Obama est-il Will Smith ?

Avertissement : Spoiler pour les films « Je suis une Légende » et « Hancok ».
Dans le fouillis de la littérature « conspirationiste » de ces derniers mois, j’ai eu l’occasion de lire que Barack Obama serait l’Antéchrist, mis au pouvoir par les Francs Maçons... Un certain David Icke fréquent invité du show radio d’Alex Jones raconte même qu’a l’instar de Georges Bush, BHO est un lézard humanoïde capable de prendre des traits humains, représentant d’une race de reptile vivant dans des cavernes sous terres.
Parole de movie buff, Obama n’est ni l’un ni l’autre...
Il est Will Smith !!
La récente et rapide chute dans les sondages d’opinion du président US planétaire, n’est qu’un symptôme anticipé par l’original Man in Black dans 2 de ses récents block-busters.
Le visionnage de deux films, produits standardisés de l’usine Hollywoodienne avec l’acteur black le plus sexy de la planète, m’en a récemment convaincu.
Démonstration sans filets et sans dégonfle, ou « Les cahiers de vacances du cinéma »
« Je suis une Légende » et « Hancock » sorties respectivement en décembre 2007 et juillet 2008 ont pas mal de points communs. Will Smith est dans les 2 cas une exception, une anomalie héroïque au milieu d’une majorité d’individus qui le rejette ou veut le bouffer. Chaque jour est une lutte pour ce héro, et chaque jour le rapproche d’une illumination finale, l’obligeant à abandonner tout espoir de prendre part à l’humanité, afin de sauver cette dernière . (Ce qui implique : la mort pour Robert Neville, le personnage principal de « Je suis une Légende », et la solitude éternelle pour John « Hancok »)
Dans « Je suis une Légende », tout d’abord, film le plus riche symboliquement, l’action se déroule dans un monde post 911, ou clairement le héro est un symbole du pouvoir US en puissance, et prend sur lui la responsabilité de l’évenement catastrophique initial, la libération d’un virus mortel (symboliquement donc, World Trade Center).
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La pandémie qui dans le film à terrassé la quasi totalité de l’humanité fait suite à une attaque aérienne (« airborn virus ») dont le « ground zero » se situe à Manatthan, New York.
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Le héro seul survivant dans toute la ville est directement responsable, puisqu’il est l’inventeur du virus. C’est un scientifique de l’armée, qui dans le civil vit à l’adresse suivante « 11, Washington Square ». En face de sa maison est dressée une arche dont un plan rapide coupe le haut de la structure et ne montre ainsi que les 2 piliers, soit symboliquement... 2 tours.
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Dans la pièce ou il fait du jogging, derrière lui figure un tableau ou l’on voit une silhouette arracher sa propre tête à deux mains, avec pour fond un drapeau américain (de large bande verticales rouge et blanche).
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Le plaisir solitaire du héro est de shooter des balles de golf sur Manathan depuis le pont d’un porte-avion échoué dans la baie de New-York.. Lors de cette scène ou des drapeaux Américain flottent au vent dans la même direction que ses tirs, on voit qu’il vise, lors d’un plan d’une fraction de seconde, 2 tours jumelles au loin, voisines d’une autre tour ou figure le signe « W ».
Rongé par la culpabilité, il passe toutes ses journées de solitude à tenter de trouver un remède qui sauvera l’humanité. Pour se faire il pourchasse sans aucune pitié les « vampires-zombies », créatures de l’ombre, sur lesquelles il fait ses expériences, mais surtout pour lesquelles il dénie toute humanité.
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« Tout comportement humain normal est à présent totalement absent »
Le spectateur, par contre, voit bien que ces créatures sont capables de stratégies (le piège, le dressage de chiens) et de sentiments (le mâle vampire qui veut venger sa femelle), et donc, ont gardé une certaine humanité.
Son identification à Shreck, au 2/3 du film, ne fait finalement que renforcer l’idée que c’est lui le monstre, qui vit à l’écart de cette nouvelle humanité, avec le poids supplémentaire d’être le seul de son espèce.
L’illumination vient ici par Anna, la jeune femme qui apparaît dans un halo de lumière, crucifix pendu au rétroviseur de sa voiture, discours sur le « plan » de Dieu.
L’illumination de Robert Neville arrive à la fin en même temps que sa propre rédemption, au moment ou il accepte et comprend le message divin de la jeune femme, puis trouve l’antidote qui sauvera l’humanité, et trouve enfin la mort, dans un finale appuyé par le générique.. « Rédemption Song » de Bob Marley.
Hancok, personnage plus primaire, moins dense, mais dont l’incarnation du pouvoir US est aussi très appuyé.. Le faucon omniprésent brodé sur le devant son bonnet. A l’instar de Georges Bush, dans un premier temps, Hancok essaye de sauver l’humanité, mais ne fait que des conneries, boit comme un trou, est détesté de tous, même si au final, (on est dans un film US) c’est quand même grosso-modo « Mission Accomplished ».
Aidé d’un conseillé marketing, Hancok revient sous un jour plus sobre, plus polie, mais se trouve confronté à sa part d’humanité.. Une femme.
Une femme qui neutralise tout ses pouvoirs en plus de lui pourrir la vie, mais une femme qui lui délivre, là encore, l’Illumination :
Alors que Hancok est sur le point de mourir elle lui délivre la vérité sur son rôle vis à vis de l’humanité
- « Tu es conçu pour sauver des vies, plus que nous tous... Voilà qui tu es, un héro. La police d’assurance des dieux »
Dans les 2 films, l’identification du pouvoir US est forte, de part une multitudes de symboles visuels, mais surtout dans l’idée que ce Pouvoir, qui voudrait être accepté et être la norme pour toute l’humanité, se trouve être au contraire rejeté de tous.
Malgré tous, dans la culture populaire américaine transparaissant aussi dans le discourt politique officiel, les États Unis sont en mission divine à travers le monde. Un récent scandale, loin d’être un événement isolé rappelait d’ailleurs que beaucoup de gradés de l’armée US effectue un vrai travail d’évangélisation auprès des population Afghanes et Irakienne.
http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=22649
La figure de Will Smith dans les 2 cas est donc quasiment sacrifiée, et doit donc accepter de ne jamais faire partie de l’humanité, afin de connaître non seulement l’Illumination mais aussi la rédemption, le tout bien sur afin que cette humanité soit sauvée.
La religion consacre donc Will Smith dans ces 2 films comme une figure Chrétienne, qui à l’instar de Jésus dois se sacrifier et devenir un martyr pour le salut de son peuple.
Ces 2 rôles sont incarnés par Will Smith, acteur noir, ce qui à son importance dans la mesure ou on lui fait revêtir toute une symbolique du pouvoir Américain, à l’aura quasi béatifiée.
C’est là qu’arrive Barack Obama, véritable miracle, mais osons le mot, anomalie politique... Un président Américain black, il y a deux ans on attendait ça autant que la Saint Glin-glin.
Lui aussi représente désormais un pouvoir, une puissance US très critiqué à travers le monde, un monde ou, probablement et comme cela est admis dans « Je suis un légende », les US portent une responsabilité dans les attentats du World Trade Center.
L’attente immense aujourd’hui sur ces épaules et suscité par son élection, sera d’une manière ou d’une autre déçue.
La guerre contre le terrorisme se poursuit, à l’instar de celle de Robert Neville, dans « Je suis une Légende », une guerre contre des « créatures de l’ombre » les terroristes dont en l’occurrence peu d’analystes politiques cherchent à analyser les motivations, et cherchent même en eux une quelconque part d’humanité, tout comme pour les vampires-zombies du film.
Bien plus que le personnage du Président Palmer de 24 Heures Chrono, (qui selon beaucoup de commentateurs, à « permis » l’election d’Obama), ou que le Président Beck joué par Morgan Freeman dans Deep Impact, (premier président noir Américain dans un block-buster), les personnages incarnés par Will Smith dans « Je suis une Légende » et « Hancok » incarnent de manière bien plus pertinente et délibérée la figure du Président Obama, héro atypique, sur le point de devenir héro maudit, potentielement sacrifié sur l’hôtel de la rédemption US.
Documents joints à cet article


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