NSA : pour notre bien...
NSA en question
__« Chez Microsoft, votre vie privée est notre priorité. »
On s'en doutait...
__On savait notre liberté sous surveillance de manière de plus en plus sophistiquée et pointue. Mais nous ignorons tout des usages des données ainsi récoltées, à part l'aspect commercial, si évident.
__Le système Echelon, à l'écoute des mots-clés, avait déjà instauré une écoute à l'échelle mondiale.
La sécurité a bon dos. La NSA affirme avoir déjoué des tentatives d'attentat. Affirmation purement déclarative, difficile à vérifier. De plus, un attentat sur le sol américain n'est jamais prévisible, car leurs auteurs potentiels prennent le plus grand soin à utiliser des moyens artisanaux, à ne laisser aucune trace et à brouiller les pistes.
La collecte des données transmises constituent une masse quasi inexploitable par son gigantisme ou exploitable à des fins discutables, du moins obscures, au coeur de la technostructure de surveillance us, le sécuritaire, le militaire et le commercial fonctionnant en symbiose. Le cyberespionage politique et industriel est facilité. C'est sans doute l'objectif inavoué du système.
La traçabilité sans limites ouvre une voie nouvelle, ambiguë. Le monde entier est sur écoute. A quelles fins ?
La question se pose, au point que certains Etats s'inquiètent. Le scandale devient mondial. L'Europe est "préoccupée" , ce qui est un euphémisme.
Même aux USA, le problème fait quelques vagues :
" En Europe, la réaction de Bruxelles est venue de Tonio Borg, commissaire à la santé, déclarant mardi que « la commission européenne demandait un engagement clair de la part des États-Unis quant au respect du droit fondamental de tous les citoyens européens à la protection de leurs données personnelles ». Une discussion doit avoir lieu « avec fermeté et détermination », vendredi, entre la commissaire chargée de la justice, Viviane Reding, et des représentants américains.
L’objectif est notamment de comprendre, selon Tonio Borg, « si l’accès à des données personnelles dans le cadre du programme Prism (permettant à l’Agence pour la sécurité nationale, la NSA, de surveiller l’activité d’étrangers sur Internet grâce à la collaboration de neuf géants du web basés aux États-Unis) se limite à des cas individuels reposant sur des soupçons fondés et spécifiques ou s’il s’agit d’un transfert en vrac ».
Aux États-Unis, les débats sur le programme Prism enflamment les médias et les défenseurs des libertés civiques, puisqu’il est difficile d’imaginer que ce programme n’ait été cantonné qu’aux « étrangers ». Selon le document secret sur le fonctionnement de Prism publié jeudi dernier par le Washington Post, le programme utilise une recherche par « mots-clés » devant lui assurer « à 51 % » que seuls des étrangers sont visés… Les inquiétudes sont encore plus vives sur le programme de surveillance téléphonique dont l’existence a été révélée par le Guardian : il aurait permis à l’agence entourée de secret qu’est la NSA de récupérer quotidiennement les relevés téléphoniques de tous les clients américains de l’opérateur mobile Verizon, à savoir de 98,9 millions de personnes, depuis au moins six ans.
Le Wall Street Journal avance en outre que Verizon n’est pas la seule entreprise concernée. Selon le quotidien, citant des sources anonymes, l’opérateur mobile AT&T, comptant 107,3 millions d’abonnés, et Sprint, 55 millions, auraient également été ciblés.
Mardi, huit sénateurs consternés par l’ampleur de ce système de surveillance, que l’administration américaine continue de présenter comme légal et efficace, ont donc introduit un texte de loi pour y voir plus clair. Cette proposition de loi veut obliger le gouvernement à rendre publics des documents actuellement classés secrets et qui permettraient de comprendre comment la loi a été interprétée pour justifier une opération de surveillance de cette ampleur. « Que les Américains comprennent comment notre gouvernement interprète le Patriot Act et le FISA Act », a ainsi déclaré Jamal Raad, le porte-parole du sénateur démocrate à l’origine de cette loi, Jeff Merkley. Ces deux textes ont servi de cadre légal aux systèmes de surveillance, selon le gouvernement.
Plus radicale est l’initiative de l’organisation américaine historique de défense des droits civiques, l’ACLU. La grande association vient de porter plainte contre le gouvernement qu’elle accuse de collecter abusivement des métadonnées (non pas le contenu des appels, mais les numéros appelés, les heures, les lieux et la durée des appels) dans le cas Verizon, et ainsi de violer des droits constitutionnels des Américains, de la liberté d’expression au droit à la vie privée..."
__Les révélations sur le système Prism met Obama sur la défensive :
"...Ce programme permet à deux agences fédérales, la National Security Agency (NSA, l’Agence de sécurité nationale) et le FBI, de collecter secrètement des informations échangées par des utilisateurs du Web, en comptant sur la coopération de neuf sociétés internet, dont Microsoft, Google, Facebook, Apple, Skype ou Youtube (Twitter n'en fait pas partie).
Le programme aurait été lancé en 2007, à la toute fin du mandat de George W. Bush, au moment où les réseaux sociaux étaient en plein boom et la NSA soucieuse de ne pas en perdre une miette. Puis il fut conservé et développé sous l’administration Obama. L’argument ? La lutte anti-terroriste, Prism devant servir à détecter toute menace potentielle à la sécurité intérieure..."
___On exploite la peur. Une peur ancienne, à tous les niveaux. Celle qui fait là-bas la fortune des marchands d'armes.
Le Patriot Act a ouvert une voie dangereuse, une pente incontrôlable.
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