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Accueil du site > Tribune Libre > La gestion de l’opinion publique avec la fenêtre d’Overton

La gestion de l’opinion publique avec la fenêtre d’Overton

Notre hypothèse est que les sociétés humaines sont caractérisées par un principe supérieur d’exploitation, de domination et de contrôle. L’application de ce principe implique l’existence d’un système aménageable en fonction de l’évolution structurelle des sociétés. Il convient de souligner que ladite évolution est le produit d’un ajustement provoqué par le système lui-même.

Le système d’exploitation, de domination et de contrôle, capitaliste depuis trois siècles, pilote le façonnage des structures de la société avec pour objectif principal le profit à tout prix. L’ajustement structurel prépare la mise en œuvre de nouvelles versions du système plus lucratives mais qui bouleversent les équilibres sociétaux.

 Dans ces conditions, l’ajustement doit impérativement s’appuyer sur l’opinion publique pour obtenir, au moins, un pseudo consentement. En effet, face au grand nombre, l’élite ne pèserait pas lourd en cas d’opposition catégorique. Pour ce faire, le système manipule la fenêtre d’Overton[1] qui balise les contours de la pensée dominante[2]. Cette fenêtre devient un catalyseur de l’ajustement structurel mis en place par le système.

Le système pilote l’ajustement des structures de la société et, pour ce faire, il doit impérativement s’appuyer sur l’opinion publique. En effet, face au grand nombre, l’élite ne pèserait pas lourd en cas d’opposition catégorique. Dans ces conditions, le système manipule la fenêtre d’Overton[3] qui balise les contours de la pensée dominante[4]. Cette fenêtre devient un catalyseur de l’ajustement structurel mis en œuvre par le système.

 

La fenêtre d’Overton

Dans les années 1990, le juriste et lobbyiste américain Joseph P. Overton utilise le mot « fenêtre » pour désigner le fait que les idées qui sont jugées acceptables par la population sont toutes situées à l’intérieur d’un périmètre précis.

À l’intérieur de ladite fenêtre se trouvent les idées perçues comme des propositions politiquement et socialement légitimes. À l’extérieur, les idées sont réputées extrêmes et donc rejetées par une grande partie de la population. 

Quand s’exprime une opinion située à l’intérieur de la fenêtre, elle est admise, comprise et éventuellement adoptée par les politiques publiques. Par contre, si l’opinion franchit la limite du raisonnable, elle se trouve exclue du débat, voire pénalement condamnée, car trop radicale, impensable, voire complotiste.

Cela signifie que l’éventail de l’échiquier politique acceptable, susceptible de gouverner, est borné. En démocratie, les idées plus radicales, plus extrêmes, situées en-dehors de la fenêtre sont notamment instrumentalisées, à travers les sentiments qu’elles suscitent, pour canaliser les votes des électeurs vers les candidats choisis par le système. Lesdits sentiments sont naturellement exacerbés par les médias aux ordres.

Les politiques publiques s’inscrivent à l’intérieur de la fenêtre qui est déterminée par une structure sociale et par un état de l’opinion donnés. Cela signifie que la fenêtre d’Overton n’est pas statique.

 

La fenêtre se déplace

Elle évolue au fil du temps, sous l’influence de divers facteurs tels que les évènements historiques, les changements sociaux et culturels, les « avancées » scientifiques et technologiques, les mouvements politiques, l’action des groupes d’intérêt et des médias… Une modification des déterminants de la fenêtre engendre son déplacement. Mais il apparaît que le catalyseur de la translation est l’opinion publique qui autorise le mouvement. En effet, l’ajustement des structures doit être accepté par une bonne partie de la population sauf dans le cadre d’une dictature.

La fenêtre d’Overton se déplace parallèlement à l’évolution de l’opinion qui conditionne la structure de la société. Dans le cadre de sa stratégie, le système peut, par divers moyens, manœuvrer l’opinion publique afin de déplacer la fenêtre. Ce faisant, l’ajustement structurel sociétal souhaité sera accepté, voire réclamé par une partie croissante de la population. La manipulation de l’opinion passe par l’instrumentalisation des agents du système ainsi que des idiots utiles plus ou moins endoctrinés.

La superstructure[5] est mobilisée pour exposer progressivement l’opinion publique à des idées jusque-là considérées comme extrêmes, c’est-à-dire situées au-delà du cadre de la fenêtre d’Overton. De la sorte, lesdites idées deviennent acceptables, voire désirables pour une part grandissante de la population. Diverses techniques peuvent être utilisées :

 

  • « La normalisation par contraste qui consiste à rendre une idée extrême plus acceptable en la comparant à une idée encore plus radicale. Par exemple, en défendant l’idée d’expulser tous les étrangers du pays, y compris les personnes ayant acquis la nationalité, il est possible de rendre plus recevable la proposition de fermeture des frontières du pays à tous les immigrants. Comparée à l’expulsion, la fermeture des frontières, bien que toujours restrictive, apparaît comme un compromis plus acceptable.
  • Le « pied dans la porte » : commence par une petite demande, facile à accepter, pour ensuite introduire une demande plus importante. Ainsi, un représentant d’une association caritative peut vous inciter à signer une pétition pour soutenir une cause. Une fois que vous avez signé, il sera plus facile pour lui de vous réclamer un don d’argent.
  • La « porte au nez » : débuter par une demande excessive, qui sera logiquement refusée, puis poursuivre par une demande plus raisonnable. Par exemple, le gouvernement décide d’augmenter les impôts de 50% et, devant le mécontentement suscité, réduit de moitié l’augmentation en présentant cette mesure comme une victoire du peuple.
  • L’utilisation des médias : Les médias jouent un rôle crucial dans la manipulation de la fenêtre d’Overton en donnant une large couverture à certaines idées tout en passant sous silence ou en diabolisant d’autres. Ils peuvent également présenter des idées radicales comme étant des opinions minoritaires, tout en les rendant progressivement acceptables.
  • Le rôle des influenceurs : Les influenceurs sur les réseaux sociaux peuvent également contribuer à déplacer la fenêtre d’Overton en y faisant entrer des comportements ou des idées qui étaient auparavant considérés comme marginaux. »[6]

 

Lors de son déplacement, des idées, des opinions, des comportements, des politiques publiques… entrent dans la fenêtre tandis que d’autres peuvent en sortir.

 

Exemples de mouvements dans les composantes de la fenêtre

 

L’esclavage : pendant des siècles, l’esclavage était une pratique courante, acceptée dans de nombreuses sociétés. Aujourd’hui, il est considéré comme un crime contre l’humanité et l’Histoire focalise sur la traite des noirs, surtout atlantique[7]. L’abolition de l’esclavage est souvent présentée comme une victoire des défenseurs des droits de l’homme et de la philosophie des Lumières dont l’action héroïque aurait bouté l’esclavagisme hors de la fenêtre d’Overton. À contrario, l’abolition de l’esclavage apparaît à certains comme un simple ajustement de structure en vue de réduire les coûts d’exploitation pour rehausser les profits[8].

 

Le mariage homosexuel : Avant d’être accepté, le mariage homosexuel était considéré comme une idée radicale. Au fil du temps, grâce à l’action de militants des droits humains, de l’égalité, de la lutte contre les discriminations…, des manifestations du type Gay Pride et à une visibilité croissante des couples homosexuels dans les médias, cette pratique a progressivement été normalisée.

 

Le cannabis : Auparavant considéré comme une drogue dangereuse en raison des effets physiques et psychiques avérés, le cannabis est aujourd’hui de plus en plus accepté pour ses usages médicaux et récréatifs dans de nombreux pays.

 

Le réchauffement climatique : Dans les années 1970, des scientifiques ont envisagé la possibilité de la venue d’une nouvelle ère glaciaire. Cette idée était principalement basée sur une tendance au refroidissement observée dans les températures mondiales depuis les années 1940, ainsi que sur des cycles naturels de refroidissement et de réchauffement de la Terre. Par la suite est apparue la thèse opposée du réchauffement climatique d’origine anthropique. Cette thèse est entrée dans la fenêtre d’Overton grâce à la mobilisation de nombreux « experts » (GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et par l’action de multiples institutions publiques et privées, bénéficiant de financements très importants. Parmi les intervenants se trouvent : des organismes publics (CNRS (Centre national de la recherche scientifique), ADEME (Agence de la transition écologique), Météo-France), des organisations non gouvernementales (Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace, WWF), des Fondations (Fondation Bill & Melinda Gates, Fondation David et Lucile Packard), des entreprises (EDF, Total)… L’entrée du réchauffement dans la fenêtre s’est traduite par la mise en œuvre d’un ensemble de politiques, essentiellement restrictives, afin de « sauver la planète » …

 

Le droit de vote des femmes : Au début du XXème siècle, l’idée que les femmes puissent voter était considérée comme radicale, voire impensable, dans de nombreuses sociétés. Les arguments contre le droit de vote des femmes étaient souvent fondés sur des stéréotypes de genre, des considérations religieuses ou des préoccupations concernant l’ordre social. Cette idée se situait en dehors de la fenêtre d’Overton de l’époque. Peu à peu, l’action des mouvements féministes, des suffragettes, d’intellectuels, de personnalités politiques… a introduit la question dans le débat public. Ainsi, les arguments en faveur du vote des femmes ont été largement diffusés notamment par les médias. Des pays comme la Nouvelle-Zélande (1893), l’Australie (1902) et le Royaume-Uni (1918, avec des restrictions) ont été parmi les premiers à accorder le droit de vote aux femmes[9]. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays ont finalement adopté le suffrage universel, reconnaissant le droit de vote des femmes sans restriction. La France, par exemple, a accordé ce droit aux femmes en 1944.

 

Le déplacement de la fenêtre d’Overton est généralement un processus lent et progressif. Pour qu’une idée considérée comme radicale devienne acceptable, voire populaire, il faut des années ou même des décennies car cela implique souvent la modification des us et coutumes ancrées dans la mémoire collective.

Néanmoins, la fenêtre peut connaître un déplacement plus rapide à l’occasion d’évènements majeurs. Les conflits armés, les crises aiguës de diverses formes sont susceptibles d’accélérer le mouvement. Ainsi la « pandémie » de COVID-19 a entraîné des changements radicaux dans les modes de vie et les interactions sociales, ce qui a conduit à une acceptation forcée de certaines idées qui étaient auparavant considérées comme inacceptables, telles que la vaccination de masse quasi-obligatoire, le port du masque ou le confinement.

Au total, le déplacement de la fenêtre d’Overton résulte d’un processus complexe qui combine des stratégies de communication, d’injonction, de mobilisation et de persévérance. La maîtrise de ces stratégies permet d’agir sur le débat public et de faire évoluer les idées.

Ainsi, le déplacement de la fenêtre peut-il être piloté par le système pour atteindre ses objectifs. 

 

 

[1] Encore dénommée « fenêtre de discours » Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fen%C3%AAtre_d%27Overton

[2] Pensée dominante que le système tente de transformer en pensée unique.

[3] Encore dénommée « fenêtre de discours » Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fen%C3%AAtre_d%27Overton

[4] Pensée dominante que le système tente de transformer en pensée unique.

[5] Selon Karl Marx, « la superstructure correspond à l’ensemble des institutions, des idées, des valeurs et des normes qui sont enracinés » dans une structure économique particulière. Elle comprend notamment l’État, la religion, la culture, l’éducation, etc. ». https://gemini.google.com/app/6ec269c71442d701 Il est possible d’ajouter : les médias, les réseaux sociaux, les « scientifiques », les « experts » …

[7] L’Histoire officielle passe sous silence ignore d’une part la traite des blancs par les barbaresques maghrébins ainsi que la traite continentale qui a concerné un effectif plus nombreux que la traite atlantique. Voir par exemple : Mise à l'heure des Pendules : L’Esclavage Des Européens Blancs a Précédé celui Des Africains, vidéo : https://www.bitchute.com/video/u0isVYD5RYu3

[8] Voir par exemple : Bernard Conte, « L’économie et la fin de l’esclavage », https://lamenparle.hypotheses.org/995 le 11/02/2019

[9] Bijon, Béatrice, et Claire Delahaye, éditeurs. Suffragistes et suffragettes. Traduit par Béatrice Bijon et al., ENS Éditions, 2017, https://doi.org/10.4000/books.enseditions.8022. Revue française de science
politique ; Albistur, Maïté, et Armogathe, Daniel, (dir) Histoire du féminisme en France du Moyen Age à nos jours, Des femmes – Antoinette Fouque, 1977 ; Rabaut, Jean, Histoire des feminismes français, Stock, Paris, 1978.

source image : https://www.canva.com/design/DAGk4UCLQmw/DpMlw4LkFna8URvlzhbTrQ/edit?ui=eyJEIjp7IkoiOnsiQiI6eyJBPyI6IkIifX19LCJBIjp7IkEiOiJkb3dubG9hZF9wbmciLCJGIjp0cnVlfSwiRyI6eyJEIjp7IkQiOnsiQT8iOiJBIiwiQSI6IkIifX19fQ


Moyenne des avis sur cet article :  2.5/5   (26 votes)




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29 réactions à cet article    


  • Corcovado 17 avril 19:18

    J’aimerais connaitre le but et la moralité de votre article. Merci.


    • JPCiron JPCiron 18 avril 14:58

      @Corcovado

      Pour tel ou tel sujet, la ’’mise en phase’’ des opinions/sentiments dans un groupe humain se fait, le plus souvent, sur une durée qui dépasse une vie humaine.

      J’ai le sentiment que l’objectif de l’auteur est d’aider tout un chacun à s’élever au-dessus de sa propre ’’bulle de certitudes’’ pour essayer de comprendre les mécanismes qui sont à l’oeuvre dans l’élaboration de nos certitudes/opinions individuelles.

      Ces mécanismes sont à l’oeuvre dans des ’’Systèmes Complexes’’ difficiles à comprendre/contrôler.


      L’auteur donne des exemples de sujets pour lesquels, le ’Système’ génère des évolutions. Il y en a d’autres, comme par exemple celui du ’Sionisme’’, qui est un exemple de ’Système’ qui fonctionne sans tête et qui se meut sur trois ’pattes’. Point besoin de complot ! :

      https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-sionisme-global-est-un-systeme-235852


      Cependant, les lobbies sont des catalyseurs qui facilitent l’orientation du Système Complexe. Sans certitude toutefois du résultat, qui peut aussi être contre-productif.


    • sylvain sylvain 17 avril 20:04

      C’est un concept interessant, qui s’inscrit me semble t il dans la theorie plus large de la societe du spectacle dont je ne saurais trop conseiller la lecture


      • Phil 19 avril 11:24

        @sylvain
        Oui, « La société du spectacle » est un essai de Guy Debord qui date de 1960 et quelques.
        Guy Debord a réalisé un film (assez pénible à visionner à mon avis) entre autres dont le titre est un palindrome (attribué éventuellement à Virgile) : « In girum imus nocte et consumimur igni »
        Ce qui peut se traduire par : «  Nous tournoyons dans la nuit, et nous voilà consumés par le feu ». Cette phrase de mon point de vue mérite réflexion au sujet des agissements de l’être humain.


      • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 avril 13:48

        La fenêtre d’Overton ? | La Ligue de l’Enseignement et de l’Éducation permanente

        Le concept a récemment été abordé par Clément Viktorovitch (chroniqueur français spécialiste de la rhétorique en politique) dans l’émission « Clique » sur Canal+ ; cela en lien avec les propos de Julie Graziani (chroniqueuse).

        « les sociétés humaines sont caractérisées par un principe supérieur d’exploitation, de domination et de contrôle. L’application de ce principe implique l’existence d’un système aménageable en fonction de l’évolution structurelle des sociétés. Il convient de souligner que ladite évolution est le produit d’un ajustement provoqué par le système lui-même. » comme écrit Bernard.

        Faire partie d’une hiérarchie comme les poupées russes.

        Perso, pendant toute mon existence, je n’ai jamais considéré avoir eu une autorité qui m’imposait ses idées.

        Il faut peut-être lire « Adieu monde des brutes. Bonjour monde des abrutis ».


        • JPCiron JPCiron 18 avril 14:45

          <un principe supérieur d’exploitation, de domination et de contrôle>

          Mon sentiment est que, plus qu’un principe, il s’agit d’un sentiment. Qui naît de par des certitudes culturelles dominantes qui ont émergé dans tel ou tel groupe humain.

          Les religions souvent sont un fournisseur privilégié d’ingrédients alimentant le Système :

          https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/quelle-est-l-origine-et-l-258582


          • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 avril 15:24

            @JPCiron,
             Les religions sont les premières formes de propagande via des pubs.


          • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 20 avril 14:54

            @JPCiron
            forme d’ORDRE en 6mots :
             absolus : Puissance
             dyade : Autorité, DROIT
             triade : exploiter, dominer, contrôler
            marche très bien ; et
            « du sentiment de propriété nait le Droit »


          • Fergus Fergus 18 avril 15:39

            Bonjour, Bernard

            Article intéressant sur un processus qui était déjà connu avant Overton, celui ci ayant eu le double mérite : un, de le théoriser de manière synthétique accessible à tous ; deux, de permettre que lui soit donné un nom qui en fixe les grandes lignes dans l’esprit des gens.


            • Fergus Fergus 18 avril 15:47

              Un point sur le Covid, évoqué dans l’article. 

              La « vaccination de masse » pouvait effectivement être considérée comme radicale avant la pandémie encore que cela puisse se discuter car elle a été l’équivalent sur un temps court des vaccinations systématiques de type BCG ou DDTAB organisées durant des décennies  avant d’entrer dans la fenêtre.
              Je ne crois pas qu’elle soit redevenue radicale depuis la fin de la pandémie.

              A contrario, le « port du masque obligatoire » et le « confinement », eux aussi entrés dans la fenêtre durant la pandémie, sont clairement redevenus radicaux !


            • mac 23 avril 00:52

              @Fergus
              Je ne crois pas qu’elle soit redevenue radicale depuis la fin de la pandémie.


              Cela dépend pour qui...
              Il y a aussi un certain nombre de gens pour qui, même pendant la pandémie, elle était radicale. D’autant plus qu’on n’a toujours aucune preuve sérieuse qu’elle ait eu le moindre effet notable sur la transmission de la maladie, ce qui qui annihile toute idée de pass sanitaire.


            • Tolzan Tolzan 18 avril 17:15

              Bonjour M. Conte.

              Votre contribution est très intéressante. Juste un petit bémol de ma part. Vous écrivez  :

              "Notre hypothèse est que les sociétés humaines sont caractérisées par un principe supérieur d’exploitation, de domination et de contrôle".

              Mais, pourquoi introduire une hypothèse et non débuter par cette simple phrase : "Les sociétés humaines sont caractérisées par un principe supérieur d’exploitation, de domination et de contrôle".

              C’est ce qui est ce qui ressort de la lecture de tout livre d’Histoire… C’est archi évident et seuls les idéologues refusent et refuseront (en particulier sur ce site) de voir cette réalité. Marx appelait cela l’exploitation de l’Homme par l’Homme au XIXe siècle, mais rien n’a changé… et se poursuit en 2025 ! La grande nouveauté est que les moyens modernes de contrôle de l’information sont tels que l’on peut lobotomiser en continu des millions d’individus rivés à leur téléphone mobile ou devant leur poste de télévision et mettre en application la devise de Josef Goebbels qui disait déjà dans les années trente : "un mensonge répété cinq fois reste un mensonge. Un mensonge répété en boucle devient vérité". Pour atteindre ce but, il suffit de bloquer toute contre-information… tout débat, de diffuser la même idéologie, de fermer les canaux hostiles. C’est "Elémentaire mon cher Watson", ce que l’oligarchie au pouvoir a bien compris et applique depuis des dizaines d’années. 


              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 18 avril 19:24

                Le sujet de la manipulation mentale des masses est extrêmement intéressant.

                L’article n’est pas sans qualité mais, malheureusement la fenêtre d’Overton est un concept dénué de tout pouvoir explicatif. Il est seulement descriptif et vu la formation de son inventeur, je ne suis pas surpris.

                Quand il faut comprendre les mécanismes de la manipulation (celle qui déplace la fenêtre) il faut aller regarder du côté de la psychologie sociale.

                Alors autant le faire tout de suite et s’éviter le détour par un concept en vogue mais aussi futile que dispensable.


                • Hervé Hum Hervé Hum 18 avril 19:48

                  De mon point de vue, la fenêtre d’Overton est une forme pour décrire la méthode de manipulation des populations ignorantes, qui repose sur l’art de la confusion et qui passe obligatoirement par le contrôle de l’imaginaire collectif.

                  C’est cet imaginaire collectif qu’il faut toujours avoir sous contrôle et qui doit s’adapter à l’évolution des conditions environnementales de telle sorte d’en être toujours celui qui le domine.

                  Certaines idées qui étaient à leur origine jugées populaires et raisonnables, sont devenues radicales et même quasiment « impensables ». C’est le cas du communisme !

                  Tout l’art à donc consisté à faire de cet idéal populaire et radical, quelque chose d’impensables via une confusion entre le principe communiste et le principe capitaliste. Pourtant, d’un point de vue logique causale, la condition du communisme est l’absence de chef et d’élite dirigeante qui capitalisent la vie d’autrui, car c’est la définition du capitalisme.

                  Car de mon point de vue, le principe du capitalisme ne naît pas il y a 3 siècles, mais plutôt il y a quelque 10 millénaires dans l’histoire connue et officielle. Car le principe du capitalisme, c’est le cheptel, c’est à dire, s’approprier le temps de vie d’autrui à son profit exclusif. Ce qui s’appelle dans le monde dit « sauvage », la prédation et dont la base fondamentale pour tuer sa proie avec le moins de risque et d’effort, consiste à l’isoler du reste du troupeau et où l’union fait la force. S’il est malade, c’est encore plus facile !

                  Bref, votre analyse est par trop réductrice, le monde ne commence au XXème siècle lorsqu’on veut traiter de principe généraux.


                  • Fergus Fergus 19 avril 10:53

                    Bonjour, Hervé Hum

                    Ce n’est pas la « confusion entre le principe communiste et le principe capitaliste » qui a tué le communisme, mais les dérives totalitaires, souvent sanglantes (voire génocidaires), auxquelles il a servi de prétexte idéologique.


                  • Hervé Hum Hervé Hum 19 avril 11:50

                    @Fergus

                    vous dites que ce n’est pas la confusion entre le principe communiste et capitaliste, pour finir par écrire que ce sont « les dérives totalitaires auxquelles il asservi de prétexte idéologique. »

                    Ce qui revient à dire la même chose sous une autre forme !

                    La confusion consiste à donc à partir de l’idéal communiste qui fait adhérer une population travailleuse et pauvre dites prolétarienne, pour imposer une forme de capitalisme. C’est ainsi qu’on aboutit à Staline, le petit père du peuple, donc, le culte du chef et où le peuple est son cheptel. Idem pour Mao, Pol Pot, etc.

                    Une fois suffisamment diabolisée et donc, vue comme une radicalité impensable, on peut s’en servir comme épouvantail.

                    Alors, cela oblige à penser autrement la logique causale, mais permet de mettre au jour toutes ces confusions dont le but est de manipuler les population et leur faire prendre des vessies pour des lanternes.

                    Autre exemple, lorsque l’élite prédatrice dites bourgeoise est menacée par ce prolétariat, elle utilise la formule magique « la patrie en danger », qui consiste à envoyer s’entretuer ces mêmes prolétaires pour permettre à cette élite de se maintenir au pouvoir.


                  • chantecler chantecler 19 avril 12:14

                    @Fergus
                    Tandis que chez les capitalistes et les néolibéraux nous avons connu le paradis sur terre ...
                    Et pas de dérives sanglantes ! Tous les pays attaqués et détruits ça compte pour du beurre .

                    Ah oui, j’oubliais pour toi la guerre en Ukraine n’est que le fait d’innocents par l’odieux Poutine .....
                    Bon, je laisse tomber .

                    Fergus Rakoto mêmes combats !

                    PS : Ah oui, je pleure sur ce qu’est devenu Chamonix !
                    C’est un sacré problème pour l’humanité !


                  • Fergus Fergus 19 avril 14:28

                    Bonjour, chantecler

                    « Tandis que chez les capitalistes et les néolibéraux nous avons connu le paradis sur terre » 

                    Ai-je mentionné une telle énormité ???

                    Mais entre les horreurs du stalinisme, les massacres orchestrés par Pol Pot, la mise en place du régime soviétique et l’émergence des dérives dictatoriales sud-américaines en relais de la révolution bolivarienne, très rares ont été les expériences communistes heureuses (mis à part peut-être le Kerala en Inde) !



                  • Fergus Fergus 19 avril 14:32

                    @ chantecler

                    Voir autre chose dans la guerre en Ukraine  aux dépens d’une nation indépendante ! que la tentative d’accomplissement par Poutine d’un rêve impérialiste de reconstruction de l’empire russe n’est pas sérieux !!!


                  • Fergus Fergus 19 avril 14:34

                    @ chantecler

                    « Fergus Rakoto mêmes combats ! »

                    Amalgame débile et mensonger  ! je suis en opposition à Rakotoarison dans la plupart des domaines, notamment politiques et sociétaux !!!


                  • Fergus Fergus 19 avril 14:38

                    @ chantecler

                    « Ah oui, je pleure sur ce qu’est devenu Chamonix ! C’est un sacré problème pour l’humanité ! »
                    Je ne pleure pas moi-même. smiley
                    Cela dit, vous perdez de vue qu’AgoraVox est un média généraliste ! Nulle part n’est indiqué dans sa charte que seuls les problèmes de la planète doivent être abordés dans ses colonnes !


                  • Hervé Hum Hervé Hum 19 avril 19:06

                    @Fergus

                    Voir autre chose dans la guerre en Ukraine — aux dépens d’une nation indépendante ! — que la tentative d’accomplissement par Poutine d’un rêve impérialiste de reconstruction de l’empire russe n’est pas sérieux !!!

                    De mon point de vue, c’est vous qui êtes ridicule, parce que vous oubliez juste un petit détail, ce sont les prédateurs étasuniens qui sont l’empire dominant et mettent la pression sur l’empire russe. L’Ukraine n’est pas une nation indépendante, ses dirigeants sont tous corrompus aux intérêts des américains et à preuve du contraire, le prédateur Poutine exigeait seulement la non entrée de l’Ukraine dans l’OTAN,

                    Il a toujours dit que c’était la ligne rouge et tous les évènements ayant conduit Poutine à s’attaquer à l’Ukraine tourne autour de cette dépendance ukrainienne aux intérêts étasuniens qui ont eux même poussé au franchissement de cette ligne rouge.

                    La preuve étant donnée par Boris Johnson exhortant Zelensky à poursuivre la guerre plutôt que signer la paix et au seul détriment des ukrainiens dont maintenant, le mafieux Trump exige qu’ils paient avec leur ressources naturelles.

                    Ce sont les étasuniens qui disposent de 800 bases militaire à travers le monde.

                    Le capitalisme est responsable de pratiquement tous les génocides de l’histoire de l’humanité, même au Cambodge. Ce sont les agents étasuniens qui ont provoqués la plupart des coup d’état sanglants et installés des dictateurs ou en renversant d’autres selon leur intérêts.

                    Tout comme au temps de la colonisation européenne où l’ancien régime n’est qu’une forme du capitalisme.


                  • jjwaDal jjwaDal 21 avril 12:25

                    @Fergus
                    Foutaise éviscérée maintes fois par de nombreux analystes, Jeffrey Sachs et John Mearsheimer en tête. Poutine arrive dans les hautes sphères dirigeantes russes dès 2000. Son influence sur la politique russe court sur plus de 22 ans quand il envoie un contingent famélique de 180 000 soldats pour envahir un pays qui en aurait nécessité quasiment dix fois plus. Un impérialiste sans armée de taille à satisfaire ses pulsions impériales ? Il avait tout le temps et les moyens pour cela. Arrive l’invasion et des sanctions économiques majeures et en trois ans il constitue une armée de 1,5 millions d’hommes, preuve qu’il aurait pu le faire encore plus facilement quand l’argent rentrait à flot dans les caisses.
                    Tout dément cette assertion d’impérialisme poutinien.


                  • chantecler chantecler 21 avril 18:51

                    @Fergus
                    Non, mais je constate que pour nourrir ta graphomanie systématique, tu nous ressors le même argument chaque fois , à savoir que ce site est « généraliste » et « que rien ne t’interdit » etc etc ......

                    Mais à ce compte , en général , il est possible d’aborder 10 000 ou 100 000sujets sans rapport avec l’actualité .
                    Et alors ?
                    Que je sache Agx n’impose pas non plus de parler de tout sauf de ce qui est en jeu , de ce qui préoccupe et intéresse les gens , ce qu’on appelle généralement l’actualité ou l’état du monde, de notre pays etc etc ....

                    Faudrait tout de même que ce site mette enfin les choses au point .

                    Si n’importe peut parler de n’importe quoi, ce qui lui passe par la tête ,ou ce qu’il a entendu , vu ou lu dans un média , une revue quelconques alors je m’abstiendrai de le fréquenter .

                    Je n’ai pas que ça à faire de parcourir les connaissances, les arcanes mentales et les fantasmes de chacun sur n’importe quel sujet , ni de connaître ce que chacun a dans la tête à propos de n’importe quoi .

                    Basta .


                  • Jean Keim Jean Keim 19 avril 07:48

                    Le fait de trouver votre article intéressant me positionne-t-il dans la (une) fenêtre d’Overton ?

                    Pourquoi ne pas aller un peu plus loin et se demander quelle est la source de nos comportements, pourquoi agissons-nous comme nous le faisons ?

                    Dans les commentaires des intervenants proposent leur vision ; par exemple pour l’un il s’agit de « regarder du côté de la psychologie sociale » ; pour un autre « il faut toujours avoir sous contrôle notre imaginaire collectif » ; ou encore « Les religions sont les premières formes de propagande » ; en se plaçant ainsi chacun ne révèle-t-il le cadre de sa propre fenêtre à partir de laquelle il observe et se situe dans le monde ?

                    Chacun puise dans ses savoirs de quoi expliquer le monde, mais en avons nous conscience ?

                    Ainsi tout le monde peu ou prou se fabrique une fenêtre d’observation, c’est le point commun entre chaque membre de notre espèce, mais dans une grande solitude, chacun a une vision personnelle, aussi unique qu’une empreinte digitale.


                    • Fanny 20 avril 02:01

                      Cette fenêtre d’Overton, c’est plutôt des portes ouvertes, une suite de lieux communs.

                      Bien sûr que la société évolue sans cesse.

                      On a la pensée unique dans la période que nous vivions, qui donne parfois envie de se jeter par cette fenêtre (d’Overton).

                      Qui déplace cette « fenêtre » ? La réponse prête à discussion.

                      Par exemple les femmes et leur identification progressive au statut et au rôle des hommes. Est-ce le résultat du combat des féministes ou bien le résultat normal du développement de l’économie capitaliste, qui a besoin de cette égalité des travailleurs et consommateurs(point de vue du « marxiste » Zemmour). Les immigrés suivent les femmes, l’oligarchie croit en avoir besoin.

                      Le peuple a-t-il un rôle dans ces déplacements de la « fenêtre » ou bien c’est entièrement manipulé par l’oligarchie et les forces économiques ?

                      Quel est le principal moteur des rapides évolutions sociétales en Europe ?

                      Qu’est-ce qui fait que l’UE promeut des notions morbides (euthanasie, IVG dans la constitution, aucun véritable projet d’avenir hors la guerre et un budget équilibré …) ? C’est l’inconscient collectif européen, malheureux suite an XXème siècle désastreux ?


                      • Jean Keim Jean Keim 23 avril 08:08

                        Si une religion des siècles après sa naissance a toujours des adeptes et fait encore parler d’elle, cela prouve simplement que sa propagande autrement dit son catéchisme est (toujours) efficace, seulement ce qui n’est pas perçu est qu’elle oblitère l’intelligence desdits adeptes.


                        • Bernard Conte Bernard Conte 23 avril 10:47

                          @Jean Keim

                          La fenêtre d’Overton a un intérêt essentiellement descriptif de la pensée dominante. Par contre, l’étude de sa manipulation par le système peut fournir des éléments explicatifs complémentaires. Le système répond à un principe supérieur d’exploitation, de domination et de contrôle qui vise, mais pas seulement, la maximisation du profit à n’importe quel prix (quoi qu’il en coûte). « Le système est en charge de la gestion stratégique qui définit les priorités, concentre et canalise les ressources, renforce les opérations, en veillant à ce que les employés (agents) soient focalisés sur la réalisation des objectifs. Le système agit pour saturer les contraintes mais aussi pour les modifier. Pour ce faire, il façonne en permanence les structures de la société pour les rendre compatibles avec un nouveau modèle (ou un nouveau variant) qui sera imposé dès que les conditions apparaîtront favorables. Les modèles se succèdent en intensifiant l’exploitation, la domination et le contrôle. Il est à noter que la structure de gouvernance qui met en œuvre la stratégie est composée d’une hiérarchie pyramidale d’exécutants (de contrôleurs, d’exécutants hiérarchisés) aux ordres du système » (citation de mon prochain ouvrage en cours d’écriture).

                          Par exemple, les Trente glorieuses ont profondément modifié la société (Capitalisme de la séduction [Clouscard], production et consommation de masse, individualisme, 1968, etc.) ouvrant la voie au néolibéralisme (Thatcher) dont on connait les méfaits.

                          Dans ces conditions, nul salut à l’intérieur du système, il faut faire table rase.


                        • chantecler chantecler 24 avril 01:09

                          Bon, finalement les analyses de Wikipédia ont parfois du bon !

                          Surtout si on veut éviter d’envoyer mémé dans les orties ... !

                          https://fr.wikipedia.org/wiki/Fen%C3%AAtre_d%27Overton

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