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Accueil du site > Tribune Libre > Ne pas confondre extrémisme et radicalité

Ne pas confondre extrémisme et radicalité

En plein débat sur la "radicalisation", terme mal choisi et au sens inadapté pour comprendre ce qu'est le phénomène complexe de l'extrémisme religieux, voici un court texte philosophique qui se propose de décortiquer ce qui distingue précisément l'extrémisme de la radicalité. 

L’extrémisme postule l’extrémité immédiate de sa destination par l’abolition expresse de l’espace intermédiaire qui l’en sépare, abolissant par-là même sa condition de possibilité qui est l’humanité présente. La radicalité est, à tout bien considéré, l’exact contraire. Le retour aux racines est un retour au fondement, au principe, à ce qui est premier. La radicalité consiste pour l’homme à revivre dans le champs indéfini de la conscience cette contemplation originaire du surgissement de l’être dont il constitue l’une des manifestations pour en accomplir le principe, la modalité essentielle, pour en dévoiler la lumière et le souffle occultés par des siècles d’éloignement volontaire, d’égarement méthodique, de renversement habilement escamoté par des montagnes de ruse dressées par la négativité historique de la modernité. A travers cette expérience revivifiante vécue sur le triple mode du saisissement sémantique, de l’intuition psychologique et de la perception spirituelle, la radicalité réconcilie l’homme avec lui-même en rétablissant le chemin qui l’a conduit vers sa condition présente, qui est une condition de crise, une disharmonie patente, fruit d’une tension violente, insoutenable et d’un conflit permanent suggérant une résolution profonde, une réhabilitation, un dépassement. Un dépassement acquis par la médiation d’une réhabilitation authentique de l’être originaire obtenue par la grâce lumineuse du renouement, du resurgissement devenant condition pour l’homme de son renouvellement. Ce renouvellement de l’homme revivifié dans son principe, qui est un principe spirituel de vie, le rétablissement de l’unité d’une conscience mise à mal et comme déviée par la diffraction de l’obstacle constitué par l’occultation, et le rétablissement du sens, propre à permettre le retour à la voie naturelle et à garantir la réussite de la migration, sont autant de caractéristiques définissant l’homme radical. L’extrémiste, par l’ivresse de sa détermination et par l’immédiateté frénétique de son exigence, perd définitivement toute possibilité de réaccomplir sa destinée et de retrouver le sens originaire de l’unité de l’être dont il participe à un moindre niveau en tant qu’humain. L’extrémisme contrarie toute perspective de paix ontologique qui est simultanément la voie et la destination de l’homme radical réconcilié avec lui-même.


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9 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 9 octobre 2017 11:01

    L’auteur, comme beaucoup d’intellectuels dévoyés, coupe les cheveux en quatre. Il fait semblant d’ignorer ce qui fonde l’extrémiste religieux : le Livre.

    Le radical exige une application stricte, au premier degré, des écrits religieux tels qu’ils apparaissent dans le Coran, la Bible, le Nouveau Testament ou même, Le Droit du Plus Fort, pour les autres.

    La seule justification est que c’est la Volonté de Dieu lui-même.

    Volonté pas si claire que ça, parfois même, contradictoire, au point que des hommes se sont donnés pour tache de l’interpréter puis d’autres, parfois les mêmes, d’exiger que leurs interprétations soient considérés comme étant l’intention profonde de Dieu !

    Interprétations dont les divergences entrainent des schismes ce qui ne serait pas si grave, s’ils n’entraînaient des meurtres, des guerres fratricides sans fin, au nom, non pas de Dieu, mais de l’interprétation de sa parole sacrée.

    Quelle insolence ! Quelle vanité ! Quel orgueil !

    L’extrémiste, ne va pas à l’extrême comme l’écrit l’auteur, il exige l’extrême, l’extrême adhésion à telle ou telle interprétation, l’extrême participation, l’extrême engagement : C’est le bras armé du radical.


    • Crab2 9 octobre 2017 11:26

      Dans une démocratie, la diversité multiculturelle ne fait pas force loi, c’est une question d’honneur ;
      à l’esprit, ainsi qu’à la lettre, le code civil de notre pays n’érige pas en « Droit », à l’encontre des valeurs républicaines, la prééminence du relativisme multiculturel qui incarne l’abaissement du statut des femmes dans toutes les «  cultures  » dites traditionnelles fortement impactées par des religions plus politiques et sociétales, à l’image du coran, que réellement préoccupées de spiritualité ;
      aussi, dans notre pays, « Les Droits Humains » sont en l’occurrence insécables des " Droits de la Femme et de la Citoyenne " - Suites  :

      https://laicite-moderne.blogspot.fr/2017/10/memoires-facebook.html


      • Christian Labrune Christian Labrune 9 octobre 2017 13:23

        Il vaut assurément mieux pouvoir être encore en état de lire des textes comme celui-là que d’être déjà mort, assassiné par un radicalisé extrémiste !

        Mais comment un tel ramassis de sophismes imbéciles aura-t-il pu passer la barrière de la modération ? Il deviendrait urgent de conditionner l’utilisation d’AvoraVox à la possession d’un cerveau.


        • MagicBuster 9 octobre 2017 13:43

          Le monde musulman est une vaste fumisterie
           qui ne fonctionne pas dans les pays musulmans ,
           alors en France . . ..


          • Yvance77 Yvance77 9 octobre 2017 15:32

            Les deux « l’extrémiste » et le « radicalisé » sont d’accord sur un point ; ils ne veulent pas vivre selon nos us et coutumes, aussi je ne vois qu’une seule solution ... qu’ils aillent se faire mettre sur les terres de l’islam et les chèvres seront bien gardées.

            On offre même le ticket retour et bon vent à tous !


            • eddofr eddofr 9 octobre 2017 15:53

              Observation : nulle part dans le texte de l’auteur on ne trouve de référence à une religion particulière (en fait, il ne cite aucune religion).


              Observation : tous les commentaires précédant celui-ci font référence à l’Islam.

              Faisons simple :

              - Le radicalisme intellectuel est une attitude consistant à reprendre les questions à partir du commencement, à leur racine.

              - Le radicalisme religieux consiste à revenir à l’origine d’une religion, aux racines de la Foi, en la dépouillant des concepts « parasites » : les évolutions, perversions, compromissions, amendements, inflexions qui s’y sont greffés au fil du temps et des échanges culturels.

              - Le fondamentalisme religieux désigne une position religieuse qui soutient une interprétation stricte et littéraliste des textes sacrés ... Sans qu’il s’agisse nécessairement des textes « d’origine ».

              On peut donc être radical sans être fondamentaliste.
              On peut être fondamentaliste sans être radical.

              Au passage, un détail de vocabulaire qui illustre le propos : le mot fondamentaliste existe, pas le mot « radicaliste ».

              Le radicalisme est une attitude. C’est donc une pratique individuelle.
              Le fondamentalisme est une position. C’est donc une doctrine prosélytique, qui s’impose aux autres.

              - L’extrémisme est la tendance à adopter une attitude, une opinion extrême, exagérée poussée jusqu’à ses limites. C’est une notion plutôt politique que religieuse.

              L’extrémisme, résulte nécessairement d’une interprétation fondamentaliste du système de pensée sur lequel il se fonde (politique ou religieux). 

              On ne pas peut être un extrémiste de la tolérance ou du compromis !

              Et maintenant faisons simpliste :

              L’islam est une religion à vocation politique [ici, politique s’entend au sens du Grec Politeia (Latin Res publica) et non Politikos (Latin Politicus)]

              La Loi vient de Dieu.
              Nulle loi n’existe autre que la Loi de Dieu.
              La Loi de Dieu s’impose à tous.

              En matière d’Islam, la radicalisme bien appliqué doit conduire au fondamentalisme, qui, ne peut que conduire à l’extrémisme, qui peut éventuellement finir en terrorisme ...



              • Jonas Jonas 9 octobre 2017 21:00

                « La radicalité est, à tout bien considéré, l’exact contraire. Le retour aux racines est un retour au fondement, au principe, à ce qui est premier.  »


                La radicalité, dérivé du terme novlangue « radicalisation », représente le musulman qui applique l’Islam au sens littéral (radical) selon les principes définis dans le Coran et la sunnah, un retour aux sources, aux racines de la vie du Prophète Mohamed :

                « Quant au voleur et à la voleuse, à tous deux coupez la main, en récompense de ce qu’ils se sont acquis, en punition de la part d’Allah. Et Allah est Puissant, Sage. »
                Le Coran 5:38

                « La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet. Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l’exécution de la loi d’Allah - si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Et qu’un groupe de croyants assiste à leur punition. »
                Le Coran 24:2

                « Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! »
                Le Coran 60:4

                « Tu trouveras certainement que les Juifs et les associateurs sont les ennemis les plus acharnés des croyants. »
                Le Coran 5:82

                « Ô les croyants ! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Chrétiens ; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes. »
                Le Coran 5:51

                « les Chrétiens disent : »Le Christ est fils de Dieu« . Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse ! Comment s’écartent-ils (de la vérité) ? »
                Le Coran 9:30

                Selon Abou Hourayra, le Prophète Mohamed a dit : « L’Heure ne viendra pas tant que les musulmans n’auront pas combattu les juifs qui n’auront d’autre recours que de se cacher derrière les pierres et les arbres qui diront : “ Musulman ! Voici un juif qui se trouve derrière moi, viens donc le tuer ! ”, à l’exception d’un arbre appelé gharqad et qui est un des arbres des juifs. »
                [Bukhari et Muslim]

                « Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand ! »
                Le Coran 4:34



                • popov 10 octobre 2017 10:18

                  @Fouad Bahri

                  Le problème du radicalisme en islam c’est que ce retour aux sources vous ramènent à l’époque de l’extrémisme de Mahomet.


                  • Crab2 11 octobre 2017 10:39
                    L’islamosphère

                    «  Ils haïssent la France, non parce qu’elle opprime les musulmans, mais parce qu’elle les libère  »
                    Bruckner

                    Suites  :

                    https://laicite-moderne.blogspot.fr/2017/10/lislamosphere.html

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