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Accueil du site > Tribune Libre > La punition est la corrélation de l’ignorance

La punition est la corrélation de l’ignorance

Elle l’est à tel point que dans le jugement d’Aquila c’est l’incertitude que l’on punit, ce qui relève du délire, faut-il en conclure comme dans mon dernier article que la peur de mourir nous paralyse ou qu’éduqué à punir nous reproduisons ce principe comme d’autres avalent un médicament quand ils ont mal.

L'occident vit sur sa culture judéo-chrétienne, avec tous les mimétismes que nous avons encodé et dont l'irrespect peut suivant les circonstances entrainer la mort et des souffrances.

Il faut bien comprendre que dans mon propos, ignorance, ne signifie pas sot, mais bien tout ce que l'on n'a pas appris et tout ce que l’on n’a pas compris. Ainsi quand je parle de l'obscurantisme qui nous accompagne, cela ne signifie pas que nous sommes inintelligents, mais que la relation de nos actes ou décisions sont inappropriés à une situation, car conduite par la certitude ou la vérité absolue.

Toute la période scolastique a vu des hommes, instruits et autant intelligents sinon plus que nous, défendre des idées et convictions erronées auxquelles ils s'attachaient avec certitude comme élément indispensable à leur existence et à la codification de celle des autres.

La punition s'est donc vite démontrée un moyen rapide de persuasion pour se soumettre et inculquer aux enfants l'éducation sociétale.

Aujourd'hui nous savons que par le mimétisme nous reproduisons les schémas qui ont formaté notre psychisme et qu'ils constituent des blocages, de telle manière que nous imposons la punition comme conséquence logique de toutes erreurs, comme une évidence et une vérité anthropologique.

Ce faisant regardant le monde de manière anthropomorphiques, nous ne pouvons que toujours trouver une justification à la punition et en faire la planète une détentrice dans ses soubresauts et transformations. (Il a glissé sur le glacier, la montagne ne pardonne pas elle l'a tué).

Cela nous entraine vers la judiciarisation de la société, où les hommes face à leurs souffrances recherchent dans les instances judiciaires non plus la résolution d'un conflit ou d'une transgression mais la reconnaissance d'un statut de victime dont obligatoirement il sera désigné un responsable et l'ouverture d'une compensation

Insensiblement nous voyons le besoin déiste d'un monde laïc rechercher l'instance suprême qui juge en son âme et conscience loin de la rigueur des faits qu'il réclame à ceux qu'elle condamne.

Nous sommes là devant un schéma séculaire qui a présidé au développement de tous les obscurantismes.

Nous avons attendu de la science qu'elle se projette dans l'avenir et nous lui demandons en bon humain superstitieux d'être un devin comme les mages, tous ceux qui lisaient le vol des oiseaux, les viscères de quelque animal ou ceux qui consultent les astres, les cartomanciennes et tous les artifices qui nous consolent d'être fragiles.

Ce jugement me semble l'équivalent de l'attitude des despotes d'antan qui coupaient la tête à leur mages quand ils se trompaient dans leurs prédictions. Loin de représenter une erreur de jugement, cette décision est vraiment la marque d'un obscurantisme qui atteint ceux dont les hommes attendent autre chose que la justice positive et qui à force de représenter le dernier maillon crédible dans un monde en profond bouleversement, s'imagine en juge suprême devant punir l'homme de n'être qu'un ignorant qui s'instruit, et dont. L’insuffisance serait de ne pas être infaillible.

Faut-il y voir une relation qu'un tel jugement ait lieu en Italie ou juste une conjonction de circonstances .Si je me réfère aux procès du drame de Toulouse où envers tous les faits des parties civiles voulaient la condamnation de Total, non pour sa responsabilité directe, mais pour ce qu'elle n'a pas pu éviter, même s'il est reconnu qu'elle en était ignorante, nous sommes devant une dérive émotionnelle où le système punitif est l'antidote des peurs et souffrances.


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14 réactions à cet article    


  • easy easy 27 octobre 2012 11:04

    Je ne vois rien à redire à votre papier.



    Je pousse un cran plus loin.

    Prenons Concordia :

    Mettons que j’y aie perdu un enfant qui y travaillait ou y prenait des vacances.
    Quels seraient mes raisonnements à propos du captaine, de sa compagnie ?
    Quels seraient-ils en partant des écueils qui sont :
    - Qu’aucune sorte de compensation matérielle ne ramènera mon enfant à la vie
    - Qu’aucune sorte de punition infligée à quiconque ne ramènera mon enfant à la vie

    Avec les déclinaisons en :
    - Selon quelle mécanique intellectuelle une torture infligée à ce capitaine aurait le pouvoir de réduire ma souffrance ? Cette mécanique n’est-elle pas une haute perversion ?

    Et compte tenu des spéculations en :
    - Il faut (à tout prix) empêcher de capitaine, cette compagnie, de recommencer.

    Compte tenu aussi de l’incontournable :
    - Talion n’est finalement qu’une vengeance et cultiver le concept de vengeance c’est cultiver le les justifications des guerres.

    La guerre étant mon principal tabou, comment réagir, que réclamer ou ne pas réclamer pour ne pas favoriser la culture de la guerre ?



    Et bien il me semble que sans jamais parvenir à étayer un bel argumentaire, je m’abstiendrais de toute réaction publique, de toute réaction autre qu’intime. En somme j’avalerais la couleuvre de manière forfaitaire avec comme vague argumentaire intime -que je ne me sentirais pas la capacité à dire, à expliciter- que j’ai à assumer les turpitudes de la vie. 
    Et cela inclut, paradoxalement sans doute, que je préfère, si ma douleur est insupportable, me suicider en silence, dans mon coin. 

    Ma libido vitalis ne doit pas subsumer les argumentaires de guerre, elle ne doit pas prévaloir sur l’horreur absolue qu’est la guerre.



    Si le Monde me dégoûte en quelques endroits, c’est en ses cruautés soit individuelles soit collectives. Le suicide n’étant pas une cruauté, même pas envers soi, mais plutôt le meilleur biais pour éviter la souffrance, je le vois comme unique solution pour contribuer à éviter ce qui, dans ce monde me dégoûte : les guerres (de toutes échelles, entre deux personnes comprises)


    Le cas serait un peu plus compliqué si mon enfant, au lieu d’avoir perdu la vie dans ce naufrage, n’y avait perdu que ses jambes. 
    Il serait plus complexe puisqu’il y aurait alors son avis qui interviendrait. Mais je lui dirais que pour ma part c’est no-réclamation. Il fera ce qu’il voudra en matière de réclamations mais il ne devra pas compter sur mon aide pour ’obtenir justice’. 

    Je ne crois pas en la Justice au sens où je ne crois pas en ses vertus.
    Je vois trop de corrélation entre le prétendu désir de justice et les argumentaires de guerre (toujours à toutes échelles). Trop de vices, d’orgueils et d’égoïsmes se rhabillent de justice. 

    Soit je parviens à assumer in petto les turpitudes de ma vie, soit je me suicide si ça m’est trop pénible mais réclamer justice revient à cultiver les arguments de la guerre.


    Les suicidés sont les seuls véritables pacifistes.
     


    • ddacoudre ddacoudre 3 novembre 2012 20:04

      bonjour à tous.

      merci d’avoir contribué par vos commentaires forts intéressants.

      j’étais en vacances et je n’ai pu donner une réponse en son temps.

      nous ignorons ce que nous avons pu être en tant qu’animal grégaire dans son biotope. nous ne nous connaissons qu’au travers des traces culturelles que nous avons laissé derrières nous et que nous exhumons,et même un enfant livré à lui même n’échappe pas à son environnement culturel.
      Une étude démontre la difficulté du sujet abordé, c’est celle de Calhoum sur une colonie de rat (toutes proportions gardées bien sur), il qualifie de cloaque une organisation dont la prédominance conduit à la distorsion des comportements instinctifs fait pour assurer la survie de toute espèce.

      J’en avais fais en son temps un article.http://ddacoudre.over-blog.com/pages/du-rat-a-moi-7607770.html.

      L’on peut y trouver la complexité du sujet, notamment que la capacité d’agressivité de toute espèce pour survivre face aux autres dans son environnement peut par la culture devenir violence.

      Il existe peut de tueries intra espèce, les fourmis, l’homme. Pour l’essentiel nos difficultés proviennent de la concentration humaine et de la distribution de la rareté dont nous avons fait un mode d’existence en élaborant des paradigmes du dominant « culturalisé » et non biologique http://ddacoudre.over-blog.com/pages/la-rarete-est-une-invention-geniale-7886790.html. Le dominant biologique est fait pour sélectionner le meilleur sujet susceptible de s’accoupler pour donner la meilleures progéniture apte a survivre pour perpétuer l’espèce. Nous nous avons élaboré des dominants systémiques auxquels nos valeurs ont conduit. http://ddacoudre.over-blog.com/article-ce-plan-comptable-qui-nous-fait-l-europe-111330768.html


      il nous est impossible de ne pas être porteurs de valeurs et d’être soumis à l’obligation de se regrouper autour d’elles pour exister culturellement avec tous les phénomènes de groupes ou de meutes qui en découlent. L’art consistant à trouver le juste à propos de toute chose et de s’armer d’une sage capacité de transgression et personne ne détient le moyen d’y parvenir par un apprentissage qui nous épargnerait d’apprécier les erreurs de notre monde dont chacun à une mesure qui dépend de celles du groupe dans lequel il vient au monde.

      Dans le notre la punition à une place prépondérante et n’est QUE CULTURELLE rien, dans nos vestiges extirpés du fond des âges ou de l’art , nous démontre qu’elle est d’essence inné incontournable,elle est comme tout acte culturel répondant à son environnement .

      Ce n’est donc pas en déclarant qu’elle doit être supprimé que l’on y parviendra ou en « policiarisan » et judisciarisan » la société que l’on y parviendra mais en modifiant l’environnement.

      cordialement.



    • philouie 27 octobre 2012 11:23

      vous dites :

      "Aujourd’hui nous savons que par le mimétisme nous reproduisons les schémas qui ont formaté notre psychisme et qu’ils constituent des blocages, de telle manière que nous imposons la punition comme conséquence logique de toutes erreurs, comme une évidence et une vérité anthropologique.

      ...Cela nous entraine vers la judiciarisation de la société,« 

      Je pense que c’est l’inverse qui est vrai.
      C’est à dire que c’est parce que nous refusons d’assumer notre rôle d’éducateur en particulier lorsqu’il s’agit de manier la sanction (nous nous refusons à punir donc) , - éducation qui entrainerait une culture de la responsabilisation - que nous avons besoin d’une instance de substitution qui vient palier à notre démission.

      La judiciarisation de nos sociétés, qui consiste à désigner le responsable par une instance externe, provient de notre déresponsabilisation : c’est parce que nous ne nous assumons plus comme responsable que nous avons besoin qu’autrui dise à notre place qui est le responsable.

      Il y a d’un coté une perte de sens, : qui suis-je, quel est mon engagement, que dois-je transmettre, comment le transmettre ? et d’un autre coté, une sorte d’appel au secours »mais dites nous ce qu’il en est puisque nous même nous ne le savons pas".


      • easy easy 27 octobre 2012 12:48

        Le fait de punir, de sanctionner, de faire souffrir, en tant qu’éducateur ne conduit pas à une responsabilisation de l’éduqué mais au contraire à sa déresponsabilisation puisqu’il voit que le jugement d’autrui prévaut sur le sien. En jugeant un enfant on l’habitue à être jugé et à juger, on cultive et on le pousse à cultiver la judiciarisation

        Même en ne punissant pas un enfant, même en se contentant de lui montrer ce qu’en tant que personne d’expérience nous savons des risques et dangers, nous l’habituons à imiter plus qu’à se responsabiliser de lui-même, par ses propres expériences.

        Responsabiliser quelqu’un, l’éduquer n’a pas de sens absolu. Ça n’a de sens que pour ceux qui sont convaincus de la nécessité d’un endoctrinement à une religion, à un totem, avec leur lot de tabous.

        Il n’y aurait qu’une seule solution vraiment absolue de responsabilisation qui consisterait à laisser le gamin de 3 ans vivre le bazar de la vie, sans le protéger de rien, sans l’éduquer alors. Les animaux n’éduquent leur progéniture qu’au sens de leur seule survie pas du tout au sens moral. 

        Placer l’enfant pendant 30 ans dans un cocon ne peut pas en faire un responsable. Ca peut en faire un normé, ce qui inclut une responsabilisation au sens d’une morale (de petit ou grand groupe), mais il ne sera alors responsable que selon cette norme. Laquelle norme énonce aussi qu’en cas de procès intenté contre soi, il faut se défendre donc tout faire pour se défausser. D’autant qu’il y a autant de morales ou totems et tabous qu’il y a de groupes humains.
        C’est ça ou accepter toute condamnation sans broncher. 


         
        Nous sommes actuellement harassés de cas judiciaires concernant des adultes ayant été très bien éduqués avec menaces, punitions etc. mais qui, une fois traînés en justice, font le maximum pour se défausser.

        Dominique Cartouche a été très peu éduqué selon la norme. Il n’a bénéficié d’aucun cocon. Il ne s’est comporté qu’en bandit mais quand il a été pris, il ne s’est pas défaussé comme les Fabius et autres Kerviel. En seule manière de se défendre, il déniait son identité « Je ne suis pas Cartouche ».

        En tant que chef de bande, il en a assumé toutes les responsabilités et n’a dénoncé personne.
        Or il y avait une règle dans sa bande qui consistait à toujours tout entreprendre pour sortir de prison celui qui était pris.
        Ce n’est que quand il a constaté qu’aucun de ses acolytes n’avait entrepris de le sauver qu’il a balancé tout le monde.

        Il a donc pratiqué une responsabilité à géométrie variable, comme tout le monde. (Jésus aurait été un des rares d’entre nous à ne s’être pas défendu, mais ce qu’il a alors subi était-il juste, équitable, sain, encourageant, optimiste, heureux ?)



        Un malfrat, un sérial-killer, un kamikaze de WTC, un Himmler, n’est pas forcément quelqu’un qui n’assume pas ses responsabilités, loin de là, tant il y a de sens possibles à ce qu’est la responsabilité.

        Si l’on confond la responsabilisation avec la sagesse, la politesse, la probité, l’honnêteté, l’obéissance, le conformisme...ça veut dire qu’on ne réclame que la soumission à l’ordre établi. Or certains disent qu’on a le devoir de désobéir. 


        Le père d’Yvan Colonna avait demandé à son fils en planque de se livrer. On peut alors considérer qu’il l’avait appelé à se comporter en responsable. Mais pourquoi se serait-il comporté en responsable devant une Loi qu’il réprouvait ?
        La plupart des pères vont à dire à leur rejetons poursuivis de sauver d’abord leur peau. « Vis d’abord ! »


        Socrate s’est-il comporté en responsable face à ceux qui l’accusaient de corrompre la jeunesse ? Aurait-il été plus responsable s’il ne s’était pas défendu ?

         


        Il y aurait comme base absolue de la responsabilité, celle consistant à être responsable de sa vie biologique, de tout faire alors pour ne pas crever. Quiconque défendrait sa peau, même en tuant des innocents par millions, serait alors parfaitement responsable de sa vie.

        Cette sorte de responsabilité ne nous intéresse pas trop en tant que citoyen. Nous préférons appeler responsabilité le fait de se soucier certes pour une part de sa propre survie mais aussi de celle des autres.
        Mais dans quelle mesure alors ?

        Cette soumission à l’intérêt des autres doit-elle aller jusqu’à accepter sans broncher de se faire lapider parce qu’on vit avec une femme hors mariage ?

        Est-ce une bonne responsabilité que d’accepter de se faire décapiter sans boncher parce qu’on a été l’épouse du roi de France, parce qu’on a été protestant, parce qu’on a été Résistant ?
        Est-ce une responsabilité absolue que de ne jamais de défendre quand on nous intente un procès ? Que de préférer se suicider alors ?

        Est-il plus responsable d’accepter de subir deux heures de supplices en place de grève ou 30 ans de prison que d’avaler une dose de cyanure ?

        Je pense que le concept de responsabilité est bourré de perversions et qu’il n’a aucun sens absolu. Seuls les accusateurs le brandissent.



      • philouie 27 octobre 2012 13:20

        Vous dites beaucoup de banalités qui ne sont dans le fond que le reflet de l’air du temps.

        vous revenez par deux fois sur le fait qu’il n’y a pas de sens absolu.
        c’est possible.
        Mais réfléchissez.
        l’éducation est une transmission. Quoique vous en dites nous ne sommes pas des animaux et si nous sommes des êtres humains, des êtres civilisés, c’est parce que nous transmettons des valeurs. Des valeurs qui nous construisent au-delà de l’instinct. la justice à la place de la loi du plus fort par exemple. l’humanité est une construction. une construction qui se maintient parce que nous la transmettons et nous la transmettons dans l’éducation. Or transmettre des valeurs , c’est d’abord croire en ces valeurs, leur donner du sens, leur donner une prééminence sur ce que l’on croit sans valeur.
        il n’y a peut-être pas d’absolu, mais il y a quand même ce à quoi l’on croit, ce que l’on croit devoir transmettre.
        Vous dites : il n’y a pas d’absolu. pour moi c’est une forme de démission, c’est dire "mais pourquoi transmettre telle valeur plus qu’une autre puisque je suis incapable de hiérarchiser les valeurs, puisque je suis incapable de dire le bien et de dire le mal. vous ne savez pas, donc vous n’éduquez pas, donc vous ne transmettez pas. De la civilisation, votre humanité sombre dans la barbarie, là où la loi de la jungle prime, la loi de la bête, la loi de l’animal. vous avez renoncé, vous n’êtes pas encore plus un être humain parce que vous avez encore eu la chance d’avoir eu des éducateurs mais vos enfants ne le seront plus.
        Vous voulez les préserver mais sans vous en rendre compte vous les détruisez parce que vous avez renoncé à transmettre ce que vous avez reçu des adultes quand vous étiez enfants.


      • easy easy 27 octobre 2012 14:12

        Vu le nombre d’écoles et de scolarisés, vu le nombre d’éduqués de par le monde, il me semble que la banalité consiste à tenir votre discours éducatiste.
        Mais laissons-là ce détail ’banal Vs pas banal’.



        Le monde est éducatiste au moins depuis Hammurabi.
        Chacun, en tant que groupe ou tribu, dans son coin de Terre, a cultivé et donc éduqué selon ses consensus ou quasi consensus de religion, de totems et tabous.
        Et chacun aura dit comme vous, « C’est ça ou la loi du plus fort, la loi de la jungle »

        Quel en a été le résultat ou bilan, en temps réel, considéré en son époque, en son endroit ?

        Chacun peut, en fonction de ce qu’il sait de l’Histoire, en fonction de ses références, voir un résultat ou bilan différent.

        Pour ma part, je n’y vois que violences et horreurs.
        Et je ne dis pas horreur à partir d’une considération quantitative. Je ne fais pas de décompte de morts en millions, ça ne m’intéresse pas (Des spécialistes ont calculé que les batailles ont fait 3 milliards de morts).
        Je vois l’horreur dès la violence commise sur un seul individu, au nom de la loi, du code, de l’ordre, du totem, des valeurs...
        A la limite, le seul cas des tortures infligées à Jésus (au nom de quelque valeur ou ordre, donc en toute justice sociale) suffirait à me dégoûter.



        Plus exactement, j’avais déjà vu ce bilan dès mes 14 ans. Mais j’avais tout de même cru qu’il était possible de construire une sphère, un volume, un espace, une bulle, dans laquelle il serait possible de ne pas reproduire le principe des valeurs de telle sorte qu’en cas de transgression il faille torturer pour punir, pour terroriser alors.

        En dépit du mauvais bilan que je voyais concernant le Monde, parce que je croyais à la possiblité de créer un espace sans violence en cas de transgression aux valeurs, je restais comme vous à croire qu’il était bon de défendre le principe des valeurs. 

        Mais j’ai ensuite déchanté.




        Vous conviendrez, j’imagine, que vous non plus vous ne voyez pas un bon bilan de l’éducatisme quasiment universel mais que vous vous y accrochez en considérant que vous avez toutes les chances de réussir une bulle à la fois éducatiste et vraiment non violente (en attendant de déchanter peut-être un jour).

        Si ce n’est pas du tout le cas, c’est que vous tirez un bilan positif de l’éducatisme mondial.
        Je vous saurais alors gré de bien vouloir me montrer ce bon bilan.
        Peut-être m’aiderez-vous à croire à nouveau aux vertus des totems et tabous et que les avanies qu’ils ont éventuellement engendrées ne sont que peccadilles au regard de ce qu’aurait été la situation sans cet éducatisme (très particulier à l’Homme)


      • philouie 27 octobre 2012 15:44

        vous affirmez sans preuves ni arguments que les violences commisent par les hommes sont le fruit de leur éducation.
        je prétend le contraire.
        vous dites que l’éducation est spécifique à l’homme. ça l’est. Il y a une raison particulière à cela, c’est que l’homme est pourvu d’une conscience qui lui permet de faire des choix. Il n’est pas comme l’animal, soumis à son instinct et s’insère harmonieusement dans l’ordre du monde qui le dépasse.
        L’homme possède une conscience et la liberté.
        La liberté lui permet de faire des choix et en particulier celui de commettre des erreurs, c’est à dire de faire le mal.
        la conscience lui permet de juger le bien et le mal et partant là aussi de se tromper. par exemple de croire que le bien est ce qui est bien pour lui, indépendamment de ce qui est bien pour les autres. Par exemple il en viendra a convoiter le bien d’autrui, simplement parce qu’il pense que c’est bien pour lui. surgit ici la violence.
        nous n’avons pas encore parler l’éducation. La violence est antérieure à l’éducation et découle de sa liberté à choisir le bien du mal, liberté qui est liberté de se tromper.

        Vous dites que si on laisse un enfant sans éducation il ne sera pas violent. Or l’expérience montre que c’est exactement l’inverse qui est vrai. Un enfant qui n’est pas éduquer, qui ne reçoit pas la conscience clair qu’il y a des limites, devient un enfant capricieux et colérique. l’expréience le prouve tous les jours. Il y a des raisons psychologiques a cela et elles relèvent du sentiment de toute puissance qui habite l’enfant. ce sentiment doit être brisé. il doit être brisé pour que l’enfant trouve sa place et s’intègre dans le corps social : il ne peut y avoir ensemble deux tout puissant sans qu’il y ai conflit. forcément conflit.
        Brisé la toute puissance, c’est ce qu’on appelle la castration symbolique, et c’est ce qui nous permet de vivre ensemble sur un pied d’égalité sans que l’un cherche à dominer l’autre.

        L’approche que vous défendez et qui consiste à laisser l’enfant libre, sans sanction, sans punition, à pour conséquence de créer des êtres qui seront toujours insatisfaits, qui voudront toujours dominé autrui. ce que vous défendez, sans vous en rendre compte, c’est la guerre de tous contre tous. le monde de demain ne sera pas un monde sans violence mais un monde d’hyper-violence parce que la violence intrinsèque et présence en chaque homme n’aura pas été canalisé.
        Observez autour de vous ce qu’il advient des enfants qu’on laisse grandir sans savoir leur dire ne serait-ce que « non ». Ils deviennent des monstres. c’est cela que vous voulez pour nos enfants ?


      • easy easy 27 octobre 2012 16:25

        Vous avez oublié de me montrer le bon bilan que vous faites de l’éducatisme du Monde.

        En ce qui me concerne, j’ai vu dans mon enfance deux sortes de violences.
        Celles commises par un individu usant de sa seule force
        Celles commises par un individu usant de son pouvoir de ralier à lui d’autres personnes pour commettre la même violence, donc des violences commises par des meutes.

        J’ai eu à me battre contre des individus qui m’agressaient un à un, de manière très individuelle. Ils étaient parfois plus forts mais pas deux fois plus forts.
        Et j’ai dû fuir sous les tirs de pierres lancées par des meutes. Là j’ai eu très peur. Là j’ai trouvé que c’était très inéquitable.


        Qu’est une meute ?
        C’est un coagulât de gens ayant, sur un sujet donné, à un moment donné en tous cas, un même avis. Pour que des gens pourtant différents aient un même avis, ils faut qu’ils soient pareillement éduqués, il faut qu’ils soient conditionnés à avoir face à une situation donné, la même réaction.


        Jésus n’en a pas bavé d’un Goliath, il en a bavé d’une meute de gens coagulés par une même éducation.
        Placez Jésus parmi 1000 personnes issues des 1000 foyers éducatifs du Monde d’alors. Il aurait pris une pierre ici, un coup de pied au cul là, une baffe ailleurs, il aurait pu prendre 10 coups de couteau dans le coeur de la part d’un maniaque mais il n’aurait pas subi un si long supplice devant une foule complice, lâche et sadique.


        L’éducation, que j’avais soutenue mais dont je ne veux plus désormais, conduit à des millions de situations où une mère doit regarder son fils subir un supplice sans avoir le droit de le protéger, sauf à y passer aussi (Cas de la mère qui avait protesté contre Louis XIV, son fils ayant été tué d’avoir bossé dans des conditions dangereuses dans le chantier de versailles).
         
        Je trouve ça délirant ou en tous cas très antinomique ou dirimant de ce qu’on brandit par ailleurs comme idéal parental.


        Vous avez bien éduqué vos enfants.
        Félicitations.

        Un jour votre fils trouve que son armée fait des choses atroces. Il trouve ça insoutenable, indéfendable. Il publie des documents secrets et se retrouve dans la situation que vit en ce moment Bradley Manning. Emmuré à vie.

        Et vous, vous viendrez ici nous dire bravo à ce système éducatif dans lequel l’obéissance au général, à la Police, au Président est incluse.
        Et si votre épouse grimpe aux rideaux, vous lui collerez deux baffes.


        Que votre fils publie des documents secrets prouvant des exactions de sa compagnie, qu’il cambriole une banque ou qu’il couche avec sa soeur, s’il est condamné à être supplicié pendant deux heures en place de grève, vous viendrez nous dire que l’éducation à la norme est la bonne solution et qu’il n’a que ce qu’il mérite. 
        Moi, à l’autre bout de la place, j’agiterai un panonceau « Ceux qui l’aiment devraient avoir le droit de le protéger contre la meute. Il ne doit pas subir ça en ayant l’impression que personne ne l’aime, que tous le haïssent »


        J’ai l’impression que vous ignorez que des millions de gens très éduqués ont été de parfaits tortionnaires.


      • philouie 27 octobre 2012 17:07

        qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?
        une meute ce sont des gens qui ont reçu la même éducation ?

        excusez moi, il n’y a rien a répondre...
        c’est affligeant.


      • easy easy 27 octobre 2012 18:20

        Je peux le prouver cent fois et cette homogénéité d’éducation concerne toutes les meutes. Aussi bien celle qui a agi la nuit de la Saint Barthélemy, que celle qui a agi en 1994 au Rwanda, que celle qui a agit à Salem, que celle qui a lapidé en juillet dernier le couple non marié au Mali, que celle qui a tué Jean Claude Irvoas le 27 octobre 2005, que celles qui ont tondu des femmes en 45. Voyous, terroristes ou gens de quartier, tous coagulent en meute à partir de ce qu’ils ont de considération commune.

        Maintenant, si vous savez me montrer une meute constituée de gens de culture, d’éducation, de totem et de tabou différents, ne vous en privez surtout pas. 


      • philouie 27 octobre 2012 19:31

        une meute c’est au contraire une bande sans éducation qui s’agglutine autours du premier colonnel papa venu, à la recherche du père qu’ils n’ont pas eu, parce qu’il crie le plus fort, qu’il chante le plus fort qu’il pête le plus fort.
        vous voulez des chiens, vous aurez des chiens.
        c’est ça votre avenir.


      • mic0741 mic0741 29 octobre 2012 08:57

        Il ne faut pas confondre transmission de valeurs et validité de ces valeurs. L’homme a inventé des valeurs, essentiellement à partir de religions, pour soi-disant, permettre la vie en société. Rien ne prouve que les valeurs que nous avons ainsi inventées soient les seules possibles pour que la société vive en harmonie. D’ailleurs, elles sont très discutables : par exemple quid du droit de faire la guerre, c’est à dire de tuer son prochain parce qu’il n’a pas les mêmes valeurs ?


        La loi de la jungle ? Il est très rare, pour ne pas dire jamais, que des animaux d’une même espèce s’entretuent, y compris pour acquérir un territoire. Certes, il y a des confrontations, mais l’issue en est rarement la mise à mort de l’adversaire. Ce terme de « loi de la jungle » vient du fait que les animaux s’entretuent, mais c’est pour se nourrir, et ce n’est jamais (ou rarement) au détriment de leur propre espèce. L’homme tue d’autres espèces pour se nourrir, mais, contrairement aux animaux, il peut tuer son prochain pour de bonnes raisons liées à ses « valeurs ».

        En fait, nos valeurs sont complètement arbitraires, mais elles sont. Nous ne les transmettons que pour maintenir une cohérence entre les générations, mais non pas parce qu’elles sont nécessaires ou bonnes pour maintenir l’humanité. Il est ridicule d’affirmer que l’humanité se maintient grâce à nos valeurs, les animaux nous prouvent qu’une espèce peut se maintenir sans nos « valeurs ».

      • philouie 29 octobre 2012 20:20

        Bonjour,

        deux choses : d’une, je dis que la nécessité de la transmission des valeurs est indépendant de la qualité intrinsèque de celles-ci. Le relativisme moral, consistant à dire que nous ne savons pas ce que valent nos valeurs nuisent à la nécessité de les transmettre.

        la question c’est de transmettre, parce qu’on y croit. la question de la validité des valeurs est un autre débat sauf quand il conduit à dire : je ne sais pas, à quoi bon transmettre.

        de deux je dis que ce qui nous distingue des animaux et rend nécessaire la transmission de valeur est la liberté. Les valeurs sont ce qui nous permet d’user de notre liberté sans courir à la catastrophe. Ce qui n’est pas le cas des animaux puisqu’eux, sont parfaitement soumis à l’ordre naturel. (ou volonté divine).

        Remarquez qu’à ce point , je n’ai pas parlé de religion et que ce n’est pas tout à fait le propos.
        Si ce n’est que la religion, c’est ce qui fait qu’un groupe humain partage les mêmes valeurs.
        Mais la question de l’éducation et de la transmission n’est pas d’abord une question religieuse mais humaine.


      • Rensk Rensk 27 octobre 2012 12:32

        D’un autre côté faut être plus simple et humble que cela, les experts sont tellement payés qu’ont peut sans problème se poser la question : sont-ils achetés ??? Rien qu’en justice, assurances ils y en a combien qui encaissent le fric sans jouer réellement leurs rôle ? Et ce en ne prenant que le simple fait que si ils donnent un avis contraire de leurs employeurs ils perdent tout mandats (mandats ; c’est pour cacher leurs « dépendance »)

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