Le Coran, c’est aussi notre Histoire. Au sujet des thèses de M.Odon Lafontaine et du père Gallez
Je viens de lire un ouvrage intitulé "Le Coran décréé". L'auteure s'inscrit dans la suite des hypothèses du père Gallez et d'autres chercheurs comme s'il s'agissait d'un progrès de la recherche historique scientifique, ce dont je doute.
Cette thèse qui voit dans le texte coranique actuel une réécriture ou une recomposition au temps des califes est controversée. Qu'il y ait eu des modifications ou des ajouts au Coran originel dans le souci d'une plus grande exactitude historique, j'en suis bien d'accord, mais une mise par écrit et une fixation canonique qui se seraient faites bien après les événements, au temps du calife Othman, cela surprend. Cela me surprend d'autant plus que je crois avoir prouvé dans mes ouvrages publiés que les évangiles ont été diffusés, jusque dans la diaspora, dès l'évènement. Des publications tardives perdent en effet tout leur intérêt dans le combat déjà médiatique de l'époque.
Enfin, je vois mal Abou Becker se lancer à la conquête du monde arabe sans avoir un livre à la main, ou plutôt deux : une vie de Mahomet et un Coran. Les apôtres du christianisme n'avaient-ils pas donné l'exemple en convertissant les populations, le livre des évangiles à la main ? Abou Becker n'a-t-il pas chargé son scribe Zayd ibn Thabit de faire une mise à jour du Coran à la mort du Prophète ? Il y a bien là une raison. Cette mise à jour est connue pour être la première collecte ; la seconde collecte aurait été faite au temps du calife Othman par... le même Zayd ibn Thabit. M. Odon Lafontaine dit qu'il aurait été originaire de Bosra, ce qui pourrait donc en faire le correspondant privilégié entre Mahomet et le monastère voisin de Ba Hira.
Cette réécriture tardive, qui, plus est, nous est parvenue avec un classement des sourates par ordre de grandeur sans souci de chronologie, ne nous permet pas de retrouver facilement le fil de l'Histoire et sa logique. Seul, le bon sens nous le permet. J'en veux pour preuves les quelques sourates qui suivent, facilement datables, et dont la rédaction ne peut s'expliquer que dans le feu de l'action, tout en s'inscrivant dans le cours d'une histoire qui se fait... (à condition, bien sûr, de remettre les dites sourates dans le bon ordre chronologique).
1. De 609 à 622, un Mahomet pacifique prêche un certain nombre de sourates à la Mecque dans la prolongation des écrits juifs et chrétiens mais en les corrigeant, à savoir que Dieu ne peut avoir un fils. Nous sommes dans le courant de pensée des églises et des monastères d'Orient qui ont fait sécession à la suite de la décision du concile de Nicée. En 325, ce concile avait imposé le dogme d'un Jésus vrai homme et vrai Dieu... Homme, oui, avaient dit les opposants mais pas Dieu.
Les deux feuillets récemment retrouvés à l'université de Birmingham sont un témoignage irréfutable. M. Odon Lafontaine reconnaît que leur contenu est très proche des versets du Coran actuel. On y trouve l'évocation d'une histoire de Marie corrigée, telle qu'elle figure dans l'actuel Coran, sourate 19, versets 16 à 34 (traduction de Leila Qadr dans "Les 3 visages du Coran") :
Parle dans le Coran de Marie, comment elle se retira de sa famille (de Galilée) et alla du côté du temple (de Jérusalem)". Apparemment, c'est bien le texte du Protévangile dit de Jacques - non canonique - que l'auteur du Coran demande à Mahomet d'enseigner à son peuple. Ignore-t-il ou fait-il semblant d'ignorer son sens caché d'origine ? Curieusement, il omet de dire que Marie est retournée dans sa famille de Galilée pour recevoir l'annonce de Gabriel. La scène de l'annonciation de Jacques semble se passer à Jérusalem. Puis, encore plus curieusement, on quitte le récit de Jacques et on entre dans l'évangile du pseudo-Matthieu XX 1-2. Marie se retrouve avec Joseph en train d'accoucher au pied d'un palmier où se produisent quelques faits miraculeux. Mais si Jésus qui vient de naître parle au pied du palmier dans le pseudo-Matthieu, dans la sourate, c'est un ange ou un esprit. Jésus ne se met vraiment à parler qu'une fois de retour dans sa famille (en Galilée) pour justifier sa mère et pour faire sa proclamation de foi anti-concile de Nicée : Je suis le serviteur de Dieu, répondit l'enfant. Il m'a donné l'Évangile et m'a établi prophète (verset 31). Ainsi parla Jésus, vrai fils de Marie, sujet de doutes d'un grand nombre (verset 35). Dieu ne saurait avoir un fils... Dieu est mon Seigneur et le vôtre (versets 36 et 37). Il s'agit bien là d'une mise au point anti-concile de Nicée. On se rappelle que ce concile avait imposé son crédo en un Jésus, fils de Dieu, Dieu lui-même.
Question fondamentale : quel est l'illustre personnage qui s'adresse à Mahomet en lui disant : "Parle !". C'est Dieu, bien évidemment... mais Dieu par le relai du monastère de Bosra, l'ange Gabriel (ma thèse).
Que dit l'ange Gabriel au Mahomet de la Mecque ?
Sourate 74, versets 1 et 2. Ô toi qui est couvert d'un manteau ! Lève-toi et prêche...
Sourate 36, versets 4, 5 et 6. Celui qui est puissant et miséricordieux t'a envoyé le Coran afin que tu leur prêches une religion qui n'a point été enseignée à leurs pères ; mais ils vivent dans l'insousciance.
Sourate 6, verset 92. Nous l'avons fait descendre du ciel, ce livre béni, pour confirmer les anciennes Écritures, pour que tu les prêches à la Mecque et dans les villes voisines…
Sourate 12, versets 1 et 2. Nous l’avons fait descendre du ciel, en langue arabe, afin que vous le compreniez. Nous allons te réciter une histoire admirable, puisque nous t’avons révélé le Coran. Avant sa venue, tu l’aurais ignorée.
Sourate 41, verset 44. Si nous avions écrit le Coran dans un idiome étranger, ils se seraient écriés : Pourquoi n’est-il pas écrit dans notre langue ? Réponds-leur : Son style est-il barbare ? Son auteur est-il arabe ? Ce livre est la lumière et la guérison des croyants. Les incrédules ont un poids dans les oreilles. Un nuage couvre leurs yeux. Ils n’entendront point.
Sourate 3, verset 2. Nous l’avons envoyé en arabe afin que vous le compreniez. Nous en conservons l’original dans le ciel ; il est sage et sublime.
Sourate 19, verset 97. Nous avons facilité la lecture du Coran en l’écrivant dans ta langue, afin que tu annonces la félicité à ceux qui craignent le Seigneur, et les tourments à ceux qui disputent contre lui.
Sourate 42, verset 5. Nous t’avons révélé le Coran en arabe, afin que tu le prêches à la Mecque et dans les villes voisines. . C’est ainsi que nous t’avons envoyé notre esprit (Vs 52)... l'esprit = l'ange Gabriel (note de l'éditeur).
L'ange Gabriel ? Tout intellectuel instruit de cette époque pouvait facilement deviner qu'il s'agissait du monastère de Bosra. Ce monastère s'était mis sous la protection de cet ange comme, plus tard, des églises se mettront sous le patronage de Pierre et de Paul. L'ange Gabriel, c'est, à l'origine, une constellation dans le ciel, celle qui, la nuit, apparaissait à Mahomet comme un être énorme (Tabari, pages 65 et 66). Étonnante confirmation, des fresques le représentant dans l'annonce à Marie subsistent sur les murs en ruines de son monastère, à Ba Hira. Enfin, autre preuve, les moines de ce monastère étaient nestoriens, c'est-à-dire qu'ils refusaient le credo de Nicée, que Jésus soit Dieu, ce que l'islam refuse également.
Tout intellectuel instruit de cette époque pouvait donc facilement deviner, par conséquent, que les plus importants versets du Coran étaient révélés à Mahomet par ce monastère - lequel était à l'écoute du ciel - mais aussi parfois par des compagnons inspirés. C'est Omar qui avait la meilleure inspiration, le ilhâm. Le Prophète a dit : "Il y avait, dans les peuples qui étaient avant vous, des hommes qui étaient inspirés (muhaddathûn). S'il y en a dans cette Umma, c'est bien Omar" (al-Bukhârî).
Il s'ensuit qu'il a bien fallu que ces moines améliorent la langue écrite des tribus arabes pour que la bonne parole se propage correctement, d'où une évolution positive de leur langue écrite arabe du fait de ces moines.
Hélas ! Cela s'est très mal passé pour les prédicateurs de la Mecque. Après la mort d'Abou Thalib, les persécutions redoublèrent contre le Prophète et ses disciples. On lui lançait des pierres ; on lui recouvrait la tête de boue. Un jour, alors qu'il faisait sa prière dans la mosquée, les persécuteurs lui versèrent sur la tête une grande quantité de terre. Ses longs cheveux, sa tête, ses joues, ses épaules furent entièrement recouverts (Tabari page 96).... Que doit comprendre le lecteur ? Qu'en réalité, ce premier Mahomet est mort, lapidé et enterré ? De retour à sa maison, une de ses filles, en lui nettoyant la tête (toilette funéraire ?) pleura (des pleureuses accompagnant la levée du corps ?). Le Prophète (mort) lui dit : ne pleure pas ! Ces choses-là arrivent quand on perd ses parents et ses oncles (Tabari, page 96)... Accablé d'injures, d'outrages et de misères pendant encore deux ans, Mahomet (ressuscité ?) partit pour Taïf... puis s'exila à Médine.
2. Vers 622, la sourate II, la vache, est une proclamation qu'en arrivant à Médine, le nouveau Mahomet devenu guerrier était, politiquement, obligé de faire pour relancer le mouvement (ma thèse).
En toute logique, il fait un long rappel de l'historique du mouvement depuis Abraham, en mettant en exergue les exemples glorieux qui fondent sa légitimité. Non ! Cette entrée en matières de la sourate n'est pas un fouillis, elle s'explique. C'est, en termes clairs, un rappel salutaire à une population insouciante qui a oublié ses fondamentaux. C'est une charte, celle à laquelle doivent souscrire les "croyants", les vrais croyants. Héritière du passé, mais rénovée et purifiée, la société proposée est islamique ; elle prend la relève d'un judaïsme et d'un chritianisme qui ont failli (n'ayant pas réussi à faire descendre sur terre le royaume de Dieu ou son règne). Les adversaires sont clairement désignés... et pour commencer, ceux qui ont chassé les croyants de leurs maisons de la Mecque, les contraignant à l'exil pour suivre le Prophète...
Tuez vos ennemis partout où vous les trouverez ; chassez-les des lieux d’où ils vous auront chassés. Le péril de changer de religion est pire que le meurtre. Ne les combattez point auprès du temple Haram (la Kaaba) à moins qu’ils ne vous provoquent. S’ils vous attaquent baignez-vous dans leur sang. Telle est la récompense due aux infidèles. S’ils quittent l’erreur, le Seigneur est indulgent et miséricordieux. Combattez vos ennemis jusqu’à ce que vous n’ayez plus à craindre la tentation, et que le culte divin soit établi. Que toute inimitié cesse contre ceux qui auront abandonné les idoles. Votre haine ne doit s’allumer que contre les pervers. (Versets187 à 189).
Les croyants qui quitteront leur patrie et combattront pour la foi, auront lieu d’espérer la miséricorde divine. Dieu est indulgent et miséricordieux.(Verset 215).
3. Vers 624, après le grand combat de Beder contre les Koreïchites de la Mecque, il est impensable que Mahomet n'ait pas célébré sa victoire par une proclamation solennelle. C'est la sourate VIII, le butin. Il y règle la question du butin et stimule les musulmans pour qu'ils continuent la lutte.
Que l'amitié règle vos partages ! (Vs 2)
Ce n’est pas vous qui les avez tués ; ils sont tombés sous le glaive du Tout-Puissant. (Vs 17). (À Beder, les croyants ont dû se battre contre des parents qui leur faisaient face).
S'adressant aux infidèles, Mahomet les menace : Infidèles, la victoire a assuré la décision de notre cause. Il vous importe de quitter les armes. Si vous retournez au combat, vous nous trouverez prêts ; mais quelque nombreuse que soit votre armée, vous n’éprouverez pas un meilleur sort. Le ciel protège les fidèles. (Vs 19).
Les croyants qui (à la Mecque) auront abandonné leurs familles, pour défendre, de leurs biens et de leurs personnes la cause de Dieu, partageront le butin avec ceux qui ont donné du secours et un asile au Prophète (les Médinois). (Vs 73).
Les croyants qui ont quitté leur patrie pour combattre sous l’étendard de la foi, et ceux qui ont donné un asile et du secours au Prophète (les Médinois), sont les vrais fidèles. Ils jouiront de l’indulgence du Seigneur et des avantages glorieux du paradis. (Vs 75).
4. Vers 625, après la sévère défaite d'Ohod, il a bien fallu que le nouveau Mahomet s'explique pour remonter le moral des troupes. C'est la sourate III, la famille d'Imran. Il y rappelle l'historique du mouvement, en redéfinit la stratégie, les alliances et les adversaires. Il rappelle l'intervention de Dieu lors de la bataille de Beder et l'excuse à Ohod en rejettant la responsabilité de la défaite sur les musulmans qui se sont enfuis.
La rencontre des deux armées ne vous a-t-elle pas offert un prodige ? L’une combattait pour la foi, et était de moitié moins nombreuse. Elle parut à l’armée infidèle égale en force... (Vs 11) (Rappel de la victoire de Beder).
A la journée de Beder, où vous étiez inférieurs en nombre, le Tout-Puissant se hâta de vous secourir. (idem, Vs 119).
Tandis que vous preniez la fuite en désordre (à Ohod), vous n’écoutiez plus la voix du Prophète qui vous rappelait au combat. (Vs 147) (cf Tabari).
... Les autres, inquiets, osaient, dans leurs folles pensées, prêter un mensonge à Dieu. Sont-ce là, disaient-ils, les promesses du Prophète ? Le Très-Haut serait-il l’auteur de ce désastre ? (Vs 148).
5. Vers 627, bataille du fossé (Médine assiégée). Sourate XXXIII, les conjurés.
Rappel de la victoire de Beder (Vs 9 à 21).
Mahomet avait alors neuf femmes. Il faut comprendre que ce sont ces "commandos" à effectifs limités qui ont fait le coup de main de nuit contre les tentes d'Abou Sofyan. Cela nécessitait un secret absolu dans la préparation et l'attaque. Il faut comprendre, en revanche, lorsqu'il lance un appel à tous ceux qui aiment Dieu et son Prophète pour assiéger la forteresse des juifs Beni Qoraïzha, que cela s'adresse à tous les musulmans et alliés réunis. Cela fait du monde (Tabari, p.230).
Le combat terminé, Mahomet se devait d'adresser une proclamation à ses troupes/commandos avec le sceau du jugement divin d'Allah. Il s'agit de cette sourate XXXIII.
Ô Prophète, dis à tes épouses que celles qui veulent se sédentariser pour exploiter les biens terrestres (conquis sur les Juifs Beni Qoraïzha) seront autorisées à le faire. Tu n'auras qu'à les répudier sans leur causer de préjudice (Vs 28). Mais celles qui veulent rester près de toi pour l'amour d'Allah et de son Prophète, c'est une énorme récompense qui leur sera donnée au paradis (Vs 29).
Ô épouses du Prophète (qui voulez rester avec lui), ne vous laissez pas corrompre par les badinages de l'amour, de crainte de sombrer dans la mollesse ! Résistez à la tentation ! Vous n'êtes pas des femmes comme les autres femmes.(Vs 32) ! Restez à l'intérieur de vos casernements ! (pour les garder). Ne faites pas l'étalage d'un habillement somptueux comme au temps de l'ignorance ! Faites les prières et l'aumône ! Purifiez-vous ! Vous êtes la famille du Prophète (Vs 33). Mais attention ! Les coupables de fornication seront châtiées au double (Vs 30). Les soumises à Allah et à son messager seront deux fois récompensées (Vs 31)...
6. Vers 629, bataille de Mouta. Rien, dans le Coran, ne l'évoque ; seulement Tabari.
Que diable allaient donc faire les musulmans dans cette région de la mer Morte si chargée d’histoire ‘’essénienne’’ ? Une simple expédition punitive ? J’en doute. La forteresse de Macheronte, célèbre pour avoir été la prison de Jean-Baptiste, est dans le prolongement du chemin que suivaient les musulmans. D’après Tabari, elle eut lieu peu de temps avant la mort de Mahomet. D’après Théophane, elle aurait eu lieu après, mais les historiens nous affirmernt qu'il s'agit d'une autre bataille... comme par hasard au même endroit (?). Quelle curieuse et bien improbable coincidence ! L’intention des musulmans aurait été de s’emparer par surprise de la bourgade de Mouchéôn – localité non identifiée. S’emparer d’une simple bourgade, je n’en vois pas l’intérêt. En revanche, s’il s’agit de Macheronte, tout s’explique. Les musulmans avaient prévu d’attaquer en masse, le jour où les Arabes honoraient leurs idoles. Il s’agit là d’une opération militaire classique qui aurait très bien pu réussir. J’ai toujours pensé que Macheronte était une forteresse essénienne, chargée d’histoire. La tentative des musulmans de s’emparer de ce point haut, au milieu d’une population qui était peut-être encore dans l’attente d’un Maître de Justice, est un coup de poker qui n’a malheureusement pas réussi. Informé par un Koréishite de son entourage, le vicaire Théodoros qui commandait la région rassembla toutes ses troupes et fondit sur les musulmans qu’il écrasa à Mouta. Ayant été prévenu, il est dans la logique militaire que Théodoros ait arrêté ses adversaires à l’entrée de son territoire. Il est également dans la logique militaire qu’un de ses lieux de garnison ait été Macheronte.
Au retour d’une de ses expéditions du nord, Mahomet aurait interdit de prononcer l’ancien nom de Médine « Celui qui appelle al-Madina Yathrib, qu’il en demande pardon à Dieu ; c’est Tâbah ! c’est Tâbah ! » Cette localité inconnue, ne serait-ce pas Thamna, au pied de Macheronte. Mahomet aurait-il retrouvé le tombeau de Josué… ou l’arche d’alliance de Moïse ? La cherchait-il ? On mesure le choc que cette découverte aurait pu provoquer dans le monde juif et chrétien du Proche-Orient et l’exploitation psychologique que Mahomet aurait pu en faire.
Cette stratégie se trouve résumée dans une déclaration de Mahomet conservée dans une chronique arménienne : « Aimez seulement le Dieu d’Abraham. Allez vous emparer de votre territoire que Dieu a donné à votre père Abraham, et personne ne pourra vous résister dans le combat, car Dieu est avec vous. »
M. Odon Lafontaine connaît cet épisode. Il y voit, à juste titre, une expédition militaire dans l'intention de reprendre la terre d'Abraham, en franchissant le Jourdain, comme Josué l'avait fait des siècles plus tôt avec le secours de Dieu.
7. Vers 630. Prise de la Mecque. Rien, dans le Coran, ne l'évoque ; seulement Tabari. Ses dernières références au Coran concernent la bataille de Tabouk qui eut lieu cette année-là.
8. Vers 632 ou 635. Mort de Mahomet. Rien, dans le Coran, ne l'évoque ; seulement Tabari.
9. Un héritage essénien insoupçonné.
Que Mahomet ait été arabe, cela ne fait aucun doute, mais n'aurait-il pas été influencé par une pensée de type essénien ? Ne peut-on pas pas faire un rapprochement linguistique entre Hashim dont il était issu et les Hassidim, précurseurs des Esséniens ?
Le grand conseil de Dieu des Esséniens ne se retrouve-t-il pas dans l'oumma musulmane, et son conseil restreint dans le conseil Mahomet ?
L’esprit qui vient d’en haut, la certitude de détenir la vérité, la guerre au nom de Dieu, le martyre qui ouvre les portes du paradis, le drapeau qu’on remet au départ des expéditions, les oriflammes avec leurs devises guerrières, la rigueur religieuse, l’intervention des anges dans les batailles, les détachements de mille hommes ou de mille anges, tout cela se retrouve dans l’histoire du Mahomet de Médine, dans la droite ligne de ce que les "Saints de Dieu" des documents de Qumrân avaient projeté mais qu’ils n’avaient pu réaliser. Irréfutable précision, les noms des quatre archanges, Michel, Gabriel, Sariel et Raphaël qui, dans le plan de mobilisation de l’armée essénienne (Règlement de la guerre), désignent des tours humaines de trois cents combattants en formation de bataille, se retrouvent dans l’armée musulmane pour désigner, suivant mon interprétation, les éléments réservés qu’on lance dans la bataille, en dernier recours, pour emporter la décision... et la victoire... victoire des anges (bataille d'Honaïm). Ces troupes d’élite, ce sont celles-là qui, les premières, auront le grand honneur de prier auprès du corps du Prophète avant qu'on le dépose dans la tombe : Gabriel, Michel, Izrafil, Azraël (Tabari, page 345).
Extraits en partie de mon ouvrage "le Prophète au visage voilé" refusé par les maisons d'édition.
Emile Mourey, le 12 septembre 2018.
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