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Accueil du site > Tribune Libre > Petit vocabulaire personnel : anarchisme2

Petit vocabulaire personnel : anarchisme2

J'aimerais continuer la liste des choses jamais déconstruites, acceptées comme des évidences dans notre société, sans prétendre à en faire le tour.

Nous avons vu ou lu une vingtaine d'articles, maintenant une trentaine au moins, sur « le cas Depardieu ». J'en ai lu peu, il se peut que je me trompe, mais ne figurait pas au nombre des reproches le suivant : le cinéma ! Comment se fait-il que le cinéma puisse payer aussi cher ses acteurs ? Un nom fait vendre ; pour moi, cela n'est donc pas du cinéma, au sens de l'art, mais de la publicité. Le cinéma publicitaire attire les foules, et je me suis laissé dire que les places aujourd'hui frisaient les dix euros : ( la crise ?). Sans être communiste(!) on pourrait imaginer un cinéma de créateurs à pot commun ; celui qui remporte le jack-pot d'entrées – 5 euros maxi- met dans le pot du créateur marginal et non moins génial ! Les acteurs ainsi ne seraient plus payés aussi chers ( et je ne parle pas de tout le système de subventions...), ne seraient plus soumis à l'impôt sur la fortune, ne trembleraient plus comme Françoise dans sa grande maison et resteraient en France ! Non ? Un musicien, dont le travail pour atteindre la perfection dépasse le sacerdoce, reçoit des bons cachets s'il a été convenablement médiatisé, subventionné aussi, mais sa présence obligatoire- comme celle des comédiens- empêche l'indécence des gains anticipés et sans risques ! N'oublions pas que le cinéma a été un divertissement des pauvres, puis un art sans grands moyens ; le voilà devenu une gabegie de fric

Donc le cinéma ne paye ses acteurs que parce qu'il spécule sur le succès d'un produit que ceux-ci vendent bien. Quand nous aurons déboulonner le capital ! Le problème ne se posera plus.

Mais chacun s'est indigné dans son style, plus ou moins convaincant plus ou moins plaisant ; fermons la page, passons à autre chose, demain, c'est sûr viendra un événement qui nous indignera.

Pour faire le lien entre Depardieu et l'agriculture dont je parlais, il serait temps de s'intéresser à ce qui se passe dans nos campagnes ! Les publicitaires de tout poil ont acquis des propriétés hors de portée des agriculteurs ( sans susciter le moindre étonnement ni la moindre indignation) ; acheter un vignoble de grand cru n'empêche pas le travail de la vigne, avec sa hiérarchie des tâches, y compris le travail saisonnier donné naguère aux espagnols puis aux maghrébins, aujourd'hui de plus en plus aux français ; il n'empêche pas le génie de l' oenologue qui fait le vin ; mais d'autres s'achètent leur paysage et leur tranquillité, ferment les chemins, clôturent parfois bois et garrigue ; les terres cultivables sont louées et les locataires, qui ne sont pas régisseurs ni fermiers au sens strict, tirent le diable par la queue et plutôt qu'entretenir les terres, ils les pillent. Dans ce monde de l'immédiateté, penser à demain est déjà incertain mais penser à la génération suivante ne rentre plus dans le schéma neuronal de ceux qui sont dorénavant des exploitants. L'agriculture a suivi, de très près, le chemin de l'industrie, et malgré l'échec cuisant qui nous en coûte, nul ne songe à faire machine arrière.

...Pour en revenir à la justice, il est facile, gratuit d'attaquer, le service est public ; pour peu que vous soyez convaincants, celui que vous accusez sera convoqué, passera en jugement, sera condamné : mais, pour se défendre, on passe au privé, et on paye ! Le service public n'est pas là pour « défendre » ! Et ne me parlez pas des 356 euros donnés à l'avocat comme « aide juridictionnelle ». Pour ce prix là, l'avocat ne regarde même pas votre dossier- qu'il n'a pas- avant le procès !

...Et d'autres bien sûr, « les fonctionnaires assermentés »( mentir à la barre en étant sûr d'être cru ?), « nul n'est sensé ignorer la loi ».( même les juges ne « la » connaissent pas).. sans parler des problèmes de fond qui sont aujourd'hui mis en lumière- les valeurs qui nous ont bâtis, à notre insu, méritent un article à elles toute seules- ! tout est à déconstruire avant d'adhérer, tout est à décortiquer avant de se l'approprier : c'est le premier pas nécessaire à la pensée autonome.

 

Les décroissants sont-ils anarchistes ?

On peut dire de manière certaine que les anarchistes sont décroissants.

Il paraît qu'il ne faut pas employer ce mot ! Il fait peur, quoi ? Revenir à la bougie ? Vous n'y pensez pas.

Et pourtant, que ce mot est joli et que ce mot est bon : il évoque la première loi naturelle, que même l'homme ne saurait contourner : après la croissance, l'apogée, derrière l'apogée, la décroissance. Et ce n'est pas simplement vrai pour la lune : c'est vrai pour toutes les civilisations, vrai pour tous les pouvoirs, vrai pour tous les destins.

Les décroissants proposent de transformer le déclin en une décroissance non-violente, maîtrisée, voulue ; en connaissance de cause, en toute responsabilité, avec intelligence, une fois le constat fait, une fois tirées les leçons de l'histoire. Préférer vouloir que subir.

La décroissance est anarchiste ; quant aux hommes qui la professent et/ou la pratiquent, la plupart d'entre eux le sont à coup sûr !

 

Dominance. Domination

Au commencement est la nécessité : la survie.

Assurer la sécurité du troupeau : en assurer la cohésion. Ce sera la responsabilité de quelques-uns, selon un principe simple et universel : l'efficacité. Les protecteurs seront choisis pour leur force intérieure, leur sagesse. K.F.Hempfling explique que l'étalon ou la jument de tête ne sont pas les plus beaux, rarement les plus forts physiquement mais émanent d'eux une puissance, une intelligence qui sont les mérites pour lesquels ils sont acceptés ( il est à noter que certaines sociétés claniques fonctionnent de cette manière : l'Afghanistan par exemple). Ils auront le devoir d'être toujours en éveil, ils initieront les mouvements de fuite au moindre danger, les transhumances. Les autres, le troupeau, seront peinards, paîtront ou joueront en confiance. Nous observons cela aujourd'hui chez nos troupeaux domestiqués qui vivent en semi-liberté.
L'homme éleveur, en négligeant l'observation de son troupeau, déplace et regroupe des animaux qui « ne peuvent pas » faire troupeau ; c'est la pagaille ; chez les taureaux semi-sauvages, cela peut aller jusqu'au meurtre.

Le dominant en place n'y est pas à vie ( sauf : lisez, c'est magnifique : « Le poids du papillon » d' Erri De Luca), d'autres se « proposent » ; dans la majorité des cas, l'ancien se soumet après un combat symbolique. Quant au reste du troupeau, il n'y a pas frustration, la dominance n'étant pas un pouvoir, mais une protection, une responsabilité que peu de membres briguent.

Je voudrais faire là une petite digression : la féodalité, autant que je puisse en juger, était élaborée à partir de ce principe de base ; il y a eu deux problèmes fondamentaux qui en ont fait la dérive que l'on sait : d'une part, la succession filiale imposée, d'autre part la « perversité » de l'homme qui a très vite transformé un devoir en un droit. Un pouvoir donc, et bien sûr ses abus. Je ne suis en aucun cas nostalgique de la féodalité, mais je note que cette hiérarchie semble être celle la plus proche du modèle animal. Il est à noter également que cette organisation est celle de proies or l'homme est proie et prédateur à la fois. Ceci expliquant peut-être cela.

Revenons à notre troupeau, la dominance n'y est pas pouvoir, cependant, l'étalon, par « principe de précaution » et par capacité d'anticipation, pourra tuer une « jument folle » qui met tous les autres en danger.

J'ai observé pendant une quinzaine d'années la vie et la hiérarchie d'un troupeau d'une petite centaine de bovins semi-sauvages vivant en semi-liberté.

La chose la plus frappante est la connaissance de soi  ; aucune vache craintive n'aura l'idée de rivaliser avec une vache dominante, ni la courtiser, ni la servir. Aucune vache dominante n'aura l'idée de se défiler.

L'étalon est dominant mais chacun rêverait de rencontrer un dominant tel que lui, mais j'ai déjà eu l'occasion d'en parler ici.

Leur hiérarchie est très visible l'été, quand les mares et les ruisseaux sont à sec et que je dois les abreuver dans des bacs. D'abord le tau avec les vaches favorites ou dominantes, tous acceptant les veaux ; puis une hiérarchie changeante entre bêtes du même rang, à la fin, les derniers, les craintifs. À n'en pas douter ceux-ci, dans une existence moins protégée, seraient les proies privilégiées des prédateurs locaux. ( qui, cela ne vous aura pas échappé, n'existent plus !)

Une petite parenthèse encore, l'homme proie d'une part, prédateur de l'autre, quand il tue, avec son fusil, peut tuer une mère, ou le dominant. Cela est insensé, ne s'inscrit nulle part dans les lois de la Nature. Ah, c'est vrai, j'oubliais : l'homme est doté de raison, cela fait un peu plus de deux siècles ; pauvre Kant qui voyait tous à son image « Aie le courage de te servir de ton propre entendement » !et cette « raison capable d'entraîner l'humanité toute entière vers un progrès indéfini et vers le bonheur qui lui est dû  » qui ne s'est pas révélée vraiment raisonnable en laissant faire n'importe quoi ! Mais la Raison lui donne toujours raison. Fermer la parenthèse.

Éducation : quand le veau naît, il reste près de sa mère quelques heures, quelques jours, puis, tous les veaux se réunissent sous la coupe bienveillante d'une ou plusieurs primipares ; deux ou trois fois par jour, la mère légitime appelle pour se faire téter, la tétée peut durer vingt minutes, une demi- heure et les veaux peuvent s'endormir là, tout seul, dans un coin. Après le sevrage chaque anouble retrouve sa mère et ne la quitte plus, elle lui enseigne tout, malheureusement dans un langage que je ne comprends pas ; mais j'en vois les résultats et je vois que la fille d'une dominante sera dominante, le fils de la farouche sera farouche. Qui l'eût cru ? Chez les mammifères le problème et sa solution résident là : transmission. Quand la mère met bas à nouveau, le petit est autonome. Jamais la mère n'a fait un geste de compassion, de protection, le petit se doit d'être fort pour survivre, s'il est fragile, blessé ou malade, il mourra. ( petite explication qui n'a rien à voir avec l'anarchisme : dans un élevage en semi liberté d'animaux « sauvages », les veaux naissent entre Noël et mars, un an plus tard, en février en général, l'éleveur sépare les veaux des mères, ils ont entre dix et quatorze mois ; celles-ci se feront saillir entre mai et juillet ; quand les vaches sont pleines, l'éleveur rentre les veaux à nouveau dans le troupeau, c'est alors que chacun retrouve sa mère et ne la quitte plus jusqu'à la naissance du prochain veau ; l'éducation dure donc environ huit ou neuf mois.)

Un couple de col vert sauvages étaient venus s'installer sur notre mare ; leur présence, la beauté de leur vol étaient un cadeau ; un petit mois plus tard, la femelle disparaissait ! Nous allions à pas furtifs la chercher dans les broussailles jusqu'à trouver son nid. Nous nous offrîmes le luxe de clôturer la mare et ses environs pour empêcher quelque chien errant ou ami de la débusquer et le détruire. Un petit mois plus tard, elle sortait suivie de treize petites boules jaunes. Et elle se mit à marcher, marcher, à travers prés et bosquets, jusque dans le bois, traversant les fossés ; le mâle alors disparut. Et chaque jour, nous retrouvions une petite boule jaune, morte, ici ou là. Quand il n'en resta qu'une, la mère regagna la mare, le père revint, et, ensemble ils élevèrent une jolie cane : Rampa !

Les mammifères prédateurs ne font pas comme ça ! Les femelles, après la mise bas et le temps passé à l'intérieur du terrier ou de la couche protégée, caressent, lèchent, jouent avec leurs petits ; pour leur enseigner la chasse elles rapportent le butin, les laissent jouer avec ; un coup de patte au museau au moindre renoncement : tu seras fort mon fils, tu sauras être autonome. Dès que les petits peuvent l'être, après avoir été sevrés et nourris par la mère , celle-ci les rejette dans le clan ou la famille, même si celle-ci est humaine ! et ne veut plus les voir. Une autre portée viendra... Le mâle alpha s'impose néanmoins pour ses qualités identiques à celles que possèdent les proies dominantes, mais il n'a pas de troupeau, il assure la cohésion de la famille, réduite en comparaison du troupeau.

L’homme est un prédateur. L'homme est une proie, la proie encore de grands fauves ( à nuancer), d'acariens cauchemardesques, de reptiles agressifs mais surtout surtout la proie de ses congénères prédateurs. Or l'homme prédateur de lui-même est une anomalie, convenons-en ; mais cette anomalie n'est pas discernée, elle n'induit aucunes mœurs vérifiables : c'est selon ! Notre fameux prédateur n’est pas éduqué comme tel ; on le protège, on l’enveloppe plutôt qu’on ne le tance pour ses couardises ; mais on l’abandonne…( que ce soit par une colère et une violence irrépressibles ou bien par laxisme), la mère n’est pas un guide et plus guère un refuge, elle se contente de mettre des barrières là où pour elle il y a danger, elle le fait pour sa tranquillité, mais laisse son petit dans l’ignorance, elle se substitue à lui pour ce qui est de ses décisions et ne lui apprend pas la responsabilité, elle ne l’éduque pas mais le « dresse » et compte sur le temps qui fera les choses tout seul ; les choses se font certes mais les lacunes sont si grandes et nombreuses que l’adulte humain se construit sur un puits qu’il bétonne soigneusement ou sur un gruyère spongieux ! Il est devenu pusillanime, lâche et du coup s’assure contre tout, se protège car il voit des dangers partout mais il s’expose à d’autres plus grands parce qu’il les ignore ; il suit les voies qu’on a tracées pour lui. Ou bien, il se donne des défis, des revanches qu’il poursuit, peu importe les moyens, et il les réalise.

Ainsi, seuls les dominants éduquent leurs petits comme des prédateurs et perpétuent une « élite », qui n’est bien sûr qu'une élite sociale, d’argent ou de classe ; pourtant ces gens-là sont plus que les autres dépourvus de toute force intrinsèque, leur puissance n’est que l’image donnée par leur rôle, et c'est ce rôle que l'on enseigne à l'enfant, à l’exclusion de toutes autres données constructives.

Cette force intrinsèque, non dévoyée, non perverse, est ce que j’appelle « animalité ».

Être ou vouloir être animal c’est être ou vouloir être sain, adéquat, en harmonie avec notre planète.

Aujourd’hui, l’animal humain ne sait même plus répondre à l’agression d’un de ses congénères, il crie pitié, s’agite, crie et pleure tant et si bien qu’il excite la violence du malheureux en face de lui. Quand on perd sa dignité, on excite le sadisme. Aucun animal sauvage ne se comporte ainsi : le dominé n’est tué que s’il y a des motifs. Du reste, tout le monde sait très bien que les nazis ont dépouillé leurs victimes de leur dignité pour pouvoir les exterminer. En face du bourreau appuyé et autorisé par un pouvoir totalitaire, l’homme digne mérite la torture qui le déstabilisera puis le déshumanisera. Les faibles sont immédiatement exécutés.

L’homme n’est pas au centre de l’univers bien que pour s’en faire accroire, il l’abîme et le viole ; l’occident n’est pas le cœur de la planète, bien qu’il s’y soit efforcé dans son terrorisme hypocrite à avoir raison envers et contre tous et à détruire tout ce qui n’est pas lui. Pour l’instant, au niveau qui est le nôtre, une possible évolution ne passe pas par le duplicata d’attitudes éculées qui ont prouvé leurs faiblesses, leur inadéquation, mais plutôt par une remise en cause sans concession, une volonté de prise de conscience qui ne se laisse pas corrompre, un courage à assumer notre responsabilité. Le monde changera si chacun est responsable de sa vie et ne se croit, en rien, supérieur aux autres. Si on ne regarde plus l’autre comme un objet d’étude ou de dévotion, si on ne le juge ni le classe, si on ne le méprise ni le craint, et que l’on ne se place pas soi-même à l’extérieur, intouchable, supérieur mais qu’au contraire on le voit comme un autre à découvrir, à rencontrer.

Difficile. Car que faire de tous ces petits soldats de l’ordre établi, ces petits hommes et ces petites femmes qui habillent- ou déguisent- leur servilité de zèle et d’obéissance, petites gouttes d’huile dans les rouages qui garantissent le succès des exploiteurs, des législateurs, des dominateurs, d’une société policée et uniformisée où la moindre personnalité non incluse est un danger potentiel ? Que faire de ces milliers- millions ?- d’individus qui perpétuent l’ignominie, l’irrespect, la suspicion et se font fort de faire rentrer tout le monde dans le rang ou bien d’éliminer l’intrus ?

Militer, réfléchir, se battre, pour qui ? Pour ceux qui la veille vous ont dénoncés, conspués ou refoulés des rangs propres et insipides de leurs semblables ?

Ne vaut-il pas mieux s’illusionner ? Ne vaut-il pas mieux rêver ?

Le dégoût qui chaque jour vous prend à rencontrer ces êtres ignorants et serviles mais arrogants et sûrs de leurs bons droits, rend plus agressif que militant, plus haineux que compatissant.

Il n’est point besoin de réfléchir pour comprendre que sans eux, sans ces petits hommes, le pourcentage infime de ceux qui nous dominent aurait fait long feu depuis longtemps ! Le peuple traître, collaborateur est l’ennemi intérieur. L’ennemi niché à l’intérieur de nous-mêmes.

La toute-puissante nécessité animale, non assumée parce qu’occultée, de se sentir intégré dans le groupe dominant fait courber l’échine, sans même le savoir : la collaboration à un régime dictatorial n’est pas le fruit d’une mûre réflexion, d’un pesage précis des intérêts, d’une décision prise en conscience : elle est la pente irrésistible de l’animal homme qui n’a plus sa nature mais n’a pas acquis la culture ! L’état intermédiaire qui, par définition, ne se situe nulle part, vacuité disponible au premier venu qui flatte ou semble sécuriser, est celui de millions d’individus : à ses deux extrêmes, les profiteurs et les libres-penseurs dénués de toute volonté de pouvoir.

 

Il n'est pas besoin de prendre une loupe pour voir que la force que doit déployer les hommes politiques aujourd'hui pour rester droit dans les fonds de bas coups, de rivalités, d'esbroufe ne doit rien à une dominance naturelle mais à une pathologie irréductible qui pousse à l'acquisition du pouvoir. Cette insanité nous fait glisser de la dominance à la domination : pouvoir, et ses abus inéluctables, domination, exploitation sont le versant pervers de l'homme, un petit schisme mégalomane niché dans le cœur de l'enfant ! Il se vêt de séduction, de violence ou d'audaces qui abusent. Nous avions droit jadis à des seigneurs et rois « de naissance » ; ce qui ne garantissait pas la grandeur ! Rois fainéants, rois fous, rois conquérants qui étaient riches des bras en servitude ou grands de chair à canon. Aujourd'hui, muscles bandés sur les starting-blocks, les plus atteints arriveront ! La moindre honnêteté, la moindre loyauté les envoient au fossé !

Certes les dominants gouvernent, guident et parfois protègent mais de moins en moins, le politique ayant laissé la place à l'argenroi.

La caractéristique de la domination qui étouffe et exploite, celle du pouvoir qui toujours va trop loin, est son éphémère ; une fois le dernier feuillet arraché, c'est la chute, brutale, fatale. Aucune résurrection n'est à attendre. Le moment est court aussi faut-il en profiter sans s'encombrer de décence ni de retenue car, le jour viendra du tout au rien abyssal !

Et puisque nous sommes sortis de régimes ou la filiation épargnait la lutte, on recrée le combat sans règles d'honneur.

Le fond du comportement humain est donc tout à fait animal mais plutôt que le sublimer ou lui adjoindre des valeurs morales, on le mine, on l'abaisse, on le rend méprisable. C'est là, dans cette bassesse que l'homme se cherche une place au soleil. Et bien entendu à tous les échelons de notre mode pyramidal.

La nature a horreur des lignes droites, des dessins géométriques, des ordonnances figées ; tout y est mouvements mouvances nuances, rien ne s'y maîtrise.

L'anarchisme est donc naturel ; il ne peut advenir qu'avec un humain sain. Autant dire que son avènement (! !!) n'est pas pour demain quand on voit le peu de progrès fait d'une génération sur l'autre ; mais on comprend très bien aussi qu'une minorité d'éclairés peut entraîner à sa suite une majorité d'hésitants. En effet une grande partie de la population n'a aucune envie de prendre des responsabilités collectives, qu'elles soient politiques ou économiques ; les leurs suffisent à leur bonheur car se prendre en charge soi-même puis sa maisonnée donne assez de soucis et d'inquiétude.

Il est impossible à un cerveau humain de se rendre responsable d'un peuple ; ce fait hautement malencontreux ( et cette volonté pathologique comme on l'a vue) est une anomalie ; mais tous ceux qui préfèrent accomplir une tâche pour se nourrir et nourrir les siens ne sont pas des sous-hommes ; garder l'esprit libre à la sortie du boulot pour d'autres priorités est au contraire une preuve d'équilibre. Faire de ces gens-là la proie de malades mentaux est le signe d'une déliquescence dramatique. Il semble admis que « l'homme est comme ça  », toujours plus, d'argent, de pouvoir, pourquoi ? Pourquoi accepter comme donnée incontournable l'insanité ?

L'occidental et tous les aspirants sont des malades. De deux choses l'une, soit la maladie est incurable et tous mourront, soit on trouve une molécule miraculeuse et on s'en sort : cette molécule s'appelle la conscience. Derrière la conscience, le courage du combat et après le combat la nécessaire victoire de la vie contre le mortifère.

L'anarchisme n'est pas un nivellement, il ne nie pas les paresseux, ceux qui n'ont pas envie ou pas le goût ou pas le talent d'entreprendre, il ne nie pas les dérives possibles de ceux qui le font : juste, le contre-pouvoir du « suiveur » qui ne veut pas pour autant être soumis !

 

Et surtout que je n'entende plus « il fait travailler du monde, il donne du travail » parce qu'il serait possible que 2013 me voit transformée d'anarchiste non-violente en terroriste.

Nous allons très vite être assez grands pour nous donner du travail tout seuls ! ( Coué)

 

( Champ sémantique :

  • dominer : être plus haut : la montagne domine la plaine

  • dominance : état de celui qui est plus grand ( plus sage, plus vigilant,etc.)

  • Domination : volonté de celui qui se place au dessus mais qui n'est pas plus grand et qui doit rabaisser l'autre

  • Dominique, St Dominique, qui créa l'ordre des dominicains, pauvres parmi les plus humbles : les mendiants ; petite touche de l'humilité à l'humiliation. D'ailleurs, dans la symbolique du prénom, en psycho-généalogie : celui qui subit des humiliations...)


Moyenne des avis sur cet article :  4.08/5   (13 votes)




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54 réactions à cet article    


  • BOBW BOBW 2 janvier 2013 10:05

    Oui tricolore : comme le drapeau de la Martinique

    - Noir « Anarchisme avec la devise explicitée dans cet article »

    - Rouge « Collectivisation et nationalisations des banques et des Grandes boites-vampires »

    -Vert "Respect de notre environnement et des biotopes de notre planète.


    • alinea Alinea 2 janvier 2013 10:34

      Il nous faut le dessiner ; moi je le voyais vert et rouge ( un peu comme celui du parti de Gauche) avec un A noir cerclé de noir !


    • Robert GIL ROBERT GIL 2 janvier 2013 11:16

      voici un petit essai pour essayer d’expliquer simplement ce qu’est l’anarchie... :L’ANARCHIE, CE N’EST PAS LE BORDEL !


      • alinea Alinea 2 janvier 2013 12:46

        Toujours bien vos articles de la CCR ! Merci


      • bernard29 bernard29 2 janvier 2013 13:53

        Votre distinction dominance domination ne tient pas la route. Ce que vous appeler dominance chez vos troupeaux d’ animaux ( chevaux , bovins..) c’est en fait la domination pour le sexe et la reproduction.
        je pense que vous êtes foncièrement et inconscienmment une adepte de la polygamie, et que vous n’êtes pas du tout anarchiste.
        Vous êtes à la recherche d’un gourou et peut être l’avez vous déjà trouvé, pour un temps du moins. 


        • Fergus Fergus 2 janvier 2013 16:48

          Bonjour, Bernard29.

          Je me permets d’apporter un bémol à ce que vous écrivez. Ayant moi-même pas mal gardé des troupeaux de bêtes dans ma jeunesse (surtout des vaches, un peu moins des brebis), je peux vous assurer qu’il existe dans les communautés animales des hiérarchies qui ne sont liées ni au sexe ni à la reproduction, mais tout simplement au caractère, exactement comme chez les êtres humains.

          Dans le mode des vaches, c’est facilement observable chez les races de montagne en estive et donc en situation, du fait de leur grande liberté, de pouvoir faire valoir leur désir de domination au sein du troupeau. C’est d’ailleurs cette réalité qui est à l’origine des spectaculaires « combats de reines » organisés chaque année en début d’estive dans les pâturages suisses du Valais, tradition importée depuis jusque dans la vallée de Chamonix, du côté des alpages du Tour.

          La même chose semble exister chez les chevaux, si j’en crois mes observations dans le Vercors où des chevaux vivent en semi-liberté. Mias Alinea (que je salue) est plus qualifiée que moi pour ces animaux.


        • alinea Alinea 2 janvier 2013 17:06

          Bernard : ma proposition de différencier « dominance » et « domination » est, à la fois pour dire que l’humain conserve des comportements primaires, animaux, d’autre part pour expliquer que chez les animaux, ce fait n’entraîne ni exploitation, ni servilité, ni cour ; il m’apparaît donc que ceci est naturel, probablement juste et efficace.
          Polyandre ? Oui, pourquoi pas ! Mais je n’ai pas de gourou et n’en cherche pas ; je n’en ai aucun besoin, j’apprends de tous et ai appris à me protéger moi-même.


        • gaijin gaijin 2 janvier 2013 14:12

          juste un petit coucou pour dire bravo !
          et aussi dire : dans les décroissants il y en a une catégorie a ne pas oublier : ceux de plus en plus nombreux qui n’ont pas eut le choix et qui vont manger chez coluche ........
          curieusement quand on parle de décroissance c’est pas ceux là qui râlent !


          • alinea Alinea 2 janvier 2013 17:09

            gaijin : bonne année d’abord !! C’est pour éviter cela, cette misère, que les décroissants font des propositions « sensées »... tout un sujet auquel on pourra peut-être revenir. Dans un premier temps, être anticapitalistes, c’est une manière de rechercher une justice sociale !
            Bien à vous


          • easy easy 2 janvier 2013 14:52

            Alinéa,

            L’animal a une relation aux autres en Toi-Moi 
            Ses relations sont immédiates
            Il ne procède pas de « Au fait Jean, Martine m’a dit que Jacques... »

            L’anarchiste s’y efforce aussi à l’immédiateté.
            Son opposé est le concierge.

            Vous avez de bonnes raisons de comparer l’animal à l’anarchiste

            Mais l’animal se moque du qu’en dira-t-on alors que chez l’Homme, la médiatisation des jugements aboutit à des lynchages dont même les anarchistes doivent tenir compte tant ils sont dangereux.

            L’anarchiste s’efforce de limiter ses relations en Toi-Moi mais il redoute et tient compte de la médiatisation.

            Ce risque que chaque humain encourt du fait de la médiatisation d’un jugement sur lui forme le concept d’image.
            L’animal se moque de son image sociale mais tient à son image immédiate avec les autres considérés un à un

            L’anarchiste s’efforce de se moquer de son image sociale mais il est obligé d’en tenir compte et se comporte finalement de façon moins voyante qu’on pourrait attendre d’un individu non aligné par principe.

             
            L’animal plie devant un dominant. Cette relation où l’un des deux se soumet est en Toi-Moi
            Il ne se soumet pas à un groupe

            Chez nous, bien que la soumission à un costaud puisse se produire, ce qui nous terrifie le plus c’est une masse coagulée autour d’un lanceur d’anathème contre soi.

            L’animal ne se soumet qu’en immédiateté Moi-Toi
            L’homme se soumet surtout en médiateté Moi-Toi-Eux 
            L’anarchiste fait ce qu’il peut pour échapper à ce fait mais n’y échappe guère sinon dans la discrétion.

            Chaque être humain s’efforce d’échapper au risque du lynchage et chacun cultive quelque anarchisme secret. 
            Seuls ceux d’entre nous vivant de manière particulièrement solitaire sont plus authentiquement anarchistes. 
            Ceux qui participent aux réunions, aux fêtes de famille, sont les velléitaires de l’anarchisme.

             


            • volt volt 2 janvier 2013 16:16

              relation binaire oui pour les animaux, moi-toi c’est déjà beaucoup.

              sur le fait de positionner l’antithèse exacte de l’anarchiste comme concierge
              oui excellent et hyperpécis, you make my day comme ils disent...
              george w. bush devant les images des chars us entrant ds bagdad et pdt que le ministre de l’info de saddam disait everything is under control s’était exclamé : « he’s my man !... »

            • Fergus Fergus 2 janvier 2013 16:56

              Bonjour, Easy.

              En complément à mon commentaire en réponse à Bernard29, permettez-moi, là encore, de ne pas être totalement d’accord. Oui, la plupart des relations entre animaux s’apppuie sur le « toi-moi », mais ce n’est pas systématique, et il arrive que des animaux puissent, par exemple, se coaliser pour contrer l’un des leurs plus puissant., voire se livrer à une espèce de mutinerie pouvant conduire à la désertion du troupeau.


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 17:00

              Plein de choses qui ne vont pas, easy : les relations des animaux entre eux ne sont pas immédiates, loin de là. Tout un rituel d’approche, des timidités et « contournements » en cas d’attraction de l’un vers l’autre, des affinités aussi ; c’est d’ailleurs en constatant cela que je me suis sentie très animale !
              Je vous explique- en peu de mots il est vrai, le processus de ma pensée ; la plupart des gens vous « posent » leurs pensées.
              Je ne vais à aucune ripailles !! et je suis solitaire : Les anarchistes sont discrets ( souvenez-vous de ma citation de Brassens dans le dernier article). Je ne sais pas si les animaux se moquent de leur image sociale, mais ce n’est pas ce que j’ai observé. Personnellement je fais très attention à mon image sociale, d’une part pour qu’on me foute la paix ( être anar ne veut surtout pas dire être provoc’) et aussi parce que je me sens assez « spéciale » pour ne pas avoir envie, en plus, qu’on me fonce dessus ; une protection en quelque sorte. Les animaux créent des rites et des rituels : j’ai vu mes taureaux en rond autour d’un taureau mort... je me moque du qu’en dira-t-on ; d’ailleurs je n’en ai aucun écho !!!........


            • volt volt 2 janvier 2013 17:09

              Alinea, je pense qu’il y a comme une contradiction entre :

              « Personnellement je fais très attention à mon image sociale » 
              et « je me moque du qu’en dira-t-on »...
              l’aveu est important - il mérite le détour.
              mais la clef de taille dans cette contradiction apparente est peut-être dans l’expression :
              « pour qu’on me foute la paix »... - à mon humble avis, il faut, tout en déployant là les lectures les plus obcènes, s’en méfier comme de la peste.

            • alinea Alinea 2 janvier 2013 17:17

              Volt : tout dépend de ce que l’on met derrière « image sociale » !
              Je n’y mets aucune parure ni aucun jeu ; j’essaie d’être « irréprochable » ; c’est ce que je voulais dire. Ce n’est que du bon sens remarquez bien : je n’ai pas les moyens financiers ni psychiques pour assumer l’hallali tralalère...


            • volt volt 2 janvier 2013 17:21

              d’accord Alinea, mais il vous reste cependant pleinement le droit d’être réprochable - voire même le devoir... - sans que rien ne soit foutu. 

              sachant combien cela ne dépend en rien ni des moyens financiers ni des moyens psychiques, voilà tout un anarchisme (qui n’est jamais que du bon sens) au programme il me semble.



            • alinea Alinea 2 janvier 2013 17:24

              Bonjour fergus : mon but n’était pas de faire un exposé sur la vie des animaux en société ! Merci d’apporter votre grain de sel d’observateur ; quiconque vit avec les animaux, avec ce minimum de recul admiratif peut-être bien sait qu’ils sont beaucoup plus complexes qu’on veut bien nous le dire ! Parce qu’en plus, dans un troupeau, pour peu qu’on puisse le voir, chaque individu est un individu ! très différent de son voisin !! Ils ont, comme nous ( n’est-ce pas sang rouge ?) des comportements de « masse » ! et des comportements individuels, en général quand ils sont en paix...


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 17:28

              si si Volt : je vois des nantis, protégés par leur image justement, c’est-à-dire par leur statut social, qui sont des gens corrects, oui, mais qui ne se soucient en rien d’être blessants, ou à côté de la plaque dans leurs relations avec les autochtones par exemple, dont ils ignorent toute la culture ; ils sont tellement « pleins d’être » que tout devient évidence pour eux. Et leur protection financière et leur statut, les sauvent de nombreux embarras !!


            • easy easy 2 janvier 2013 17:40

              Ah Volt, je viens de remarquer quelque chose

              J’ai tendance à dire les choses de manière proximale (domestique, familiale, voisinage) même quand je parle des gens du Monde, de la politique ou de la religion. Afin que chacun s’y voie depuis son petit endroit.
              Vous avez tendance à dire les choses de manière aproximales, sans jamais faire apparaître domus. Afin que chacun ne regarde que le au-loin, les autres 



              De manière proximale donc :

              J’estime que l’homme est la bestiole la moins matérialiste. Les autres bestioles ne pensent qu’à bouffer, à baiser et à construire son image immédiate en ToI-Moi aussi bien envers chacun des membres de son groupe qu’envers tout le groupe perçu comme un et comme étanche au commérage. Chaque bestiole a à craindre sa voisine mais jamais un lynchage. Chaque bestiole cherche donc à bouffer, à baiser et ) se protéger une attaque individuelle. Pas de surenchère, pas de sur-individu.

              L’être humain, à cause de « Je pense que tu penses » a inventé le commérage qui consiste à attaquer l’image de quelqu’un en meute. Chacun redoute certes les attaques individuelles mais est surtout terrifié par les lynchages. Chacun va donc à résoudre sa bouffe, sa baise et sa défense sur-individuelle. Chacun est obligé de passer ubermensch
              C’est à cause du risque de lynchage et pour y pallier que chacun se surprotège tout en participant à des surattaques (Telle celle que subit Depardieu)
              C’est cette surenchère autour de l’attaque-protection d’image de soi (qui est une chose abstraite mais à conséquences fatales) qui fait l’accumulation de murs et de lances donc de matériel. 
              Nous sommes imagistes et notre matérialistes n’est que le biais pour le servir 



              L’anarchisme n’est au fond que notre réaction de dégoût face au jeu du commérage, au jeu de la médiatisation des images des uns et des autres.
              Notre nerf anarchiste refuse de manipuler les images des uns et des autres. Notre anarchisme convient de relations directes Moi-Toi, baffes comprises mais déteste « Simone m’a dit que Marcel »

              Nous détestons tous cette médiatisation des images mais nous y participons tous selon le principe « Le premier qui tire a l’avantage »

              Nous oscillons tous entre anarchisme et médisance.

              Alors, les plus profondément anarchistes d’entre nous sont ceux qui vivent plutôt isolés de voisins, qui évitent de faire partie d’un réseau à profondeurs sociales, qui évitent les obligations familiales, qui vivent donc avec très peu de personnes autour d’eux et ces personnes étant elles-mêmes plutôt isolées.
              L’anarchisme n’est pas dans le discours
              Aucune star n’a été anarchiste

              L’anarchisme se prouve par l’isolement maximum qui confine au cénobitisme.
              L’anarchisme c’est Diogène de Sinope et des inconnus


              Bien entendu, puisque tout est une question d’image, chacun de nous a deux ou trois cercles imagiers. Et il va de soi que dans notre cercle le plus intime, à deux, nous dénotons plus d’anarchisme que devant notre banquier.
              Et nous sommes encore plus intensément anarchistes en compagnie d’une bestiole qu’en compagnie d’un conjoint.


            • easy easy 2 janvier 2013 17:51

               Alinéa 

               **** Tout un rituel d’approche, des timidités et « contournements » en cas d’attraction de l’un vers l’autre, des affinités aussi ; c’est d’ailleurs en constatant cela que je me suis sentie très animale ! ***

              Il y a quiproquo

              Ce que je nomme immédiateté ne signifie pas tout de suite
              Je nomme immédiateté ce qui n’est pas médiateté.
              L’immédiateté c’est la relation de Toi - Moi
              La médiateté c’est la relation Toi - concierge - Moi

              Les animaux n’ont pas de medium, pas d’intermédiaire

              Même lorsque deux animaux ont l’homme pour maître, ils ne savent pas l’utiliser comme medium. Ils éprouvent de la jalousie vis-à-vis du maître mais ne savent pas s’en servir pour détruire l’autre via le maître. Aucun animal ne sait dire quelque chose (pour ou contre) à un autre animal via qui que ce soit. Les animaux ne connaissent que l’immédiateté 

              L’exception extrême c’est lorsqu’un chien court chez un voisin pour lui dire « Viens vite, mon maître a besoin d’aide ». Or ce cas est rarissime.


            • volt volt 2 janvier 2013 17:53

              oui easy, je n’ai pas toujours votre capacité à trouver l’image précise qui ouvre la perspective, mais je ne sais si j’aurais des prégnances marquées pour tel ou tel type de discours, ça dépend...


              maintenant sur la question de la bestiole qui serait plus matérialiste, ne nous faisons pas d’illusion, les quelques lignes de bernard ne sauraient être noyées dans un peu profond ruisseau... quelle que soient la qualité verbeuse des échanges de forum et tout ça, l’intellect, les idées... la séduction est en cours, irréprochable presque, mais tyrannique, impitoyable, et de tous genres, de tous bords, tout cela fuse, irradie, les vraies dominations sont là, mais pas de panique, ça s’appelle... Politique.

              question anarchisme, je refuse aussi bien votre hypothèse de l’anar réac isolé que celle de l’« anar de naissance » alinéen, pour moi l’anar est la résultante d’un long processus médité et surtout : il est actif, il se débranche pas, sinon il n’est plus anar de rien, 
              non au contraire, c’est exactement un sophiste, quelqu’un qui est là pour désamorcer des certitudes, désarçonner des on-dit, des habitudes, 
              le trouble-fête a besoin de la fête pour son fête.

            • alinea Alinea 2 janvier 2013 18:07

              Volt : je ne vous savez pas si simplificateur ! anar de naissance : l’ai-je dit, en vrai ?
              C’est comme le talent de l’artiste : rien s’il n’est, avec persévérance et détermination, élaboré et cultivé au fil du temps. Je constate juste qu’il y a des tas de gens qui « n’ont pas cette fibre » !! Trop bien élevés peut-être, formatés, éteints dès le départ... que sais-je ?


            • easy easy 2 janvier 2013 18:09

               Fergus

              ****Oui, la plupart des relations entre animaux s’apppuie sur le « toi-moi », mais ce n’est pas systématique, et il arrive que des animaux puissent, par exemple, se coaliser pour contrer l’un des leurs plus puissant., voire se livrer à une espèce de mutinerie pouvant conduire à la désertion du troupeau.****

              Une fourmi a deux sortes de Toi : Soit une bestiole tout seule, soit la masse, disons sa fourmilière. Qu’elle cause une seule bestiole ou à la fourmilière, elle est toujours en Toi -Moi

              Lorsque plusieurs se coalisent contre un vilain, cela se produit lorsque plusieurs brimés mar ce vilain le voient en difficulté et en profitent.
              En aucun endroit, en aucune seconde les coalisés n’avaient prévu leur lynchage. Ils ne se sont pas concertés. Ils n’ont pas répandu une rumeur. Ils n’ont pas mouchardé, ils n’ont pas comploté. Ils ne se sont tout simplement pas parlés.

              Et chaque lyncheur est un des brimés.

              L’homme pratique cela mais il pratique surtout quelque chose d’autre qui passe par le langage et la manipulation en douce de l’image d’une cible qu’on ne connaît donc souvent même pas.


              Depardieu a versé au pot commun pendant des années. Je l’ai entendu dire ou présupposé mais je ne l’ai jamais vu. Je n’ai jamais vu son argent-impôt dans la caisse de l’Etat.
              Mais voilà que j’entends mon concierge dire que GG ne veut plus verser au pot. Me voilà à hurler à travers la ville qu’il faut le pendre ce salaud. Et mon voisin, qui n’a jamais versé un sou au pot puisqu’il refuse de travailler et vit de l’aide publique, m’accompagne dans la rue pour hurler l’anathème avec moi.
              Ce que mon concierge, mon voisin et moi faisons, c’est de la médiateté et aucun animal ne la pratique.

               


            • volt volt 2 janvier 2013 18:13

              mais enfin Alinea c’est presque écrit noir sur blanc dans votre tome 1 que « on naît anar, on le devient pas », peut-être que je radote, mais c’est vraiment très tôt... ou alors mes féquentations ? smiley


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 18:16

              easy, vous êtes marrant ! bien sûr que l’animal n’est pas homme, et c’est bien pour ça qu’on l’aime. Il ne connaît pas le mensonge, il n’ourdit pas de complot, il ne cherche pas à être la vedette, il n’exploite pas ses congénères... enfin bref, on a des tas de choses à apprendre d’eux pour vivre en société. En serions-nous incapables ? Incapables d’être comme ces bêtes que l’on traite de bêtes, alors qu’ils se comportent tellement mieux que nous ????????????!!!!!!!!!!!!
               smiley


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 18:19

              non Volt, c’est que vous lisez trop vite ou que vous vous arrêtez à la première phrase. Cet en-tête, vous l’avez compris, était un clin d’oeil à Simone...
              Car, oui, on ne naît pas femme, on le devient, mais, quand même, on naît femelle, non ?
              Je suis sûre que vous ne lui avez pas reprocher ça, à elle !!!! smiley


            • easy easy 2 janvier 2013 18:29

              Entendu Volt

              Pour vous un anarchiste est actif de Parole (publique)

              Pour moi un anarchiste n’est que de parole intime et refuse la Parole (publique)

              A mon sens, Socrate, qui incitait les gens à toujours repenser, était un activiste. Il était certes non directif et contribuait à l’anarchisme éducatif mais il était militant. Il n’était donc pas un anarchiste absolu. Un anarchiste ne doit avoir ni école ni élèves. La seule célébrité anarchiste que je connaisse aura été Diogène 


            • volt volt 2 janvier 2013 18:29

              je l’ai dévorée Simone avec passion d’un coup sous les bombes de papa bachar, oui... comme si c’était hier, mais si le rapprochement avec les animaux est une manière souvent vitale et nécessaire de relativiser, il faut s’en méfier, beaucoup. 

              l’animalité de l’homme est, oui, mais elle n’a pas grand chose à voir avec l’animalité animale, sinon aucune de toutes les domestications humaines n’aurait eu lieu. 
              ainsi on devient femme pour sûr, mais je ne crois aucunement à la femelle et à son mythe, 
              je la vois à l’oeuvre dans la femme, terrible, autrement elle n’est qu’impuissance. 

              la sexuation humaine s’appuie certainement sur le biologique animal, c’est indéniable, mais c’est juste le socle, et tout le processus de l’identité sexuelle relève d’abord d’un certain mode d’entrée dans le discours. 
              si vous étiez homme, tiens, jamais l’idée de me poser la question de « lui reprocher ou pas », ne vous serait venue, sinon vous l’auriez, dans le discours justement, refoulée. 

              on parle son sexe et on sexue sa parole.
              un homme qui couche sans un mot, très bien genre porno plastic, donne-t-il plus de plaisir que l’homo erectus moyen qui déshabille des mots ? 
              le débat est tout vert. 
              j’ai entendu thèse et antithèse.

              mais voyez les américains, leur misère langagière.
              on touche/on couche d’abord avec des mots - 
              le reste c’est les misères de la prod après le scenar, 
              délicieuses certes, mais prod.

            • COVADONGA722 COVADONGA722 2 janvier 2013 18:48

              yep , bonsoir tous
              @Easy

              « Pour moi un anarchiste n’est que de parole intime et refuse la Parole (publique »


              un rien conceptuel et « hors monde » vous faites l’impasse par ex sur les ainés de la CNT et FAI
              vous savez ceux liquidés avec leur potes du Poum par les staliniens , il n’etaient pas que
              parole intime ils etaient d’un combat public !

              accéssoirement mes voeux à totes et tous
              Asinus : ne varietur


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 18:51

              Volt : je sais bien que Calaferte a écrit« La mécanique des femmes » ! mais je ne suis pas sûre que même une mécanique soit immuable ! Le plaisir se donne et se prend, n’est qu’à voir la différence essentielle entre les différentes relations que nous avons dans une vie !
              Il faut se méfier de tout, mais pas au point d’en devenir stérile ; une pensée au jour J peut être extrémiste ! la vie nous donne tout le loisir de changer : relativiser ou, pour certains, au contraire, s’enkyster !


            • easy easy 2 janvier 2013 18:54

              Alinéa,

              **** easy, vous êtes marrant ! bien sûr que l’animal n’est pas homme, et c’est bien pour ça qu’on l’aime. Il ne connaît pas le mensonge, il n’ourdit pas de complot, il ne cherche pas à être la vedette, il n’exploite pas ses congénères... enfin bref, on a des tas de choses à apprendre d’eux pour vivre en société. En serions-nous incapables ? Incapables d’être comme ces bêtes que l’on traite de bêtes, alors qu’ils se comportent tellement mieux que nous ????????????!!!!!!!!!!!! ****

              Je vous l’ai dit, il y a de bonne raisons de considérer l’animal pour voir ce que nous avons d’atypique dans le règne animal.
              Et ce que nous avons d’atypique c’est un langage très développé qui s’est construit autour de notre capacité médiatique en « Jacques a dit » 

              Cette capacité médiatique fait notre propension à concierger



              L’anarchiste aurait deux définitions possibles :

              Soit celle de Volt qui le conçoit de Parole publique à usage médiat, avec Socrate comme parangon. Auquel cas il doit développer son langage. 
              On ne peut être anarchiste de naissance mais seulement de formation (effectivement sophistique mais pour dénoncer les manipulations non pour en construire de nouvelles).

              Soit la mienne qui le conçoit de parole intime à usage immédiat, avec Diogène comme parangon. Auquel cas il n’a besoin que de très peu de mots 
              On est anarchiste de naissance.


              Une de ces deux définitions est plus animale que l’autre.


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 18:59

              absolument Covadonga ! Le mouvement anarchiste est bel et bien un mouvement politique, important et qui en a pris plein la gueule, en Espagne entre autre, par ses ennemis cocos !
              Ne soyons pas sectaires, regardons l’avenir....


            • easy easy 2 janvier 2013 19:08

              Covadonga,

              ******
              yep , bonsoir tous
              @Easy

              « Pour moi un anarchiste n’est que de parole intime et refuse la Parole (publique »


              un rien conceptuel et « hors monde » vous faites l’impasse par ex sur les ainés de la CNT et FAI
              vous savez ceux liquidés avec leur potes du Poum par les staliniens , il n’etaient pas que
              parole intime ils etaient d’un combat public ! 
              *******

              C’est bien cela Covadonga

              Je dis que sans ces anarchistes à Parole publique, j’ignorerais l’anarchisme. Je leur dois tout ainsi qu’à Socrate.

              Mais en toute gratitude bien comprise, je dis qu’on n’est absolument anarchiste qu’en ne Parolant plus du tout, en ne coagulant jamais une masse publique à soi (ou à quelque drapeau), en n’étant pas zoon politikon, en ne communiquant avec les gens que directement et un à un, pas en tribune.

              Y compris en famille car l’anarchisme commence là. On doit embrasser la tante Adèle parce qu’on a envie de l’embrasser, non parce qu’on nous dit qu’il faut le faire.


            • COVADONGA722 COVADONGA722 2 janvier 2013 19:23

              @ easy , ok je conçois le concept et vois tres bien ou il commence . Mais la pratique d’un tel concept exclu immediatement du champs sociétal , mes référents etant ouvriers ma définition
              de l’anarchisme et de ses luttes etait interpellée par votre interpretation .La philosophie que vous evoquez c’est trouvée confrontée au reél de « l’humain » pas de fausse excuse de la« bete »
              Et le réel de l’humain pour l’anarchisme c’est sa participation aux luttes et la prise en compte des aspirations ouvrieres qui etaient plus materialistes et immédiates que conceptuelles et philosophiques.Comme vous l’avez signifié déja souvent nous percevont les concepts en fonction de notre « background » culturel le mien provient de la chaine des machine outils , aprés 40 ans de travail je ne concoit pas les rares vrais anarchistes rencontrés comme des
              diogéne coupés du monde prolétaire !
              cordialement
              Asinus : ne varietur


            • easy easy 2 janvier 2013 20:28

              L’anarchisme ayant été démontré polarisable soit en version militante (Volt, Covadonga) soit en version cénobitique (Easy) que faire concrètement ?

              Je dirais que du point de vue de l’agir la version militante, socratique, est la plus confortable (intellectuellement). Pour la raison qu’elle vise un objectif sociétal. Du fait de sa focalisation sur un seul objectif (politique, syndical, économique, artistique, entrepreneurial...), cette version n’est pas absolutiste et le militant ne se prend pas les pieds dans son propre tapis. Ce qu’il réussira à coaguler ne sera plus de l’anarchisme par définition mais ce n’est pas grave du point de vue de l’homme d’action. 
               

              Car à l’autre pôle, la version cénobitique, celle qui pousse à n’embrasser la tante Adèle que si on en a vraiment envie, est infernale et en fait inapplicable, hors monde comme l’a dit Covadonga.


              En raison du « Je sais que tu sais » il nous faut la politesse. Obligatoirement. Nous sommes tellement habitués à la politesse que nous n’y faisons plus attention mais sans elle, nos relations seraient infernales. La politesse canalise le « Je sais que tu sais » 
              Je dois embrasser tante Adèle, que j’en aie envie ou non. Sinon, c’est la guerre entre nous en permanence « Tu refuses de te plier à la convention de politesse. Je peux m’attendre à tout de ta part. Alors je garde mon arme et mon armure » 
               

              Comme politesse première, il y a par exemple le fait de nous endormir tous ensemble. Sans ce principe, nul ne pourrait dormir tranquille, tant un coup de couteau...

              Il y a trop de pensées, trop de calculs, trop de mémoires, trop de rancunes chez l’Homme. Nul ne pourrait dormir tranquille sans des conventions situant ou démontrant notre intention pacifique. Nous convenons donc de nous endormir ensemble.
              De nous dire bonjour, de montrer notre main vide, de sourire...

              L’anarchie absolue est impossible (sauf à vivre vraiment seul)

              Comme au pôle militant c’est vivable mais paradoxal de résultat et qu’au pôle puriste c’est invivable, ce que nous pratiquons tous c’est un compromis entre ces deux pôles. Nous varions entre anarchisme socratique et anarchisme diogénique selon les circonstances.


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 20:42

              J’ai un bon truc pour tante Adèle ; je n’en ai rien à faire d’elle mais, quand je la vois dans je-ne-sais-quelle occasion d’ailleurs, je me dis qu’elle serait très choquée, ou très malheureuse si, en ne l’embrassant pas, je lui exprimais : ma pauvre, je n’ai rien à foutre de toi.Non, ce n’est qu’indifférence, voire un peu de dégoût qui date de mon enfance et que, à mon âge, je peux dépasser. Donc, vu tout ça, je l’embrasse sincèrement ; cette embrassade n’est pas promesse de vivre ensemble ou de prise en charge, mais bon, tante Adèle, c’est tante Adèle. Si l’on est pas complétement dupe de ses petits sentiments, on arrive toujours à se mettre dans la peau de l’autre et faire en sorte de faire plaisir sans y laisser sa peau !
              Quant à l’anarchisme, easy, s’il advenait qu’avant ma mort les choses tournent en violence de par le monde, je saurais l’être aussi ! En temps de paix, tant qu’on a le loisir de penser, de discuter, être anar est effectivement être franc-tireur et ne pas s’accommoder de toutes les obligations débiles ; en temps de « guerre », ce n’est plus pareil.


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 20:58

              parce que nous, on se soumet en flippant ; ça nous frustre ; on se dit « je le vaux bien ». Les bêtes, elles, s’en foutent : la réalité est comme ça ? La réalité est comme ça. Mais aussi, il n’y a pas d’abus, ça change tout hein ?


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 21:05

              easy 17h40 ( c’est chiant ce système linéaire ; ou alors il faudrait sortir du commentaire de commentaire de temps en temps, sinon on n’y comprend plus rien !)
              Juste pour dire que, chez les bêtes, il y a très peu de mâles qui baisent. Le dominant, point barre.
              À voir si chez les humains ça ne serait pas mieux comme ça ?!!!!!!!!!!!!!! smiley
              Ce qui contredit mon côté polyandre si bien détecté par Bernard le breton !!! smiley


            • easy easy 2 janvier 2013 21:09

              Nous sommes donc bien d’avis que nous circonstancions 



              *** on arrive toujours à faire plaisir sans y laisser sa peau ! ***

              Vous synthétisez la règle du jeu.

              Car à un pôle de l’anarchie c’est physis qui est en jeu, à l’autre c’est ethos.
              Pathos permettant, parfois par le biais de logos, de dire pourquoi on estime que le curseur doit être ici et pas là


            • bernard29 bernard29 2 janvier 2013 23:22

              Polyandre !! , oui parce qu’Alinéa, vous êtes dominante ou révez d’en être. 

              je vous vois, amazone galopant dans les roseaux, avec les jeunes soumis qui piaffent près de la couche fumante, un soir d’été. Un taureau souffle , et le soir expire dans un bruissement de moustiques. 
              C’est pas en Bretagne qu’on verrait ça.


            • alinea Alinea 2 janvier 2013 23:58

              bernard : l’image est belle.. sauf les soumis ; vous ne m’avez pas assez lue !!!


            • rouge sang 2 janvier 2013 15:19

              Suis assez d’accord avec Bernard. Je ne vous suis pas trop sur le coup. j’ai eu des pensées anarchistes voir nihilistes. le problème c’est que l’Anarchisme part d’un postulat sophiste comme quoi l’homme est capable de s’autogérer. Malheureusement la preuve quotidienne c’est qu’il ne l’est pas, la dominance sera toujours une résurgeance inextinguible, nous n’avons pas ou peu encore ce niveau de conscience que nous n’aurons peut être jamais car il est notre propre. A partir de la, l’Anarchisme ne peut avoir qu’un role de contre pouvoir au libéralisme, mais c’est aussi le principe des extrèmes qui se rejoignent.


              • rouge sang 2 janvier 2013 15:40

                de plus je trouve que ce paralèle entre l’homme et l’animal a chaque fois remonte au chaînon manquant, non nous ne sommes pas des animaux


                • alinea Alinea 2 janvier 2013 17:11

                  Si rouge sang : nous sommes des animaux !


                • rouge sang 2 janvier 2013 17:44

                  je trouve que c’est une facilité de lanuage pour excuser le moindre de nos travers, la facilité absolue. Peut être vous sentez vous animal, pas moi, je me sens humain.


                • alinea Alinea 2 janvier 2013 18:04

                  rouge sang : quiproquo ici aussi ! Ce n’est pas pour « excuser » mais pour montrer la profonde dérive de l’humain qui oublie qu’il est animal et qui, tiens justement, accuse d’animalité toute attitude de l’homme ( cruauté, barbarie, crime,etc.) qui est néfaste : l’animal est incapable de cela, justement ; aussi ; dans ma bouche, retrouver son animalité ( comme je l’ai dit) c’est trouver sa santé mentale. Cela n’ôte en rien la spécificité de l’humain mais serait, me semble-t-il, un bon moyen d’améliorer le modèle !!!


                • rouge sang 2 janvier 2013 23:33

                  animal pas capable de cruauté crime ? le chat qui décapite un oiseau pat plaisir, la mante religieuse, la veuve noire.


                • COLRE COLRE 2 janvier 2013 19:44

                  J’ai le regret d’être en désaccord profond avec votre article pour tout ce qui concerne les références au naturel / non naturel… pas grave, c’est le Nouvel An… smiley.
                  En deux mots, j’y vois une glorification angélique de l’animal non humain et au contraire, un jugement moral sans concession de l’animal humain.

                  Comment pouvez-vous dire : « Aujourd’hui, l’animal humain ne sait même plus répondre à l’agression d’un de ses congénères, il crie pitié, s’agite, crie et pleure tant et si bien qu’il excite la violence du malheureux en face de lui. Quand on perd sa dignité, on excite le sadisme. Aucun animal sauvage ne se comporte ainsi »… mais si, bien sûr, nombreuses sont les espèces animales ou des individus utilisent des postures de soumission pour inhiber l’agressivité de l’adversaire ou du dominant. Vous diriez qu’il perd sa dignité ?!

                  Vous faites une différence entre dominance naturelle et « pathologie irréductible » des hommes politiques humains. Je vous conseille la lecture des ouvrages de primatologie. L’un des plus accessibles (et passionnant) s’appelle « La politique du Chimpanzé », de Frans de Waal, où l’on voit les alliances « fourbes » diriez-vous, entre des mâles ambitieux pour renverser le grand chef, tout en s’attachant les bonnes grâces de qques femelles dominantes, ou, pour le moins, l’assurance qu’elles resteront en dehors du jeu de pouvoir…

                  Le comportement des animaux et des humains, vu par les humains, est une représentation. Elle est binaire quand les humains se croient très différents des autres animaux, soit « moralement » supérieurs soit inférieurs, alors qu’ils ne sont ni l’un ni l’autre.


                  • alinea Alinea 2 janvier 2013 20:28

                    Ah COLRE , encore : désamorcer l’agressivité de l’autre, c’est montrer qu’on renonce au combat, mais que ce renoncement est une force intérieureet une bonne connaissance de la situation . Cette attitude, l’homme le plus excité la comprend ( et c’est pourquoi il faut déshumaniser sa victime) ; pleurer et crier pitié ne relève pas de cela : exposer sa faiblesse, sa peur, c’est exacerber le sadisme de l’autre. Si nous étions élevés convenablement, si nous possédions la connaissance de soi et si l’on ne nous faisait pas croire que la vie est un long fleuve tranquille dans lequel nous sommes protégés, sûr qu’il y aurait moins d’agressions abouties ; peut-être moins d’agressions tout court d’ailleurs car elles relèvent toutes de la pathologie et non pas d’un quelconque combat légitime de territoire ou autre ! S’il y a un enjeu dans l’attaque, celui qui se soumet cède. Voilà, l’histoire est finie. Aujourd’hui, c’est «  folie » ! Il faut jouer fin et c’est pas gagné !


                  • alinea Alinea 2 janvier 2013 20:11

                    COLRE : bien sûr c’est une représentation ! Comment dire, il y a plusieurs choses sans doute ; dans mon histoire personnelle et ma « sensibilité » et aussi le désir de ne jamais négliger de voir et d’apprendre des plus humbles. Bien sûr je glorifie l’animal, c’est voulu mais je ne m’y perds pas. Ceci dit, j’ai la nette impression qu’aujourd’hui plus que jamais ( certes, à ma connaissance) l’homme se déshumanise, donc à mes yeux de désanimalise. Et ça, oui, pour moi c’est une grande perte. La connaissance de soi par exemple : ne pas s’en remettre toujours à un tiers en ce qui concerne notre personne physique, avec la médecine et compagnie, savoir de quoi on est capable vraiment et ne pas vouloir réaliser une idée de soi, tout un tas de comportements où, me semble-t-il, les gens se plantent ! Et puis, cette arrogance des occidentaux, qui sont les premiers à se comporter en troupeau à la moindre occasion ! Apprendre de l’animal, c’est aussi, en se connaissant, être capable par son mental, de s’en extirper...


                    • Hervé Hum Hervé Hum 3 janvier 2013 01:01

                      Bonsoir Alinea et bonne année grégorien !

                      Merci pour ce petit cours sur les moeurs et coutumes de vos animaux.

                      En résumé, l’anarchie c’est poser l’héritage générationnel de manière horizontale et non plus vertical comme le lignage.

                      Les conséquences de cette différence sont apocalyptique ! 


                      • alinea Alinea 6 janvier 2013 12:09

                        Alfa : nous avons tant communiqué avec Hervé ! J’espère qu’il n’en a pas pris ombrage ! Ce fil était sur sa fin et que pourrais-je dire : très bien dit ?
                        Oui, je le dis !
                        C’est bien de venir me remonter les bretelles une semaine après la fête ! Merci !!
                        Moi aussi j’ai les pieds sur terre voyez-vous ! smiley, même dans la boue et souvent les mains dans la merde !
                        Dites-nous en plus puisque vous y êtes !


                      • Gasty Gasty 25 janvier 2013 11:58

                        Félicitation pour cet article que je n’avais pas encore eu le temps de lire. Les journées sont trop courte !

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