Les yeux fermés
Aujourd'hui, lendemain de la manifestation des Gilets Jaunes un sentiment étrange me traverse. Vous le connaissez sans doute ce sentiment de changement, cette odeur de bouleversement prochain. Je ne suis ni Nostradamus et certainement pas un nouveau Dieu cosmique, juste une personne regardant l'Histoire se passer et cherchant à exprimer son questionnement. Avant-propos tenu je vais pouvoir m'élancer sur la merveilleuse pente de la dissension sociétale.
Depuis trois semaines le pays se déchire et implose sous le poids des politiques fiscales d'un monde élitiste en proie aux conflits d'intérêts et avide de pouvoir. Les médias se déchaînent sur un mouvement qu'ils semblent ne pas comprendre ou ignorer au profit des chiffres absurdes affinés par le Ministère de l'intérieur. La population s'insurge et se contre-insurge pour bloquer ou débloquer un rond-point quand d'autres cherchent juste à survivre et obtenir un second repas par jour. Des opportunistes politiques tentent de reprendre un mouvement qu'ils considèrent encore comme un simple mécontentement lié à la hausse des prix du carburant dont-ils n'ont eux-mêmes aucune idée du prix.
La voilà notre France du XXIe siècle progressiste et mondialisée. Comment avons-nous pu laisser faire ça ? Et comment ont-ils pu laisser faire ça ?
Pourtant ça partait bien, non ?
Début 90 le monde entrait dans un âge unipolaire, les flots de la mondialisation et l'avènement de l'Empire connecté ont tissé une décennie d'espoirs et de folie financière. Abolition des frontières douanières, fin des monnaies nationales en Europe, monopole du Dollars US... tant de grands tournants sans prise de recule sur les possibles conséquences futures. Mais vous savez, un mandat c'était 7 ans, puis 5 ans, alors pourquoi faire du long terme quand ont peut faire du court terme ?
Le robinet des emprunts publics coulait à flot, les paradis fiscaux explosaient et les échanges commerciaux vomissaient des milliards sur les réseaux interconnectés. Petit à petit toute la planète se couvrait de culture américaine et ouvrait ses portes au capitalisme vainqueur. Et pourtant sans le savoir, la fin de la récré avait sonné.
La découverte de l'ancien monde.
Le 11 septembre 2001, les États-Unis sont frappés par le terrorisme. Le peuple américain redécouvrait qu'un monde existait au-delà de leurs frontières. Les cicatrices de la Guerre Froide n'étaient pas refermées et le seul pansement que la Maison Blanche connaissait était la guerre. Des vies détruites et un peuple ignoré pour imposer une paix inaccessible. Des milliards de Dollars partient en fumer dans une armée et une industrie prenant la planète pour une partie de Risk.
En 2007, le minuteur s'est déclenché et mis à terre le système bancaire l'année suivante. Les robinets étaient fermés mais les États ont renfloué les caisses. L'argent du contribuable se transforma en véritable mine d'or et les politiques d'austérité sont apparues massivement dans les pays occidentaux. Les guerres si lointaines que nos gouvernements s'acharnaient à défendre au bénéfice de la démocratie se sont transformées en flot migratoire continu vers l'Europe et l'Amérique. Et silencieusement, le dérèglement climatique faisait son œuvre, mais comme le vent, on l'entend mais on ne le voie pas.
Le grand saut ?
Ce qui arrive aujourd'hui n'est en rien la conséquence des groupes nationalistes ou anarchistes, mais la conséquence des politiques passés et des mesures présentes pour sauver les meubles ou se partager la dernière part du gâteau. La main de la finance sur certaines décisions de notre pays est très préoccupante et surtout, les pleins pouvoirs d'un président qui défit "son" peuple et l'infantilise pour préserver le "cap" d'un démantèlement de l'appareil étatique. À quoi peut-on s'attendre après qu'un gouvernement emploie la force, la propagande et la répression ?
La déflagration peut arriver à tout instant. Le pouvoir ne peut rien y faire, il est lié à Bruxelles, les banques ne veulent pas payer et les riches non plus. La mine d'or restante est le porte-monnaie du peuple, mais comme les ressources de notre planète il se tarie. Alors ils continueront en jouant la montre, espérant que Noël arrive vite pour faire rentrer tout le monde chez soi et oublier cette mauvaise passe en abreuvant nos téléviseurs de jeux, mais qu'ils ne se trompent pas, le pain manque.
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