Moi, Sandrine L., « haineuse, demeurée »
Si j’en crois le petit monsieur qui nous sert de ministre, placé par la grâce d’une pseudo-démocratie délabrée à un poste dont il n’a visiblement pas l’envergure ni les compétences, je serais une haineuse, une raciste, une antisémite. Tout cela, invariablement transmis à coups de hurlements scandés et de tirades fumeuses depuis le palais Bourbon, les prétoires d’officines communautaires et les plateaux télé. Si j’en crois la meute qui lui colle au train, rebattant les mêmes fadaises, contrevérités et calomnies dans un chœur servile plein de zèle, moi, public de Dieudonné - et public fidèle depuis longtemps - serais aussi une demeurée.
J’en prends donc acte.
L’élan collectif qui permet aux médiocres la jouissance sphinctérienne de balancer sans risque et sans retenue, nous offre aujourd’hui le spectacle d’une curée unanime (ou presque), applaudie par la brochette de zigomars aux affaires et sa nichée de speakerines, blablateurs, experts en tout et rien lui faisant écho. Pas un jour sans qu’un prévôt de deuxième zone n’y aille de son invective à peine démoulée de la matrice ambiante, pas un jour sans qu’un people nous inflige ses pauvres opinions, pas un jour sans qu’un politicard véreux, une cocotte entretenue par les fonds publics ou une tête d’œuf d’opérette nous fassent un cours de bien-pensance, à géométrie variable, pour rééduquer les abrutis que nous sommes. Le pire, peut-être, dans cet étalage d’obscénités, sont les grognements de plaisir de la horde qui goûte enfin, extatique, au grand frisson libérateur de la délation.
L’idéologie et la nullité qui enfoncent progressivement le pays dans le ridicule et la honte marquent au fer rouge la Française que je suis. J’apprends par la bouche de quelques pantins provisoirement placés au pupitre, que je suis une mauvaise citoyenne parce que je considère Dieudonné M’Bala M’Bala comme l’humoriste français le plus talentueux, parce que je vais à la Main d’Or suivre ses spectacles depuis longtemps, parce qu’il me fait rire de bon cœur, parce qu’il est infiniment drôle, juste, provocateur, courageux et percutant.
Son public est aussi disparate et varié que ses sketches - une « boîte de crayons de couleur » dit-il joliment en nous regardant, assis sur nos coussins rouges. Dans son petit théâtre, je garde d’excellents souvenirs de complicité, de joie, de fraternité entre personnes de tous âges, de toutes conditions, de toutes « communautés », des gens qui n’ont rien d’haineux, d’agressif ou de raciste. Je me souviens du papa qui s’occupait du bar à l’entracte, des fistons qui vendaient les affiches et les DVD, de la maman qui organisait le coin repas. Ses numéros s’adressent à tous sans discrimination, même aux Sandrine ! (j’en suis, j’aurais pu être vexée et me vautrer dans une juteuse parano). Aujourd’hui, je ne reconnais en rien les accusations outrancières dont il est l’objet dans une surenchère aussi suspecte que dangereuse. Récupérer des bribes de phrases, en manipuler la portée, en détourner le sens et en faire un chapelet d’arguments prouvant son ignominie est un procédé efficace. Dieudo est devenu le monstre à abattre, le Mal en marche dont il faut stopper la progression, l’incarnation franco-camerounaise du racisme ( ?) le plus abject, et, abomination suprême, le chantre ricaneur de l’antisémitisme. Les bouffées délirantes de quelques obsédés ont transformé la « quenelle » - pantomime rigolarde d’un « je vous emmerde » assumé - en hystérie collective. On se demande, ébahis, où ces pervers sont allés chercher l’interprétation morbide du « salut nazi ».
Je m’appelle Sandrine L., j’ai 44 ans, bac + 7, je suis blanche, chrétienne, responsable, et je commence à en avoir sérieusement ma claque de cette emprise idéologique faite d’ignorance et de culpabilité sur des gens comme moi qui n’ont rien à voir avec l’Holocauste. Dans les années 40, je n’étais pas née. Point barre. Moi et d’autres, de plus en plus nombreux, refusons de subir à tort et à travers le chantage éhonté et systématique de l’antisémitisme. En France, lorsqu’un pauvre inconscient ose émettre un doute sur la politique israélienne, la salve le percute de plein fouet : il devient le porteur d’une « pensée nauséabonde, rance, moisie qui rappelle les heures les plus sombres… ». Suit la tartine, réchauffée. Comme dirait l’autre, « là où l’antisémitisme n’existe pas, le sionisme le fabrique ». Et c’est bien là le combat de Dieudonné, que je soutiens en toute connaissance de cause, et sans violence, malgré les imprécations d’un ministre irresponsable. L’instrumentalisation des Juifs victimes du génocide par des groupes pro-israéliens, la terreur de quelques milices communautaires qui se livrent en toute impunité, en France, à des ratonnades sanglantes, des saccages de librairies, des appels aux coups, l’excitation vindicative de quelques journaleux malhonnêtes et opportunistes, la complaisance trouillarde ou inculte de quelques autres et le soutien des autorités sont devenus chose courante dans ce pays. Nous, nous répondons par la taquinerie en chantant la Marseillaise. Nous sommes des affreux.
Les gouvernements français successifs qui, depuis des lustres, poussent vocalises et trémolos sur les Droits de l’Homme, courtisent et flattent les dirigeants de l’un des derniers États officiellement racialistes de la planète, Israël. Il n’est pas permis de le dénoncer, ce crime vous envoyant dans des procédures judiciaires interminables et coûteuses, ruinant définitivement votre image, votre carrière et la sécurité de vos proches. C’est ainsi. C’est la France de Messieurs Hollande, Sarkozy et Tartampion ; des lois récentes (Gayssot) et des circulaires autocratiques (Valls) essaieront de vous faire taire.
Nul besoin de disséquer les ficelles et les leviers qui permettent à un Gouvernement français aux abois de faire diversion, de réorienter les colères, de manipuler les gens pour camoufler son inaptitude, la médiocrité flagrante de ses membres et affiliés, l’impuissance dans laquelle ce régime et tous les partis qui aspirent à gouverner se noient en emportant avec eux les bijoux de famille. La République française est moribonde, la démocratie française est une supercherie. On aura beau sortir les rengaines pavloviennes : « populiste ! », « raciste ! », « antisémite ! » en se cachant derrière une bonne conscience qui relève davantage de la paresse et de la peur que de l’indignation véritable, le constat est là. La réalité, elle, ne trompe plus. Trop, c’est trop.
Alors, nous, hommes et femmes de bonne volonté, que l’on soit noir, blanc, jaune, vert ou de toutes les couleurs, chrétien, juif, musulman, athée, que l’on soit petit, grand, maigre, jeune ou vieux, rassemblons-nous, organisons-nous et démantelons cette espèce de tartufferie ambiante que constitue le Gouvernement français, celui d’aujourd’hui, celui d’avant et probablement celui d’après. Ne nous laissons pas diviser par les manipulateurs de tous bords. Résistons, fermes, déterminés et sans violence, à l’oppression qui nous bâillonne et cessons de participer à la mascarade de ces urnes-là.
Français de France, de Jupiton et d’ailleurs, hauts les cœurs ! et en marche pour une France libre !
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