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Accueil du site > Tribune Libre > Professeurs des écoles stagiaires : une situation inacceptable ! (...)

Professeurs des écoles stagiaires : une situation inacceptable ! L’exemple de la Côte d’Or

94 professeurs des écoles stagiaires (PES), ayant passé le concours en mai-juin dernier, ont fait leur rentrée en septembre en Côte d’Or. 48 d’entre eux seulement sont suivis par des Professeurs des écoles maîtres formateurs (PEMF en école d’application). 8 autres auront comme tuteurs des titulaires du Certificat d’aptitude aux fonctions d’instituteurs ou de professeurs des écoles maîtres formateurs (CAFIPEMF) qui ne sont pas maîtres formateurs. Les 38 restants seront suivis par des maîtres d’accueil temporaires (MAT), c’est à dire des enseignants non titulaires du CAFIPEMF choisis sans appel à candidature par les Inspecteurs de l’Éducation nationale (IEN) pour remplir cette fonction et qui n’ont jamais été « formés à former ».
 
Ce qui est étonnant, c’est que certains titulaires du CAFIPEMF n’ont jamais été contactés pour assurer le suivi de ces stagiaires. Une question se pose alors : sur quels critères s’est donc faite la sélection des tuteurs (hors PEMF) ?
 
Nous savons depuis la rentrée que ces maîtres d’accueil temporaire qui reçoivent des stagiaires bénéficient d’une journée de décharge par semaine et de l’indemnité comme les PEMF ! Sans remettre en cause les besoins de temps et la nécessaire rémunération des missions accomplies par ces collègues, quelle reconnaissance du CAFIPEFM et des exigences requises pour son obtention ?
 
Les professeurs des écoles stagiaires ont passé leur première période de classe en doublette (ou seuls pour certains) dans la classe de leur tuteur. Ils étaient, pendant ces deux semaines avant les congés d’Automne en circonscription et à l’IUFM pour une formation « théorique ».
 
Ceux qui avaient déjà connaissance de leur future affectation (seul en responsabilité dans une classe) ont eu la chance de pouvoir prendre contact pendant deux jours avec l’enseignant ayant assuré le début de l’année. A noter que certains personnels remplaçants qui ont fait la rentrée dans ces classes et qui projetaient leur remplacement sur un long terme ont appris par le stagiaire lui-même, peu de temps avant son arrivée, qu’ils seraient dessaisis de leur classe après les vacances. Quel mépris de la part des IEN pour les personnels qui s’impliquent dans leurs missions de remplacement et pour les élèves de ces classes !
 
Les professeurs des écoles stagiaires recevront 8 visites lorsqu’ils seront en pleine responsabilité de classe, 4 de leur tuteur - PEMF ou MAT - et 4 d’un Conseiller pédagogique de circonscription. Pour la validation de l’année de stage et la titularisation, il est indiqué que l’IEN, pour donner son avis, doit se baser sur 1 rapport du tuteur qui fera une synthèse.
 
En Côte d’Or, c’est l’équipe de suivi du stagiaire qui établit un rapport transmis à l’IEN de la circonscription d’affectation du stagiaire, lequel émet un avis sur la base de ce rapport.
 
Puis, un jury académique de 5 ou 6 IEN prendra la décision finale.. Quoi qu’il en soit, il est à noter que le pouvoir de titularisation est de plus en plus entre les mains des IEN.
 
Pour l’instant, des interrogations subsistent quant aux remboursements des frais de déplacement de l’équipe de suivi. De même des précisions seront demandées à l’administration par le SNUipp-FSU concernant l’affectation des PES et leurs modalités de remboursement (formation, remplacement dans les classes…).
 
Un autre constat s’impose : la formation à l’intérieur du département est très inégale entre les stagiaires formés en école d’application et les autres. En effet, d’une part dans les écoles d’application, les stagiaires ont pu « tourner » dans les classes des maîtres formateurs et ainsi voir plusieurs niveaux, ce qui est impossible pour les autres stagiaires car les collègues tuteurs ne bénéficient pas d’un réseau de formateurs autour d’eux.
D’autre part, certains professeurs des écoles en formation ont été affectés dès novembre dans une classe du même niveau que celui qu’ils ont pu observer et pratiquer dans la classe du tuteur ou, pour d’autres, dans un niveau complètement différent. Comment un fonctionnaire stagiaire pourra-t-il enseigner correctement la lecture à des CP ou des CE1 s’il n’a pu voir qu’une classe de CM2 ?
 
Cette nouvelle situation risque, très rapidement, d’engendrer pour nos jeunes collègues une souffrance au travail qui peut avoir des conséquences lourdes. Cette souffrance pourra avoir plusieurs causes :
- incapacité à gérer des élèves au comportement difficile car les stagiaires n’auront pas reçu de formation pour cela. Le DVD intitulé « Tenue de classe, la classe côté professeur », que nous vante fièrement notre ministre de l’Education nationale, n’est pas une solution satisfaisante. Une distribution de DVD ne peut se substituer à une véritable formation !
- difficulté à gérer les relations avec les parents. Une relation mal gérée peut être source de tension et de stress.
- sentiment d’inefficacité du stagiaire qui est « lâché » dans une classe en novembre sans avoir reçu de véritable formation.
- surcharge de travail : préparer sa classe, lorsqu’on débute, ça prend du temps ! Les stagiaires, en deux mois d’observation et de pratique, n’ont pas encore développé toutes les stratégies et compétences pour préparer efficacement leur semaine de classe sur un temps limité. D’autant plus que le temps qu’ils pourront consacrer aux préparations sera très restreint étant donné que certains mercredis seront consacrés à de la formation au sein de l’IUFM, seules heures de formation pour l’année.
 
Tout cela ne sera pas sans conséquence sur la qualité de l’enseignement dispensé aux élèves ! Fatigue des professeurs, stress, risques de dépression, manque de formation initiale et continue… Tout cela aura un coût sans doute bien supérieur à l’argent que le gouvernement souhaite économiser en détruisant le service public d’éducation ! Nous payerons tous la facture dans les années à venir.
 
Stéphane Guinot
 
Retrouvez toute l’actualité de l’école primaire sur http://ecole-education.over-blog.com

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17 réactions à cet article    


  • tmd 2 décembre 2010 12:28

    Il faut bien commencer à travailler un jour ... Et puis sincèrement, la formation qui était dispensée dans le IUFM était ridiculement inutile pour l’exercice du métier. Alors apprendre sur le tas, c’est peut-être moins pire qu’avant. Sauf c’est vrai qu’à la lecture de cet article, on a l’impression d’un système incompréhensible, totalement fermé et replié sur lui-même et ses dizaines d’acronymes. On a remplacé une usine à gaz par une autre ...

    Enfin, la qualité de l’enseignement dispensée aux élève dépend surtout de l’enseignant.

    Tout le reste n’est que gesticulations corporatistes syndicalistes.


    • Stéphane GUINOT 2 décembre 2010 22:46

      Bien sûr qu’il faut bien commencer à travailler un jour. Mais enseigner est un métier qui s’apprend. Ca ne s’improvise pas.

      Bien entendu, la formation qui était proposée avant la « réforme » au sein des IUFM était perfectible. Quant à dire qu’elle était « ridiculement inutile », je ne le crois pas. L’enseignant y apprenait à organiser son travail sur l’année, sur chaque période, sur la semaine, sur la journée. Il apprenait à construire des séances, à gérer la relation avec les parents, à réguler les conflits au sein d’un groupe. Il recevait des informations sur les stratégies que les élèves utilisent dans l’pprentissage de la lecture, etc... Beaucoup de personnes pense que l’IUFM ne formait pas car il ne fournissait pas de « recettes » directement applicables par les enseignants. Mais il ne faut pas oublier qu’un enseignant n’est pas un « exécutant » de bonnes pratiques. C’est un concepteur. L’enseignant doit sans cesse se remettre en cause, remettre en cause son travail, explorer de nouvelles pistes pour faire progresser ses élèves. Pour cela, il n’existe pas de recette. Chaque enseignant doit trouver sa façon d’enseigner qui lui convient le mieux et adapter sa pratique aux élèves qu’il a en face de lui.

      Je dirait donc qu’avant, la formation était bonne mais perfectible alors que maintenant, elle est inexistante. De plus, la réformer de la formation initiale des enseignants a des conséquences graves sur la formation continue qui est elle aussi réduite à peau de chagrin.

      Vous dites que la qualité de l’enseignement dépend de l’enseignant. J’ajouterais que la qualité de l’enseignant dépend en grande partie de la formation qu’il a reçue. Les enseignants sont aujourd’hui complètement démunis face aux difficultés qu’ils rencontrent.

      Vous dites également qu’apprendre sur le tas est moins pire qu’avant. Je ne le pense pas. D’abord il convient de préciser que la formation « ancienne version » était loin d’être complètement déconnectée des réalités du terrain puisque les enseignants stagiaires passaient un tiers de leurs temps en responsabilité d’une classe : stage filé d’une journée par semaine dans une classe durant toute l’année + 2 stages en responsabilité de 3 semaines chacun. Le reste du temps, passé à l’IUFM, parmettait à l’enseignant de réfléchir à sa pratique, de la confronter à celle des autres collègues, d’analyser ses réussites et ses échecs, de préparer des séances qu’il allait tester devant ses élèves pour ensuite partager ses expériences avec ces collègues stagiaires. Il passait également une partie de ce temps à aller observer, préparer et conduire des séances dans les classes de maîtres formateurs.

      Quant à la phrase : « tout le reste n’est que gesticulation corporatistes syndicalistes », je ne la comprends pas.

      Stéphane Guinot


    • Stéphane GUINOT 3 décembre 2010 20:15

      Non, pas d’erreur. En effet, pour enseigner, il vaut mieux avoir un minimum d’autorité, c’est mieux, c’est une qualité qu’on peut avoir ou non. C’est aussi une qualité qu’on peut travailler et développer. Mais surtout, le métier d’enseignant ne se résume pas à ce type de qualité. Préparer une séance, poser clairement les objectifs et les moyens à mettre en oeuvre pour les atteindre, aider les enfants à développer leurs propres stratégies, leurs propres réflexions, etc... tout cela s’apprend. Il ne suffit pas d’avoir de l’autorité pour enseigner. il faut avant tout savoir enseigner ! Si l’on met n’imprte qui avec de l’autorité devant une classe, il n’est pas sûr que les enfants apprennent...

      Stéphane Guinot


    • Stéphane GUINOT 4 décembre 2010 14:47

      Je vois que vous connaissez mieux que quiconque le métier d’enseignant !

      Autorité et pédagogie sont deux notions distinctes. Vous pensez que l’autorité entraîne automatiquement la qualité pédagogique. J’affirme le contraire. Un enseignant au point sur plan de la pédagogie, qui sait où il veut emmener ses élèves, aura beaucoup moins de mal à se faire respecter qu’un enseignant qui ne l’est pas, qui hésite. Car les élèves ressentent très rapidement les hésitations. C’est dans ce sens là que ça marche, pas l’inverse. Ce qui ne veut pas dire qu’un enseignant qui rencontre des problèmes de discipline dans sa classe n’est pas au point pédagogiquement. La maîtrise pédagogique est une condition nécessaire mais non suffisante pour éviter les problèmes de discipline.

      Et puis « avoir de l’autorité », ça veut dire quoi ? Je connais des enseignants qui ont pas mal de bouteille, qui savent tenir leur classe sans problème, pourtant, certaines années, ils peuvent connaître des problèmes de disciplines avec certains élèves ou certains groupes d’élèves. C’est comme ça. Ce n’est donc pas un don de Dieu, c’est juste une forme de relation sociale entre différents individus. Et quelqu’un qui « a de l’autorité » avec un groupe d’élèves peut très bien ne plus en avoir avec un autre !

      Beaucoup d’enseignants tiennent très très bien leur classe. Ont-ils tous de l’autorité ? pas forcément.

      Un enseignant qui tient sa classe par la menace de la punition, de la sanction, n’a pas assez d’autorité. Cela m’arrive certaines années de devoir mettre de nombreuses punitions. D’autres années, avec d’autres élèves, je n’ai pas besoin de punir. Dans tous les cas, les problèmes de disciplines sont contenus. Dans le premier cas, je n’ai pas assez d’autorité sur les élèves, dans le second, j’en ai suffisamment. Pourtant, je suis le même homme ! Je n’ai pas changé ! Ce sont les relations qui changent. L’autorité n’est donc pas un don de Dieu.

      Stéphane Guinot


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 4 décembre 2010 18:07

      Vous faites erreur, Amaury. Un travers de votre posture d’anar de droite pourfendeur de la bienpensance et du politiquement correct qui sont les immondes substrats hérités des irresponsables soixantehuitistes, etc.
      La pédagogie n’a pas tué l’enseignement. Les coups de règle sur les doigts, le dos, les punitions humiliantes et les vexations n’ont donné le goût d’apprendre à personne. L’art de transmettre le savoir ne nécessite pas de faire preuve d’une autorité coercitive, et les pédagogues ont eu le mérite de le faire comprendre à des générations qui l’ont par ailleurs bien accepté, étant donné leurs enfantines souffrances.
      Le problème n’est pas là. Le problème, c’est la désertion du goût de l’excellence au nom de l’égalitarisme, qui n’a rien à voir avec l’équité. Distorsion complète des apports de la pédagogie : tirer vers le bas, couper les têtes qui dépassent, briser les talents. Un mal français.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 4 décembre 2010 19:17

      Voilà. Le problème, c’est le lâcher-prise, la paresse morale, psychique, intellectuelle, voire physique, des « apprenants » (enseignants, mais parents aussi), découragés devant l’énergie contestataire par nature des « têtes blondes », ceux qui vous enterrent avec leur jeunesse fougueuse et impertinente, perdus dans les arcanes de leur construction (moué, je psychologise ce soir). Ce « vous » n’est évidemment pas à entendre comme pronom démonstratif.


    • Tatatoum ASFolken 2 décembre 2010 13:11

      Ouai il faut bien commencer à travailler un jour. Et il faut aussi bien se rendre compte lorsqu’on a fait une erreur un jour. Personnellement j’ai tenu un an comme professeur stagiaire et j’ai démissionné avant même de savoir si j’allais être titulariser.

      Je veux pas décourager les petits nouveau mais c’est plus un métier c’est une vocation sacerdotale. A mon avis cette année les dépressions et les démissions seront nombreuses chez nos jeunes oilles. Tant mieux se sera une raison supplémentaire pour privatiser l’enseignement. De toute façon ca fait longtemps qu’on en a plus rien à foutre de l’éducation, sinon ont formeraient nos profs.

      Pour ceux qui ont une licence (peut être un master maintenant) et qui veulent devenir prof même s’ils n’ont aucune expérience et même si ce sont de dangereux pédophile, postulez à la DIEC ou au RECTORAT pour devenir prof vacataire, ils prennent n’importe qui, déjà ça coute moins cher et y a plein de mi temps thérapeutique à remplacer.


      • Cogno2 2 décembre 2010 16:20

        Y a un truc que je comprends pas dans leur merdier, avec une licence suffisait, maintenant, ils veulent un bac+5, et dans le même temps, ils prennent n’importe qui.

        Puis franchement, qui avec un bac+5 voudrait aller la dedans, ça ressemble vraiment à un sabotage.

        Quand à la belle phrase « il faut bien commencer à travailler un jour », à mon sens elle émane de quelqu’un qui n’a pas idée de ce que c’est de gérer une classe.
        C’est pas un boulot comme les autres figurez vous, mais je ne m’attarderai pas la dessus, quand je vois des parents dire à des enseignants de maternelle qu’ils ont les tout petits parce qu’ils sont trop nuls pour en avoir de plus grand, qui s’imaginent que c’est une garderie ou les gamins passent leur temps à jouer, sans avoir la moindre notion de ce qu’est l’éveil ou la pédagogie, ça laisse imaginer le niveau de certains.
        Il vaut mieux ignorer ce genre d’imbécile.


      • Stéphane GUINOT 2 décembre 2010 23:00

        Quant aux dépressions et démissions, je me souviens d’un reportage sur France Inter qui concernait la formation des enseignants. Une enseignante du second degré, qui avait été envoyée sur le terrain sans formation dès le jour de la rentrée était, quelques semaines après la rentrée, en arrêt maladie. L’administration lui a alors envoyé une lettre l’incitant de reprendre rapidement le travail, sans quoi sa titularisation risquait d’être mise en péril...


      • Stéphane GUINOT 5 décembre 2010 11:50

        Le scandale c’est que :
        1) Non elle ne savait pas à quoi elle s’engageait puisque cette situation (se retrouver sur le terrain dès la rentrée et sans formation) est nouvelle.
        2) C’est son employeur qui la met (elle et les autres stagiaires) dans une situation de souffrance
        3) On ne fait pas pression sur quelqu’un qui est en arrêt de travail pour qu’il reprenne, sous peine de licenciement. Cela est illégal. Ce n’est pas elle qui a décidé de s’arrêter, c’est son médecin qui a pris la décision. S’il a pris cette décision, c’est qu’elle était nécessaire. A mon sens, un médecin est plus compétent que l’administration pour décider de qui doit reprendre le travail ou non. On ne peut pas jouer avec la santé des gens et continuer à exercer des pressions ignobles sur des personnes déjà fragilisée par leur état de santé.

        Stéphane Guinot 


      • Stéphane GUINOT 2 décembre 2010 23:23

        Choisir le métier d’enseignant par défaut ??? Je ne le pense pas. Le concours est bien trop difficile est les pourcentages de réussite assez bas. On ne devient pas enseignant en claquant des doigts. Le concours demande une longue préparation. Il demande aussi aux candidats d’être complet au niveau de la maîtrise des disciplines.

        J’ajouterais également, pour vous répondre, qu’on ne peut pas savoir à l’avance si on est capable d’enseigner ou pas. Un premier tri est fait lors du concours (ce tri est certes mauvais puisqu’il se base presque uniquement sur la maîtrise des disciplines), un deuxième tri (plus axé sur la pédagogie, la didactique et la gestion de la classe) est fait lors de l’année de stage avec des stagiaires qui sont prolongés dans leur année de stage ou directement licenciés.

        Concernant les vacataires, la situation est dramatique, mais pas dans le sens où vous le dites. Très souvent, ils sont recrutés sur un simple entretien de quelques minutes où les compétences de la personne ne sont même pas vérifiées. L’entretien a juste pour but d’informer le vacataire sur son futur poste. J’ai moi-même fait des vacations en lycée et vécu un entretien de ce type. A certains endroits, on manque cruellement de prof. Pour l’administration, il faut mettre qq’un devant la classe, même si cette personne n’est pas compétente. Je n’étais pas compétent pour enseigner l’option Sciences éco en lycée, pourtant j’ai été recruté car j’avais passé 5 ou 6 ans auparavant, un bac en choisissant cette option... Mais je n’avais jamais appris à construire une séance et à enseigner, je ne connaissais même pas les programmes !

        La politique actuelle, aussi bien dans les écoles que dans les collèges et les lycées est de réduire drastiquement le nombre de titulaires formés au profits de vacataires non formés et précaires, donc plus vulnérables et plus incités à répondre positivement aux injonctions souvent abusives de l’administration. Nous verrons les conséquences de cette politique dans quelques années. Dès les prochains mois, nous aurons sur le marché du travail des lauréats de Masters (métiers de l’éduc, etc...) qui n’auront pas le concours. Le master qu’ils auront ne leur permetta pas de s’insérer sur le marché du travail. Nous risquons donc de voir se constituer un vivier de vacataires et de précaires qui seront employés pour faire des remplacements (courts ou longs). Ces employés précaires obéiront au doigt et à l’oeil à une administration qui cherche de plus en plus à caporaliser le métier.


      • Stéphane GUINOT 3 décembre 2010 20:21

        c’est toujours grave quand quelqu’un se fait virer. mais je maintiens qu’il vaut mieux mettre devant les élèves des titulaires formés et non précaires que des vacataires précaires, dociles, non formés et recrutés sur le pouce, c’est ma vision des choses... Je préfèrerais, si on manque de professeurs, que l’on ouvre des postes au concours.


      • Stéphane GUINOT 4 décembre 2010 14:21

        Arrêtez de parlez et de penser à ma place ! Ce n’est absolument pas ce que je dis. Simplement, je suis contre le système des vacataires dans l’éducation nationale. C’est vraiment mépriser les enseignant que de penser que n’importe qui, non formé, recruté sur le pouce sans véritable entretien et sans vérification des compétences, puisse avoir la responsabilité d’une classe. Et c’est grave pour les élèves. Je ne vois pas par quelle magie des vacataires non formés, recrutés sur le pouce, sans aucune vérification des compétences, seraient tou plus compétent que des enseignants formés pour leur métier. De tels propos sont complètement ridicules. Ils pourraient être les propos d’un ancien vacataire frustré, aigri et imbu de sa personne qui ne comprend pas pourquoi lui (le top du top au niveau didactique et pédagogique) n’arrive pas à obtenir le concours alors que tous les nullards qui l’entourent y arrivent). Arrêtez donc de mépriser la profession et mettez vous d’abord dans la tête qu’être enseignant, c’est un métier à part entière et non un don tombé du ciel ou de je ne sais où !

        Stéphane Guinot


      • Stéphane GUINOT 5 décembre 2010 12:32

        J’ai moi-même été vacataire il y a quelques années dans un lycée et je l’affirrme haut et fort : j’étais nettement moins compétent qu’un professeur certifié car je ne savais pas enseigner. L’entretien que j’ai eu au rectorat n’a absolument pas permis de vérifier mes compétences. Il manquait quelqu’un dans un lycée, il fallait boucher un trou, alors on a mis n’importe qui, en l’occurence moi ! J’avais les connaissances dans la matière enseignée, mais pas les compétences pour enseigner. Ce que je dis, c’est qu’il ne devrait pas manquer de monde dans l’Education nationale, que tous les postes devraien être pourvus. Pour cela, il faut ouvrir des postes au concours, de manière à mettre sur tous les postes des personnels titulaires et formés. En étant totalement incompétent, je touchais, en étant vacataire, 140 Euros sur une demi journée (35 €/ heure x 4 heures). C’est véritablement scandaleux ! A l’époque, je n’avais jamais enseigné, je n’avais aucun concours et je n’avais pas été formé. Pourtant je touchais 35 € par heure travaillée !
        Aujourd’hui, j’ai un concours, Cela fait plus de quatre ans que j’enseigne et j’ai été formé. Et si l’on rapporte mon salaire annuel aux heures face aux élèves de l’année (différents des heures travaillées, car on ne travaille pas seulement lorsqu’on est face aux élèves), je trouve 23,61 €/ heure face aux élèves...

        Quand la formation IUFM ancienne version, je n’ai jamais caché qu’elle était perfectible. Je l’ai même dit dans un commentaire précédent. Et perfectible ne veut pas dire qu’il faille la supprimer ! Deux mots à propos de cette « ancienne » formation« perfectible. J’ai commencé le métier de professeur des écoles en tant que »liste complémentaire« . En effet, je n’étais pas sur la liste principale l’année de mon concours. Il a donc fallu qu’on m’appelle pour »boucher un trou« . Je n’avais encore reçu aucune formation, j’avais juste préparé le concours avec les bouquins du CNED. Là, je me suis retrouvé appelé le lundi matin au beau milieu de l’année scolaire, sur un poste fractionné : 1 CM1 (22 élèves) à 85 bornes de chez moi, un CM2 (24 élèves, dont 5 en grande difficulté) à 85 bornes de chez moi. Un CE2-CM1-CM2 à 16 à 70 bornes de chez moi et un CE2-CM1-CM2 (24 élèves, seul enseignant dans l’école) à 45 bornes des chez moi. Cette année s’est bien passée mais les débuts ont été difficiles (les double-niveaux sont difficiles à gérer quand on n’a pas été formés !!!). L’année suivante, j’étais en formation à l’IUFM ou j’ai pu »aterrir« , réfléchir à ma pratique, me remettre en question, comparer différentes méthodes, échanger avec des collègues. Et aujourd’hui, je l’affirme, durant cette année de »liste complémentaire", je ne savais pas enseigner. Je mettais les élèves en activité, ils bossaient, mais je n’enseignait pas. Les élèves qui étaient capables de s’en sortir seuls s’en sortaient et apprenait sans doute un petit peu, mais ceux qui étaient en difficulté n’apprenaient rien. Ils faisaient l’activité proposée, puis validaient ou invalidaient leur réponses lors de la correction. Ce n’est pas ça enseigner, c’est pourtant ce que va faire chaque personne qui se retrouve face à une classe sans être formé.

        Quand aux injures, il n’yen a pas. Je n’ai pas dit que vous étiez un ancien vacataire aigri, frustré et imbu de sa personne. J’ai dit que vous teniez des propos qu’un ancien vacataire, dans l’état d’esprit que je décris, pourrait tenir.

        J’ajoute également que je n’ai absolument rien contre les vacataires en tant que personnes. je l’ai moi-même été et j’en ai parmi mes amis de longue date ! Simplement, je pense qu’il faut limiter le recours aux vacataires dans l’EN car le système n’est pas satisfaisant. Je préfèrerais que soient créés des postes de titulaires (pour cela, je le répète, il faut ouvrir des postes au concours) de manière à donner une chance aux vacataires précaires d’avoir une situation stable et de pouvoir exercer le métier qu’ils aiment.

        Stéphane Guinot

        Séphane Guinot


      • Stéphane GUINOT 6 décembre 2010 21:28

        Tout à fait d’accord concernant les heures supplémentaires ! Les collègues ne devraient pas en faire ! Mon analyse portait surtout sur le premier degré (maternelle et élémentaire) où ces heures supplémentaires ne sont pas possibles. D’où peut-être notre divergence dans l’analyse.

        Stéphane Guinot


      • jca jca 2 décembre 2010 19:38

        Cette situation de l’EN, déjà pas brillante, est grave et je plains très sincèrement ces nouveaux enseignants parachutés dans des classes plus ou moins difficiles sans aucune aide et sans avoir eu le temps de préparer des cours. Tout le système est gravement malade, et ce n’est pas nouveau ; malheureusement, c’est les enfants qui en font les frais !


        • antonio 3 décembre 2010 06:34

          Enseignants non formés, dé-formés, sous-formés, précarisés, dévalorisés, qu’importe ? Puisqu’il s’agit d’enseigner moins pour dépenser moins ! Le « massacre » de l’école continue sans qu’aucun de nos « représentants » politiques n’en fasse jamais état.

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