La Gauche étatiste ne comprend pas le XXIe siècle
Alors que notre pays se lance sans grand espoir dans une réforme risquée, celle du prélèvement à la source (c'est à dire la fin du consentement à l'impôt et la déresponsabilisation du contribuable à qui l'Etat laissera de l'argent de poche pour ses dépenses privées dès janvier 2019) il faut se demander si désormais les intérêts de l'Etat et des Français coïncident réellement et systématiquement, si l'Etat (ce monstre froid) ne travaille pas plus à sa propre pérennisation et à son développement incessant qu'à prendre en compte l'intérêt de toutes les parties prenantes du pays, à commencer par des ménages et des entreprises qui n'en peuvent plus d'être ponctionnés par un Etat à la fois insatiable, inefficace et dispendieux.
La Gauche toute entière en France communie dans ses penchants idéologiques pour l'Etat, ses serviteurs, ses lois et ses normes sans n'être plus capable de s'interroger sur la qualité et l'effectivité des "services publics". Elle confond encore service public (une sorte de catéchisme laïc qui mettrait l'Etat et ses serviteurs au-dessus de tout) et service au public (des services qui peuvent parfaitement, et souvent plus efficacement, être réalisé par des entreprises privées via des délégations de services publics).
Tout à son aversion (chrétienne sans doute) de l'argent et de la réussite la Gauche (qui aime l'argent public) se contrefiche de sa mauvaise utilisation.
L'Etat (et toutes les institutions vivant de collectes ou de cotisations obligatoires) est-il capable de bien utiliser ses ressources ?
Une ressource assurée et pérenne a évidemment toutes les chances d'entraîner gabegie, clientélisme et mauvaises allocations des ressources.
Les Français et l'Etat se comportent souvent comme des héritiers (héritiers d'une histoire et d'une gloire dont nous sommes rarement dignes ni redevables)
Chacun connaît ou peut imaginer le phénomène de l'héritage (ou du gagnant du gros lot) : face à des sommes importantes qui sont collectées et reversées sans mesure ni réel contrôle (à la différence des revenus du chef d'entreprise par exemple, travaillant 70 h par semaine et risquant son propre capital) le risque avéré dans toutes les organisations publiques est celle de la mauvaise attribution et utilisation des ressources (comme le gagnant du gros lot qui perd la tête en n'ayant pas mérité les sommes qui lui sont brutalement acquises).
une antienne bien connue : la justice fiscale et la justice sociale
Si l'on prend le thème (toujours porteur) de la lutte contre la fraude fiscale (qui pourrait en fait être moindre que la fraude sociale qui concerne presque toute la population vivant d'aides et d'allocations), le discours généralement admis est le suivant : plus l'Etat serait armé et efficace pour ponctionner l'argent des entreprises et des ménages plus la justice sociale (qui se confondrait avec la justice fiscale) serait présente.
Mélenchon parle de prendre 100 % des gains de ceux qui gagnent 1 million d'euros
Outre le fait que gagner 1 million d'euros est fort rare (en France), on comprend facilement ce qui se produirait en cas de confiscation totale des biens des "riches" : l'argent et la richesse sont des dynamiques, des quêtes (d'affaires) des opportunités, en confisquant les biens des riches on tarirait en quelques mois à la fois la "source" des richesses mais aussi le crédit du pays (à quoi bon investir du travail et du capital dans un pays qui prend tout à ceux qui prennent des risques et se donnent du mal).
Le résultat de la ponction des riches s'affiche tous les jours aux informations au Venezuela : le pays a privatisé à tout va, il a ponctionné les riches, puis les classes moyennes et désormais il se retrouve avec un pays désolé (le socialisme entraîne inévitablement la désolation, il n'y a aucune exception depuis 1848), un enfer social qui devient invivable, même pour les pauvres et qu'une majorité de la population souhaite quitter, quel qu'en soit le prix (même phénomène que dans les "démocraties populaires" en Europe après-guerre quand il fallut bâtir un rideau de fer pour contenir la fuite des habitants)
Notre Etat est devenu insatiable depuis les années 70
Si après-guerre (grace notamment au plan Marshall et à la CEE) notre pays a pu se reconstruire et si l'Etat (stratège à l'époque) a pu représenter une forme de bien commun aujourd'hui (et demain plus encore) il pourrait en être autrement. L'Etat a été sommé de s'occuper de trop de dossiers (de plus en plus complexes) pour rester agile et efficace.
- le logement : nous dépensons des fortunes en aide et subventions, plus de millions de logements sont vides en France (souvent dans les campagnes) nous bétonnons sans fin les banlieues mais des millions de Français sont mal logés (ou mécontents de leur habitat)
- l'éducation : l'Education nationale est le premier budget de l'Etat mais l'école et son million d'enseignants ne parviennent plus (depuis les années 80 au moins) à former, instruire ni même à éduquer une jeunesse laissée à l'abandon alors que la compétence devient la principale richesse dans le monde
- la santé : nous avons un bon système de soin (mais ruineux) mais absolument pas un bon système de santé ou de prévention. Plutôt que prévenir les maladies nous les soignons à grands coups de milliards d'euros empruntés sur les marchés financiers, nous entretenons une économie des soins intenables à terme (des hôpitaux publics non gérés, des guichets ouverts pour payer toutes sortes d'allocations ou d'indemnités...)
- la sécurité : reposant sur la seule force publique (il est interdit au citoyen de se défendre) nous ne pourrons à l'avenir faire face à la menace terroristes, aux mafias internes et externes, à la petite comme à la grande délinquance sans perdre sans doute nos libertés
......
Le développement harmonieux (écologique) du pays ne passera plus par l'Etat-Nation tel qu'il est connu et pratiqué depuis la fin du XIXe siècle
L'Etat est devenu incapable d'accompagner le développement d'une économie à la fois nerveuse, rapide et exigeante. S'appuyant sur des lois trop nombreuses, mal conçues, mal rédigées et mal appliquées nous n'avons plus les moyens de notre développement (ou simplement d'une vie harmonieuse) du fait d'un état inquisiteur, mal adapté à la société de la connaissance et de l'information. C'est désormais en se libérant du tout Etat que les habitants de notre pays pourront retrouver liberté, dignité et capacité de se projeter dans l'avenir.
52 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON