• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Guerre en Ukraine : à quoi pourrait ressembler la campagne d’hiver (...)

Guerre en Ukraine : à quoi pourrait ressembler la campagne d’hiver ?

La guerre vient seulement de commencer

Source : Big Serge Thoughts, 29 septembre 2022

Traduction : c.l. pour L.G.O.

PNG

« Vous devez savoir que, dans l’ensemble, nous n’avons encore rien commencé de sérieux. » Vladimir Poutine

Depuis plusieurs jours, je tente de rassembler mes réflexions sur la guerre russo-ukrainienne et de les condenser dans un autre article d’analyse, mais mes efforts ont été constamment frustrés par le refus obstiné de la guerre de rester immobile. Après une période de lenteur et d’usure qui a duré une grande partie de l’été, les événements ont commencé à s’accélérer, rappelant une célèbre boutade de Vladimir Lénine : « Il y a des décennies où il ne se passe rien, et il y a des semaines où il se passe des décennies ».

Cette semaine a été une de ces semaines-là. Elle a commencé avec le début des référendums dans quatre anciens oblasts ukrainiens pour déterminer s’ils voulaient ou non rejoindre la Fédération de Russie, accompagné de l’annonce par Poutine que des réservistes seraient appelés pour augmenter le déploiement des forces en Ukraine. Une autre source d’émotions a surgi des fonds marins de la Baltique avec la destruction mystérieuse des pipelines Nordstream. Les rumeurs nucléaires circulent, et pendant ce temps, la guerre sur le terrain continue.

Dans l’ensemble, il est clair que nous sommes actuellement dans la période de transition vers une nouvelle phase de la guerre, avec un déploiement plus important des forces russes, des règles d’engagement élargies, et une plus grande intensité qui se profile. La saison 2 de l’opération militaire spéciale approche, et avec elle l’hiver de Yuri [référence au jeu vidéo de stratégie Command & Conquer] :

https://twitter.com/witte_sergei/status/1574799658915749893

Essayons de traiter tous les développements de ces dernières semaines et d’appréhender la trajectoire de l’Ukraine.

Annexion

L’événement clé au cœur de la récente escalade a été l’annonce de référendums dans quatre régions (Donetsk, Lugansk, Zaporizhia et Kherson) pour déterminer la question de leur entrée dans la Fédération de Russie. L’implication était, bien sûr, que si les référendums réussissaient (une question qui n’a jamais été mise en doute), ces régions seraient annexées à la Russie. Bien que certaines rumeurs aient circulé selon lesquelles la Russie retarderait l’annexion, cela n’a jamais été vraiment plausible. Permettre à ces régions de voter en faveur de l’adhésion à la Russie pour ensuite les laisser sur le carreau aurait entraîné une impopularité monumentale et soulevé de sérieux doutes quant à l’engagement de la Russie envers son peuple en Ukraine.

L’annexion formelle est une certitude, si ce n’est pas le 30 septembre comme le veut la rumeur, alors ce sera dans la semaine suivante.

Tout cela était plutôt prévisible, et complète la première couche d’annexions que j’ai mentionnée dans une analyse précédente. Le raisonnement n’est pas particulièrement complexe : le nettoyage du Donbass et la sécurisation de la Crimée étaient les objectifs russes minimaux absolus pour la guerre, et la sécurisation de la Crimée nécessite à la fois un pont terrestre avec des connexions routières et ferroviaires (oblast de Zaporizhia) et le contrôle des sources d’eau de la Crimée (Kherson). Ces objectifs minimaux ont maintenant été officiellement désignés, même si, bien entendu, l’Ukraine maintient une certaine activité militaire sur ces territoires et devra en être délogée.

La carte des annexions de Big Serge : Phase 1 terminée

Je pense toutefois que les gens ont perdu de vue la signification des référenda et de l’annexion qui en découle. Les points de discussion occidentaux se sont concentrés sur l’illégitimité des votes et l’illégalité de toute annexion, mais ce n’est vraiment pas très intéressant ni important. La légitimité de l’annexion découle du fait que l’administration russe puisse ou non réussir dans ces régions. La légitimité en tant que telle n’est tout simplement qu’une question d’efficacité du pouvoir de l’État :l’État peut-il protéger, extraire et juger ?

Quoi qu’il en soit, ce qui est bien plus intéressant que les aspects techniques des référenda, c’est ce que la décision d’annexer ces régions révèle des intentions de la Russie. Une fois ces régions officiellement annexées, elles seront considérées par l’État russe comme un territoire russe souverain, susceptible d’être protégé par toute la gamme des capacités russes, y compris (dans le scénario le plus terrible et le plus improbable) par des armes nucléaires. Lorsque M. Medvedev a souligné ce point, il l’a bizarrement présenté comme une « menace nucléaire », mais ce qu’il essayait en fait de communiquer, c’est que ces quatre oblasts feront partie de la définition minimale de l’intégrité de l’État russe : en d’autres termes, des éléments non négociables.

Je pense que la meilleure façon de le formuler est la suivante :

L’annexion signifie formellement qu’un territoire a été jugé existentiellement important pour l’État russe, et sera défendu comme si l’intégrité de la nation et de l’État était en danger.

Ceux qui font une fixation sur la « légalité » des référenda (comme si une telle chose existait) et le supposé chantage nucléaire de Medvedev ne comprennent pas ce point. En fait, la Russie nous dit elle fixe actuellement la limite de ses conditions de paix minimales absolues. Elle ne s’éloignera pas d’un pas sans au moins ces quatre oblasts, et elle considère que toute la gamme des capacités de l’État est en jeu pour atteindre cet objectif.

Génération de forces

La décision d’organiser des référenda et, à terme, d’annexer la région du sud-est, s’est accompagnée de l’annonce tant attendue de la part de Poutine d’une « mobilisation partielle ». Ostensiblement, l’ordre initial ne fait appel qu’à 300.000 hommes ayant une expérience militaire antérieure, mais la porte est laissée ouverte pour d’autres augmentations, à la discrétion du bureau du président. Implicitement, Poutine peut désormais intensifier la mobilisation comme il l’entend, sans avoir à faire d’autres annonces ou à signer d’autres documents. Cela ressemble au prêt-bail américain ou à l’« autorisation d’utilisation de la force militaire » en Amérique, où la porte est ouverte une fois et où le président est libre, ensuite, d’agir à sa guise sans avoir à en informer le public.

Il était de plus en plus évident que la Russie devait augmenter le déploiement de ses forces. Le succès de la poussée ukrainienne vers la rivière Oskil a été rendu possible par l’économie de force russe. L’armée russe avait complètement vidé l’oblast de Kharkov, ne laissant qu’une mince force de protection composée de gardes nationaux et de miliciens de la LNR. Là où l’armée russe avait choisi de déployer des formations régulières importantes, les résultats ont été désastreux pour l’Ukraine : la tristement célèbre contre-offensive de Kherson s’est transformée en une galerie de tir pour l’artillerie russe, tandis que l’armée ukrainienne a enfournait lamentablement des hommes dans une tête de pont sans espoir à Andreïevka.

Une galerie de tir

 L’appel initial de 300.000 hommes est un peu confus. Tous les hommes appelés ne seront pas envoyés en Ukraine. Nombre d’entre eux resteront en Russie pour y tenir des garnisons afin que les formations déjà prêtes à intervenir puissent être aussitôt transférées en Ukraine. Par conséquent, il est probable que nous verrons davantage d’unités russes arriver sur le théâtre des opérations beaucoup plus tôt que prévu. En outre, de nombreuses unités initialement engagées en Ukraine ont été éloignées du front pour se rééquiper et se reposer. L’ampleur et le rythme de la nouvelle génération de forces de la Russie risquent de choquer les gens. Dans l’ensemble, le moment choisi par la Russie pour renforcer ses effectifs coïncide avec l’épuisement des capacités ukrainiennes.

L’Ukraine a passé l’été à envoyer ses conscrits de deuxième classe au front dans le Donbas, tandis qu’elle récoltait avec amour les armes données par l’OTAN et formait des unités à l’arrière. Grâce à l’aide généreuse de l’OTAN, l’Ukraine a pu accumuler des forces pour deux offensives de grande envergure – l’une à Kherson (qui a échoué de manière spectaculaire) et l’autre à Kharkov (qui a réussi à dépasser la force de protection russe et à atteindre l’Oskil). Une grande partie de cette puissance de combat soigneusement accumulée a maintenant disparu ou s’est dégradée. Des rumeurs circulent au sujet d’une troisième offensive vers Melitopol, mais l’Ukraine ne semble pas avoir la puissance de combat nécessaire pour y parvenir, et d’importantes forces russes se trouvent dans la région, derrière des lignes défensives préparées.

Dans l’ensemble, par conséquent, la fenêtre de l’Ukraine ouverte sur des opérations offensives s’est refermée, et ce qui reste de possibilités est en train de se refermer rapidement.. La dernière zone d’opérations ukrainiennes intenses se situe autour de Lyman, où les attaques agressives ukrainiennes n’ont jusqu’à présent pas réussi à prendre d’assaut ou à encercler la ville. Il est toujours possible qu’ils réussissent à prendre Lyman et à consolideer un contrôle de Kupyansk, mais dans ce cas, ce serait sans doute le point culminant de la capacité offensive ukrainienne. Pour l’instant, la zone autour de Lyman est une zone de mort qui expose les troupes ukrainiennes attaquantes aux tirs aériens et terrestres russes.

La vision à grande échelle des rapports de force est la suivante :

L’Ukraine a dépensé une grande partie de la puissance de combat qu’elle a accumulée avec l’aide de l’OTAN au cours de l’été, et aura un besoin urgent de réduire l’intensité du combat pour se rééquiper et se réarmer, précisément au moment où la puissance de combat russe sur le théâtre commence à augmenter.

Simultanément, la capacité qu’a l’OTAN d’armer l’Ukraine est au bord de l’épuisement. Examinons ça de plus près.

L’épuisement de l’OTAN

Un des aspects les plus fascinants de la guerre en Ukraine est la mesure dans laquelle la Russie a réussi à épuiser le matériel militaire de l’OTAN sans livrer une guerre directe aux forces de l’OTAN. Dans une analyse précédente, j’ai décrit l’Ukraine comme une force vampirique qui a inversé la logique de la guerre par procuration ; c’est un trou noir qui aspire le matériel de l’OTAN pour le détruire.

Les stocks dans lesquels on peut puiser pour continuer à armer l’Ukraine sont désormais très limités. Le magazine Military Watch rapporte que l’OTAN a épuisé les anciens parcs de chars du Pacte de Varsovie, ce qui les prive de chars soviétiques à donner à l’Ukraine. Une fois ces réservoirs entièrement épuisés, la seule option qui restera sera de donner à l’Ukraine des chars de modèles occidentaux plus récents. Mais c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît, parce que ces chars occidentaux [beaucoup plus lourds, ce qui les rends inopérants en saison pluvieuse, NdT] exigent non seulement une formation approfondie, donc longue, des équipages chargés de les manoeuvrer, mais aussi une sélection entièrement différente de munitions, de pièces de rechange et d’installations de réparation.

Les chars ne sont toutefois pas le seul problème. L’Ukraine en est maintenant réduite à chercher, tout au fond du tonneau, ce qui peut encore s’y trouver d’artillerie conventionnelle à tube. Au début de l’été, les États-Unis lui ont fait don d’obusiers de 155 mm, mais les stocks de canons et d’obusiers diminuant à vue d’oeil, ils ont récemment été contraints de se tourner vers des obusiers tractés, bons pour la poubelle, de plus faible calibre. Après l’annonce d’une nouvelle tranche d’aide le 28 septembre, les États-Unis ont constitué cinq paquets successifs, dont aucun ne contient des obusiers conventionnels de 155 mm. Au mois de juin déjà, les obusiers destinés à l’artillerie ukrainienne d’époque soviétique avaient commencé à manquer.

En fait, l’effort visant à maintenir l’artillerie ukrainienne en état de fonctionner est passé par plusieurs phases. Dans la première phase, les stocks d’obus soviétiques du Pacte de Varsovie ont été asséchés pour alimenter les canons que possédait l’Ukraine. Dans la deuxième phase, l’Ukraine a reçu des munitions occidentales de niveau moyen, notamment l’obus de 155 mm. Maintenant que les obus de 155 mm s’épuisent, l’Ukraine doit se contenter de se servir de canons de 105 mm qui sont largement surclassés par les obusiers russes et seront, pour le dire brièvement, condamnés au moindre échange d’artillerie.

En lieu et place d’une artillerie tubulaire adéquate, le dernier paquet d’aide comprend 18 exemplaires de l’arme préférée d’Internet : le système de roquettes à lancement multiple HIMARS. Ce qui n’est pas explicitement précisé dans le communiqué de presse, c’est que les systèmes HIMARS n’existent pas dans les stocks américains actuels et devront être construits, et qu’il est donc peu probable qu’ils arrivent en Ukraine avant plusieurs années.

Les difficultés croissantes pour armer l’Ukraine coïncident avec la fermeture rapide de la fenêtre des possibilités opérationnelles de l’Ukraine. Les forces accumulées au cours de l’été sont dégradées et épuisées, et toute reconstitution ultérieure des forces ukrainiennes du premier rang sera de plus en plus difficile, à mesure que les effectifs humains seront détruits et que les arsenaux de l’OTAN seront épuisés. Cet épuisement intervient précisément au moment où la production de forces russes augmente, ce qui fait présager l’Hiver de Yuri.

La guerre d’hiver

Quiconque escompte un ralentissement de la guerre en hiver va avoir la surprise de sa vie. La Russie est prête au contraire à lancer une offensive en fin d’automne/début d’hiver et à en retirer des gains significatifs. L’arc de génération des forces (à la fois l’accumulation croissante des forces de la Russie et la dégradation de celles de l’Ukraine) coïncide avec l’approche du temps froid.

Faisons une brève remarque sur les combats dans le froid. La Russie est tout à fait capable de conduire avec succès des opérations dans la neige. Si on remonte à la Deuxième Guerre mondiale, l’Armée rouge a été plus que capable de réussir des offensives pendant l’hiver, à commencer par celui de 1941, avec la contre-offensive générale à Moscou, puis en 1942 avec la destruction de la 6e armée allemande à Stalingrad, ainsi d’ailleurs qu’en 1943-44, avec deux offensives réussies à grande échelle qui ont débuté en hiver. Bien entendu, la Deuxième Guerre mondiale n’est pas directement applicable à tous égards, mais on peut établir que, d’un point de vue technique, il existe une capacité clairement établie de mener des opérations par temps froid.

On dispose également d’exemples plus récents. En 2015, pendant la première guerre du Donbass, les forces de la LNR et de la DNR ont lancé une opération en tenaille qui a réussi à encercler un bataillon ukrainien lors de la bataille de Debaltsevo. Et, bien sûr, la guerre russo-ukrainienne a commencé en février, alors qu’une grande partie du nord de l’Ukraine connaissait des températures glaciales.

Jolie manœuvre

Le temps hivernal favorise en fait une offensive russe pour de multiples raisons. Un des paradoxes des opérations militaires est que le gel favorise la mobilité : les véhicules peuvent s’enliser dans la boue, mais pas sur un sol gelé. De 1941 à 1943, les troupes allemandes se sont réjouies de l’arrivée du printemps, parce que le dégel promettait d’enliser l’Armée rouge dans la boue et d’ainsi ralentir son élan. La mort du feuillage en hiver réduit également la protection disponible pour les troupes qui sont en position défensive. Et, bien sûr, le temps froid favorise le camp qui a un accès plus sûr à de l’énergie.

Quant à l’endroit où la Russie choisira d’engager ses forces nouvellement générées, il existe quatre possibilités réalistes, que je vais énumérer sans ordre particulier :

  1. Réouverture du front nord avec une opération autour de Kharkov. L’attrait de cette option est clair. Un mouvement en force des Russes vers Kharkov ferait immédiatement s’effondrer tous les gains de l’Ukraine vers l’Oskil en compromettant leurs zones arrière.
  2. Une offensive sur Mykolaïv à partir de la région de Kherson. Cela permettrait de se rapprocher de l’objectif d’une Ukraine enclavée et de profiter du fait que les forces ukrainiennes dans cette région sont très affaiblies par l’échec de leur propre offensive.
  3. Un engagement massif dans le Donbass pour achever la libération du territoire de la DNR en capturant Sloviansk et Kramatorsk. Ceci est moins probable, la Russie s’étant montrée à l’aise avec le rythme lent des opérations sur ce front.
  4. Une poussée au nord de la région de Melitopol vers Zaparozhia. Ce qui permettrait de sauvegarder la centrale nucléaire et de mettre fin à toute menace crédible sur le pont terrestre vers la Crimée.

Je considère les autres possibilités comme peu probables. Une deuxième avancée sur Kiev n’aurait guère de sens sur le plan opérationnel, car elle ne soutiendrait aucun des fronts existants. Je ne m’attends à une action autour de Kiev que si la nouvelle génération de forces est nettement plus importante que le chiffre annoncé de 300.000. Sinon, les offensives hivernales de la Russie seront probablement concentrées sur des fronts qui se soutiennent mutuellement. Je pense qu’une réouverture du front du nord est probable, parce qu’elle compromettrait complètement les gains de l’Ukraine dans la direction Izioum-Koupiansk. Des rumeurs font état d’un déplacement de forces vers la Biélorussie, mais je pense en fait que l’axe Tchernigov-Soumy serait plus probable qu’une nouvelle opération de Kiev, car il pourrait soutenir une offensive sur Kharkov.

Axes potentiels de l’avancée en hiver 

Au niveau le plus large, il est clair que la fenêtre des possibilités de l’Ukraine pour mener des opérations offensives touche à sa fin, et que les ratios de génération de forces sur le terrain vont basculer de manière décisive en faveur de la Russie tout le long de l’hiver.Nordstream et escalade

Alors que nous réfléchissions à ces développements sur le terrain, une autre intrigue a surgi sous les eaux. Le premier indice que quelque chose n’allait pas a été la nouvelle que la pression dans le pipeline Nordstream 1 chutait mystérieusement. Il est ensuite apparu que le pipeline – de même que le Nordstream 2 non opérationnel – avait subi de sérieux dommages. Des sismologues suédois ont enregistré des explosions au fond de la mer Baltique, et il est apparu que les pipelines étaient fortement endommagés.

Soyons francs là-dessus. La Russie n’a pas fait exploser ses propres pipelines, et il est risible de suggérer qu’elle l’ait fait. L’importance du gazoduc pour la Russie résidait dans le fait qu’il pouvait être activé et désactivé, fournissant un mécanisme de pression et de négociation vis-à-vis de l’Allemagne. Dans la formule classique de la carotte et du bâton, il est impossible de faire bouger l’âne si la carotte explose. Le *seul* scénario possible dans lequel la Russie pourrait être responsable du sabotage serait qu’une faction de la ligne dure au sein du gouvernement russe estime que Poutine avance trop lentement et souhaite forcer une escalade. Cela impliquerait toutefois que Poutine ait perdu le contrôle de son pays, et il n’y a rien pour étayer cette théorie.

Nous revenons donc à l’analyse élémentaire et nous demandons : Cui bono ? Qui en profite ? Eh bien, étant donné que la Pologne a célébré l’ouverture d’un nouveau pipeline vers la Norvège il y a seulement quelques jours, et qu’un certain ancien député polonais a remercié les États-Unis sur Twitter, il est juste de faire quelques suppositions.

La première leçon à tirer d’un crime est de ne pas s’en vanter sur Twitter.

 Méditons brièvement sur les implications réelles de la destruction de Nordstream.

  1. L’Allemagne perd le peu d’autonomie et de flexibilité qu’elle avait, ce qui la rend encore plus dépendante des États-Unis.
  2. La Russie perd un point de pression possible sur l’Europe, ce qui réduit les incitations à négocier.
  3. La Pologne et l’Ukraine deviennent des plaques tournantes encore plus critiques pour le transit du gaz.

La Russie perçoit clairement cette action comme un acte de sabotage de l’OTAN, destiné à la mettre le dos au mur. Le gouvernement russe l’a qualifiée d’acte de « terrorisme international » et a fait valoir que les explosions se sont produites dans des zones « contrôlées par l’OTAN » : l’enchaînement logique de ces déclarations rend l’OTAN responsable d’un acte de terrorisme, sans que cela ait été explicitement dit. Il n’en reste pas moins qu’une nouvelle réunion du Conseil national de sécurité russe a été convoquée.

De nombreux pays occidentaux ont conseillé à leurs nationaux de quitter la Russie immédiatement, laissant entendre qu’ils s’inquiètent d’une escalade (ce qui coïncide avec l’affirmation délirante de l’Ukraine selon laquelle la Russie pourrait être sur le point d’utiliser des armes nucléaires). Pour l’instant, je m’attends à ce que l’escalade russe reste confinée à l’Ukraine elle-même, et coïncide très probablement avec le déploiement des forces terrestres russes supplémentaires. Si la Russie se sent obligée d’entreprendre une escalade en dehors du théâtre des opérations, le ciblage des satellites américains, de l’infrastructure numérique ou de forces US en Syrie reste l’option la plus probable.

Au bord du gouffre

Je suis pleinement conscient que mon point de vue sera présenté comme une « adaptation » après les gains de l’Ukraine dans l’oblast de Kharkov, mais le temps nous dira ce qu’il en est. L’Ukraine est à bout de souffle : elle a puisé dans les stocks de l’OTAN tout ce qui était utilisable pour constituer une force de premier rang au cours de l’été, et cette force a été malmenée et dégradée au-delà de toute réparation, et cela au moment même où la génération de forces russes est appelée à augmenter massivement. L’hiver amènera non seulement l’éclipse de l’armée ukrainienne, la destruction d’infrastructures vitales et la perte de nouveaux territoires et centres de population, mais aussi une grave crise économique en Europe. Au final, les États-Unis se retrouveront à régner sur une Europe désindustrialisée et dégradée, et sur un croupion ukrainien, coincé à l’ouest du Dniepr.

Pour l’instant, cependant, nous sommes dans l’interrègne, alors que les dernières flammes de la puissance de combat de l’Ukraine s’éteignent. Il y aura ensuite une pause opérationnelle, puis une offensive russe d’hiver. Il y aura plusieurs semaines où rien ne se passera, et ensuite tout se passera.

Pendant cette pause opérationnelle, vous serez peut-être tenté de demander : « C'est fait, Yuri ? »

Non, camarade Première. Cela ne fait que commencer.

Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.

Pour soutenir ce travail censuré en permanence (y compris par Mediapart) et ne manquer aucune publication, faites un don, partagez cet article et abonnez-vous à la Newsletter. Vous pouvez aussi nous suivre sur TwitterFacebookYoutube et VKontakte.


Moyenne des avis sur cet article :  3.45/5   (29 votes)




Réagissez à l'article

46 réactions à cet article    


  • adeline 12 octobre 2022 11:30

    Presque effrayant de tels délires. smiley


    • Pie 3,14 12 octobre 2022 21:24

      @adeline
      Il faut vous y faire c’est Agoravox. Les délires « scientifiques » y sont légions. 
      Ils sont longs, précis jusqu’au pointilleux, unidirectionnels, toujours au service de présupposés faux et se veulent une implacable démonstration.
      Ils ont ainsi démontré que la terre est plate, que le 11 septembre est un complot, que les vaccins sont des poisons, que le covid n’existe pas, que les chemtrails contrôlent nos vies, que Poutine est l’avenir de l’humanité.


    • bernard29 bernard29 13 octobre 2022 13:47

      @adeline

      oui, les poutinolâtres délirent tous en cœur. 
      D’autres font appel à Victor Hugo en inversant le propos, parce que ce sera bien les envahisseurs criminels du Kremlin qui vont se retirer lamentablement.


    • Gasty Gasty 13 octobre 2022 14:33

      @bernard29

      Les faits constatés ne sont pas délirant, ce sont des faits bien réels et véritables. Après cela on peut prévoir des directions sur la suite des événements.
      En rien elles sont délirantes.
      Et que vous pensiez qu’il s’agit d’une bande des criminels n’y changera rien. Ce qui est délirant est de croire à un lamentable retrait. Voyez plutôt ce qu’il se passe ici, nous sommes en grande difficulté au niveau de nos approvisionnements énergétiques.


    • spiritwalker spiritwalker 16 octobre 2022 12:16

      @adeline :Bonjour , analyse et argumentaire pathétiques , on voit le niveau , bien cordialement .


    • Legestr glaz Legestr glaz 16 octobre 2022 12:35

      @bernard29

      Parce que vous pensez sérieusement que la Russie va se retirer des régions fraichement annexées ?

      Vous pensez que la force armée parviendra à faire reculer la Russie ?

      Dans l’état actuel des choses, la seule solution est de trouver une sortie diplomatique avec la Russie. Sans négociation, la France, et l’ensemble des pays de l’UE, seront engagés dans une voie sans issue qui n’amènera que de la souffrance pour les Peuples.


    • Clark Kent Clark Kent 12 octobre 2022 11:49

      Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.

      Pour la première fois l’aigle baissait la tête.

      Sombres jours ! L’Empereur revenait lentement,

      Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.

      Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche.


      Victor Hugo - Les Châtiments - L’expiation


      • velosolex velosolex 13 octobre 2022 14:05

        @Clark Kent
        Mettre Poutine dans les pas de Napoléon ne manque pas de sel !

        . Pourquoi pas imposer un nouveau titre à Tolstoï, en transformant le nom de son roman « Guerre et paix » en « Opération speciale et forfaiture... » pour être dans le moove...
        Puisque le mot guerre est interdit, et que dire le mot paix est devenu dangereux....

        Le réel s’efface devant la propagande. Nous avons en russie ce qu’Orwell avait vu dans l’arrivée d’un big brother. Les sens des mots comme dans « 1984 » sont inversés. Ces slogans dans cet univers totaltiaire, était la doxa :«  La guerre c’est la paix »...« La liberté, c’est l’esclavage » « L’ignorance c’est la force  »......
        Dans le monde Poutinien, qui nie le réel lui aussi, ils sont inscrits partout sur les murs, et les écrains. Les victimes deveinnent ainsi des Ulronazis, par la même inversion de language.
        Inutile de dire que la propagande, c’ est là bas la vérite...Sans les médias aux ordres, hystérisés, n’y a pas de victimes civiles en Ukraine, mais juste des frappes justes sur les camps secrets de l’otan,, que les Yankee maudits et leurs valets, installent partout en Ukraine, jusque dans les immeubles, et même sous les tobogans des squares. Ce qui explique cette frappe d’un missile « juste », à Kiev, dernièrement.... Mais Vladimir, sait tout, voit tout de son oeil impartial et juste, BIG BROTHER des temps modernes, sauveur du monde slave. 

        Ils ont erradiqué la presse, les journalistes, toute l’élite, ne laissant que les groopies hystériques faire le buzz sur les écrans, et menacer les capitales de la fureur atomique.
        Il y a là c’est vrai un élément Berlusconien qu’orwell n’avait pas anticipé, et dont Chaplin se serait moqué dans un remake « du dictateur ». . L’étau se réssère, et arrive un moment ou vérité et mensonge à force de se mélanger les pattes finissent par perdre l’équilibre. Demain, la scène des derniers jours du « bunker. »..


      • Furax Furax 15 octobre 2022 12:54

        @velosolex
        "Dans le monde Poutinien, qui nie le réel lui aussi, ils sont inscrits partout sur les murs, et les écrains. Les victimes deveinnent ainsi des Ulronazis, par la même inversion de language".

        Oui, oui :
        https://reseauinternational.net/le-banderisme-est-un-nazisme/


      • spiritwalker spiritwalker 16 octobre 2022 12:20

        @velosolex : Bonjour apparemment , vous avez du confondre : le dirigeant ukrainien s’appelle Mr. Zelensky , bien cordialement


      • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 12 octobre 2022 12:40

        Où « Comment devenir expert militaire pour les nuls ? »



          • Lynwec 12 octobre 2022 12:56

            Rattachement n’est pas annexion . Employer le vocabulaire perverti rend complice de la perversion .

            Huit ans n’ont pas suffi à sauver les russophones d’Ukraine de la politique gouvernementale d’élimination, les faits sont là, le reste n’est que sophismes ...


            • Astrolabe Astrolabe 12 octobre 2022 13:42

              @Lynwec
               
              Wiwi, c’est ce qui se dit au Kremlin.
              Comme il n’est pas question de guerre d’invasion, mais d’opération spéciale.
              Dans les pays autoritaires, une erreur de vocabulaire peut vous amener à la prison.


            • Attila Attila 12 octobre 2022 17:39

              @Lynwec

              C’est l’expression d’adhésion à la fédération de Russie qui est employée. En effet, ce sont les populations de ces régions qui étaient massivement demandeuse du référendum.

              Le mot d’annexion fait partie du vocabulaire de l’Occident. Il sert a suggérer que la Russie aurait pris un territoire par la force sans prendre la responsabilité de l’affirmer clairement. C’est de la manipulation.

              .


            • Lynwec 12 octobre 2022 20:58

              @Astrolabe

              Dans les pays « libres », c’est dire la vérité qui vous y envoie...

              A voir la pluie de missiles de croisière qui vient de tomber sur l’Ukraine, toute personne objective se dit qu’une « guerre d’invasion » commencée en février et qui a trainé mollement jusqu’à aujourd’hui ne ressemble guère à une guerre d’invasion...

              On pourrait penser qu’une véritable invasion viserait à conquérir rapidement le pays cible en y mettant tous les moyens ( méthode US tapis de bombes tous azimuts ) dès le départ .


            • Mozart Mozart 13 octobre 2022 16:25

              @Lynwec
              Cher ami,
              les russes tirent leurs dernières cartouches : plus de chars modernes on ressort les vieux T62 et bientôt les T34 du musée, les avions n’osent plus voler ; on distribue des kalach rouillées aux pauvres chairs à canon non entrainés ; le numéro de téléphone de Kyif pour permettre aux russes de se rendre est débordé ; 700.000 russes ont quitté leur pays ; on change pour la x ième fois de général qui comme le prédécesseur fera la même guerre car ils n’ont appris que celle-là ; l’Ukraine reçoit de nouveaux armements encore plus performant... et vous croyez encore gagner ? Vous êtes pire qu’Hitler dans son bunker en 45 !


            • Gasty Gasty 13 octobre 2022 19:41

              @Mozart

              La guerre est finie alors ! Le pétrole va de nouveau couler à flot, le gaz aussi...

              Ah ! par contre pour le gaz ça va etre un peu difficile, y’a des c... qui ont fait sauté le nord stream


            • Lynwec 15 octobre 2022 13:20

              @Mozart

              Je ne crois ni gagner, ni perdre, vu que je ne suis pas partie prenante dans ce conflit, contrairement à d’autres en haut lieu et sur ce site qui voudraient nous y mêler...

              Je constate simplement les faits, passés et récents, et admire la capacité d’autosuggestion dont vous faites preuve. 

              Il est vrai qu’à force de répéter devant son miroir, on peut finir par croire à ce que qu’on raconte, mais faute de preuves, les spectateurs, eux, ne sont pas obligés de valider le monologue...et attendent la suite pour donner leur conclusion .


            • spiritwalker spiritwalker 16 octobre 2022 12:22

              @Astrolabe : Bonjour , dans certains pays libéraux , on peut se retrouver à Guatanamo , bien cordialement .


            • Aaltar Aaltar 12 octobre 2022 15:04

              Plusieurs optiques me semblent tout à fait pertinentes. Mais la Russie, au delà des troupes, risque bien d’avoir un gros problème en cas d’offensive d’hiver : des munitions à haute valeur qui finissent par lui manquer.

              Faire ronfler des milliers d’obusiers en défense est une chose, soutenir une offensif rugueuse en est une autre et on peut légitimement douter de sa capacité à pouvoir soutenir une offensive fructueuse après l’attrition qu’elle vient de subir.

              Les ukrainiens ont repris du terrain, de manière très couteuses, mais aussi avec le gain de tout ce que la Russie a laissé derrière elle et ce n’est pas des moindre. Des rapports font état d’un quasi anéantissement de l’armée initialement lancée et qui n’était rien d’autre que toute l’armée censée défendre le flanc ouest + des divisions mécanisées ramenées depuis l’espace sibérien est (non sans l’assurance de la Chine et de la Corée à garantir le secteur délaissé).

              En gros, la Russie a perdu beaucoup d’hommes dans sa blitkrieg ratée, beaucoup de matériel en attrition et perte de territoire et surtout, surtout ! énormément de munitions à haut potentiel. Ramener du troufion pour occuper les postes frontières ailleurs pour faire glisser les troupes formées sur le front ne garantira pas la réussite d’une attaque massive d’hiver ; à plus forte raison avec l’OTAN qui surveille tout ce qui bouge et qui livre surement sa plus précieuse contribution : le renseignement militaire.

              Poutine ne lâchera pas la Crimée, il sait aujourd’hui qu’il peut avoir engagé une action qui à terme pourrait lui faire perdre et c’est bien là son principal enjeu (dés lors qu’il n’a pas réussi à prendre le pays en 10 jours). Trop jouer pourrait lui faire perdre et la Crimée est le moteur de tout ce qui se passe depuis la Géorgie et tout vise à sanctuarisé la prise précaire.

              Pourquoi tout tourne autour de la Crimée ?

              Commençons pas un petit clin d’oeil à Zbigniew Brzezinski

              qui avait théorisé la notion de socle de puissance pour la Russie : l’Ukraine et le Kazakhstan.

              Petite rétrospective du cas Crimée (je vais tenter de faire rapide). Sebastopol était laissé aux bons soins des russes à l’indépendance pour des raisons de « courtoisie » dirons nous. Mais l’Otan finit par faire pression en sourdine fin des années 2000 et l’Ukraine indiquera que la reconduction de l’accord avec la Russie sur la disponibilité de Sebastopol serait remise en question. Cette simple évocation suffit à mettre en branle toute une série de conséquences logiques à commencé par le premier domino : sans base navale majeure, la Russie n’a plus de possibilité de soutenir sa marine pour la mer méditerranée et l’océan indien (enfin le moyen orient surtout). Comme ils ne sont pas du genre à regarder la situation leur devenir défavorable : Guerre de Géorgie, Ossétie du sud et Abkhazie dans la poche. Les infrastructures resteront à construire mais ça permet de ne pas finir trop déplumé. Et plus tardivement l’annexion de la Crimée par les petits hommes verts ce qui aurait dû être dés le départ combattu.

              La Russie ne peut pas perdre la Crimée, c’est un enjeu stratégique majeur et elle le défend car nous avons œuvré pour lui soustraire. Poutine va chercher à reprendre la main, donner l’impression qu’une position de force lui est favorable pour négocier des oblasts de pacotilles mais surtout la Crimée !

              Notre problème sera de faire avaler à Zelinsky cette perte qu’il ne voudra pas lacher mais la guerre ne cessera pas sans cette concession.


              • zygzornifle zygzornifle 12 octobre 2022 16:40

                Avec les bombardements acharnés le température va monter, il n’y aura peut être qu’un hiver doux a moins que Poutine lors une crise de démence nous offre un bel hiver nucléaire ..... 


                • spiritwalker spiritwalker 16 octobre 2022 12:24

                  @zygzornifle : Bonjour , je ne sais pas ce que vous « nifler » , mais ça doit être de la bonne ; vous devriez faire un peu de sport , respirer le grand air , vôtre perspicacité sur d’autres sujets s’en trouverait renforcée , bien cordialement .


                • GoldoBlack 12 octobre 2022 20:49

                  « Guerre en Ukraine »

                  Ce seul titre vous vaudrait une condamnation sévère chez votre mentor le fasciste Poutine !


                  • grangeoisi grangeoisi 13 octobre 2022 09:23

                    Le cri des peuples ! Pas n’importe quoi comme appellation !

                    Ben j’oserai, plus prosaïment, dire que l’hiver arrive et là s’arrêteront mes élucubrations.Cependant il me semble, mais sans aucune garantie, que les forces armées russes sont à la peine autour de Kherson.


                    • velosolex velosolex 13 octobre 2022 13:51

                      @grangeoisi
                      C’’est sûr que « les vachissements de Poutine », serait plus adapté à l’article que « le cri des peuples »
                      Mais il ne faut pas oublier que cet article vient de l’empire de la propagande. On tente de donner un sens à ce qui en a n’a pas, en gommant les exactions, et les viols, et en refusant de voir le moral en baisse des Russes.

                      L’ombre de l’Afhganisan et des cercueils de zinc, sont dans toutes les têtes. Ce pays n’a jamais accordé d’importance à la vie humaine. La Russie s’est perdu dans son déliré paranoïaque. Il n’y a rien à dire d’autre, rien à espérer, rien à attendre. Juste se battre, et faire passer Vlad par la fenêtre !


                    • grangeoisi grangeoisi 13 octobre 2022 09:24

                      erratum : prosaïquement ! Honte à moi smiley !



                        • jacques 13 octobre 2022 11:33

                          @grangeoisi
                          moué, c’est un dessin, toute page se laisse écrire.


                        • njama njama 13 octobre 2022 13:13

                          Biilet du 12 octobre très intéressant sur le Courrier des Stratèges concernant la stratégie militaire russe, > les principaux points de l’entretien

                          “La Maison Blanche et le Pentagone sont en mode panique” – entretien avec Alexandre N

                          Alexandre N. propose une lecture originale de la stratégie russe, en fait empruntée à l’histoire militaire : les Russes font-il jamais autre chose que répéter la stratégie du Général Koutouzov face à Napoléon ? Une façon de faire qui déconcerte les Américains autant qu’elle déstabilisa Napoléon.
                          > Le mode panique est bien réel
                          > Les Occidentaux font faire la guerre aux Ukrainiens comme en 1914
                          > Les deux clés : l’artillerie et le renseignement
                          > Les Russes ont une stratégie !
                          > La stratégie de Koutouzov
                          > Les commentateurs occidentaux sont désespérément superficiels.
                          > Les drones sont la clé de la bataille en cours
                          Alexandre N. Le pire de la démonstration est qu’aucun système anti-aérien Occidental ne résiste à Goran et pourtant tous sont présent sur place : le matériel occidental est bien inférieur, comme on le pressentait....
                          > Perspectives inquiétantes

                          https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/10/12/la-maison-blanche-et-le-pentagone-sont-en-mode-panique-entretien-avec-alexandre-n/


                          • njama njama 13 octobre 2022 13:19

                            « Vous devez savoir que, dans l’ensemble, nous n’avons encore rien commencé de sérieux. » Vladimir Poutine, > la citation date du 7 juillet 2022,

                            maintenant c’est choses faites suite au sabotage des pipes NS, et de l’attaque du Pont de Kertch, les gouttes qui ont déclenché un tsunami de missiles de précisions sur toutes les régions de l’Ukraine, ibid citation :

                            CdS. Une des leçons militaires, c’est en effet qu’il faut se méfier des Russes qui se dérobent à l’adversaire. 

                            Alexandre N. Mais si le mainstream occidental avait fait son vrai travail, il aurait alors compris que cette phase d’expérimentation était terminée et que depuis un mois les Russes semblent désormais être passés en phase d’application d’un plan de feu parfaitement destructeur de toute l’infrastructure ukrainienne, patiemment, méthodiquement. Tout y passe : postes de commandement, même ceux de l’Otan camouflés pour la circonstance, moyens de transmission, regroupements de force, logistique fixe et mobile … mais aussi, depuis lundi, centrales électriques, pôles de défense anti-aériennes … et partout

                            Pour ce faire, ils combinent le drone d’attaque pour l’instant imparable via des essaims de drone de type Goran 2 , l’usage intensif de la guerre électronique, le ciblage prioritaire des moyens starlink aussi bien au sol via ces mêmes Goran que dans l’espace via la menace diffuse de micro-satellites prépositionnés. Elon Musk en est si retourné qu’il demande désormais la paix après s’être vanté d’aider les Ukrainiens.

                            .


                            • velosolex velosolex 13 octobre 2022 13:44

                              Ces référundums illégitimes, et non reconnus par la communauté intenationale, pour s’accaparer des bouts de territoires Ukrainiens, s’extrayant du droit international que Poutine conchie, est une anexion pure et simple, au maquillage qui ne trompe personne. Il y a presque 7 millions d’Ukrainiens qui ont fuit leur pays, dont une bonne part des habitants maintenant sous la coupe des soudards Russes.
                              Plus de trois millions ont été exfiltrés en Russie,de grés, ou de force. On ne sait pas ce qu’il est advenu de la plupart.....

                              Ce référundum n’est pas seulement illégitime, il est absurde par cette évidence d’absence des intéressés..... Moins de 8, après 3 exclusions, pour un match de foot, l’arbitre arrête le match, même en Russie....Les seules règles internationales que ce pays accepte. 
                              Les vieillards attachés à leur datcha restants, apeurés, acceptant leur passeport Russe pour tenter de survivre, et allant voter, à la vue de tous, et surtout des russes, qui voient leur bulletin de vote, ne vont sûrement pas affirmer leur opinon contraire. Ils veulent simplement dormir, manger. 
                              La duplicité de cette horreur est terrible, car elle va transforme en Russes tous les habitants, et faire endosser de force un uniforme honni aux Ukrainiens. Devront ils tirer sur leurs frères, pour qu’on ne leur tire pas par derrière. Après avoir libéré les prisons des psychopathes pour leur faire endosser un uniforme, à l’image d’Hitler qui allimenta ainsi ses bataillons SS, Vlad a poussé l’ignonimie a faire la même chose pour les malades psychiatriques.
                              Cela va vider les HP très temporairement. L’urss est devenu un hopital psy à ciel ouvert, dirigé par un psychopathe, avec il est vrai des centaines de milliers de fugues. Les jeunes qui le peuvent fuient le pays en nombre. Ils aiment pourtant eux aussi leur pays, et Tchekov, mais pas la mort, ni l’obscénite, ou la culpabitlité à venir d’avoir collaboré à cette horreur sans issue.
                              Bien des peuples se sont trompés. La France a eu elle aussi sa guerre coloniales, la guerre d’algérie, qui était elle aussi en son temps droit à une appelation controlée. On disait « les événements ». La différence cependant, malgré les exactions et les horreurs de cette époque, c’est que Poutine a passé le turbo de l’immonde, cherchant à tétaniser à la fois les Ukrainiens, mais aussi le monde, par la promesse d’une bombe atomique, ou celle d’une centrale. Néanmoins, à l’époque de l’algérie, la démocratie continua cahin caha en France. 
                              Orwell, qui critiquait l’URSS, de son temps, ses goulags et son régime dictatorial, avait adimis que l’Angleterre, aux indes, avait elle aussi des reproches à se faire.
                              « Néanmoins disait il, nous sommes en occident, dans des pays où les gens peuvent se mobiliser, manifester, et faire pression sur les autorités. Les journalistes et les écrivains peuvent affirmer leur opinion. Ce n’est pas le cas des dictatures. Voilà la différence. » 
                              Tout a été muselé en Russie. Les journaux d’opinion critique ont été fermés. Dire simplement le mot « guerre », vous envoie en tôle. Voilà la réalité du régime que vous vénérez. 
                              Nos démocraties en europe ont fermé le bec à la propagande de spunik, et de Russia today, mais les petites mains des trolls sur les plateformes pianotent sur les réseaux, comme on le voit ici. 


                              • njama njama 13 octobre 2022 18:13

                                @velosolex

                                Et le référendum d’adhésion de la France à l’Union €uropéenne le 29 mai 2005, entouré de toute légitimité électorale, aux résultats reconnus 54,68 % de « non » puis piétinés par Sarkozy en Congrès de Versailles...
                                La France me semble très mal placée pour donner des leçons de démocratie


                              • Furax Furax 15 octobre 2022 12:48

                                @velosolex
                                « Les vieillards attachés à leur datcha restants, apeurés, »
                                Les voilà !

                                https://www.youtube.com/watch?v=kR3r9DyVUfA


                              • spiritwalker spiritwalker 16 octobre 2022 12:31

                                @velosolex Bonjour , vous devriez vous intéresser au référendum du Kosovo et à la partition de l’ex Yougoslavie pour prendre un peu de hauteur et ainsi gagner en crédibilité ; mais on pourrait aussi évoquer le Nord Est de la Syrie , le Yémen actuel , Chypre , l’Invasion de l’Irak à coups de fioles ou l’Arménie en ce moment même . Bien cordialement .


                              • grangeoisi grangeoisi 13 octobre 2022 16:04

                                Au fait vous connaissez le premier fournisseur d’armes et munitions à l’Ukraine ?

                                Les forces armées russes ! C’est fou ce que l’on peut abandonner en s’enfuyant mais pas que, pas que...Avec quelques dollars pour payer l’hébergement et le retour dans la mère patrie plus quelques armes ou tanks voire quelques batteries d’artillerie on fait des affaires...chutttt attention Roman(x) veille en plus et même Charlyposte avec son oreille sale !


                                • spiritwalker spiritwalker 16 octobre 2022 12:34

                                  @grangeoisi / Bonjour , devant la clairvoyance de vos interprétations , vous devriez proposer vôtre candidature à « Voici » ou bien « Der Spiegel » , ils seraient preneurs . Sinon , une analyse de fond étayée et constructive sur le fond de l’article ?



                                • Mozart Mozart 13 octobre 2022 16:35

                                  L’hiver est une bonne saison pour les chars : les sols sont gelés et durs et les canons caesar pourront donner toute leur puissance. Les ukrainiens connaissent le froid et sont équipés pour ça. En face, congelés dans leurs trous d’homme-douche-chiotte, les pauvres soldats popov vont subir l’humiliation de leur hiérarchie, s’en prendre plein la tronche (parce que leurs fameux missiles popov ne visent pas les positions militaires), d’avoir faim faute de ravitaillement, peur des obus ukrainiens, peur des nazis russes de wagner et rusich qui vont leur pourrir la vie en les obligeant à aller à la mort... Il est à espérer que quelques gradés popov se prennent une balle dans le dos venant de leurs esclaves militaires exaspérés, que beaucoup se rendront aux ukrainiens avec armes et matériels pour ne pas participer à une guerre dont ils ne veulent pas.

                                  En un mot, Poutine est acculé (et surement aussi en...) et il ne gagnera pas cette guerre. Comme tout mauvais perdant, il va essayer de tuer et détruire un maximum. Que voulez-vous, comme le disait Brassens, quand on est c.. on est c.. !


                                  • grangeoisi grangeoisi 13 octobre 2022 17:14

                                    Mozart que vos paroles s’accomplissent ! Merci smiley..

                                    Sláva Ukrayíni !


                                  • Massada Massada 13 octobre 2022 17:31

                                    @Mozart
                                     
                                    Les Russes creusent des tranchées protégées par des dents de Dragon comme durant la grande guerre. Ils veulent geler le conflit durant l’hiver en attendant les renforts de la conscription. 
                                    Ces tranchées peuvent être brisées par l’aviation dont l’Ukraine a le plus grand besoin.
                                    Les obusiers de précision et les HIMARS continueront le travail de destruction des moyens logistiques (essence, munitions, ravitaillement) parfaitement localisés par les satellites américains et européens.
                                    Concernant les protections contre le froid, les Ukrainiens sont équipés avec le top de l’OTAN alors que les soldats russes sont démunis à cause de la corruption dans les armées et du matériel vieillissant.
                                    La faim et le froid vont certainement handicaper fortement les soldats de Poutine.


                                  • njama njama 13 octobre 2022 18:27

                                    @Mozart
                                    Les ukrainiens connaissent le froid et sont équipés pour ça.

                                    ah parce que les troupes russes ne connaitraient pas le froid, et même sibérien pour certains. Votre remarque est au ras du caniveau !!!

                                    je me permets de vous le dire parce que j’ai été conscrit en 1976, chasseur alpin 13 ème BCA à Chambéry, et lors de manœuvres hivernales, en plus de trimballer notre bardas de 15 / 20 kilos, de manger des conserves, on dormait dans des trous à neige ou des igloos de fortune, serrés les uns contre les autres, avec une bougie allumée, dès fois que si la neige tombait la congère aurait obstrué l’entrée, par laquelle il nous fallait entrer en rampant.
                                    Je subodore que vous n’avez jamais été militaire sauf peut-être dans des jeux vidéo


                                  • spiritwalker spiritwalker 16 octobre 2022 12:38

                                    @Mozart Bonjour , dans l’ineptie et l’idéologie de principe , vous êtes un exemple comme expert autoproclamé cher ami , bien cordialement .


                                  • grangeoisi grangeoisi 13 octobre 2022 17:42

                                    Tout cela à cause d’un salopard ! Qu’il crève et toute sa clique de courtisans apeurés et malfaisants avec !


                                    • grangeoisi grangeoisi 13 octobre 2022 18:14

                                      Le Z-univers est en train de s’écrouler semble-t-l


                                      • yakafokon 15 octobre 2022 17:39

                                        Vous voulez savoir ce qui se passe en Ukraine, sans avoir osé le demander ?

                                        Moi, je suis sur deux sites pour m’informer ( ça fait bien longtemps que je ne regarde plus les chaines « enchainées » françaises ).

                                        https://histoireetsociete.com/

                                        https://odysee.com/@RTFRANCE:a

                                        Ces deux media suffisent largement à démêler le vrai du faux ! Le 2ème est un peu austère, mais il retrace heure par heure, chaque jour, les avancées ou les reculs de l’armée russe, qui est en train de libérer le Sud-Est de l’Ukraine de l’emprise des nazis du bataillon Azov, ou des mercenaires anglo-saxons, envoyés à l’abattoir par le « joueur de piano à queue » de Kiev !

                                        Bonne lecture !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité