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Accueil du site > Tribune Libre > La dégradation de l’enseignement n’est ni prouvée, ni une (...)

La dégradation de l’enseignement n’est ni prouvée, ni une catastrophe !

Peut-on démontrer de façon indiscutable que la dégradation de l’enseignement des mathématiques est une catastrophe pour notre société ?

J'ai récemment comparé les programmes de mathématiques de la classe de terminale scientifique de 1971 à ceux de 2013, et insisté sur la disparition de plus de la moitié du programme, remplacée par la loi normale et des statistiques inférentielles. 

A cette occasion, j'ai pu lire la réaction suivante qui n'est pas dénuée d'intérêt. J'ai légèrement modifié la citation, mais l'idée de l'intervention est respectée et la critique sévère :
 
« Vous écrivez de bons articles mais ils n’apportent pas assez d’éléments de preuves et vous restez dans le microcosme de l’enseignement. En clair qui pourrait s’inscrire en faux ? Vous énoncez un constat, l’enseignement des mathématiques est allégé, et pour le reste vous affirmez que les conséquences en sont graves pour le monde hors éducation. Mais on doit vous croire sur parole.
 
Quels sont les résultats recherchés dans l’enseignement et comment mesurer leur achèvement ? Comment peut-on voir de façon indiscutable que la dégradation de l’enseignement des mathématiques est une catastrophe pour notre société ? Je comprends bien que nos sociétés sont essentiellement scientifiques (surtout technologiques) et que les mathématiques sont importantes, mais à ce point ?
 
Vous ne pouvez pas vous contenter de ne vous adresser qu'à des matheux : vous devez montrer les conséquences de ces choix en matière d'éducation. La mortalité augmente ? Les gens meurent de faim ? Les avions tombent ?
 
Pour ce qui concerne l’enseignement vous avez raison, mais l’enseignement n’est pas une fin en soi. Vous n’avez ni montré ni démontré la catastrophe, ce qui est paradoxal dans un article qui aborde la démonstration ! »
 
Je voudrais ici répondre un tant soit peu à ces questions.
 
Je commencerai par dire que mon interlocuteur a raison sur ce point : l’enseignement ni la connaissance ne sont une fin en soi. On peut très bien vivre, et vivre heureux, sur une île déserte du moment que l'on a un temps idéal et de quoi manger. 
 
Je suis désolé de jouer les Cassandre dans un débat qui, de plus, est déjà tranché. On désire maintenant travailler sur des compétences et ne plus parler de connaissances. On n'a pas besoin de connaissances scientifiques pour allumer sa télévision ou son téléphone intelligent. Juste un savoir-faire et cela suffit. Il est inutile d'avoir des connaissances scientifiques pour vivre, respirer, cuisiner des plats, vendre des vêtements, obéir à son patron, créer une secte, entrer en religion, suivre des instructions pour utiliser une machine… J'accorde donc que les « conséquences ne seront pas graves pour le monde hors éducation », et je peux nous rassurer : on continuera à respirer.
 
Je n’arriverai pas à démontrer « de façon indiscutable que la dégradation de l’enseignement des mathématiques est une catastrophe pour notre société ». Vous me demandez là quelque chose d’impossible puisqu’il existe de nombreuses sociétés qui n’étaient pas scientifiques depuis la nuit des temps. Il n’y a d’ailleurs eu que ça. On a eu droit à des groupes d’individus, des clans, des groupes plus imposants et plus structurés, des approches magiques à la pelle, et des sociétés soudées autour de tout autre chose que les sciences : une terre, un chef, une économie, une religion… Ces sociétés étaient des réussites suivant le point de vue adopté. Ces « réussites » sont autant de contre-exemples. Et entre nous, si les avions tombent, on peut s’en accommoder car ces véhicules ne sont essentiels ni à la vie sur Terre, ni au bonheur : il n’y a qu’à regarder mon chat.
 
Je ne prendrai pas le temps à essayer de démontrer qu'il est utile, pour notre société et pour le progrès de l'humanité, de préparer au mieux des adolescents de 16 ans qui en ont la possibilité et qui désirent faire carrière dans un domaine particulier (scientifique, technique, littéraire, professionnel ou autre) en leur offrant une formation adaptée à ce domaine, une formation qui ne leur fasse pas perdre de temps sur des apprentissages futiles. Je sais que tout est relatif, et que ce qui est futile aux uns est indispensable aux autres. Mais n’y a-t-il pas de place pour tous les talents ? N'est-ce pas de notre responsabilité d'encourager et de permettre à des jeunes de se former sur une durée raisonnable, et pour cela de se spécialiser un tant soit peu à partir de 16 ans ?
 
Je suis désolé de ne m’intéresser encore une fois qu’aux enseignements scientifiques, surtout quand je sais que tous les autres enseignements souffrent énormément depuis l’accélération des réformes dans l’éducation. Mais c'est là où j'en connais le plus ! Il faudra donc transposer et parler des autres disciplines, soin que je laisse à d'autres spécialistes qui ne manqueront pas de s'exprimer, je l'espère. Donc je vais quand même poser cette question que beaucoup trouveront abusive :
 
« Qu’est-ce qui justifie que l’on impose des heures de morale et à nouveau des heures d’histoire-géographie en terminale scientifique ? »
 
Dès qu'on entend cette question, on a envie de répondre ce qui nous vient immédiatement à l’esprit : ces enseignements laissent une place aux humanités et permettent de construire le citoyen de demain en lui donnant les moyens de comprendre le monde qui l'entoure. Ne devoir travailler que des sciences, c’est oublier que nous sommes dans une société humaine plus complexe. Tout est dit. 
 
Ce n’est pas faux, et j’aurais moi-même tendance à acquiescer car, comme beaucoup, j’adore lire des livres historiques, suivre des émissions sur les chaînes Histoire ou Encyclopédie, et m’intéresser à la géopolitique. J'aurais donc tendance à répondre mécaniquement que cette pluridisciplinarité est une bonne chose, et demander que l'on continue d'étudier la géographie en terminale. 
 
Réagir ainsi ne signifie-t-il pas que l'on a acquis des automatismes et que l'on va bien vite en besogne ? Car avant de décider quoi que ce soit, on devrait se poser certaines questions :
 
1) Pendant combien de temps doit-on rester dans un tronc commun ?
 
2) A-t-on encore besoin de scientifiques, d’ingénieurs et de médecins ?
 
3) Prend-on un risque à reculer autant le moment d'un début de spécialisation ?
 
4) Prend-on tous les élèves pour des tèbès qui ne sauront jamais dans quels domaines s'orienter ? (NDA : « tèbè » est un mot créole qui signifie « idiot », dérivé du français « hébété ».)
 
5) Que faire de ceux qui sont attirés par un domaine particulier et ont le niveau ?
 
6) Peut-on tout enseigner en sciences sur les trois seules années de licence ? Quand on sait que le niveau L1 (première année de licence) de la faculté des sciences est appelé à devenir généraliste, avec de la méthodologie et de l’interdisciplinarité à hautes doses pour permettre les réorientations, que le ministère propose d'augmenter l'interdisciplinarité des L2, et que les stages en entreprises en L3 sont obligatoires et n'apportent souvent aucun approfondissement dans le domaine enseigné, la question mérite d'être posée.
 
7) Que deviendra le vivier des scientifiques de demain si on ne les forme pas dès le lycée ?
 
C'est en répondant à ces questions que l'on saura s'il est souhaitable de repousser toute spécialisation aux calendes grecques. 
 
En instituant un tronc commun au lycée, on se prive d'un temps d’étude que l’on ne retrouvera jamais. L’université ou les classes préparatoires aux grandes écoles n'y pourront rien.
 
 
________________________
 
On pourra lire l'article de Céphale intitulé La dégradation de l'enseignement. Publié sur Agoravox en 2007, cet article montrait déjà les conséquences néfastes des choix idéologiques et pédagogiques effectués plus en amont. L'aventure continue en 2013 !
 
 

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29 réactions à cet article    


  • Christian Labrune Christian Labrune 11 mai 2013 21:43

    A l’auteur
    Vous écrivez à peu près n’importe quoi. Entre ce qu’on exigeait des élèves quand j’étais en classe de mathématiques élémentaires (en 1966 !) et ce qu’on leur demande aujourd’hui, il n’y a aucune proportion. J’en ai maintes fois parlé avec mes collègues qui enseignaient les maths, et ce que vous écrivez ferait grandement rigoler les plus anciens.
    J’ai enseigné les lettres modernes et je puis vous assurer qu’il y avait très peu d’élèves illettrés qui obtenaient le bac au milieu des années 70. Dès la fin du siècle, la proportion est devenue considérable. Au train où vont les choses, on aura bientôt des analphabètes.
    Il n’y a plus personne qui puisse croire aujourd’hui que « le niveau monte », pour reprendre la formule de Baudelot et Establet, deux fantaisistes qui ont beaucoup fait rigoler en leur temps. Il y a certes de plus en plus de bacheliers, mais le mot ne garantit aucun sérieux niveau de culture.


    • baldis30 11 mai 2013 22:18


      le problème de l’expression est catastrophique , j’en témoigne par une double expérience professionnelle de l’exercice d’un métier d’ingénieur et parallèllement d’enseignant en matières techniques dans le supérieur .

      orthographe .... hum.... pas mal d’approximations, stylistique ..... euh .... sans toutefois faire un quelconque reproche pour un style « sec » adéquat à des tecniques issues des mathématiques.

      Dépassons le stade littéraire pur , pour en arriver au domaine culturel .... parce que c’est là que le bât blesse.
      Hormis le cinéma, combien d’élèves de bacs scientifiques ont-ils fréquenté un théâtre ?
      Hormis les cours combien d’élèves des bacs littéraires ( et encore plus économiques) ont-ils visité une usine, un chantier , un musée scientifique ,

      où est l’ouverture d’esprit ? celle que dans ma première réponse je qualifie de « connaître » en distinction du « savoir » . Forme-t-on seulement des êtres bien unidimensionnels ?

      lorsque je vois certain gachis je repense à la dernière phrase de Terre des Hommes :
      « Ô combien de Mozart assassinés » 


    • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 11 mai 2013 23:18

      @ Christian Labrune


      J’ai l’impression d’avoir raté mon coup avec cet article où je voulais simplement dire l’on peut rester un homme des cavernes et être heureux. Nul besoin d’éducation à cet endroit ou si peu. Rester dans les cavernes n’étant pas mon choix, ni celui de beaucoup d’autres j’imagine, les problèmes d’éducation sont importants et l’on devrait permettre aux élèves de s’orienter dès le lycée et leur proposer d’étudier du contenu avec des heures suffisantes. Voilà la teneur de mon discours.

      Je n’ai pas encensé les programmes actuels, ni le niveau atteint actuellement, ou alors je ne vois pas où dans cet article... Ce qui m’inquiète bien. Je n’ai pas dit que le niveau montait, car ce n’est pas ce que je constate. Bref je n’ai pas l’impression d’avoir lu la même chose que vous...




    • ykpaiha ykpaiha 12 mai 2013 02:08

      « je voulais simplement dire l’on peut rester un homme des cavernes et être heureux. »

      Je suis tout a fait d’accord avec vous.

      D’ailleurs travaillant tres près du corps enseignant, je peux vous confirmer que en effet a été créé toute une génération « d’hommes des cavernes » avec une différence a votre béatitude ni eux, ni les enseignants, ni la société dans laquelle vit cette « avenir »ne sont heureux de ce bonheur décrété.

      On peut causer, mais reste les faits...désolé.


    • Christian Labrune Christian Labrune 13 mai 2013 00:36

      Dany-Jack Mercier,
      Je vois en haut de ma page « La dégradation de l’enseignement n’est ni prouvée, ni une catastrophe ». Pourquoi écrire ces deux contre-vérités dans votre titre si cela ne reflète en rien le contenu de votre article ? Peut-être que j’étais hier victime d’une hallucination, peut-être que je le suis encore, que vous n’avez jamais voulu ce titre, et que cela ne correspond en rien à votre propos.
      En tout cas, dussé-je devoir prochainement consulter un psychiatre à cause de ces hallucinations répétées, je me réjouis de voir que nous sommes parfaitement d’accord. Le système d’enseignement n’est pas seulement dégradé : si on excepte quelques établissements très privilégiés, il est complètement détruit. Il n’y a pas un seul prof en fonction depuis vingt ans et muni d’un cerveau qui puisse encore l’ignorer. Les lycées sont devenus des lieux de vie, c’est-à-dire des lieux de mort intellectuelle ; on n’y enseigne plus, on se contente de faire semblant. Pour le pays, c’est une véritable catastrophe. Les faux-culs socialistes qui nous gouvernent auront été les premiers responsables de cette destruction systématique du système d’instruction publique, dès le milieu des années 80. La catastrophe ne date pas d’hier ; il semble qu’elle soit irréversible.


    • Christian Labrune Christian Labrune 13 mai 2013 00:57

      Dany-Jack Mercier
      Je vois après vous avoir répondu que je n’ai fait aucun sort à votre argument touchant à l’inutilité des sciences et des techniques pour le bonheur de l’homme. C’est qu’il ne me paraît pas du tout sérieux. Il m’est arrivé assez souvent, sur ce forum, d’expliquer que tous les malheurs de l’homme naissent il y a un demi-million d’années avec la domestication du feu, et qu’il ne faudrait pas se contenter de renoncer au nucléaire, mais même à la taille du silex et au feu. Mais c’est que je réponds ironiquement à des écologistes, c’est-à-dire à des crétins inconséquents. Quand les mathématiques ne serviraient à rien, quand elles ne seraient là, pour reprendre un titre de Jean Dieudonné, que « pour l’honneur de l’esprit humain », elles n’en seraient pas moins tout à fait essentielles, et bien plus que le bifteck et le ciel bleu. Evidemment, le monde pourrait bien ne pas exister, et l’homme encore moins, mais introduire un questionnement de métaphysique pyrrhonienne dans le terre-à-terre bien empirique des questions sociales et politiques, c’est carrément vouloir brouiller les types logiques.


    • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 13 mai 2013 02:34

      @ Christian Labrune

      La dégradation de l’enseignement est une catastrophe si on pense à l’avenir de l’homme, si on se place dans cette optique. Et je suis d’accord avec ce que vous dites dans les deux derniers posts. 
      Mon titre était provocateur, sans doute trop et vous avez raison...
      Mais en même temps si l’on se moque du genre humain, il n’y a plus de catastrophe possible : que la Terre disparaisse n’est pas une catastrophe en soi. On n’est pas responsables de l’univers, et si je me place sur ce plan, je deviens plus libre que l’air. 
      Bon, je vous l’accorde, je préfère que nos enfants aient un avenir radieux, et j’ai une conscience de groupe (humain) tel que je préfère que nos descendants s’en sorte au mieux. On leur doit ça, car on profite de tout ce que les anciens ont fait pour nous. Et l’histoire est là pour nous rappeler que cela n’a pas du tout été facile :)

    • Galilée 30 août 2016 03:20

      @Christian Labrune


      Des analphabètes, vous abusez ’’un brin’’. Cela étant dit, le prof de maths que je suis ne comprend pas plus que l’auteur de l’article le lien que vous faites entre le niveau à l’écrit des élèves et le contenu dudit article. Pis, en lisant la fin de votre commentaire, vous ne dites rien d’autre que ce que dit l’auteur. Logiquement, on reproche à un interlocuteur de ne pas être du même avis, sauf à ne pas lire l’énoncé avant de disserter. 

      Plaisir.

    • baldis30 11 mai 2013 22:02

      Toute connaissance est utile ! y compris celle des mathématiques . Malheureusement l’auteur ne distingue absolument pas entre le « connaître » et le « savoir » . La connaissance n’est que l’entrée et la sortie du savoir comme le théorème n’est que l’entrée et la sortie de la démonstration . 
      Et qu’est ce qui est le plus important ?

      Le savoir-faire... et seulement le savoir-faire ... Non... cela n’apporte qu’un vernis 

      il y a plusieurs façons de raisonner , ou de démontrer . le raisonnement historique n’a que peu de choses à voir avec celui des sciences dures ( Maths, physique, chimie) et dès que l’on aborde des sciences dites « molles » ( géologie, biologie, géographie ) on a un autre monde, dont au moins la connaissancve est nécessaire, mais le savoir procède d’autres formes d’investigation . Et encore plus sur des sciences « sociales » avec l’histoire à la base .
      Et n’oublions pas l’aspect littéraire encore différent : là c’est peut-être le savoir-faire dans la façon de s’exprimer et de communiquer aux autres que l’on possède un savoir mais que l’on a aussi connaissance de leur propre savoir . 

       Critiquer les mathématiques ... il y a toujours des modes qui souvent ne sont que la diversification d’une haine plus grande vers un corps de métier . Actuellement cela y ressemble fort . On n’hésite pas à parler de l’ésotérisme des mathématiques , mais jamais de celui des sciences sociales. ........


      • jef88 jef88 12 mai 2013 10:55

        pour que le BAC soit valable il lui faut une mention ! autrement les recruteurs s’en tapent ! !

        parallèlement à mon job d’ingénieur conseil j’ai enseigné en IUT de 1990 à 2004.
        j’ai pu constater une baisse de niveau permanente ...
        des bacheliers n’avaient même plus le niveau d’un BEPC de 1960 en connaissances générales et passaient plus de temps à sortir et allumer la calculette qu’a résoudre une opération toute simple !


        • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 12 mai 2013 13:38
          Tout à fait exact jeff88. En fait c’est déjà devenu chaud même avec une mention. Voici un extrait de mon livre :

          « De nombreux élèves réussiront leur « BAC scientifique » sans que cela signifie réellement quelque chose, et pour s’en convaincre, il suffit de voir les difficultés énormes rencontrées par la grande majorité des étudiants inscrits en première année en faculté de sciences.

          Les mentions attribuées au BAC sont aussi dévalorisées car trop souvent obtenues grâce à l’apport de points supplémentaires des matières facultatives. Ainsi « 25,9% des mentions « très bien » obtenues par les bacheliers S, 35,0% de celles obtenues par les bacheliers ES et 40,2% de celles obtenues par les bacheliers L n’auraient pas été attribuées sans les épreuves facultatives » (Buchaillat, et al., 2011 p. 15), ce qui est un comble !

          Cette influence des options dans les résultats du BAC et dans l’attribution des mentions permet, certes, de revoir les résultats à la hausse, mais déprécie inévitablement la valeur du diplôme. Elle nuit à l’appréciation des résultats, les compétences d’un bachelier scientifique qui obtient la mention « très bien » grâce au latin ou à la musique n’ayant évidemment rien à voir avec sa maîtrise supposée dans son domaine de prédilection. »

          (Délires et tendances dans l’éducation nationale, 2012)

        • Bobby Bobby 12 mai 2013 16:58

          Bonjour,

          S’il y a déliquescence, et, il y a ! ce n’est pas seulement dans les programmes de formation, mais dans la grande majorité des domaines des relations humaines. Ceci est dû, à mon sens, à un phénomène concourant et incontournable, le passage d’une économie porteuse d’espoirs, à celui dépassant l’apogée de la courbe, d’une récession qui n’en est qu’à son début mais s’annonce d’une ampleur inconnue jusqu’à ce jour dans notre monde sociétal.

          Y-a-t’il lien de cause à effet ? je le pense ! Dans un demi siècle, notre manière occidentale de vivre, présentée universellement comme modèle, aura épuisé la totalité des ressources énergétiques de la planète et la politique économique quasi mondiale s’aligne sur les principes foireux des théories de Hayeck et Friedman... peut-être les signes d’une dégringolade majeure ? Je crois volontiers que présenter l’avenir bouché de cette manière a une influence sur l’étiolement de la motivation de l’ensemble... généralisé. Il ne faut donc pas s’étonner si cette morosité affecte le moral et les programmes qui les sous-tend.

          J’espère me tromper !

          Bien civilement vôtre


          •  C BARRATIER C BARRATIER 12 mai 2013 19:30

            Il y a 50 ans, les mathématiques n’éatient pas la discipline reine et discriminante. C’était le Français. Etait on alors moins bon médecin ?
            La maîtrise de la langue permet seule de développer des raisonnements mathématiques.
            Il y aura toujours des gens qui « ont la bosse vers math », des gens doués pour cela. Mais de plus en plus, pour les applications, la résolution de problèmes, il ya et il y aura l’ordinateur.
            J’espère quand même que pour la recherche fondamentale ou appliquée, il y aura assez de gens motivés, qu’ils soient de France ou venus d’ailleurs.
            Je pense qu’il faudrait d’abors s’atteler sérieusement aux bases, aux fondamentaux...dont fait partie l’envoie de travailler.
            Voir en page des news :

            Ecole, comment revenir à des bases saines

             http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=225





            • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 12 mai 2013 22:46

              On a beaucoup plus de médecins étrangers maintenant. 

              La maîtrise de la langue est fondamentale, donne un avantage pour raisonner, mais n’est pas décisive pour les raisonnements eux mêmes si l’on utilise le symbolisme des mathématiques (ou de la logique). Ce symbolisme est interdit au lycée : interdiction d’écrire des quantificateurs, le signe implique, les ensembles,. Alors on baragouine, mais c’est plus flou pour les apprenants !


            • Abou Antoun Abou Antoun 12 mai 2013 19:51

              Bonjour Dany-Jack
              nous sommes dans une société humaine plus complexe.
              Effectivement tout est dit !
              Le bonheur primitif nous est maintenant interdit. Nous ne pouvons plus faire marche arrière, c’est comme dans la chanson de Souchon : « On avance on avance ... »
              Ce monde est plein de centrales électriques nucléaires ou non. Il est plein d’armes de destruction massive, plein d’aéroports, de voies ferrées, de laboratoires. Une humanité sans aucune sélection naturelle depuis 3 ou 4 générations est devenue entièrement dépendante de la médecine moderne, de sa pharmacopée.
              On peut le regretter mais c’est ainsi. La survie de l’espèce est liée à la reproduction, génération après génération d’une élite scientifique pour contrôler tout ce fatras. Pas d’autre choix, pas d’autre possibilité. La création d’une élite qu’elle soit sportive ou intellectuelle repose sur les mêmes principes. Il faut partir d’une large base et écrémer. On n’obtiendra jamais de sportifs de haut niveau si le sport n’est pas développé et encouragé à l’école. On n’obtiendra pas d’élite scientifique en diminuant le niveau et les exigences en sciences.
              S’il est vrai qu’il n’est pas besoin d’être docteur en maths pour faire joujou avec des I-pads et autres gadgets, l’existence de ces joujous, leur maintenance et leur développement reposent sur quelques spécialistes mondiaux.
              Tourner le dos à la société technologique n’est tout simplement plus possible. C’est une réalité dont certains ’verts’ ne sont pas conscients.
              La solution est certainement dans un enseignement ’à la carte’ depuis le collège (les spécialisations commençaient bien dans le passé en classe de sixième (classique-moderne) et se poursuivait en quatrième (choix du grec...). Il faut à tous les niveaux du secondaire un enseignement obligatoire représentant environ 50% du temps scolaire (langue française, une langue étrangère, histoire, géo, sciences) et 50% d’enseignement de spécialité (maths-physique, biologie, sciences humaines approfondies, sciences sociales, langues anciennes, technologie, enseignements pratiques, etc..). Ce système est un peu plus difficile à gérer que le système actuel entièrement fondé sur le rapport H/E (les spécialistes me comprendront), mais c’est possible.



              • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 12 mai 2013 23:02

                Je suis d’accord avec vous Abou Antoun : on a besoin de bons scientifiques pour continuer l’aventure. Et l’enseignement à la carte est une solution réaliste pour sortir de l’impasse.


                Juste pour le plaisir, j’aimerai ajouter de façon très dichotomique que :

                - Si on tient à la survie de l’humanité, il faut se donner les moyens de comprendre et d’agir dans une société très technologique, donc disposer de citoyens très versés dans le raisonnement, les sciences et les technologies. Et ces citoyens doivent être formés, et bien !

                - Si on se moque de la survie de l’humanité, et bien il faut changer de cadre : oublier la tribu des primates qui vit sur Terre, et prendre du recul pour voir que l’Univers ne souffrira pas de notre extinction. Donc la gravité de nos choix n’intéresse que notre survie à notre petite échelle. Ce n’est pas grave au niveau des constellations et des échanges d’énergie qui existent partout dans l’espace, ce n’est pas grave dans l’Univers visible ni dans l’espace inconnu où l’on baigne (non visible par nous a priori). On sera de toute façon contenus dans dame nature.

                Je préfère quand même qu’on se soucie de notre espèce pour que nos enfants essaiment vers d’autres étoiles et que l’aventure continue :)

              • jacques lemiere 12 mai 2013 20:30

                merci pour ces articles, en passant, j’ai cru voir passer un artcile qui mettrait en évidence, le role benefique de l’enseignement pour l’économie, ce qui n’est pasaussi trivial quil y parait !


                • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 12 mai 2013 23:13
                  @ jacques lemiere

                  Je n’ai pas vu cet article. Une démonstration de l’utilité d’une chose est impossible à donner si l’on ne se place pas à une échelle quelconque. La question « Est-ce utile ? » pourrait nous faire argumenter pendant des années. 

                  C’est exactement comme si l’on posait la question : la géométrie euclidienne est-elle vraie ? Si on répond comme on le ferait en sciences physique, on dirait qu’elle donne une bonne approximation des choses qui sont à notre échelle, mais ne tient pas du tout dans les petites échelles (atomes) ou les grandes échelles (galaxies) où il faut travailler dans d’autres espaces mathématiques. En maths par contre, on peut répondre différemment en disant que les résultats (théorèmes) de la géométrie euclidienne sont vrais dans le cadre de cette théorie, telle qu’elle a été définie par le choix d’une axiomatique. Une seule question, et déjà trois réponses !

                  Alors savoir s’il est utile que je passe trois heures à la plage pour construire un château de sable qui sera détruit bientôt... Oh mais là encore on peut répondre de beaucoup de manières ! Il vaut mieux que je m’arrête ;)


                • titi titi 12 mai 2013 23:36

                  La dégradation de l’enseignement n’est pas une catastrophe.

                  La « nature s’adapte »...
                  Le bac est devenu un diplôme en carton => la sélection se fait après le bac !!!

                  Donc finalement cela ne change rien...

                  Sauf que ces enfants qu’on pousse jusqu’au Bac et qui finiront avec un Deug psycho-socio-chose, bah pour eux c’est la douche froide.
                  Le système de l’EN, ne vise qu’à prolonger le cursus des élèves. C’est leur seule motivation. Quelle déconvenue lorsqu’arrivé sur le marché du travail toutes les jolies vérités dont on les a abreuvé s’avèrent fausse : le diplôme n’est pas un sésame.
                  Car très souvent « ils croient qu’ils sont nouveaux et puis qu’on attend qu’eux »

                  En fait ce qui est à remettre en cause c’est le collège unique.
                  La possibilité, qui ne doit pas être vécue comme une sanction, d’aller tôt dans les filières professionnelles et « professionnalisante ».

                  Il vaut mieux un bon technicien qu’un mauvais ingénieur.
                  Mais surtout il vaut mieux un bon technicien qu’un mauvais chomeur.

                   


                  • daniel paul 13 mai 2013 07:41

                     L’ école est une compétition forcée, on n’a pas le choix...c’est déjà une dictature à la base....ma vision, pas un absolu..
                    La compétition est tout sauf anodine, son but est de classer et d’éliminer...
                    Naturellement plein d’élèves ne sont pas du tout compétitifs...ils n’ont pas envie d’éliminer...les autres.

                    Oh bien sur ceci va être nié...car déjà ça remet tout le système en question..
                    A cet instant nous avons déjà crée une société basée sur la violence..la compétition n’est pas la paix, sa plus haute expression est la GUERRE...et oui !!! smiley
                    Il n’existe pas de compétition en fait, c’est le cerveau humain qui a crée ce mythe, surtout les voleurs du système collectif pour justifier ce vol auprès des « imbéciles » heureux qui le croient ou qui espèrent être les gagnants...
                    Par contre il existe une terreur de ceux qui voyant le futur et voyant la seule garantie offerte qui est de mourir, paniquent totalement devant cette vérité et vont alors péter tous les câbles et se mètrent en quête d’une sécurité absolue impossible à cause de cette mort qui est là tout le temps potentiellement, matérielle (argent pouvoir) et psychologique (j’ai toujours raison, TINA etc...) ce qui va nécessiter de donner une valeur à des gens , à des objets,à des métiers, la valeur sera bien sur donnée par ceux qui dominent et les premiers qui ont dominé ont toujours été des voleurs, des hommes violents....qui ne travaillent pas ,mais au début furent des guerriers et maintenant des parasites du vrai travail.....

                    L’école est donc la continuité de cela,elle est destructrice de vies...comme le reste de la société,seul les plus indifférents au genre humain ,animaux et à la beauté , les plus rapaces donc les plus terrorisés par leur mort qui arrive au galop vont gagner....

                    Cette haine qui transpire chez toutes ces pseudo élites est flagrante n’est il pas..avant d’être la haine des autres elle est d’abord la haine de sa propre vie....vie misérable mentalement,faite de souffrance et d’incompréhension de celle ci, donc impossible à sublimer....

                    Comme l’argent la pseudo compétition est un leurre ,une tromperie,car en fait le gagnant d’un marathon n’a jamais fait des autres de meilleurs coureurs ce qui n’aurait d’ailleurs aucune importance,mais des perdants..l’idée était de ne pas accepter la compétition, mais de coureur seul ou ensemble pour le plaisir...

                    on est dans la m...e totale..., mais on ne le comprends pas...

                    Nous sommes tous en opposition par rapport aux autres et quand ça guerroie,quand ça pète partout ,quand la destruction ou le pire arriva, il y en a encore qui sont surpris et ne comprennent pas, malgré 20 années d’études...

                    Plus on se spécialise,moins on voit le Grand Tout....
                    Quand à voir qui est bon ici ou la...ça se voit tout seul....mais comme on est au service d’une élite de voleurs et pas des humains de la planète.....que voulez vous qu’il arriva d’autre smiley


                    • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 13 mai 2013 13:52

                      Bonjour daniel paul,


                      Voici une vision pessimiste que l’on peut partager, mais il vaut mieux s’en défendre pour penser à nos descendants et au futur de notre espèce. Comme j’ai répondu ailleurs, tout est une affaire d’échelle, de zoom. L’univers ne sera pas beaucoup bousculé si la Terre disparaît, et avec tous ses problèmes. Nous resterons tous à l’intérieur de cet (ou ces) univers, sous une forme qui nous dépasse, a priori de l’énergie, mais ma foi, c’est en l’état actuel de nos connaissances et en utilisant uniquement... nos 5 sens, ce qui est peu de chose à vrai dire.

                      Bon, mais quant à vivre, je pense qu’il est meilleur, qu’il est souhaitable, de continuer à construire pour notre groupe humain, mais pas seulement, pour toutes les espèces vivantes sur Terre qui passent sous notre responsabilité depuis que nous maîtrisons certains destins, et pour la nature en général (nous devenons de plus en plus responsable de cela).

                      Il n’y a pas que la compétition. Il faut d’ailleurs l’éviter dans beaucoup de cas, car sinon on passe à côté de choses plus importantes. La nature et le vivant sont complexes.

                    • daniel paul 13 mai 2013 15:05

                      Re Salut...

                      c’est une vision...pas une réflexion, elle est donc illogique.....je l’ai eu à l’age de 12 ans....1 seconde me revela le futur proche de l’humanité et depuis 1967 la vision s’est mise en place année après années
                      bien sur je n’ignore pas quelle réaction hilare ou de rejet peut provoquer le terme de « vision » ,mais ce n’est pas important..

                      ce qui est aussi important est à venir : dans cette vision c’est que à partir de il y a quelques années genre autour de 2000 2001...le jeu maintenant devient totalement ouvert....or jusqu’à présent il était fermé depuis des siècles....attention binairement ouvert..entre le très pire et la vraie paix......

                      Ça fait vraiment très dérangé, je sais, mais je ne fais que dire quelque chose qui s’est produit....

                      Alors nous verrons bien...réveil ou pas de la part universelle de l’humain... ???


                    • daniel paul 13 mai 2013 15:10

                      Cela dit pour moi le primordial est dans quel état d’esprit le fait on ? si cela est intelligent,donc ensemble par et pour tous,ça le fera , mais si ce minimum prérequis n’est pas là......ce qui est le cas aujourd’hui......les 10 000 dernieres années vont être les 10 000 prochaines...sauf coup de sifflet final impossible à prédire ...

                      comme si je pouvais savoir....

                      @+


                    • daniel paul 13 mai 2013 07:46

                      Merci à l’auteur,j’avais oublié smiley


                      • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 13 mai 2013 13:53

                        Merci à vous aussi, et tenons la rampe :)


                      • gege061 gege061 13 mai 2013 09:27

                        j’ai l’age ou a 18 ans on faisait son service militaire.
                        Lors de l’incorporation étaient pratiqués des tests de compréhension, de lecture et autres.
                        Les chiffres d’alors donnaient environ 20% d’illettrés.
                        Si j’ai bien compris les chiffres d’aujourd’hui ce sont sensiblement les mêmes mais la différence c’est qu’aujourd’hui on amène une classe d’age au niveau Bac alors que de mon temps c’était
                        beaucoup moins d’enfants au niveau BEPC .
                        Selon moi c’est un progres

                        http://papyencolere.over-blog.com/


                        • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 13 mai 2013 13:55

                          Ce n’est pas un progrès si on « donne » le BAC à tous...


                        • mortelune mortelune 13 mai 2013 12:05

                          Beaucoup confondent les changements inévitables de la société dus en partie aux moyens technologiques mis à la disposition de tous avec l’évolution d’une société. Comment pourrait-il y avoir la moindre dégradation de l’enseignement alors que la société a évolué (certe peu ! ) et qu’elle a nécessairement changé avec l’utilisation des nouveaux moyens de communication. 

                          Un changement notable souvent contesté et contestable a été la mise en place des bac pros avec l’idée d’amener les jeunes, presque tous les jeunes au niveau du bac. Ce rêve parentale est une chimère qui tourne souvent au cauchemar pour beaucoup d’ados qui perdent un temps fou à trouver un chemin de vie personnel. On les conduit au bac comme s’il n’y avait aucune autre possibilité pour vivre une vie heureuse. On les gave comme on gave des oies pour le salut des statistiques européennes, ceci est tout à fait inadmissible. Pourtant l’idée en soit est tout à fait honorable mais le milieu scolaire à 1 siècle de retard pour la mettre en place dans un esprit de réussite personnelle.

                          • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 13 mai 2013 14:04

                            Bonjour mortelune. Je suis tout à fait d’accord avec votre premier paragraphe : plus de technologie, c’est avoir plus de moyens d’action, mais cela ne signifie pas pour autant qu’on pourra et qu’on saura en tirer des bénéfices.


                            Par contre, je ne critique pas la création et la revalorisation d’une filière professionnelle, et la création des BAC pros va dans ce sens. On fait beaucoup attention aux termes employés, et tout le monde veut son BAC sous prétexte que sans lui, on n’a rien (abusif certes, mais c’est un ressenti profond). Redorer le blason des filières professionnelles ou technologiques en créant des BAC adaptés dont certains sont ouvert sur l’emploi m’apparaît comme un bon choix.

                            Ceci dit, vous avez raison : le bonheur et la réussite ne se mesurent pas du tout à l’aune des diplômes. Il y a quelque chose d’autre :)

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