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Accueil du site > Tribune Libre > Pour en finir avec la « vérité » des sondages

Pour en finir avec la « vérité » des sondages

Les sondages d’opinion, période électorale oblige, nous assaillent et font débat. Mais rares sont ceux qui savent comment ceux-ci sont fabriqués. Pour avoir participé, sur le terrain même et au plus bas niveau, à leur naissance, j’apporte ici témoignage sur les pratiques de ce secteur d’activité.

C’est le printemps... et la campagne électorale en cours, plus qu’aucune autre précédemment, voit fleurir son lot quotidien de sondages. Les débats sur leur validité ou leur influence réelle ou supposée n’ont, cette fois, pas attendu la fin du scrutin. Les mêmes qui s’en repaissent et leur accordent une crédibilité sans faille lorsqu’ils indiquent une hausse de leur candidat(e), les accusent des pires desseins pour peu qu’un mouvement contraire se produise. Aujourd’hui brandis comme la preuve de l’adhésion des électeurs à tel ou tel(le) candidat(e), ils seront demain celle de manipulations obscures provenant de forces mystérieuses et occultes, forcément aux mains du camp opposé. Ils fleurissent le matin et fanent le soir, déjà obsolètes, déjà remplacés par ceux d’un autre institut et qui - forcément ! - rétabliront la vérité bafouée.

Mais au fait, comment sont effectués ces sondages d’opinion ?

Sans rentrer dans le débat concernant la représentativité exacte des électeurs dans lesdites études selon qu’ils soient, ou pas, joignables au téléphone ; sans rentrer dans celui sur les mystérieux redressements effectués entre les chiffres bruts et les chiffres publiés ; sans même aborder le débat houleux entre partisans des sondages téléphoniques et partisans des sondages faits par Internet... je voudrais faire part d’une expérience personnelle qui peut, j’espère, si ce n’est dépassionner tous ces débats, du moins les remettre en perspective.

Il se trouve, hasard de la vie, que j’ai eu l’occasion il y a quelques années de travailler deux ans dans deux des instituts dont les chiffres alimentent quotidiennement notre besoin d’information. J’y occupais le fort modeste emploi d’enquêteur, et passais mes journées et beaucoup de soirées à sonder mes concitoyens sur tous les sujets possibles et imaginables, au moyen du téléphone. Bref, je faisais du sondage d’opinion.

Concrètement, comment cela se passait ? Et j’imagine que cela se passe toujours, n’ayant jamais eu connaissance de modifications radicales dans la façon de procéder de ces instituts.

Tout commençait par que les instituts appellent « le terrain ». Le terrain, en matière de sondages téléphoniques, c’est 30 ou 40 personnes dont la très grande majorité sont étudiants ou chômeurs et qui viennent, en fonction des enquêtes en cours, travailler quelques heures dans le centre d’appels de l’institut concerné. A l’époque (cela a-t-il changé ?), tous étaient précaires. Les contrats étaient des CDD couvrant la durée de l’étude en question, soit entre trois et dix heures maximum. Pour ceux qui avaient la chance de venir travailler plusieurs jours de suite, chaque journée faisait l’objet d’un nouveau contrat. La rémunération était basée sur un fixe horaire très faible auquel venait s’ajouter un intéressement par questionnaire rempli. C’est cette rémunération à la tâche qui composait l’essentiel du salaire.

Les 30 ou 40 sondeurs travaillant sur une étude étaient sous contrôle d’un superviseur - salarié lui de la société de sondage - et dont le rôle consistait :

• d’une part à surveiller les conversations entre sondeurs et sondés grâce à un système d’écoute, pour s’assurer que personne ne trichait et que les réponses apposées sur les questionnaires avaient bien été prononcées par les personnes interrogées ;

• d’autre part à affiner les cibles recherchées au fur et à mesure que l’étude avançait (« cherchez des agriculteurs de plus de 60 ans », ou « il nous faut des cadres cinquantenaires urbains », etc.) pour qu’au final le panel soit parfaitement représentatif de la population française. C’est la fameuse méthode des quotas.

Les appels débutaient en fin de matinée, d’après des listes de numéros - extraits de l’annuaire téléphonique mais anonymes - qui nous étaient communiquées, et finissaient le plus souvent après 21 heures, heure à laquelle l’introuvable « cadre cinquantenaire citadin » est enfin rentré chez lui, et devient l’objet de toutes les convoitises.

Les études étaient, sauf exception rarissime, ce qu’on appelle en jargon des « omnibus », c’est-à-dire qu’une même étude va servir conjointement à répondre à la demande de plusieurs clients, chaque client payant au nombre de questions posées. On rentabilise ainsi chaque sondé en l’interrogeant successivement sur plusieurs sujets sans aucun rapport entre eux, et cela pendant 10 à 20 minutes. On peut par exemple débuter par trois questions concernant l’utilisation qu’il fait de sa voiture, embrayer sur deux autres sur son shampoing favori, glisser habilement vers une série concernant ses goûts en matière de pizza surgelée, s’enquérir de ses contrats d’assurance obsèques, rétablir la situation en montrant de l’intérêt pour ses choix de lessive, le mettre en joie en le questionnant sur ses projets de vacances et finir par les questions - oh combien délicates - des opinions politiques.

Sur la plupart des questions, une grande partie de nos concitoyens n’ont, il faut le reconnaître, aucun avis bien arrêté. Savoir s’il est mieux d’utiliser un shampoing aux œufs ou sans œufs, d’avoir ou pas une assurance de la marque Tartempion ou de déguster les merveilleuses pizzas Duchmol n’est pas leur préoccupation première. Et ça l’est encore moins quand vous essayez de les confesser alors qu’ils sont au même moment en train de préparer le repas, de coucher les enfants, de s’envoyer des assiettes en pleine figure, voire même de se reproduire. Et au fond, personne n’est obligé d’avoir un avis bien tranché sur les qualités gustatives d’une pizza qu’il n’a jamais goûté. Or le sondé DOIT avoir un avis. Qu’importe son avis, il faut qu’il en ait un. Un sondé sans avis est un mauvais sondé. On imagine mal un institut de sondages présenter ses résultat à la marque Duchmol en affirmant : « Monsieur, vos pizzas, 90% des Français s’en contrefichent royalement et ceux les connaissant ne voient pas du tout où se situe leur authenticité ». Le rôle de l’enquêteur est donc d’extorquer à ses victimes des réponses à des questions qui l’indiffèrent neuf fois sur dix.

Dans les centres d’appels, on entend ainsi des dialogues d’une poétique absurdité entre l’enquêteur et son sondé :

- « Pensez-vous que la nouvelle gamme des pizzas Duchmol est plus authentique ? » (Merci pour la question brillante, se dit l’enquêteur, super journée qui commence !)
- « Les pizzas quoi ? »
- « Duchmol, monsieur, les pizzas Duchmol » (Surtout rester poli, je sens qu’il s’énerve)
- « Connais pas. »
- « Oui, j’ai entendu, mais pensez-vous que leur nouvelle gamme est plus authentique ? » (C’est mal barré cette affaire, je le sens pas. Quel est l’enfoiré qui a pondu cette question ? )
- « Vous vous foutez de moi ? »
- « Pas du tout, monsieur, mais il me faut absolument une réponse, dites-moi oui ou non et on passe à la suite... » (Pourvu qu’il ne raccroche pas...)
- « Mettez ce que vous voulez, je m’en fous des pizzas machin. »
- « C’est ouiiii ? » (Laissons traîner le oui le plus longtemps possible, qu’il s’en saisisse !)
- « Oui, mais c’est vraiment pour vous faire plaisir » (Et encore, tu n’imagines pas à quel point...)
- « On a presque fini (phase rituelle prononcée dix fois déjà au cours du même appel), j’ai juste trois ou quatre petites questions et je vous laisse tranquille. Bon, je commence : avez-vous contracté une assurance obsèques récemment ? » (Et tout en disant ces mots, le sondeur réalise qu’il lui faut vraiment envisager une reconversion professionnelle au plus vite)

Et l’enquêteur passe ainsi des pizzas Duchmol aux assurances obsèques, des assurances obsèques aux projets de vacances, des projets de vacances aux intentions de vote... avec en permanence l’angoisse que son sondé, lassé de tant de vacuité, lui raccroche au nez. Car pour l’enquêteur, un sondé qui refuse d’aller au bout de la confession est ce qui peut arriver de pire. Plus que les quinze ou vingt minutes passées dans cet appel et qui sont perdues, il voit aussi s’éloigner les x euros que lui rapporte chaque questionnaire complètement rempli.

Traditionnellement, on place toujours les questions politiques en fin d’appel. La raison en est simple : il faut avoir surmonté ensemble, presque main dans la main, le parcours sinueux des questions insipides pour qu’une confiance minimum s’instaure entre sondé et sondeur et que le premier accepte, parfois, de confier au second ses opinions politiques. On entre alors sur la pointe des pieds dans le domaine de l’intime, persuadé qu’il serait plus facile de s’enquérir auprès de notre victime de ses compétences en matière de gymnastique sexuelle que de son bulletin de vote. L’écueil est derrière chaque mot, l’attention palpable, le risque de blocage à son maximum. Il faut attendrir l’interlocuteur, écouter le bavard, rassurer le paranoïaque, valoriser l’inquiet ou encourager le timide. Une fois la confiance établie, on se lance vaillamment :

- « Si les élections présidentielles avaient lieu dimanche prochain, pour quel candidat voteriez-vous ? Monsieur Dupont, madame Martin, monsieur Dubois ... ? »
et l’on égraine ainsi les noms de tous les candidats ! (douze cette année).

Il arrive que l’on soit chanceux et que la réponse vienne, franche et spontanée « Dupont ! ». On remercie alors le ciel d’être tombé sur un sondé appartenant à l’espèce, rare, des coopératifs. Les coopératifs représentent au mieux, les bons jours, 25% des sondés. Dans les 75% restants, la réponse - si réponse il y a - est bien moins nette. Au choix, cela peut-être :

- « Cela ne vous regarde pas ! »
- « Le vote est secret. »
- « Et vous, pour qui vous votez ? »
- « Je refuse de répondre à tous les sondages politiques »
- « De toute façon, tous pourris. Ca changera jamais. »
- « Vous êtes qui déjà ? »
- « Ah, il était bien Dupont à la télé l’autre jour. Mais Dubois aussi il est pas mal, non ? Et Martin, j’aime bien sa nouvelle coupe. »
- « Les élections quoi ? »
- « Dubois ? mais je croyais qu’il était mort ! »
- « Martin, mais elle est de droite ou de gauche déjà ? »

(Liste non exhaustive, le sondé étant d’une nature particulièrement créative en la matière).

Bref, pour l’enquêteur, obtenir une réponse aux questions politiques est encore plus improbable qu’obtenir un avis sur les qualités réelles ou supposées de la pizza Duchmol. Or là aussi, et plus encore que pour la marque Duchmol, impossible de présenter au commanditaire de l’étude des résultats qui ne prendraient en compte que les réponses spontanées : Dupont (3%), Dubois (4%), Martin (2%), etc., et totalement indécis (75%) !

Le rôle de l’enquêteur est alors d’obtenir, par n’importe quel moyen, que le sondé prononce un nom, quelque soit d’ailleurs son degré d’adhésion au candidat. Toutes les techniques, des plus honnêtes aux plus fourbes, sont appelées à la rescousse pour sortir de ce mauvais pas. Il y a les flatteurs « Mais votre avis est vraiment important ! » ; les menaçants « Donnez-moi un nom, sinon je suis obligé de vous relire toute la liste » ; les séducteurs « Mais je suis sûr, madame que vous avez un avis... » ; les guides « Vous votez plutôt à droite ou à gauche d’habitude ? » ; les larmoyants « Si vous ne me répondez pas, je ne vais pas être payé... » ; les interventionnistes « Dupont, non ? » ; les autoritaires « Bon, alors vous répondez maintenant ! », etc.

C’est ainsi que, par touches successives, chaque enquêteur développe une technique qui lui est propre, et dont l’objectif est d’être efficace à défaut d’être réaliste. C’est ainsi aussi que l’institut de sondage obtient des résultats bruts, qui, passés à la mystérieuse moulinette de la rectification, seront publiés sous la forme : Dupont (18%), Dubois (22%), Martin (13%), etc., et total de tous les candidats : 100 % !

Par expérience, je sais qu’une des meilleures techniques pour faire craquer le sondé est de lui répéter une nouvelle fois la liste de tous les candidats. Excédé, il cède le plus souvent dès le deuxième ou troisième nom, qu’il attrape au vol pour arrêter la litanie. Il a prononcé un nom : le questionnaire est donc validé et il n’y a eu aucune tricherie. Tant pis pour les neuf ou dix candidats suivants sur la liste. Et tant pis aussi pour la réalité de l’adhésion au candidat cité.
Il suffirait probablement d’énoncer les noms des candidats dans un ordre différent ou aléatoire pour bousculer les résultats de l’enquête. Mais curieusement cet ordre est fixe et débute rarement par les « petits » candidats.

Quant à moi, depuis que j’ai eu cette expérience, je suis rempli de compassion pour les enquêteurs, et très circonspect sur les résultats publiés. Je reconnais deux seuls mérites aux sondages politiques : ils permettent à quelques centaines de chômeurs, étudiants ou salariés précaires de survivre, difficilement certes, mais de survivre quand même. Et ils permettent à une presse engluée dans ses difficultés économiques de survivre aussi, quitte à perdre sa crédibilité dans sa boulimie de sondages. Peut-être sont-ce là leurs véritables objectifs...


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53 réactions à cet article    


  • jerome (---.---.201.212) 2 avril 2007 11:22

    @ l ’ auteur : génial !!! et tellement révélateur ... Je ne savais pas que ça se passe comme ça , bien qu ’ ayant quelques soupçons . merci !


    • nathanael (---.---.252.222) 2 avril 2007 11:31

      On sent le vécu smiley

      un petit moment de détente dans une matinée morose, merci encore


      • Kelsaltan Kelsaltan 2 avril 2007 11:33

        Cet éclairage « de l’intérieur » confirme que de lire un sondage n’a pas plus de valeur que de lire un horoscope, hors le côté ludique.


        • quesquidit (---.---.157.66) 2 avril 2007 19:15

          quesquidit ?


        • krokodilo (---.---.190.94) 2 avril 2007 11:46

          Bravo pour votre amusant et instructif témoignage ! le Canard enchaîné avait déjà expliqué tous ces aléas techniques, qui aboutissent à une marge d’erreur bien plus près des 10% que des 2 à 3% habituellement annoncés. Quand on pense aux sommes énormes que les grands les candidats dépensent pour ça...


          • Cyril (---.---.19.11) 2 avril 2007 12:36

            Excellent article smiley


            • Joe Cool (---.---.199.247) 2 avril 2007 12:37

              Edifiant.


              • dégueuloir (---.---.154.9) 2 avril 2007 15:38

                en 2007 ,jamais les sondages vont se planter autant,un électorat très versatile,très indécis et surtout le taux d’abstension ? qui plus est l’influence du vote utile,la surestimation d’un candidat(Sarkosy) la sous-estimation du vote extréme( Lepen....)Il va se passer du chambardement dans certains instituts après les élections car tous ces sondages,malgré tout très consultés sont faux et incitatifs voire manipulés,qui tire donc les ficelles ??? de toutes les façons cela ne changera rien au résultat surprenant à venir......


              • JP (---.---.119.85) 2 avril 2007 12:56

                Enfin un article remettant en cause de maniere intelligente les sondages.

                Cependant, si tout cela est aussi peu fiable vu du terrain, comment les instituts de sondages font-ils en haut pour aboutir à des resultats relativement exacts à chaque scrutin (hormis le Pen 2002) ?

                Et pourquoi les entreprises, comme les pizza Duchmol, depensent elles des millions en sondages pour avoir un resultat bidon ? (car dans l’absolu pour Duchmol savoir que 90% des sondés ne connaissent pas ses produits c’est une info sur sa comm’ pourrie)

                bref tout cela me laisse perplexe smiley


                • henri (---.---.146.229) 2 avril 2007 14:28

                  Ce sont aussi ces entreprises qui dans le même élan de lucidité, font aujourd’hui appel à des graphologues, des coaches, au feng-shui, au marc de café, etc... pour choisir leurs collaborateurs et doper leur bénéfices . Tous ces patrons ou hommes politiques qui se targuent d’être rationalistes et responsables, sont infantiles dans la plupart de leurs comportements. C’est ainsi que dans la grande entreprise (très grande) pour laquelle j’ai travaillé pendant 30 ans, la scientologie avait réussi à s’infiltrer dans le haut managériat, avec des stages de développement personnel qui auraient fait tordre de rire, tant ils étaient grotesques et caricaturaux, n’importe quel quidam ayant deux sous de bon sens. Pour les sondages et autres enquètes d’opinions vendues à prix d’or (ne pas oublié ce détail fort important) il en est de même : pas d’existence possible sans cet « horoscope scientifique » !


                • Bertrand BORIUS 2 avril 2007 16:54

                  « ...aboutir à des resultats relativement exacts à chaque scrutin (hormis le Pen 2002) »

                  En 2002, ce n’est pas hormis Le Pen, mais hormis Le Pen, Jospin, Chirac, Bayrou, Chevènement, etc... Jospin : Il était « donné » lors des tout derniers sondages quelques jours avant l’élection, à 21%. Il finit à moins de 17%. Deux façons d’analyser ces chiffres, soit on considère qu’il s’agit juste d’une baisse de 4 points (quand même !), soit on considère que c’est une marge d’erreur de 20% (21 - 20% = 16,8) par rapports aux dernières prévisions publiées. Ca devient beaucoup 20% comme marge d’erreur.

                  La marge d’erreur a été globalement identique pour les 3 « grands » candidats, Jospin, Chirac et Le Pen, mais pour deux d’entre eux cela a été à la baisse, et pour l’un à la hausse.

                  Et plus le candidat est crédité de peu de voix dans les sondages, plus la marge d’erreur potentielle s’accroît. Bayrou : en 2002, il pointait à 4% dans les derniers sondages. Il a obtenu 6,7% des voix le soir du 1er tour. Donc, est-ce une marge d’erreur de 2,7 points, ou une marge d’erreur par rapport aux derniers sondages de 65% (4 x 1,65 = 6,6) ?? On peut appliquer le même raisonnement à tous les « petits » candidats, avec là aussi des résultats proches.

                  « ...depensent elles des millions en sondages »

                  Non, les coûts de ce type de sondages quantitatifs sont faibles. Il s’agit tout au plus de quelques milliers d’euros par question posée, pour un panel représentatif de ±1000 sondés. C’est pour cela aussi que les journaux en usent et abusent. C’est un investissement ridicule qui permet à moindre frais de doper les ventes. (Un sondage coûte bien moins cher au support que le moindre reportage un peu fouillé).

                  Les études coûteuses sont les études qualitatives, mais le process n’a rien à voir : quelques dizaines de personnes au maximum, interrogées très longuement en face à face, observées et filmées pendant la réunion, rémunérées, etc... C’est le « quali », qui dit bien son nom, utilisé par exemple par une marque pour faire des pré-test préalablement à la sortie d’un produit. Mais le coût des entretiens, le temps de travail nécessaire et l’analyse des résultats n’ont rien à voir avec ce qui se pratique en « quanti ». Autre différence notoire : lors d’une étude « quali », le client est présent et observe, le plus souvent via un système vidéo les réactions des participants. Lors d’une étude « quanti », je n’ai jamais vu un client venir en centre d’appel pour passer lui même 3 ou 4 coups de fil et avoir une idée, même sommaire, des réponses apportées à ses questions. Il se fie aux résultats donnés par l’institut de sondage, et ignore complètement la façon dont ces résultats ont été obtenus.


                • JP (---.---.119.85) 2 avril 2007 17:14

                  @ Henri

                  En l’espece, je ne sais pas si en comparant les sondages au marc de café vous faites preuve des « deux sous de bon sens » dudit quidam. Quant à moi, bien que non scientologue, cartomancier, ou adepte d’une quelconque magie noire, je persiste à croire en la fiabilité d’un indicateur qui s’est revelé précis depuis 50 ans à une exception (notable et bouleversante certes) près.

                  @l’auteur

                  Oui en 2002 ils se sont plantés, et votre experience explique sans doute pourquoi il existe une telle marge d’erreur (3-4 pts) sur ce type de sondages. Mais jusqu’à present cet echec (demeuré dans la marge d’erreur) fait plus figure d’exception qui confirme la regle que d’une remise en cause définitive des sondages d’opinions.

                  Quoi qu’il en soit, plus que 20 jours et nous verrons plus clair smiley


                • Cratyle (---.---.37.13) 2 avril 2007 17:29

                  L’important pour la communication de la marque c’est de pouvoir sortir « 80% des Français préfèrent la nouvelle pizza Duchmol » et qu’on leur fabrique les chiffres comme on voudra, pourvu que le chiffre soit bon. D’ailleurs est-ce si différent en politique ? On ne me fera pas croire que Sarkozy ou Royal sont à ce point crédules qu’ils croient aux sondages qu’ils souhaitent manipulés. Par contre, quand ils en commandent un resté secret, c’est différent sans doute.


                • henri (---.---.146.229) 2 avril 2007 19:40

                  Pas de problème mon cher il n’y a qu’à attendre encore quelques semaines et nous verrons bien ! Quand à la fiabilité des sondages il n’y a qu’à lire les articles sur ce sujet qui paraissent depuis quelques temps pour s’apercevoir qu’ils sont plus proches de la cartomancie que de la recherche rigoureuse. Mais je vais me répéter, business is business !


                • Mathieu (---.---.68.105) 9 avril 2007 11:25

                  Les sondages ne se sont pas « plantés » qu’en 2002 smiley

                  En 1995, Chirac était devant Jospin, qui avait tendance à baissé dans les dernières semaines... Quand à Balladur, Sarkozy ne s’en est pas remis... sur le moment, car maintenant qu’est ce qu’il consomme.

                  On ne retient que 2002, car l’erreur a été visible très nettement, mais depuis Pompidou ils se sont tous plantés.

                  Voir le blog de Guy Birembaum pour avoir plus de détails.

                  http://birenbaum.blog.20minutes.fr/archive/2007/04/08/avril.html


                • Johaben (---.---.221.68) 2 avril 2007 12:59

                  Biebn sûr, le"s sondagesont un effet pervert et peuvent influencer des électeurs indécis. C estle but tout à fait avoué du duo infernal Sarko -Ségo.


                  • Voltaire Voltaire 2 avril 2007 13:21

                    Merci pour cette belle tranche de rire, qui m’a valu un exercice approfondi de mes zygomatiques !


                    • Goldy Goldy 2 avril 2007 13:32

                      C’est surprenant, j’ai moi aussi travaillé pour une société d’étude marketing (qui elle faisait dans le cinéma), et mon terrain à moi, c’était des lieux publiques. C’était tellement dur de travailler que je ne compte pas le nombres de gruges qu’il y avait en permanence sur les quotas, je pensais que ça se passait différemment pour les grosses sociétés d’études, et visiblement, à voir votre expérience, leurs chargées d’études y sont aussi ignorant du terrain que ceux qui nous donnait notre travail.

                      Merci pour votre expérience.


                      • Aurélie Champion 2 avril 2007 15:02

                        oWaouh pas mal ! En effet, c’est édifiant. Si tu le veux bien, j’aimerais bien mettre ton article sur mon blog ; mais je comprends que tu ne veuilles pas être récupéré d’une manière ou d’une autre http://revolution-orange.over-blog.com @Demian :marrant de te retrouver, c’est d’autant plus un plaisir que nous semblons partager les mêmes idées en ce qui concerne les presidentielles


                        • Bertrand BORIUS 2 avril 2007 17:23

                          Merci, mais invitez plutôt vos lecteurs ici même, cela leur fera voir du pays. L’endroit n’est pas dénué d’attraits...


                        • Bayrolien (---.---.135.204) 3 avril 2007 10:48

                          Félicitations pour votre article, je fais partie de la presque unanimité qui l’a apprécié. Et comme je l’ai beaucoup apprécié, je suis satisfait de voir qu’il a été apprécié par beaucoup.

                          Félicitations également pour votre réponse à la demoiselle, toute en finesse et fort pertinente sur le principe des liens.


                        • Michel (---.---.205.224) 2 avril 2007 15:08

                          Excellentissime !

                          Et dire que les politiques basent leurs campagnes sur ces sondages... Faut vraiment qu’on installe une part importante de démocratie directe en France, histoire de limiter les errements de la classe politique. La politique est une chose trop sérieuse pour qu’on la laisse aux seuls élus !


                          • non666 non666 2 avril 2007 15:49

                            Histoire d’en tirer une de plus sur le corbillard, rajoutons que la methode des quotas (socio-cul) estait particulièrement brillante a l’epoque ou les partis INCARNAIENT des oppositions de caste, de classe.

                            Elle ne l’est plus desormais que nous n’avons que des peoples aptent a vendre tout et n’importe quoi, selon ce que les sondages precedents avaient annoncé.

                            Laissons les se ridiculiser. Si il y a bien une chose dont je suis desormais convaincu, c’est de la diffrence entre ce qui va sortir des urnes et les sondages annoncés.

                            Certains devraient un peu plus parler avec leurs collegues, autour de la machine a café, et un peu moins croire les oracles...


                            • LE CHAT LE CHAT 2 avril 2007 16:59

                              Excellent, tu as brisé l’idole des sondages !


                              • (---.---.93.242) 2 avril 2007 17:21

                                Tres interessant ! Merci. Mais il y a une question que je me pose : Comment se fait-il qu’aux soirs des elections (quelqu’elles soient) les instituts arrivent a nous donner une estimation tres precise : Par exemple, afficher la photo des 2 finalistes pour les presidentielles a 20H precises, heure de fermeture des bureaux de vote


                                • Cratyle (---.---.37.13) 2 avril 2007 17:32

                                  Les finalistes à 20h ne sont pas déterminés par la même méthode que les sondages ordinaires : on interroge les gens à la sortie des bureaux de vote. Et peut-être un peu plus sérieusement...


                                • Bertrand BORIUS 2 avril 2007 17:35

                                  Ils se basent lors non plus de sondages d’intentions de vote, mais de sondages « sortie des urnes ». En gros ils postent des enquêteurs auprès de x bureaux de vote, à Paris comme en province, et ils demandent à chaque personne sortante pour qui elle vient de voter (généralement elle s’en souvient !). On interroge alors uniquement les personnes qui ont effectivement voté, et non, comme c’est le cas des sondages d’intention de vote, aussi bien celles qui iront voter que celles qui n’iront pas. (Pour rappel les abstentionnistes, au premier tour en 2002, représentaient 28% des inscrits... et ces 28% étaient interrogés au même titre que les 72% de votants lors des sondages préalables)


                                • (---.---.128.140) 2 avril 2007 18:10

                                  D’accord, mais dans ce cas de figure, y a-t-il un redressement (par eexemple, les personnes ayant vote JMLP ne le diront peut-etre pas spontanement comme lors de sondages d’intention de vote) ?


                                • Bertrand BORIUS 2 avril 2007 18:40

                                  C’est tout à fait exact. On sait que même à la sortie du bureau de vote, les électeurs de JMLP « avouent » plus difficilement leur vote que les électeurs des autres candidats... même si ils ont à ce moment là sans doute moins de mal à l’exprimer que lors des études d’intention. C’est ce phénomène qui a donné des sueurs froides aux patrons d’instituts de sondages invités sur les plateaux de TV le 21 avril 2002 ! Mais ils disposaient quand même de certaines données qui leur permettaient d’extrapoler : d’abord les derniers sondages effectués (mais non publiés, la loi interdisant la publication mais non la réalisation des études) les derniers jours, qui indiquaient une tendance forte ; mais surtout ils avaient des chiffres très proches de la réalité concernant les votes effectifs (eux « avouables ») pour Chirac et Jospin. Jospin étant donné en sortie des urnes très en dessous de ce qui était attendu, ils leur est apparu évident que Le Pen était devant. Après, il suffit d’affiner au fur et à mesure du dépouillement.

                                  Mais leur « chance » était qu’il n’y avait que trois « grands » prétendants, dont deux « avouables ». Qu’en sera-t-il si nous nous retrouvons vers une figure à quatre « grands » prétendants ? Réponse le 22 avril prochain !


                                • ep.fr (---.---.76.11) 2 avril 2007 19:46

                                  FAUX !!! Les résultats annoncés à 20 heures sont extrapolés à partir des premiers résultats issus du dépouillement des bureaux de vote fermant dès 18 heures dans la plupart des communes. Et pour information : dans une enquête de type « omnibus », les questions politiques sont systématiquement posées EN PREMIER. Les questions portant sur d’autres sujets (pratiques de consommation, notoriété d’une marque ou d’un produit, etc...) ne sont posées qu’après.


                                • Bertrand BORIUS 2 avril 2007 20:15

                                  Que nenni ! Les résulats des premiers dépouillements remontent vers le Ministère de l’Intérieur, et non vers les Instituts de sondage. Diffuser ces résultats, mêmes partiels puisqu’ils ne concernent pas les grandes agglomérations, auprès de sociétés privées (Instituts de sondage) avant 20 heures reviendrait à les rendre publics avant fermeture du dernier bureau de vote...ce qui est totalement interdit. C’est pour cette raison qu’ils effectuent les études « sortie des urnes ». Cf une intervention radio récente de Mr Jacometti sur le sujet (sur France Inter je pense)

                                  Quant aux méthodes des Instituts, il se trouve que j’ai travaillé 2 ans pour deux des principaux instituts. Dans les deux, les questions politiques étaient systématiquement posées en dernier. La raison qui nous avait été donnée étant que c’était justement ces questions politiques qui génaient le plus les personnes, d’où un nombre accru de raccrochages immédiats. Tous les instituts pratiquent-ils la même politique, je n’en sais rien. Mais ceux là agissaient ainsi.


                                • duong (---.---.123.107) 2 avril 2007 20:16

                                  Effectivement, je peux témoigner que quand j’avais été interrogé à une enquête « omnibus », les questions politiques avaient été plutôt posées au début (elles portaient sur le bilan de Sarkozy au ministère de l’intérieur).

                                  Ca dépend peut-être des instituts.

                                  Cela dit, en ce qui concerne les résultats du 20 heures, j’avais toujours entendu dire que c’étaient des « sondages à la sortie des urnes » et pas de résultats extrapolés des dépouillements des premiers bureaux de vote qui me semblaient donnés plus tard.


                                • JP (---.---.119.85) 2 avril 2007 23:11

                                  Attention ne pas confondre l’estimation du resultat donnée à 20h et le sondage sorti des urnes. Plus d’explications sur le site de l’IFOP :

                                  http://www.ifop2007.fr/cms/faq/estimation-resultats-du-vote.html
                                  http://www.ifop2007.fr/cms/faq/sondage-sortie-des-urnes.html


                                • gentoo (---.---.141.20) 2 avril 2007 19:06

                                  bonsoir,

                                  aujourd’hui, les gens qui votent pour Le Pen n’ont plus peur de le dire, ce qui n’était pas forcément le cas en 2002

                                  je connais pas mal de monde qui votent pour le pen, et ils le disent ouvertement, donc, les sondages qui augmentent les voix de le pen, je ne suis pas sure que ce soit vrai, maintenant, les évènements de la gare du nord doivent doper Le Pen sans aucun soucis, mais on prefererajouter des voix à sarkosy, ca fait plus beau dans le paf médiatique

                                  mais, en regardant cet article, on se rend bien compte de la supercherie des instituts de sondages, dont leur seul objectif est => de faire du fric, et les médias pareil

                                  lavage de cerveau à prix bradé

                                  merci de cette information


                                  • ZEN zen 2 avril 2007 19:18

                                    Article excellent !


                                    • duong (---.---.123.107) 2 avril 2007 19:41

                                      Votre article m’a rappelé des souvenirs, ayant été moi-même sondé deux fois. En même temps, ça me permet de découvrir l’état d’esprit du sondeur de l’autre côté de la barrière, ce qui est assez marrant, étant moi-même un bon répondant de vos 25% (en plus, j’ai terminé chaque interview par un « bon courage » étant conscient de la dureté de la tâche ... même si je n’avais pas conscience que c’était à ce point) ... mais sortant épuisé de ces 20 minutes de questions à la volée ... bien que je réponde très rapidement !

                                      Et je peux témoigner aussi que c’est la dernière chose qu’on a envie de faire, et qu’on en a vraiment marre à la moitié du parcours de passer des assurances aux pizzas ... ou de devoir donner son idée sur un truc dont on ne sait rien. Et puis forcément on reçoit le coup de téléphone le soir donc au moment du repas, au moment où on est emmerdé par son gamin ou au moment du programme télé.

                                      En gros, on peut considérer les sondages comme un acte sado-maso auquel se livrent un enquêteur et un enquêté pour le bénéfice de deux sociétés privées (l’institut de sondage et le commanditaire) ... et accessoirement dans le cas des sondages politiques, pour « l’information » ou, faudrait-il plutôt dire, pour le divertissement des lecteurs des résultats.

                                      PAr ailleurs, même en matière politique, je peux témoigner que les questions portent souvent sur des sujets sur lesquels on n’a guère d’idées voire dont 9 Français sur 10 ne savent pas grand-chose.

                                      Sur l’autre côté (les redressements), un article intéressant : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-890593,0.html

                                      Une chose m’a notamment intéressé : dans les quotas, il n’est absolument pas fait de distinction entre les professions d’origine parmi les retraités : c’est quand même une hypothèse qui me semble très risquée.

                                      Cela dit, une chose me semble assez sûre : je ne pense pas que les instituts de sondages cherchent à « orienter » leurs résultats pour des raisons politiques, car en fait ils font leur fric sur les sondages qui ne sont pas politiques, donc les sondages politiques leur servent avant tout à asseoir leur notoriété ... et ils ont plutôt intérêt à être prêts des résultats finaux à la fin.

                                      Enfin je dois dire que je travaille à l’Insee, qui traditionnellement fonctionnait par interrogation au domicile des interviewés, et que le fait que la nouvelle enquête Emploi se passe en bonne partie maintenant par téléphone fait certes faire des économies au contribuable ... mais peut aussi expliquer une moindre fiabilité des estimations du taux de chômage (déjà si difficile).

                                      Cela dit, l’enquête Emploi c’est 60.000 ménages en interrogeant tous les individus de plus de 15 ans, c’est autre chose qu’un sondage politique portant sur 1000 personnes.


                                      • sk’b (---.---.197.222) 2 avril 2007 22:33

                                        oui pas tord surtout quand on s’amuse à répondre n’importe quoi juste pour décrédibiliser les sondage et surtout pour ne finir au plus vite avec le sondeur...


                                        • Stéphane Dérobert (---.---.223.198) 2 avril 2007 23:21

                                          bonsoir,

                                          Je trouve votre article très intéressant.

                                          Ayant moi-même travaillé (très brièvement) pour un institut de sondage par téléphone, je vais me permettre de donner quelques précisions que je trouve importantes.

                                          Tout d’abord concernant le fait que certaines personnes remettent en cause la véracité des sondages parce qu’ils ne prennent pas en compte tout le monde, notament les personnes sur liste rouge. Lorsque je sondait, les numéros que mes collègues et moi-même appelions étaient générés aléatoirement par un ordinateur (et pas piochés dans l’annuaire comme ça a été votre cas) ce qui nous permettait d’atteindre ces personnes. Mais aussi ce qui 90% du temps nous faisait tomber sur un faux numéro et 50% du reste nous donnait l’occasion de négocier et déployer toute la diplomatie dont nous étions capables afin d’expliquer à une personne sur liste rouge comment nous avions obtenu sont numéro.

                                          Le plus difficile dans ce travail n’étant pas de convaincre quelqu’un de répondre aux questions (la plupart des gens sont ravis de donner leur opinion sur n’importe quel sujet un tant soit peu intéressant), mais d’avoir quelqu’un au téléphone qui corresponde à la catégorie de personne que l’on recherche.

                                          Lorsque l’on complète 3 ou 4 questionnaires dans l’heure, on est satisfait. Ca laisse imaginer le nombre d’appels infructueux.

                                          J’en profite donc pour passer un message : Lorsqu’on vous appelle pour un sondage, pensez à l’étudiant exténué au bout du fil qui prie pour que vous acceptiez de répondre à ses questions :)


                                          • aga (---.---.148.206) 3 avril 2007 01:55

                                            Je ne vois vraiment pas l’intérêt d’un tel témoignage, en dehors de l’aspect humain, naturellement. Les « méthodes » qui président à la réalisation de sondages sont basées sur des théories statistiques et font peu de cas des problèmes d’intendance. Or la théorie statistique ne prend absolument pas en compte la notion « d’échantillon représentatif » pour mesurer sa marge d’erreur. Celle-ci est liée à la taille de l’échantillon comparée à la taille de la population totale, ainsi qu’au type d’estimation que l’on choisit. En d’autre terme, les instituts « espèrent » qu’en prenant un « échantillon » représentatif, ils pourront obtenir mieux que la marge d’erreur statistique, qui est de 4 points (de mémoire) pour un échantillon de 1000 personnes. Ceci explique à notre témoin pourquoi on lui demande instamment d’exiger une réponse de son interlocuteur. Même si celui-ci répond au hasard, ça n’a en fin de compte pas tellement d’importance, parce que la marge d’erreur du sondage est de toute façon bordée par la marge d’erreur statistique. En revanche, un absence de réponse est toujours gênante. Après, si vous voulez plus fin, il faudra 10000 personnes, ce qui, au vu du témoignage que j’ai lu, couterait tout simplement trop cher et serait trop long.... Donc, on pourrait même faire des sondages avec un échantillon pris totalement au hasard de 10000 personnes et ce serait aussi précis. Ou plus exactement, la marge d’erreur serait grosso modo la même. Ceci existe, ça s’appelle votez2007.com (encore qu’il faudrait être sûr que les gens ne peuvent pas voter 20 fois de suite...) En stats, vous ne mesurez pas si Sarkozy a plus de chance de battre Royal que l’inverse, vous mesurez à quel point la mesure que vous avez obtenu (en téléphonant aux gens) est loin de l’original. Vous mesurez une erreur. C’est même le seul paramètre pertinent. Curieusement, c’est celui que les journaux évoquent le moins...


                                            • duong (---.---.123.107) 3 avril 2007 09:29

                                              Je travaille à l’Insee, ai étudié à l’Ensae et je suis désolé de le dire, mais votre message comporte trop d’approximations pour ne pas dire plus pour être pertinent pour quelqu’un qui ne connait pas les statistiques. En tout cas, comme le bon sens le dit, le fait d’insister pour obtenir une réponse n’est évidemment intéressant que si cette réponse est proche de la vérité, sinon ça n’a aucun intérêt. En revanche, l’argument « on pré&fère faire ça que passer 10 fois plus d’appels parce que ça coût beaucoup plus cher » est évidemment très pertinent ... là aussi comme le bon sens le dit.

                                              Mais évidememnt l’auteur de ce commentaire a raison sur le fait que l’apparence de la chose qui ne lui donne pas un aspect scientifique du tout pour le commun des mortels, ne suffit pas à retirer l’intérêt des sondages ... le fait est qu’ils arrivent généralement plus ou moins à être près de la réalité du vote au bout du compte ... parce qu’il y a beaucoup de gens de bonne volonté qui veulent bien donner leur vote.


                                            • (---.---.148.206) 3 avril 2007 13:18

                                              J’adore les commentaires que l’on peut lire sur les différents forums depuis le début de la campagne, à propos des sondages :

                                              du style : un sondage donne Bayrou en baisse et aussitôt ses défenseurs écrivent à qui veut le lire : « je ne crois pas à la véracité de ces sondages qui n’ont aucune base scientifique (témoignage à l’appui), c’est de la manipulation , du bourrage de crâne etc... » puis qui ajoutent : « et d’ailleurs, je vois bien autour de moi, je connais 7 personnes sur mon lieu de travail ou dans ma famille qui votent tous Bayrou ! »

                                              Donc ça prouve.

                                              Je m’empresse d’ajouter que naturellement, ces mêmes lecteurs indignés ne disaient rien les semaines d’avant quand les sondages donnaient leur champion au zénith, allant de record en record.

                                              Naturellement.

                                              Dans le même genre, un ami prof de proba-stat dans une prestigieuse université dont je tairai le nom me disait le 10 avril 2002, quand je lui faisais remarquer que les gens en avaient marre de l’insécurité, et que Le Pen pouvait bien créer la surprise : « Mais c’est fini Le Pen ! Il va faire ses 10%, comme d’habitude et puis y va prendre sa retraite et arrêter de nous faire chier ! On ne va plus nous refaire le coup de l’insécurité ! Il n’y a pas d’insécurité, il faut arrêter ces conneries ! C’est de la manipulation. Tiens, regarde : à Nancy (j’ai changé volontairement le nom de la ville), il y a une banlieue difficile, où soit-disant on ne doit pas aller sans risquer de se faire agresser. Eh bien j’y suis allé il y a un an pour acheter une baguette de pain, et il ne m’est rien arrivé ! Alors le coup de l’insécurité, c’est du pipo ! C’est un sentiment d’insécurité ! Entretenu par la droite et relayé par les médias !!! »

                                              Curieuse statistique pour un spécialiste des probas, basée sur UNE expérience.

                                              Mais là encore, ça prouve.

                                              Je suis fasciné de voir comment des gens très rationnels par ailleurs, peuvent zapper vers la pensée magique en quelques instants quand il s’agit de politique...


                                            • (---.---.148.206) 5 avril 2007 00:13

                                              On nous refait le coup de la Chartreuse de Parme !!!!

                                              Pauvre Stendhal.

                                              Et chacun tombe dans le panneau de ces « témoignages édifiants et inédits » qui ne servent en fin de compte à rien.

                                              Tel le pauvre Fabrice del Dongo qui n’a rien compris à la bataille de Waterloo auquel il a pourtant participé, notre auteur présente un témoignage de soutier qui n’informe sur absolument RIEN de la conception des sondages (contrairement à ce que le titre promet).

                                              Si ce n’est du brouhaha pareil à celui des cuisines d’un grand restaurant...

                                              Pourtant je crois bien que Napoléon et Wellington avaient tous les deux un plan de bataille pour ce 18 juin 1815. Et qu’ils l’ont chacun mis en oeuvre.

                                              Concernant les sondages, c’est la méthode que l’on aimerait connaitre, pas les états d’âme du livreur de pizza.

                                              Pardon d’être aussi tranché, mais tant pis pour Fabrice del Dongo...


                                            • Hervé Torchet (---.---.215.226) 3 avril 2007 02:23

                                              Très amusant et instructif témoignage.

                                              Jospin ayant fait 16,2 en 2002, l’écart avec les derniers sondages (j’avais lu 22, mais je prends vos 21) a été de 4,8 points, soit près de 23% du sondage publié.

                                              J’ai aussi entendu dire qu’aujourd’hui, quand on interroge les gens, il y en a 26% qui se souviennent d’avoir voté ... Jospin, soit 10 points de plus.

                                              J’entends parler ces jours-ci d’un décrochage de Bayrou, mais je n’y crois absolument pas : il n’a aucune concurrence au centre et depuis 1965, il y a toujours eu un intercalaire. La seule exception est 2002, où le centre est divisé en quatre candidats. Ce n’est pas le cas cette fois-ci. Bayrou tiendra et rebondira s’il agite ses drapeaux.

                                              Rappelons-nous qu’on a déjà vu flotter les cotes de certains candidats de 4% en une semaine et que Bayrou lui-même a gagné 7 points en une semaine.

                                              Le tout est de faire suffisamment de bruit.


                                              • Hervé Torchet (---.---.215.226) 3 avril 2007 02:26

                                                J’ajoute qu’en vérité, les chiffres n’ont aucune importance. Seul compte l’ordre, qui exprime le pronostic des sondeurs : 1er Untel, 2e Unautre etc. Là, le pronostic des sondeurs est un 2e tour Sarko-Ségo. Est-il sincère ?


                                              • (---.---.148.206) 3 avril 2007 12:23

                                                J’adore les commentaires que l’on peut lire sur les différents forums depuis le début de la campagne, à propos des sondages :

                                                du style : un sondage donne Bayrou en baisse et aussitôt ses défenseurs écrivent à qui veut le lire : « je ne crois pas à la véracité de ces sondages qui n’ont aucune base scientifique (témoignage à l’appui), c’est de la manipulation , du bourrage de crâne etc... » puis qui ajoutent : « et d’ailleurs, je vois bien autour de moi, je connais 7 personnes sur mon lieu de travail ou dans ma famille qui votent tous Bayrou ! »

                                                Donc ça prouve.

                                                Je m’empresse d’ajouter que naturellement, ces mêmes lecteurs indignés ne disaient rien les semaines d’avant quand les sondages donnaient leur champion au zénith, allant de record en record.

                                                Naturellement.

                                                Dans le même genre, un ami prof de proba-stat dans une prestigieuse université dont je tairai le nom me disait le 10 avril 2002, quand je lui faisais remarquer que les gens en avaient marre de l’insécurité, et que Le Pen pouvait bien créer la surprise : « Mais c’est fini Le Pen ! Il va faire ses 10%, comme d’habitude et puis y va prendre sa retraite et arrêter de nous faire chier ! On ne va plus nous refaire le coup de l’insécurité ! Il n’y a pas d’insécurité, il faut arrêter ces conneries ! C’est de la manipulation. Tiens, regarde : à Nancy (j’ai changé volontairement le nom de la ville), il y a une banlieue difficile, où soit-disant on ne doit pas aller sans risquer de se faire agresser. Eh bien j’y suis allé il y a un an pour acheter une baguette de pain, et il ne m’est rien arrivé ! Alors le coup de l’insécurité, c’est du pipo ! C’est un sentiment d’insécurité ! Entretenu par la droite et relayé par les médias !!! »

                                                Curieuse statistique pour un spécialiste des probas, basée sur UNE expérience.

                                                Mais là encore, ça prouve.

                                                Je suis fasciné de voir comment des gens très rationnels par ailleurs, peuvent zapper vers la pensée magique en quelques instants quand il s’agit de politique...


                                              • Jacques Adam (---.---.16.49) 3 avril 2007 04:08

                                                Voilà qui mériterait de susciter la curiosité de la presse, histoire de recouper ce que l’auteur dit et voir si les autres témoignages des « obscurs » de l’industrie sondagière vont dans le même sens Mais voilà, les journaux aiment trop les sondages... Sauf, peut-être, Marianne... allez Marianne faudrait vous y coller


                                                • La belle etoile (---.---.96.68) 3 avril 2007 04:20

                                                  Aime c est aime


                                                  • William (---.---.236.219) 3 avril 2007 08:53

                                                    Excellent article qui recoupe ce que j’ai observé personnellement, ayant travaillé sur des sondages, mais au niveau du traitement informatique. Les « redressements » successifs triturent les chiffres bruts pour tenir compte, en principe, d’une représentation équitable de tous les states sociales, d’âge... ou politiques. En réalité, il s’agit surtout de « vendre » le résultat qui convient à celui qui paye le sondage...et dont l’institut de sondages se paie...de sa tête ! Il y a bien longtemps, on lisait dans les entrailles d’un poulet sacrifié...c’était pas plus mal pour connaître l’avenir !


                                                    • ep.fr (---.---.76.11) 3 avril 2007 10:33

                                                      Vous avez encore FAUX !

                                                      Pour rétablir la vérité, le plus simple est de se référer à cette explication on ne peut plus claire sur les estimations de vote (à ne pas confondre avec les enquêtes d’intentions de vote).

                                                      http://www.ifop2007.fr/cms/faq/estimation-resultats-du-vote.html


                                                      • (---.---.161.133) 3 avril 2007 16:31

                                                        L’insee, c’est bien cet institut qui nous affirme que la hausse des prix est majorée à 2% depuis le passage à l’euro, hin hin hin...

                                                        Par ailleurs, j’aimerais savoir comment vous faites pour être sûr que la personne que vous interrogez au téléphone donne une réponse « proche de la vérité », plutôt qu’au hasard ????!!!!

                                                        Sans doute grâce au bon sens... Hin hin hin...

                                                        Je crois que les statistiques ont pour fondement la loi des grands nombres, et ne prennent pas en considération la notion de « proche de la vérité ».

                                                        Qaund vous lancez 100 fois un dé pour mesurer statistiquement s’il est biaisé ou pas, vous ne lui demandez pas s’il pense qu’il est biaisé, ou si la réponse qu’il vous fait est « proche de la vérité ».

                                                        Il vous donne une réponse, vous la notez, l’ajoutez à votre liste et ensuite vous comparez avec la loi théorique.

                                                        Votre dé peut ne pas faire six 20 fois de suite, tout comme votre interlocuteur au téléphone peut raconter n’importe quoi pour se débarasser de vous, mais c’est pris en compte par l’erreur statistique, sauf à considérer que les 1000 personnes du panel se connaissent et se sont mises d’accord pour fausser la mesure.

                                                        Dans tous les cas, vous pouvez seulement espérer qu’en prenant un échantillon « dit » représentatif, l’erreur sera plus faible qu’en prenant 1000 personne au hasard, mais ça n’est pas modélisable scientifiquement. Ou si peu.

                                                        Il suffit de voir ce qui se passe sur Votez2007.com, qui de toute évidence (voir les forums) regroupe essentiellement des étudiants et des gens ayant un certain niveau d’éducation ( donc non représentatifs) mais permet à 12000 personnes de voter chaque semaine : les chiffres sont grosso modo du même ordre de grandeur que les sondages effectués sur 1000 personnes, à ceci près que sur Internet, les gens n’ont pas peur de dire qu’ils votent LePen.

                                                        Le seul problème des sondages depuis 15 ans, c’est le vote LePen.

                                                        Pour le reste, c’est à peu prêt fiable.

                                                        Je me souviens en 1988 : Mitterrand a été donné entre 30 et 35% pendant toute la campagne.

                                                        Il a fait 33.


                                                        • lambda 20 avril 2007 20:43

                                                          Ce texte « en direct live dans la tête d’un enqueteur » m’a fait rire. Je suis moi-même enquêteur depuis plus de deux ans, et j’y ai retrouvé pas mal de choses que je vis au quotidien, notamment cette sensation de bras de fer perpétuel avec le sondé à qui il faut absolument soutirer un avis sur tout. En effet, le « ne sait pas » est à eviter au maximum.

                                                          Néanmoins, j’aimerais apporter une ou deux nuances. Lorsque l’auteur explique qu’on doit soutirer au sondé une réponse par *n’importe quel moyen*, ça n’est pas tout à fait vrai (en tous cas ça n’est pas vrai dans la boite ou je travaille). Par exemple, il est strictement interdit de suggérer une réponse du genre « Dupont non ? ». L’enquêteur qui se fait écouter en orientant ainsi la réponse se fait tirer les oreilles par son supérieur. La consigne, pour les sondages politiques comme pour ceux de consommation est de se borner à répéter la totalité des réponses possibles inscrites à l’écran. Ensuite, les relances autoritaires du genre « répondez maintenant ! » seraient contre productives. Le sondé en question, qui n’a rien à gagner à passer parfois une demi-heure au téléphone, raccrocherait vite fait s’il était malmené. On est plutôt obligé d’être très poli et le plus neutre possible pour ne heurter aucune sensibilité. Par contre, jouer les violons est assez efficace pour garder son sondé jusqu’au bout. En effet, pas mal de gens ont de la compassion pour les enquêteurs. Ils répondent souvent, nous disent-ils « parce que je sais que vous faites un boulot pas facile ».

                                                          Pour ce qui est des questions politiques, sans doute que la méthode diffère d’un institut à l’autre, mais là ou je bosse, les listes ne commencent pas par les grands candidats, loin s’en faut. Nous commencons par l’extrême gauche (Arlette laquiller) et balayons tout le spectre politique jusqu’à l’extrême droite (les verts se situant dans notre liste pile entre la gauche et la droite). Donc, sur cette question précise (la liste des candidats), il n’y a aucune manipulation pour pousser les gens à choisir un « gros candidat ».

                                                          Si les sondages ne sont pas aussi représentatifs que les instituts le voudraient ou le prétendent, c’est peut-être plus par approximation que par malhonneteté ou manipulation décidée en haut lieu. Exemple : au fil du sondage, et c’est d’autant plus vrai s’il dure longtemps, l’attention du sondé se dissipe. Dans certains cas, si le sujet ne le passionne pas, il va répondre la première réponse proposée, celle ci étant en générale la réponse positive, c’est à dire « oui » ou « tout à fait d’accord ».

                                                          Après, on pourra arguer que cette approximation est voulue et qu’elle sert telle ou telle cause. Très franchement je ne sais pas. Disons que ces outils de mesure sont imparfaits et on peut en effet imaginer que cette imperfection, instrumentalisée, profite à telle ou telle « clientèle », politique ou autre.


                                                          • zouz 27 avril 2007 11:47

                                                            Ahh... que de souvenirs ! J’ai, moi aussi, eux le bonheur d’exercer mes talents policiers - car nous sommes appelé alors « les enquêteurs » - et aimerai ajouter une pierre à l’édifice de cette page.

                                                            Je ne parlerai pas ici des intentions de votes, mais des sondages d’opinion... politique ! Encore aujourd’hui, le mot « opinion » me provoque une crise d’asthme, et un tic nerveux dans la paupière droite.

                                                            Tous les samedis, voir les dimanches, des enquêteurs malchanceux, choisis au hasard, s’attroupaient pour effectuer le grand sondage récurent de la semaine, et le plus fatiguant. Il s’agissait, et il doit toujours en être ainsi, de poser tout un tas de questions commandées par les différents organes de presse nationaux, et sûrement par les partis eux-mêmes. Enfin, je le suppose car les sondeurs n’étaient pas tenus au courant des commanditaires - mot pompeux pour parler de clients. On ne sait jamais, ça aurait pu les influencer, et ils se seraient mit alors à lire les questions avec dédain, hargne ou complaisance... les gens de peu sont si fourbes !

                                                            Après avoir rassasié le suspect - pardon, l’enquêté - d’une vingtaine de minutes constituées de questions concernant l’actualité de la semaine passée (est-ce que la vache folle vous effraye ? - hein ? pourquoi ? il faudrait ?) venait la phrase fatidique présageant l’épuisement : « nous allons passé maintenant à la politique française... ». Après avoir convaincu le suspect que son opinion comptait, que tout cela restait confidentiel et surtout que, si, si, il avait une opinion, nous passions alors en revue une vingtaine de personnalités politiques avec, à pour chacun, la même interrogation : « que pensez-vous de l’action politique de Duchmol ? En êtes-vous : • très satisfait • plutôt satisfait • plutôt pas satisfait • pas du tout satisfait ? Ben je sais pas moi, je ne le connaît pas celui-ci. et puis moi et la politique... La consigne était très stricte, à la première « hésitation » l’enquêteur devait relancer ainsi : « - oui, mais à priori vous diriez de l’action politique de Duchmol que vous en êtes : • plutôt très satisfait • plutôt plutôt satisfait • plutôt plutôt pas satisfait • plutôt pas du tout satisfait ben, comme je ne le connaît pas, je dirai plutôt plutôt plutôt satisfait.

                                                            Et paf, un point de plus pour Duchmol, qui traduirait que le suspect le trouve sensas - lui, et non pas son action. De toute façon, qui connaît l’action politique d’un député ? Ou encore mieux, d’un élu européen ? Sans oublier que dans la liste, il y a aussi surtout ceux qui sont là parce qu’on les trouve attrayant même s’ils ne sont pas dans l’action nationale (un ancien ministre à qui il ne reste qu’une mairie, un symbole de la résistance française... trouvez vous même !).

                                                            Voilà qui attribue les points de satisfaction aux hommes politiques français : des gens qui n’en ont plutôt plutôt pas conscience.

                                                            PS. : notez la subtilisation du mot « insatisfait » par celui, plus facile à comprendre (entendre ?) de « pas du tout satisfait ».


                                                            • ocelote 30 janvier 2012 06:04

                                                              Quelle bel article, ENCORE !!


                                                              DU RIRE ET DES LARMES :D

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