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Médecins du monde, Aides, Greenpeace... comment se positionner ?

Dans les grandes villes, les associations d’ordre caritatif s’organisent de plus en plus. N’étant plus simplement bénévoles, les gens qui s’y investissent sont payés, parfois sans eux-mêmes donner de leur argent. Que penser du positionnement de ces organisations vis-à-vis de l’état ? Témoignage.

Au RMI hélas depuis bientôt 1an, je me promenais aujourd’hui dans les rues de Nantes, libre si je puis dire, quand, non loin de chez moi, j’aperçus, après avoir vu quotidiennement, ces dernières semaines, des employés de "Médecins du monde", puis "Greenpeace", une horde de tee-shirts rouges "Aides" - pour le sida - en train d’agripper le passant, coûte que coûte. Ces jeunes gens devaient être en plus de leur fixe, payés au rendement. A priori, tout cela semble relativement moral. Je préfère, de loin, qu’un employé bénéficie d’une prime pour la bonne action qu’il parvient à engager chez quelqu’un plutôt que pour l’achat d’une paire de bottes ou d’un abonnement téléphonique...

Est-ce si simple ?

Le premier jour, je parle avec une jeune fille, charmante, qui m’explique qu’elle est payée pour cela, et que, non, elle ne donne rien à Aides.

Bon.

Quelque chose, je l’avoue, me chiffonne un peu. Toutes ces associations - entreprises ? - ne vivant que sur les dons des gens et aussi, je l’espère, des aides de l’état, n’est ce pas là un gouffre que de payer des gens pour ça ? Les bénévoles n’existeraient donc plus ?? Devant mon refus, la jeune fille me dit "personne n’a signé aujourd’hui encore. C’est juste 6 euros par mois."... Je fais le calcul sur un an, et une idée peut-être bête et simple me vient, mais je me dis que 6 fois 12 font 72, et que ma maigre contribution paiera tout bêtement le salaire de cette jeune fille. Or, le peu que je pourrais donner, je préfère le donner intégralement pour des bonnes oeuvres, même si cela sert à faire "survivre" leur association
- achat de matériel, loyers, etc... Je refuse, trouvant là quelque chose d’assez indécent. Cette jeune fille travaille, moi non, et c’est moi qui donnerait alors qu’elle ne donne rien et qu’elle milite -travaille ? - à AIDES. et en plus, je la paie !

Je ne peux m’empêcher d’y trouver là une incohérence, ce que la jeune fille, complètement blasée et indifférente à la cause qu’elle défend, ça se voit, comprend très bien. Le pompon, ce fut le lendemain.

Un jeune homme d’AIDES, d’à peu près 25 ans, m’interpelle. Avant même qu’il ne commence son discours, je lui dis que j’ai déjà parlé à une de ses collègues.

"Ha bon , vous donnez alors ?" me fit-il d’un ton arrogant. Cette culpabilisation, ce procédé de censeur abject, m’indispose et je lui réponds "non, je suis au RMI et j’ai déjà du mal à finir mes mois, monsieur..." " ce n’est que 6 euros" continue t-il, méprisant. "C’est un tiers de mon budget nourriture par semaine, lui dis-je, ça vous suffit comme réponse... ?" "Il faut s’engager", me dit-il. "Si j’avais l’argent, je donnerais, croyez-moi, mais non sans réticence. Quand il s’agit de fléaux comme celui-ci, c’est à l’état d’agir."

"Vous vivez en démocratie, monsieur ?" "Quand je vois l’impuissance des gens, la pauvreté, la précarité chaque jour croissante, alors que la France est un pays -et tant mieux- très taxé, quand je vois les gouvernements successifs s’enchaîner et la situation se dégrader, je finis par en douter, monsieur. Que fait l’état ?"

"Mais l’état, c’est vous, monsieur... votre discours est ridicule"

"L’état, ce n’est pas moi, non. Ce n’est pas moi qui décide de rétrécir les budgets de l’éducation, de la recherche médicale, de la culture... Les très grosses entreprises sont très riches et ce sont les RMIstes et les chômeurs que l’on vient taxer ?"

"L’état, c’est vous," me répète-t-il, d’un air méprisant...

"Allez donc dire aux pauvres, aux crève-la-faim, aux travailleurs qui gagnent le SMIC avec trois gosses, que l’état, c’est eux... c’est indécent ce que vous dites là, monsieur... indécent !"

Alors, agressif -ce jeune homme si bon pourtant, si humaniste ! -, il colle son visage contre le mien et me dit -"savez vous qui je suis ?" "Oui. Un jeune comme moi, ni plus ni moins. On discute" " un ancien SDF !"

Et il part.

Consternant.

Alors, je recueille vos avis, chers lecteurs. Quand Coluche a monté les restos du cœur il y a plus de 20 ans, il a dit qu’il "fallait bien le faire puisque l’état ne faisait pas son boulot"... pensez-vous qu’il soit normal, alors qu’une grande majorité de la population se débat pour se loger, pour bouffer, que toutes ses associations prennent la politique d’engager et de payer des gens pour soutirer de l’argent aux classes défavorisées et même moyennes alors que nous sommes un pays très riche ?


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27 réactions à cet article    


  • idoine (---.---.189.236) 1er août 2006 10:41

    Même si je peux comprendre le ressenti de l’auteur, il me semble que cette expérience personelle présente peu d’intérêt de par ses généralisations par trop subjectives.


    • c florian (---.---.162.39) 1er août 2006 11:23

      je ne savais pas que ces « militants » étaient payés ! c’est vrai qu’ils sont nombreux et présents plutot souvent. quand le type qui m’a expliqué le role d’aids, il m’a parlé de payer les avocats défendant les employés virés pour séropositivité (perso je croyais que c’était le role des prudhommes), les soins pour les malades (et la sécu ?), mais il ne m’a pas parlé de son salaire. dire que j’avais de la peine de lui dire non le pensant bénévole et trés impliqué !

      je trouve normal que l’on paie les personnes qui donnent tout leur temps pour une association, moins pour ceux qui traquent les gens dans la rue pour gagner des parts de marché.


      • Rocla (---.---.177.40) 1er août 2006 11:27

        Souvent,dans les rues,et sur l’ espace public,des collectes bidons sont organisées dans le seul but d’ enrichir ceux qui collectent,ainsi que les organisateurs.Escroquerie à la charité ça s’ appelle.

        Rocla


        • habitant de la meme planete (---.---.79.32) 2 septembre 2006 22:01

          a toi medecin du monde tu es une fleur dont le parfum parle d amour malgré la peur et la mort autour, tu esde toutesles battailles,de la famine hideuse a la fureur du volcan,meme quand une humanité trop insenssible imagine qu avec quelques milliards elle a payé sa dette,tu brilles comme un diamant dans les projecteurs des medias le temps d un tsunami puis tu retournes dans ces contrées oubliees,pour y combattre une malaria ou autre sida. toi l humain geant ,grand comme un coeur d enfant,tu es celui qui reconciliel homme avecc sa nature divine. que la solidarité fleurisse autour de toi, que le soldat malveillant tombe dans le piege qu il a tendu. que tu trouves un joursur cette terrela joie et le bonneur, en quantité egalepour toi meme que cette joie et ce bonneur que tu veux pour les autres. françois


        • habitant de la meme planete (---.---.79.32) 2 septembre 2006 22:33

          mon dieu,c est terrible on touche au porte monnaie,on profite du succes d un instant pour faire plus de bien est ce bien la la mission d une oeuvre humanitaire.... moi je crois qu i l existe desgens de coeurs qui sont ammenes a prendrent des decisions, et puis vous qui estes si resolument embourbées dans vos habitudes je ne dis pas que vous avez tort,je dit avec forcequ ils ont raison de senssibiliser par un travail des jeunes ou moins jeunes qui de toutes facon on besoin de travailler .vous ne dites rien sur ceux qui brulent des voitures laquelle de ces facons de faire quelque chose vou parrait t elle la meilleure ????????


        • (---.---.115.239) 1er août 2006 11:28

          Tout à fait d’accord avec les « incohérences » dénoncées dans cet article,je partage cette gène depuis que j’ai vu apparaitre ces recruteurs de donateurs rémunérés. J’ajoute que souvent ces associations n’ont pas de problèmes de trésorerie (greenpeace par ex.)et qu’outre le fait que chaque cotisation est triplée par l’UE, c’est leur déficit de représentativité qu’elles comptent combler par ces moyens de marketing. Un cotisant = un adhérant (d’où la cotisation mensuelle - et le RIB-, même symbolique, demandée). Le plus déroutant, oui, est le fait que ces jeunes ne soient pas engagés eux-même par ailleurs (quoique discutant souvent avec eux pour tenter de les mettre face à leur contradictions, on apprends qu’ils s’enrôlent l’un l’autre pour faire du chiffre les mauvais jours.), qu’ils aient pour certains des méthodes et des discours assez méprisants, et qu’ils soient si peu critiques face à leur position.

          Dernière rumeur, il parait que l’Eglise catholique va s’y mettre... à suivre...

          Anonyme.


          • nono (---.---.207.137) 1er août 2006 12:44

            cet article met en évidence une dérive actuelle dangereuse : en se dégageant du nécessaire financement des associations sur les seuls citoyens, l’état amplifie la course aux dons auxquelles sont contraintes les associations (faute de subventions pérennes) et les inscrit durablement dans une logique de marketing. pour ma part, j’ai été écoeuré, en tant qu’ex-donateur, que pour répondre à mes questions (sur l’utilisation concrète sur le terrain des fonds récoltés après le tsunami en 2004), l’on me passe un responsable du marketing au téléphone ! comment peut-on faire du marketing lorsqu’il s’agit de solidarité ?


            • Offset (---.---.240.214) 1er août 2006 14:32

              Marrant, quelqu’un vivant grâce au biberon de l’Etat critiquant des gens qui gagnent 6 euros par mois en cherchant des donnateurs dans la rue.

              « Je fais le calcul sur un an, et une idée peut-être bête et simple me vient, mais je me dis que 6 fois 12 font 72, et que ma maigre contribution paiera tout bêtement le salaire de cette jeune fille. »

              C’est sur que si tout le monde se dit ca, personne va le payer son « salaire » et encore moins donner pour l’association. C’est vraiment ridicule.

              « Quand je vois l’impuissance des gens, la pauvreté, la précarité chaque jour croissante, alors que la France est un pays -et tant mieux- très taxé, »

              La effectivement c’est le pompom. Vous montrez vous même que les taxes ne règles aucun problèmes, et même les empires, mais vous dites quand même tant mieux ! C’est vrai, faut bien que l’on paye votre RMI.

              « Toutes ces associations - entreprises ? - ne vivant que sur les dons des gens et aussi, je l’espère, des aides de l’état, n’est ce pas là un gouffre que de payer des gens pour ça ? »

              Pourquoi « je l’espère, des aides de l’état, » ? Les aides de l’Etats, elle viennent d’où a votre avis ? Elle descend du ciel toute seule. Vous savez que vous payer aussi, avec votre RMI pour ces aides de l’Etat, près de 80 euros par mois de votre RMI part dans des impôts (TVA, TIPP, etc ...). Vous auriez surement préféré les garder pour mieux manger, mais l’Etat vous les a pris pour financer ceux qui en ont vraiment besoin, les agriculteurs par exemple, ou les chercheurs du CNRS.

              Enfin bon ...


              • gilles (---.---.102.41) 1er août 2006 15:09

                le rôle des ONG est devenu incontournable et leur action est souvent irremplaçable. Il faut cependant savoir que la quasi totalité de leurs financement est assurée par les différents budgets soit des états soit des organismes internationaux. lors des guerres ou des catastrophes c’est essentiellement l’UNHCR qui paye (voir la CEE). cet organisme analyse les besoins et ensuite sous traite l’ensemble des actions à mener sur le terrain selon le viel adage qui paye commande. nous somme loin alors des financements obtenus dans la rue mais ces derniers crédibilisent leur action auprès des instances internationales qui « distribuent » les moyens financiers.


                • Tom Tom (---.---.117.34) 1er août 2006 15:42

                  Il faut bien payer les fonctionnaires, alors aprés forcemment il en reste pas pour les grandes causes (mais les grandes causes ne votent pas)


                  • Asp Explorer (---.---.82.42) 1er août 2006 19:25

                    Messieurs, bienvenue dans le monde merveilleux de la société comptable ! Je travaille près de la Défense, et entre midi et deux, il m’arrive d’aller au CNIT pour déjeûner. Depuis quelques semaines, j’en témoigne, c’est devenu un véritable sport que de slalomer entre les bénévoles professionnels (au moins, ça égaye un peu la ballade). Mais que leur reproche-t-on ? De quémander auprès des revenus modestes ? Eh, c’est qu’ils ne sont pas bêtes, ils savent que les riches ne donnent pas (c’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont riches).

                    Je vais vous expliquer en quelques mots le business de la charité. Jadis, les gens donnaient spontanément aux oeuvres de charité, parce que les organismes collecteurs étaient peu nombreux - Emmaüs, Croix-Rouge, Raoul Follereaux, secours pop’ et cath’... Ces officines avaient chacune une notoriété suffisante pour s’assurer la manne régulière de clients fidèles. Mais ces trente dernières années, on a vu apparaître toutes sortes d’associations aux raisons sociales aussi diverses que farfelues. Or, le portefeuille des bonnes âmes est comme les bancs de morue de Terre-Neuve : il n’est pas extensible. Et à force de mettre chaque année de nouveaux chalutiers à l’eau, eh bien, on épuise le stock, c’est fatal. D’où une concurrence de plus en plus féroce entre les associations pour attirer les donations.

                    Et c’est là qu’on s’éloigne de l’économie classique. Car dans l’industrie, si on veut prendre des parts de marché à ses concurrents, on a trois solutions : soit on améliore le produit, soit on baisse les prix, soit on fait du marketing. Dans la charité, il est impossible de baisser le prix, car les gens donnent bien ce qu’ils veulent. Améliorer le produit, c’est possible, mais comme le produit est intangible, on rejoint vite le point 3, à savoir le marketing. Un exemple d’amélioration du produit a été fourni jadis par le sidaction, où de mauvais esprits avaient fait remarquer comme, dans l’émission, on faisait surtout pleurer dans les chaumières avec le malheur des enfants malades, qui ne représentaient pourtant qu’une infime fraction des victimes du SIDA, et qu’on cachait tous ces vilains homosexuels cubains qui risquaient d’effrayer la rombière.

                    Bref, tout ça pour dire que de nos jours, si on veut cueillir des ronds, il faut faire de la publicité. Et croyez-vous que les pages de réclame dans les magazines, les spots TV et les affiches d’appels aux dons soient gratuitement mis à disposition par les supports, comme ça, par amour de l’humanité ? Macache ! L’abbé Pierre raque, il douille, il crache au bassinet, il lâche la thune à TF1 au même tarif qu’un vulgaire marchand de hamburgers.

                    Nous sommes donc dans une logique purement comptable. Les « grandes causes » investissent X dans la pub, ça leur rapporte Y, et si Y est supérieur à X, on utilise Y - X pour faire de la Terre un monde meilleur. Actuellement, soyons honnête, le X est très inférieur au Y, c’est à dire qu’en général, les coûts marketing sont peu importants par rapport aux dons reçus. C’est parce que le secteur n’est pas mûr. Mais la logique de l’économie de marché s’appliquant à ces matières comme à d’autres, on peut s’attendre à ce que le nombre d’associations croisse - donc, que l’argent récolté par association diminue - et que, dans un mécanisme de course aux armements, les associations utilisent leur seule marge de manoeuvre (l’investissement publicitaire, donc) pour tenter de préserver leur part de marché. La théorie libérale nous enseigne que le marché atteindra naturellement son équilibre quand les coûts de production seront proches des prix de vente, c’est à dire quand Y sera voisin de X. En clair, quand sur 100 euros donnés aux myopathes, 80 iront dans la poche de Havas, et 20 dans l’association (étant entendu que bien sûr, ces associations ont des frais de fonctionnement).

                    Nous vivons dans un monde merveilleux.

                    Et c’est pourquoi, chaque année, je consacre une fraction de mes revenus à une oeuvre pieuse et d’utilité reconnue : mon club de gym.


                    • Bulgroz (---.---.146.213) 1er août 2006 19:33

                      Et c’est pourquoi, chaque année, je consacre une fraction de mes revenus à une oeuvre pieuse et d’utilité reconnue : mon club de gym

                      Sauf que c’est pas déductible des impôts, je me trompe ?


                      • Asp Explorer (---.---.82.42) 1er août 2006 22:36

                        Non, mais le CE en paye une partie.


                      • (---.---.16.112) 1er août 2006 19:50

                        L’argent ce n’est pas un trésor à partager, payer quelqu’un n’a jamais augmenté ou diminué la quantité d’argent en circulation.

                        La question pour moi et aussi je crois pour l’auteur de cet article c’est : Est ce normal de laisser/confier à des ONG le soin de collecter des fonds ?

                        Est ce que les ONG sont les organismes les mieux addaptés pour cette tâche, en effet moi je m’attendrais plutôt à les voir dans l’action et dans un secteur non marchand (restos du coeur, médecins auprès des démunis) pas dans le marketing, la prospection, la vente de culpabilité et la gestion de fonds (Greenpeace : 6 Millions d’Euros en 2004, Aides 20 millions en 2004, MSF 144 millions d’Euros en 2005)

                        En disant cela je ne pose pas de jugement moral, c’est juste une réflexion sur l’efficacité et la pertinence de l’action.

                        Jean-Pierre


                        • Offset (---.---.246.2) 1er août 2006 22:45

                          La concurence des ONG. Ca me fait bien marrer alors que que la France est très pauvre en ONG justement.

                          Marrant aussi le fait que vous dites que les riches sont riches parce qu’ils ne donnent pas, alors qu’il se font taxer jusqu’a la moile.

                          Bizard, aux Etats-Unis, Canada, il y a un gros secteur non lucratif sans qu’il y ai besoin d’argent public et sans forcer les gens a donner, mais tout simplement parce qu’ils sont moins taxé et donc que les gens s’interessent spontanément à ce milieu (riches comme moins riches). Lisez ca : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11549 , ca vous évitera de dire n’importe quoi.


                        • neptune (---.---.78.104) 1er août 2006 21:16

                          A OFFSET.

                          Monsieur, Je vois encore que dans ce pays,la liberté de parole est hélas bien difficile. Sous prétexte de toucher le RMI, on doit surtout se taire, pour ne pas dire fermer sa gueule,pour tout ce qui concerne l’état... car on pompe bien sûr les impôts dûment payés par des gens comme vous. Vous me trouvez peu charitable ? mais votre discours caricatural, pour ne pas dire odieux sur les RMISTES, l’est tout autant. Sans faire de populisme ni de démagogie, on veut bien admettre la misère, la grande misère mais la petite, n’en parlons surtout pas... Qu’insinuez vous, monsieur ? vous vous permettez de me trouver peu charitable mais votre discours est celui d’un bourgeois hors des réalités qui considèrent que les chômeurs sont tous des fainéants et les RMistes des fumistes. Il y en a, je ne le nie pas, mais ne généralisez pas, c’est très insultant, voire indécent, quand on sait qu’il y a chez les jeunes 22% de chômeurs et que les diplomés passent tous leur début de vie professionnelle par la case RMiste. Et je ne parle pas des seniors, j’en connais plein, des gens très bien, aux parcours professionnels intéressants, et qui, passés 45 ans, sont mis hors-jeu et qui tombent au RMI. Est ce trop demander quand on a fait de longues études de ne pas vouloir travailler au macdo comme caissier ? Quant au fait que notre pays soit très taxé et que je m’en félicite, ne déformez pas tout, monsieur. Je ne dis pas cela, bien content de vivre « au biberon de l’état ». les taxes ne règlent en rien le problème ? mais ce n’est pas une fatalité, monsieur. la France est un pays beaucoup plus riche qu’il y a 25 ans, paraît-il. En tout cas, moi, je ne vois qu’une chose : le niveau de vie des gens a dramatiquement baissé, lui. Ce n’est ni vous ni moi qui décidons les budgets de l’état. Vous parlez des chercheurs au CNRS, ca me fait bien rire ! les budgets accordés à la recherche, par notre cher gouvernement, sont si ridicules que tous les chercheurs se barrent à l’étranger ! Et encore heureux qu’il y ait le RMI ( 380 euros par mois, chic, chic...quelle dolce vita !! on va pouvoir se la couler douce !)...Est ce ma faute si dans ce pays imbécile, il faut maintenant un diplome même pour vendre des chaussures ?? J’ai travaillé en lycée professionnel : il y avait des CAP dits ETC pour apprendre à faire...le ménage ! et optimiser ainsi ses chances au recrutement ! mais de qui se moque t-on si il faut maintenant un diplome pour faire le ménage ?? En angleterre, ou aux états-unis, systèmes que je ne porte pas spécialement dans mon coeur, ils ont au moins le mérite d’engager, il y a du boulot. En france, TOUT est bouché, monsieur. Mais si les résultats de 2002 et la révolte qui gronde depuis presque 4 ans dans notre pays, le ras le bol général -et pas seulement celui des agriculteurs-, ne vous semblent pas probants, tant mieux pour vous. Je ne suis pas fier d’être au RMI, monsieur, mais heureusement que je l’ai ! Et vu la nullité de nos gouvernements successifs - 30 ans que le chômage augmente et n’est pas endigué. Une honte.-, il me semble que c’est la moindre des choses de donner un minimum pour vivre aux millions de gens en france qui n’ont pas de boulot. Alors, oui, je suis de tout coeur avec l’action de tous ces combats humanitaires, mais j’aimerais d’abord qu’on donne du boulot aux gens avant de leur demander la charité, si ce n’est pas trop demander... Dernière chose : j’ai aidé parfois des associations caritatives, ai donné de mon temps, mais jamais je n’aurais voulu être payé pour aider la misère. J’en aurais eu trop honte !


                          • rocla (---.---.53.28) 1er août 2006 21:55

                            Esc-ce trop demander,quand on a fait de longues études de ne pas vouloir travailler à Mac Do comme caissier, chacun ses préférences,ses options et son analyse de la situation,personnellement,et cela n’engage que moi,on est libre de faire ce qu’ on veut,si j’ étais diplomé BAC + etc... ?je préférerais gagner un salaire à Mac Do plutot que me contenter d’ un RMI, chacun ses idées... Bien cordialement.

                            Rocla


                          • Asp Explorer (---.---.82.42) 1er août 2006 22:28

                            J’abonde. Quand j’étais jeune (bon, j’ai 36 ans, je ne suis pas totalement croulant non plus), il y avait des petits boulots à faire l’été. Par exemple, il y un gars dans mon bled, il s’appelait Guitou, il avait une vingtaine d’années et tous les gamins le connaissaient. Il était sympa, il jouait de la guitare, il nous amenait en excursion avec les scouts, pour parler comme les sociologues, il donnait une image positive aux adolescents. Aujourd’hui, des Guitou, il n’y en a plus. Parce qu’un beau jour, un ministre a jugé inacceptable que des gosses soient accompagnés par - horreur - quelqu’un qui n’avait PAS DE DIPLOME !

                            Alors depuis, il y a une loi qui dit qu’il faut avoir passé un brevet à la con pour faire le Guitou. Le brevet, il coûte des sous et il prend du temps, alors c’est hors de portée de l’étudiant moyen qui veut se faire un peu de blé l’été en faisant un truc un peu plus sympa que caissier à Casino.


                          • Asp Explorer (---.---.82.42) 1er août 2006 22:33

                            Ah oui, j’ai une devinette : qu’est-ce qui a bac +4, qui a passé 1 an au RMI, qui a dû faire 600 km pour trouver du boulot pas dans sa branche et qui a eu bien de la chance d’avoir un père cadre parce que sinon il serait assis au coin d’une rue avec un petit carton et un kil de jaja ?

                            Réponse : Asp Explorer


                          • Offset (---.---.246.2) 1er août 2006 22:57

                            Bizard, vous mettez le doigt sur le système Français mal foutu et surtout tuant littéralement les chances des moins diplomés, obligeant certaines personnes à vivre du RMI. Mais vous le dénoncez qu’a moitié, car vous ne demandez pas qu’il soit remis en cause mais qu’il est légitime que vu qu’il ne marche pas, que l’Etat paye se disfonctionnement. Alors qu’une reglementation plus flexible permettrait a chacun de prouver ses compétences.

                            « Est ce trop demander quand on a fait de longues études de ne pas vouloir travailler au macdo comme caissier ? »

                            Un diplome n’est pas une assurance, vous pouvez faire Bac + 12 en lavage de careaux (avec sociologie ca marche aussi), ca change pas que vos compétences à la sortie ne valent pas vos années d’études.

                            On se plain d’ailleurs que certains Bac + .. bon. Un personne qui a fait Bac + 5 mais qui ne trouve pas de travail, acceptera peut-être d’avoir un poste un peu moins bien et un peu moins rémunéré, quite a faire ses preuves ensuite. Le pied dans l’entreprise, il commence a avoir quelques contacts et a entendre des besoins un peu partout. Sauf qu’en France se n’est pas possible car une loi dis que suivant votre niveau d’étude, vous ne pouvez pas être payé en dessous d’une certaine somme, donc, case chomage et RMI. (Vous avez aussi la solution de mentir a votre employeur en cachant vos diplomes, un comble) C’est un peu le système du pompier piromane quoi.

                            Je terminerais par cette citation : « La manière dont le gouvernement voit l’économie peut être résumée en quelques courtes phrases : si ça bouge, taxez-le ; si ça continue à bouger, imposez-lui une réglementation ; si ça s’arrête de bouger, donnez-lui des subventions. » (Ronald Reagan)


                          • Cécile (---.---.86.137) 1er août 2006 21:44

                            Je trouve que la question de l’auteur est très pertinente et la réponse d’Asp explorer éclairante. Moi aussi, j’ai vu en divers endroits parisiens (parvis de la tour montparnasse, Odéon...) une foule de jeunes gens et jeunes filles, a priori fort sypathiques puisque défandant une cause, râtisser les pavés avec leurs coupe-vent orange ou rouge ou vert pour expliquer au passant pourquoi il faut donner des sous, n’hésitant pas à user de tous les stratagèmes pour faire culpabiliser le passant en question.

                            Une fois, j’ai expliqué que j’ai pas trop de sous, mais que en revanche, je donnais beaucoup de mon temps pour des associations militantes (les AMAP par exemple...) et que c’est tout ce que je pouvais faire. Et que par ailleurs, je préfère des associations fondées sur l’engagement bénévole des adhérents que sur des simples contributions qui n’engagent à pas grand-chose.

                            Quelle ne fut pas ma surprise quand il m’a répondu que j’étais bien gentille, mais que si on attendait que les français donnent de leur temps à des causes, alors on pourrait attendre longtemps, parce que voyez-vous, le français moyen est un peu obtus. Pensez-vous, seulement 1% des français parlent une langue étrangère ! Et vous attendez qu’ils se bougent le cul ? Mais que faire avec une population pareille ?

                            Bien sûr, face à un tel aplomb, je n’ai rien trouvé à dire. J’ai bredouillé quelque chose, et je suis partie. Mais il aurait fallu dénoncer ses chiffres fallacieux (donner des chiffres, c’est toujours un bon moyen de clouer le bec à quelqu’un...) il aurait fallu répondre que si, les français (et les autres) donnent beaucoup de leur temps à des causes en lesquelles ils croient, simplement arpenter les rues comme ils le font n’est peut-être pas le meilleur moyen de les sensibiliser. Ce mode de fonctionnement ne me semble pas du tout viable, ni pour les causes (auxquelles il ne fait pas du tout honneur), ni pour les asso elles-mêmes qui risquent de se décrédibiliser d’ici peu de temps...


                            • neptune (---.---.198.26) 2 août 2006 04:48

                              A OFFSET.

                              On ne peut décidément pas discuter, vous vous permettez de déformer mon discours, c’est affligeant. Je ne vois pas en quoi le fait de trouver légitime que le gouvernement assume son incompétence en ne laissant pas les gens dans la misère et en leur attribuant un revenu minimum d’insertion décrédibiliserait ma parole...Bizarre... ( qui, soit dit en passant, ne s’écrit pas « bizard ». vous devez confondre avec le blizzard. vous voyez que ca sert un peu les études...). Je ne suis pas partisan, monsieur, je ne défends aucun modèle et si demain, on me garantit qu’en allégeant les taxes sous lesquelles ploieraient les entreprises, il y aurait du boulot pour les chômeurs, hé bien ,je prends et plutôt deux fois qu’une. Je préfère de loin une société ,ou tout le monde puisse bosser et être maître de sa vie qu’une société ou hélas, on doit entretenir les gens à cause de l’ incompétence du gouvernement. Maintenant, il ne faut pas être simpliste. et si vous suivez un peu l’actualité et les autres modèles européens, vous comprendrez vite que l’équation : moins de taxes pour les entreprises= + de boulot est dépassée. Les modèles de sociétés scandinaves, qui ont accepté totalement l’économie de marché, ont très peu de chômage car ils ont à côté un état très fort qui accompagne les gens dans leur adaptation à l’économie de marché, justement. à savoir que l’état donne pour former les gens tout au long de leur vie professionnelle puisqu’on le sait bien, ils sont voués à évoluer et changer de branches tout au long de leurs parcours. On n’est plus dans les années 50, et dans une économie aujourd’hui libérale,puisque c’est le modèle que l’on a choisi, il est indispensable que l’état soit fort pour justement adapter les gens à cette économie de marché...En france, les budgets pour la formation continue sont très faibles...et quand on va à l’anpe, on vous propose bien des formations...ca oui, mais on vous fait comprendre qu’il n’y a pas de boulot à la sortie, donc...assez inutile, ce sont les conseillers qui vous le disent eux-mêmes !... Enfin, vous parlez de l’inutilité des études et pour aller dans le sens de ce que je dis, je vous citerai l’angleterre. Là bas, on se fout de savoir si votre bac+3 est de philo, commerce ou économie...vous avez un niveau bac+3 et c’est cela qui est reconnu. les entreprises se basent là dessus et vous forment...j’ai connu un bac+4 en psycho qui a entièrement organisé une boite de communication qui ouvrait (rien à voir, vous voyez)parce que sa patronne, commerciale parfaite, était défaillante sur pas mal de points (chacun ses points forts). l’université apprend surtout, au delà des disciplines enseignées, à l’esprit à être synthétique, à dégager des problèmes, ce sont des outils de base mais qui ne sont pas négligeables...J’en entends tous les jours des discours de vieux cons qui se vantent que leur métier n’est pas à la portée du premier venu. à se demander s’ils ont envie de faire confiance...Un métier s’apprend aussi sur le terrain...Comment ont donc ont bien pu faire les générations d’avant qui faisaient moins d’études et parvenaient à des postes de responsabilité ? mon père a été chef d’entreprise pendant 15 ans, il bossait à un échelon européen, il n’avait même pas son bac ! je ne pense pas que ce soit l’éducation, les diplomes, le problème...Il y a des diplomes pour tout et n’importe quoi, maintenant...je vous le dis, même pour faire du ménage...vos compétences ne valent pas vos années d’études, dites vous...Il y a des tas de boulots qui ne méritent pas de formation. On parle toujours des compétences comme si la majorité des boulots étaient archi-compliqués ! alors que des boulots comme réceptionniste en hôtellerie, par ex, que j’ai fait 2 ans -vous voyez, j’accepte des boulots en dessous de ce que je peux attendre-, ce n’est plus possible de le faire maintenant. Bac pro ou cap hotellerie exigé...on croit rever !


                              • Offset (---.---.246.2) 2 août 2006 07:40

                                Marrant encore votre manière de penser. Vous défendez la promotion au mérite, vous rejetez les normes qui définissent quel métier vous devez faire suivant votre diplome. Un diplome effectivement ne détermine pas une compétence, une compétence ca se prouve, ca ne se décrète pas, vous avez complètement raison. On pourrait dire qu’en France cela est comme ca car les entreprises sont réglementé et que si elles se trompent dans leur recrutement, ca va leur faire mal, du coup, elles demandent plein de garantie à la con pour être sur de faire le moins de connerie possible.

                                Donc vous dites tout ca, en gros, mais vous dites ensuite « dans une économie aujourd’hui libérale,puisque c’est le modèle que l’on a choisi, »

                                Au niveau Mondial peut-être ... parce qu’en France, on est très très loin du libéralisme. Sociale Démocratie peut-être. Libéralisme ...

                                « il est indispensable que l’état soit fort pour justement adapter les gens à cette économie de marché.. »

                                Donc Libéralisme => Etat fort, donc on est plus dans le libéralisme si l’Etat est fort. Pour le modèle scandinave, effectivement, il est pas con sur certains points. Le flexibilité totale permet aux entreprises de ne pas perdre leur temps avec du juridique et de ne pas avoir la peur au ventre lorsqu’il vont embaucher quelqu’un. Mais le chomage de longue durée, car c’est ce chiffre qui est important, car lorsque l’on change de travail, on sera souvent au chomage, le tout est de savoir si l’on en retrouve un rapidement, et il reste tout de même élévé : 1.25% des actifs sont au chomage de longue durée (+ 12 mois) en suède, 1.29% au damemark et 4.2% en France. Le modèle Scandinave fonctionne donc, en libéralisant une partie de l’économie, mais quand on compare aux 0.7% des Etats Unis et 0.68% du Canada...


                              • plo (---.---.48.218) 2 août 2006 10:22

                                J’ai été interpeléé de la même facon près de montpellier, ils sont effectivement indécent ces jeunes gens. lors de la discussion, nous avons abordé le problème du sida, disons ..., en prenant un peu de hauteur, et là patatra, on devenait beaucoup moins interessant pour la jeune femme avec laquelle on discuté. Les méthode de ces assoc sont lamentables, surtout lorsaue l’on sait que les grand pontes de ces assoc roule en grosse berlines de fonction et passe leur temps dans des coktails (je caricatire un peu mais je pense ne pas être si loin de ca de la réalité) car, c’est mé"thode sont forcément inspiré d’un bizness plan, donc j’en tire les conclusions qui s’imposent ....


                                • cerise (---.---.34.137) 14 août 2006 22:49

                                  Bonjour. J’ai moi aussi croisé ces « démarcheurs » insistants à chaque passage en centre ville de Nantes. A chaque fois, j’ai constaté une ardeur proche de l’agressivité. Naïvement je me disais qu’ils étaient super motivés pour une bonne cause. Il ne m’était pas venu à l’idée que leur motivation était la plus vieille du monde : encore et toujours l’argent. Je suis en colère contre moi-même d’avoir pu croire qu’il puisse exister autant de jeunes altruistes : quelle gourde...


                                  • Rocla (---.---.52.127) 14 août 2006 22:58

                                    à Cerise

                                    c’ est arnaque et compagnie,escroquerie à la charité ça s’ appele.

                                    Rocla


                                    • Le Bloganou à Nantes (---.---.64.19) 17 août 2006 19:04

                                      Difficile de passer à côté : les associations caritatives (AIDES, Médecins sans Frontières...) se multiplient dans le centre-ville de Nantes. Sur l’axe Feltre-Calvaire ou à proximité des galeries Lafayette, des agents collecteurs - rémunérés - interpel...

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