’échoue.

                  N.S c’est le phare de toutes "les Tentations".


                  • Lisa SION 2 Lisa SION 16 juillet 2008 04:45

                    bonjour, 

                    N S a décidé d’en finir avec 68, alors que l’on ne recense plus que deux mille sympatisants nazi, la jeune génération allemande, née après guerre, avait massivement opté pour une voie alternative, et fait pression, ainsi, sur le mur de Berlin.
                    Reconnue jusqu’à l’organe central, la marque de la voiture du peuple, la paix, vit l’éclatement des couleurs de leurs dernières coccinelles , était déjà acquise, vu la réputation de leur combi ornés de fleurs. L’Alternativ, caractèrisée par toute une culture parallèle engagée dans une économie soutenue et prolifique, gagnant en part de marché, et en place du marché, jusqu’à pignon sur rue, vint à bout de ce mur de la honte, et ce, sans même aucune révolution de type « soixante-huitarde ».

                    C’est ce mouvement qui entraina le déséquilibre du déjà fragile bloc de l’Union Soviétique, puisqu’une quantité de membres lui tournait moralement le dos, et ce sont deux jeunes allemands qui donnèrent le coup de grâce.

                    Partis, quelques mois plus tôt vers l’ouest dans le but de faire le tour du monde en planche à voile et sur leurs lattitudes, ils arrivèrent un beau jour, à Vladivostok. Ils furent d’abord refoulés par deux militaires dans leur guérite, totalement hébétés, qui déclenchèrent l’alerte générale à l’incident diplomatique.

                    Moscou envoya, sitôt informé, du renfort et finit par admettre ces deux martiens qui arrivèrent sous les acclamations juqu’au Kremlin.
                    La paix, la vérité, est comme l’eau. Vous pouvez toujours établir des barrages, même de plus en plus hauts...L’eau fera le grand détour, mais reviendra.
                    Puis, vinrent progressivement ces faits marquants, Mitterrand et Helmut Kohl, main dans la main devant la flamme du soldat inconnu, place de l’étoile, à Paris. Et enfin, Mitterrand et Helmut Kohl, main dans la main à Aushwitch.

                    La paix n’a pas d’autre issue. Il faut, un jour, que la dignité l’emporte sur la rancune, et afin que s’installe le pardon, que l’humilité remplace l’orgueil. Comme vous le faites bien remarquer, N S en est loin... 

                    Depuis, les prises de positions mondiales des deux pays sont presque parallèles. Malgré les accrocs, ensemble ils s’unissent pour, à eux deux, (ou trois, avec la part britannique) doubler l’Amérique dans les airs, devancer l’Amérique avec l’Euro, et manquaient de peu de confier le pouvoir suprême..à deux femmes.
                    Le même Mitterrand, dans les années quatre vingt, annonçait la couleur, renonçant aux dettes des pays africains. Vinrent plus tard, la reconnaissance des tortures à l’encontre des algériens, la reconnaissance de la Shoa, et enfin la commémoration du soixantenaire de la raffle du Vel d’Hiv à Drancy.

                    Vous l’avez justement comparé à Poutine et Berlusscozy, heu pardon, deux dirigeants entravés par des pays victimes de puissantes Mafias. La plupart de ses comportements et des réformes qu’il a engagé déclarent à quel point il doit être secondé par des infiltrés douteux et voire même, dangereux...

                    On nous avait largement prévenu avant les élections...


                    • Lartiste Lartiste 16 juillet 2008 22:03

                      C’est Tout juste !


                    • Christoff_M Christoff_M 17 juillet 2008 03:58

                      il n’a qu’a prendre les trains de banlieue et travailler en horaires décalés, il verra ce que sont les contraintes du travail et des grèves...

                      ce qui me frappe avec ce type ui prétend défendre la valeur travail, c’est le mépris dont il fait preuve quand il parle aux travailleurs ou aux chomeurs, un mépris incompatible avec sa fonction et des propos qui frisent le populisme et la vulgarité !!

                      monsieur Sarkozy si vous voulez que les gens travaillent développez les transports en commun...

                      et faites en sorte que les emplois ne soient pas réservés aux amis aux relations, créant un climat pourri, le piston ne s’est jamais aussi bien porté que sous votre règne et le racisme visant le département du demandeur comme si un département ne comportait que des élus et un autre des repris de justice !!

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