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Accueil du site > Tribune Libre > Recomposition du Moyen-Orient : L’inévitable chemin vers (...)

Recomposition du Moyen-Orient : L’inévitable chemin vers Damas

« Refuser de faire la paix avec des gens avec lesquels on est en guerre, cela signifie continuer de faire la guerre ».

 Jérôme Lambert, député socialiste français

 

 La guerre imposée au peuple syrien dure depuis près de quatre ans. Un organe autoproclamé comme indépendant, à partir de Londres compte les morts et les évalue à 200.000 morts qu'il impute naturellement au gouvernement légitime syrien. Les oppositions off-shore pour reprendre la judicieuse expression de René Naba, ont fait long feu, de Burhan Ghalioun universitaire français et à l'occasion à Madame Kodmani fille d'une dignitaire du régime (son père était ambassadeur en France), l'opposition au fil des ans s'est effilochée. Bachar tient toujours malgré toutes les coalitions, il s'est même permis le luxe d'être réélu pour un nouveau mandat. On a même accusé Assad de gazer son peuple et l'histoire retiendra qu'il n'en est rien ; la ligne rouge a pourtant été franchie selon les critères américains, mais Obama a décidé de ne pas bombarder Damas, il sera suivi par la Grande-Bretagne qui, du fait d'un vote aux communes négatif, s'est retirée de la coalition. Le feuilleton gazage s'est arrêté avec le veto russe et sa proposition de détruire le stock d'armes chimiques. Ce qui fut fait. Reste la France et son obsession de punir Assad

Hollande voulait « punir » Assad

 De fait, la rhétorique guerrière de Hollande fait appel au bien et au mal. Hollande se voit défendre la veuve et l'orphelin syriens . Faut-il « punir » Bachar al-Assad ? écrit le philosophe Philippe-Joseph Salazar. Pour justifier une potentielle attaque en Syrie, François Hollande l'affirme : si le régime syrien a utilisé l'arme chimique contre sa population, il faut le corriger. Légitime-t-on une guerre par le châtiment ? « La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents », disait François Hollande il y a quelques jours. (...) « Punition », « châtiment », ces mots ont été bannis de tout discours politique depuis des années. (...) Sans compter que se réactive un argumentaire néocolonialiste et impérialiste : nous, grande civilisation occidentale, sommes dépositaires des vrais principes moraux... Nous voilà revenus au XIXe siècle. Au nom de la démocratie, on envoie les canonnières.(...) Nous sommes au-dessus de la Charte. Nous sommes le bien absolu. On retrouve la rhétorique de la « mission civilisatrice », mais sous une forme inattendue (...) (1).

On se souviendra que Hollande n'a pas puni Assad du fait que Obama ne l'a pas accompagné. Lâché à la fois par Hollande et par Cameron Hollande ne voulait prendre de risques inutiles
 

La situation présente : Où en est-on actuellement ?

Le conflit aurait pu encore durer sur une ancienne cinétique celle de l’impasse Souvenons nous : Aucune des conférences (Génève I et II), malgré tout le savoir du diplomate algérien Lakhdar Brahimi envoyé spécial à la fois des Nations Unies et de la Ligue Arabe , n’a pu aboutir à la résolution de la crise syrienne crée par l’Occident de toute pièce par un Occident sûr de lui et dominateur qui pensait la régler à la libyenne. Ce ne fut pas une promenade de santé et le peuple syrien est en train de payer pour un conflit qui le dépasse .

Cependant depuis juin 2014, la donne a changé. Il est vrai que les médias aux ordres n'ont pas cessé et continuent de diaboliser Assad. Cette contribution de Kristien Pietr, permet de décrire la situation après l'avènement d'un nouveau venu, Daesh, qui a changé totalement le paysage politique au Proche-Orient. Nous lisons : « Dans la foulée du « printemps arabe », certains esprits ont désigné le président syrien Bachar al-Assad comme le Satan des temps modernes - « un individu qui ne mérite pas de vivre » selon Laurent Fabius... Quel est donc le crime commis par le président syrien pour déclencher une telle haine ? Posséder la 3e armée mondiale, à l'exemple de Saddam Hussein ? Rien de tout cela ! Comme dans chaque État souverain, le dirigeant syrien a dû réprimer les émeutes, mater les affrontements interreligieux et les rebelles armés. » (2)

« Une coalition hétéroclite s'est formée contre le pouvoir syrien, soutenue par les rois du pétrole et dirigée depuis Londres. Des milliers de « conseillers » militaires étrangers entraînent les volontaires en Turquie, en Jordanie, en Irak et, sur le terrain opérationnel, en Syrie. Face à cette coalition contre nature, le président syrien ne peut compter que sur le soutien de la Russie et de l'Iran (présent depuis fort longtemps dans le sud-est de l'Irak) »(2).
« Malgré ces aides occidentales, complétées par des brigadistes recrutés en Europe, mais surtout de katibas arrivant de toute la planète, Damas ne cède pas et, bien au contraire, reprend des positions stratégiques. Après des années de guerre, ces « gentils rebelles djihadistes » deviennent subitement infréquentables ! Comprenne qui pourra... Dès la prise de Mossoul par les salafistes, la communauté internationale opère un revirement à 180°. À cette occasion, les djihadistes ont mis la main sur les arsenaux de 4 divisions de l'armée irakienne (formées et équipées par les USA) et aussi sur un trésor de guerre de 425 millions de dollars en dépôt à la banque centrale de la ville. Le sigle arabe de Daesh - « ad-dawla al islamiyya fi-l Iraq wa-scham » - remonte à sa création en 2006, quand Al Qaîda en Irak forme, avec cinq autres groupes djihadistes, le conseil consultatif des moudjahidines en Irak. (...) »(2)

« Il est surprenant de constater que c'est l'armée de Bachar al-Assad qui livre maintenant des armes aux Kurdes assiégés à Kobané, alors que la Turquie assiste tranquillement à leur massacre. » En outre, il faut aussi noter que toute tentative de regroupement ou de création de républiques nationalistes arabes, qui aurait pu s'inspirer de la doctrine et de l'idéologie de Michel Aflak, a été sabotée par les USA et la CIA, à commencer par la destitution de Mossadegh en 1953. (...) Il est grand temps de stopper les élucubrations des dirigeants américains. Oui, après le soldat Ryan, il faut sauver le président Bachar ! » (2)

La décantation : Un nouveau Proche-Orient avec Assad ?

Les ennemis d'hier sont les alliés d'aujourd'hui. Pour Thiery Meyssan fondateur du site Voltaire.org du fait de l'évolution rapide de la situation au Proche-Orient, Barack Obama étudie de nouvelles options : « depuis plusieurs mois écrit-il, Barack Obama tente de modifier la politique états-unienne au Proche-Orient de manière à éliminer l'Émirat islamique avec l'aide de la Syrie. Mais il ne le peut pas, d'une part, parce qu'il n'a cessé de dire des années durant que le président el-Assad devait partir, et d'autre part, parce que ses alliés régionaux soutiennent l'Émirat islamique contre la Syrie. Pourtant, les choses évoluent lentement de sorte qu'il devrait y parvenir bientôt. Ainsi, il semble que tous les États qui soutenaient l'Émirat islamique ont cessé de le faire, ouvrant la voie à une redistribution des cartes. »(3)
Thierry Meyssan pense que tout est lié à l'accord Etats-Unis-Iran, qui permettrait à Barack Obama d'avoir les mains libres, notamment vis-à-vis d'Israël surtout s'il y a une nouvelle équipe élue en Israël à partir du 17 mars « Le monde attend écrit-il, la conclusion d'un accord global entre Washington et Téhéran (...) Il porterait sur la protection d'Israël en échange de la reconnaissance de l'influence iranienne au Proche-Orient et en Afrique. Cependant, il ne devrait intervenir qu'après les élections législatives israéliennes du 17 mars 2015 (...) Dans ce contexte, les élites états-uniennes tentent de s'accorder sur leur politique future, tandis que les alliés européens des États-Unis se préparent à s'aligner sur ce que sera la nouvelle politique US. »(3)

Plusieurs scénarii sont sur la table poursuit Thierry Meyssan, le plus probable serait de reprendre langue avec Bachar Al Assad pour détruire Daesh. Il écrit : « La recherche du consensus aux États-Unis. Après deux années de politique incohérente, Washington tente d'élaborer un consensus sur ce que devrait être sa politique au « Proche-Orient élargi ». Le 10 février, le National Security Network (NSN), un think tank bipartisan qui tente de vulgariser la géopolitique aux États-Unis, publiait un rapport sur les options possibles face à l'Émirat islamique. Il passait en revue une quarantaine d'opinions d'experts et concluait à la nécessité d'« endiguer, puis de détruire » l'Émirat islamique en s'appuyant d'abord, sur l'Irak, puis sur la Syrie de Bachar el-Assad ».(3)

« Durant les derniers mois, plusieurs facteurs poursuit-il, ont évolué sur le terrain. L'« opposition modérée » syrienne a totalement disparu. Elle a été absorbée par Daesh. Au point que les États-Unis ne parviennent pas à trouver les combattants qu'ils pourraient former pour construire une « nouvelle Syrie ». (...) Israël a cessé le 28 janvier 2015 (riposte du Hezbollah à l'assassinat de plusieurs de ses leaders en Syrie) son soutien aux organisations jihadistes en Syrie. Durant trois et demi, Tel-Aviv leur fournissait des armes, soignait leurs blessés dans ses hôpitaux militaires, appuyait leurs opérations avec son aviation (..) Le nouveau roi d'Arabie saoudite, Salmane, a renvoyé le prince Bandar, le 30 janvier 2015, et interdit à quiconque de soutenir l'Émirat islamique. ( ;;)Identiquement, la Turquie semble avoir également cessé de soutenir les jihadistes depuis le 6 février et la démission du chef du MIT, ses Services secrets, Hakan Fidan. »(3)

Thierry Meyssan décrit six options, l'une d'elle serait : « Affaiblir, puis détruire l'Émirat islamique, en coordonnant des bombardements états-uniens avec les seules forces capables de le vaincre au sol : les armées syrienne et irakienne. C'est la position la plus intéressante parce qu'elle peut être soutenue à la fois par l'Iran et par la Russie. (...) Ces éléments permettent aisément de prévoir l'avenir : dans quelques mois, peut-être même dès la fin mars, Washington et Téhéran parviendront à un accord global. Les États-Unis renoueront le contact avec la Syrie, suivis de près par les États européens, France comprise. On découvrira que le président el-Assad n'est ni un dictateur, ni un tortionnaire. Dès lors, la guerre contre la Syrie touchera à sa fin, tandis que les principales forces jihadistes seront élimées par une véritable coalition internationale » (3)

La visite de quatre élus français à Damas à l'insu du plein gré de l’Elysée…

Pour ne pas être en reste, le gouvernement français tente de prendre le train en marche. Il envoie au feu...des critiques quatre parlementaires, qui font -consentant- le chemin de Damas pour reprendre langue avec Assad. Ils le font certainement pas pour plaire à Assad, mais de deux maux il faut choisir le moindre ; La peur inspirée par Daesh impose cela. Ainsi, quatre sénateurs et députés français ont défié la diplomatie française en se rendant à Damas et en rencontrant Bachar Al Assad. Le Lundi 23 février deux députés, Gérard Bapt (PS, Haute-Garonne) et Jacques Myard (UMP, Yvelines) sont à Beyrouth. Deux sénateurs, Jean-Pierre Vial (UMP, Savoie) et François Zocchetto (UC, Mayenne) sont déjà à Damas. Ces quatre parlementaires appartiennent aux groupes d'amitiés franco-syriennes à l'Assemblée nationale et au Sénat. C'est la première visite d'élus français à Damas depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. Elle a lieu à titre privé, insistent-ils. (...) » (4)

« L'homme-orchestre du voyage est Jérôme Toussaint. Il explique que ce voyage se justifie tant sur le plan humanitaire qu'en raison de la présence des chrétiens d'Orient en Syrie et du maintien à Damas du lycée français Charles-de-Gaulle. De plus, les attentats de janvier en France prouvent la nécessité de rouvrir le dialogue sécuritaire avec Damas pour combattre les réseaux djihadistes. (...) Dans les faubourgs de la capitale syrienne, la circulation est dense, la ville est grise, les visages marqués par la fatigue et quatre ans de guerre. La délégation est invitée à la résidence du mufti de la République, Ahmad Badr Al-Din Hassoun, Il est entouré de deux patriarches, le grec-catholique Grégorios III Lahham, et le grec-orthodoxe Youhanna. Les trois hommes ont à coeur de convaincre les élus français que leur ennemie n'est pas la République laïque syrienne, exemple unique dans la région d'une parfaite coexistence entre sunnites et minorités, disent-ils, mais bien les djihadistes de Daesh et leurs commanditaires, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie. »(4)

Naturellement, ils ont été désavoués, à la fois par le président, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, mais on peut être certain que le debriefing... Les parlementaires en mission, dénoncent des « postures »politiques et l'hypocrisie de ceux qui savaient. Car rien n'avait été laissé au hasard. Ils affirment qu'avant de partir, Gérard Bapt avait averti le ministère des Affaires étrangères, opposé au voyage et dont la position depuis le début du conflit n'a pas varié : haro sur Bachar Al Assad et soutien à une coordination de l'opposition pourtant en pleine déliquescence. À l'Élysée, le député socialiste s'était entretenu avec Jacques Audibert, conseiller diplomatique de François Hollande, et Emmanuel Bonne, de la cellule diplomatique. » (4)

Comment parler à Assad à qui on souhaite la mort ?

La décantation est en train de se faire, on préfère la peste de Assad au choléra de Daesh. Renaud Girard reporter international au Figaro interviewé par Alexandre Devecchio déclare qu'il faut aller combattre Daesh en s'alliant avec Assad : « (...)Ils ont eu raison de faire ce voyage, ne serait-ce que pour se rendre compte de l'état de la route entre la frontière libanaise et Damas, de l'état de la capitale. Il faut bien comprendre que la diplomatie ne se fait pas avec ses amis. C'est l'art de parler à ses adversaires ou à ses rivaux. On peut reprocher beaucoup de choses à Bachar el-Assad, mais ce n'est pas une raison pour ne pas lui parler. Car Bachar el-Assad incarne la Syrie : il n'incarne certainement pas 95% de la population, mais rien ne prouve qu'en cas d'élection réellement libre, il n'emporterait pas la majorité. »(5)

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont fait l'énorme erreur de fermer l'ambassade, qui était pour nous la place où nous pouvions parler au régime et surtout obtenir des renseignements. La position française est intenable car elle ne prend pas en compte la notion d'ennemi principal. Nous avons remplacé le général Kadhafi par les amis de Bernard-Henri Lévy. Cela n'a pas marché et nous sommes face à un désordre total. » (5)

« Selon un sondage Ifop, une majorité de Français condamne cette initiative. Cependant, le débat sur la nécessité de dialoguer avec le régime syrien est désormais ouvert. Jean-Christophe Lagarde a jugé que l'exécutif français avait fait preuve « d'hypocrisie » en condamnant ce déplacement. 44% des Français souhaitent rétablir un dialogue « compte tenu de la menace que continue de représenter l'Etat islamique (EI) en Syrie comme en Irak ». (...) les voix réclamant une reprise de la discussion avec Damas se multiplient, face à la menace croissante représentée par les jihadistes de l'Etat islamique, et leurs recrues étrangères susceptibles de revenir commettre des attentats en Occident.

On s'acharne à dire que les droits de l'homme sont bafoués par le régime Assad. Outre le fait que c'est un gouvernement légitimement élu, on lui sait gré de tenir et de sauver ce qui reste de la Syrie pour éviter un scénario à la libyenne. Certes, Assad n'est pas poussin de la première éclosion, il doit passer la main. Il rentrera alors dans l'histoire pour avoir résisté au nouvel ordre qui, sous couvert de mots creux, liberté, démocratie est une prédation.

1. Philippe-Joseph Salazar http://leplus.nouvelobs.com/contribution/932288-syrie-hollande-veut-punir-assad-l-inquietant-retour-de-la-morale-en-politique.html 04-09-2013

2. K. Pieter http://www.les4verites.com/international/daesh-les-americains-et-bachar-al-assad

3. Thierry Meyssan 2 03 2015 http:// www.mondialisation.ca/lavenir-du-proche-orient/5434402

4http://www.la-croix.com/Actualite/ Monde/La-delicate-visite-de-quatre-elus-francais-a-Damas-2015-03-04-1287224

5. http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2015/02/26/31002-20150226ARTFIG00385-parlementaires-francais-a-damas-la-diplomatie-ne-se-fait-pas-avec-ses-amis.php

6. http://actu.orange.fr/france/vous-avez-la-parole/la-france-doit-elle-renouer-les-liens-avec-bachar-al-assad-magic_CNT000000815LK.html

 

Article de référence : http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_ chitour/ 212116-l-inevitable-chemin-de-damas.html

 

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger


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10 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 9 mars 2015 10:32

    Assad....l’homme fort du « Proche-Orient »...depuis 4 ans il le démontre..Toute la région sera sous sa politique (après avoir évincé les va t en guerre qui l’attaque...sans succès)

    Cette coalition de pieds plats (USA-Israël-Turquie-Pays du golfe-L’UE)..sont incapable de venir à bout de lui... ?

    • doctorix, complotiste doctorix 10 mars 2015 01:05

      La bonne nouvelle, c’est que lorsqu’Obama reprendra langue avec Assad, Hollande le toutou suivra de près, et on sera enfin débarrassés définitivement de Fabius, lequel disait :

      Fabius : « Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre »Le Parisien | 17 Août 2012, 15h05

    • doctorix, complotiste doctorix 10 mars 2015 01:06

      @Le p’tit Charles

      Fabius : « Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre »Le Parisien | 17 Août 2012, 15h05
      Il semble que nous allons être enfin débarrassés de Fabius...

    • doctorix, complotiste doctorix 10 mars 2015 01:07

      bug, pardon...


    • SamAgora95 SamAgora95 9 mars 2015 11:05

      Je reviens juste sur ce paragraphe : « Hollande voulait « punir » Assad », qui démontre à lui seul la mauvaise compréhension de la situation.


      Hollande en a rien a faire que Assad ait utilisé le gaz ou pas ou qu’il est massacré sa population ou non, ce sont des prétextes pour casser la Syrie et virer Assad pour y placer un pion sioniste, les attentats du 11 septembre 2001 ont été le déclencheur d’un plan préparé depuis des dizaines d’années, l’Irak, la Libye, La Syrie, l’Iran faisaient déjà tous parti de ce plan...

      Vue sous cet angle, les sionistes ne lâcherons jamais l’affaire et ne feront jamais la paix tant que la Syrie ne sera pas entre leurs mains, ils continuerons d’envoyer des fous y semer le chaos et la destruction dans le but d’épuiser le peuple Syrien, dans l’espoir de le retourner contre Assad.



      • njama njama 9 mars 2015 14:06

        Recomposition au moyen-orient ?
        recomposition de quoi ?
        > territoriale ? Je ne pense pas que les syriens souhaitent une partition de leur pays, et le régime syrien non plus. C’est juste logique et très légitime.
        La Syrie défend sa souveraineté.

        > recomposition politique ? Bachar al Assad ouvre la porte sans conditions à l’opposition.
        Le seul problème est que la Coalition a toujours posé comme condition son départ, au Genève1 puis au Genève2, puis encore aujourd’hui. Au point que cette pauvreté du discours finit par tourner à l’absurde.
        « sans Bachar al Assad » revient à un refus de négocier !
        Comme le régime syrien, n’est pas tombé militairement, serait-ce un moyen de poursuivre la guerre pour affaiblir économiquement la Syrie ? auquel cas, en continuant d’entretenir le chaos, la paix n’est pas recherchée.
        si encore l’opposition avait un discours politique, et un programme de réformes, mais depuis 4 ans rien de tout cela hormis nommer des gouvernements provisoires off-shore qui se succèdent l’un après l’autre pour quelques mois. L’ASL est moribonde, voire devenue inexistante. Les bruits courent que nombre de ses combattants rejoignent les islamistes.
        Et les personnes de la Coalition, pas tous syriens d’ailleurs, sont pour la plupart inconnus de la très grande majorité des syriens ! qui représentent-ils au fond ? hormis quelques cercles « atlantistes » ? Quelle légitimité politique en Syrie auraient-ils si le régime syrien tombait ?


        • njama njama 9 mars 2015 14:18

          La révolution en Syrie était juste une création Facebook dans la foulée médiatique des révolutions arabes et des événements qui se déroulaient en Égypte

          Révolte en Syrie
          La révolution syrienne commencera-t-elle avec Facebook ?

          Publié : 27/02/11
          Après une première tentative ratée début février, une nouvelle page Facebook réunissant plus de 20.000 membres pourrait-elle arriver à ses fins en Syrie : une révolution contre Bachar al-Assad. Un de leur membre témoigne.

          http://archive.francesoir.fr/actual...
          le 18 mars 2011 quatre manifestants sont tuées par des tirs de sniper(s), rien ne permet d’accuser le régime syrien. Très vite en fait de manifestants pacifistes, apparaîtront des gens armés parmi les manifestants.

          L’essentiel des manifestations se situent au début à Deraa et dans cette région

          ----------------------

          dans le fait diplomatique, c’est intéressant de revoir les débuts de cette affaire syrienne détaillés dans le livre des journalistes français Georges Malbrunot et Christian Chesnot, « Les chemins de Damas, Le dossier noir de la relation franco-syrienne », publié en octobre 2014

          Altercation au ministère des Affaires étrangères

          Un chapitre du livre intitulé “Bagarre au Quai d’Orsay” fait état d’une violente querelle sur la Syrie qui s’est produite dans un bureau du ministère des Affaires Etrangères à Paris au printemps 2011. A cette époque, Alain Juppé était le ministre des Affaires Etrangères. L’altercation a eu lieu dans le bureau d’Hervé Ladsous, le chef de cabinet du ministre des Affaires Etrangères, entre Eric Chevallier, l’ambassadeur de France à Damas, et Nicolas Galey, le conseiller du président (Nicolas Sarkozy à l’époque) pour le Moyen-Orient. Etaient aussi présents Patrice Paoli, directeur, à l’époque, du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et aujourd’hui ambassadeur de France au Liban, et Joseph Maila, le directeur de la prospective au ministère des Affaires étrangères, ainsi que des diplomates responsables des affaires syriennes.

          La conviction de l’ambassadeur Chevallier était la suivante : « Le régime d’Assad ne tombera pas, Assad est fort » et il se maintiendra au pouvoir. C’est ce qu’il avait écrit dans ses dépêches diplomatiques depuis Damas, raison pour laquelle il avait été rappelé à Paris. Chevallier "a redit aux personnes présentes à cette réunion qu’il était « proche du terrain », et qu’il avait "visité diverses régions de la Syrie et qu’il n’avait pas le sentiment que le régime en place était en train de s’effondrer« .

           »Arrêtez de dire des bêtises !« l’a interrompu Galey, le représentant de Sarkozy. “Il ne faut pas s’en tenir aux faits, il faut voir plus loin que le bout de son nez. » a-t-il ajouté. La remarque de Galey était d’une « hostilité sans précédent » selon une des personnes présentes. Même Ladsous « a été choqué de la détermination de Galey, » quand il est apparu que Galey "n’était pas venu prendre part aux délibérations mais remplir une mission spécifique : imposer l’idée que la chute d’Assad était inévitable," et faire comprendre à tout le monde qu’aucune opinion divergente ne serait tolérée dans le corps diplomatique français.

          Mais Chevallier a défendu sa position qui différait de celle que l’Elysée voulait imposer. Il a dit qu’il avait rencontré l’opposition syrienne régulièrement, “mais qu’il continuait à penser que le régime avait la capacité de survivre ainsi que des soutiens étrangers« . »On se moque de vos informations !« a réitéré Galey, ce à quoi l’ambassadeur a répondu : »Vous voulez que j’écrive autre chose mais mon travail comme ambassadeur est de continuer à dire ce que j’ai écrit, c’est à dire ce qui est réellement arrivé« . »Vos informations ne nous intéressent pas. Bachar el-Assad doit tomber et il tombera," a rétorqué Galey d’une voix coupante. La querelle s’est alors envenimée, ce qui a forcé Ladsous à intervenir plusieurs fois pour mettre fin à cette « bataille verbale ».

          http://www.legrandsoir.info/les-chemins-de-damas-comment-l-elysee-a-manipule-les-rapports-sur-les-armes-chimiques-al-akhbar.html

          °

          auprès de qui Nicolas Galey prenait-il ses ordres pour les imposer de façon aussi autoritaire ?


          • njama njama 9 mars 2015 19:48

            L’inévitable chemin de Damas repasse par le début des événements, les causes expliquant les conséquences, au moins en bonne partie.
            Avant les premières manifestations, c’est Alain Juppé qui est au Quai d’Orsay, depuis peu.
            Le 27 février 2011, il est nommé ministre des Affaires étrangères et européennes et remplace Michèle Alliot-Marie, démissionnaire. En novembre 2011, il avance que les jours du régime syrien « sont comptés ».
            °

            Alain Juppé accusé par sa propre administration d’avoir falsifié les rapports sur la Syrie
            .
            Un haut fonctionnaire français a invité , le 19 mars 2012, des journalistes arabes basés à Paris pour leur révéler la bataille qui se livre actuellement au sein du gouvernement français en général et du Quai d’Orsay en particulier à propos de la Syrie.

            Selon cette personnalité, l’ambassadeur de France à Damas, Éric Chevallier, dont l’ambassade vient d’être fermée et qui est rentré à Paris, a pris à partie son ministre devant ses collègues. Il a accusé Alain Juppé de ne pas avoir tenu compte de ses rapports et d’avoir falsifié les synthèses pour provoquer une guerre contre la Syrie.

            Au début des événements, en mars 2011, le Quai avait dépêché des enquêteurs à Deraa pour savoir ce qui s’y passait. Leur rapport, transmis à Paris, indiquait qu’après quelques manifestations, la tension était retombée, en contradiction avec les reportages d’Al-Jazeera et de France24 qui indiquaient à l’inverse que la ville était à feu et à sang. L’ambassadeur demanda la prolongation de la mission pour suivre l’évolution des événements. Furieux de ce premier rapport, le ministre des Affaires étrangères lui téléphona pour exiger qu’il le modifie et fasse état d’une répression sanglante. L’ambassadeur plaça alors le chef de mission à Deraa en conférence téléphonique avec le ministre pour lui redire qu’il n’y avait pas de répression sanglante. Le ministre menaça l’ambassadeur et la conversation se termina de manière glaciale.

            Immédiatement après, le cabinet d’Alain Juppé fit pression sur l’AFP pour qu’elle publie des dépêches mensongères confortant la vision du ministre.

            Durant les mois qui suivirent, les incidents opposant Éric Chevallier et Alain Juppé ne cessèrent de se multiplier, jusqu’à l’affaire des otages iraniens et la mort du « journaliste » Gilles Jacquier. À cette occasion, l’ambassadeur reçu l’ordre d’exfiltrer les agents de la DGSE travaillant sous couverture de presse. Il réalisa l’importance de l’action secrète entreprise par Alain Juppé [1].

            Ancien ministre de la Défense, Alain Juppé a semble t-il conservé de solides amitiés au sein des services militaires dont certains agents lui restent dévoués.

            La même source assure que des rapports de l’ambassadeur auraient été négligés ou falsifiés et que celui-ci, pour étayer ses dires, aurait fait parvenir au Quai des rapports d’homologues européens attestant tous que la Syrie n’est pas confrontée à un cycle de manifestations/répression, mais à une déstabilisation par des groupes armés venus de l’étranger. À son arrivée à Paris, Éric Chevallier aurait demandé une enquête administrative interne pour confondre son propre ministre.
            [........]
            http://www.voltairenet.org/article1...


            • njama njama 9 mars 2015 20:05


              En novembre 2011, Alain Juppé avance que les jours du régime syrien « sont comptés » [liberation.fr, 28 novembre 2011 ici], et avait déclare que Bachar el-Assad doit être jugé par le Tribunal pénal international [en avril 2011]
              ...
              N’est-ce pas plutôt Alain Juppé qui devrait être jugé comme pyromane devant le Tribunal Pénal International ?


            • njama njama 9 mars 2015 20:46

              allez encore un peu sur Alain Juppé ...
              n’a-t-il pas du sang sur les mains en ayant alimenter l’incendie en Syrie ?
              °

              Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie à Alain Juppé, Ministre des Affaires Étrangères de la France
              Pr. Elias Zahlaoui
              8 septembre 2011

               
              Monsieur le Ministre,

              Depuis votre nomination au poste de Ministre des Affaires Étrangères de la France, vos déclarations à l’encontre de mon pays la Syrie, sont, pour le moins qu’on puisse dire, sinistres et orageuses.

              Pas plus tard qu’hier vous avez accusé la Syrie d’être responsable de crimes contre l’Humanité, emboîtant ainsi le pas de votre prédécesseur Bernard KOUCHNER, le valeureux « défenseur des droits de l’homme » !

              Ces graves accusations, vous vous plaisez à les lancer contre la Syrie, chaque fois que vous vous trouvez au cœur de ce boiteux et aveugle Conseil de Sécurité ; ou encore quand vous vous pavanez auprès de Mme Hilary Clinton.

              N’auriez-vous donc pas été parachuté au Quai d’Orsay, après votre longue disgrâce politique, par on ne sait quelle main mystérieuse, pour préparer et justifier aux yeux de l’opinion publique, française et internationale, la destruction programmée et définitive de la Syrie, pour bien assurer la survie d’Israël ?

              Ignorez-vous donc que cette opinion publique, française et internationale, est savamment matraquée par des médias au service aveugle des tout puissants lobbys sionistes ?

              Ignorez-vous aussi que ces fameuses Instances Internationales, qui ont pour noms Assemblée Générale des Nations-Unies, Conseil de Sécurité et Conseil des droits de l’Homme, qui sont censées asseoir la justice et la paix mondiale, sont, depuis des décades, effrontément manipulées par les États-Unis ?

              Ignorez-vous aussi que ces mêmes États-Unis, leurs présidents en tête, sont, de l’aveu même de chercheurs américains, courageux, comme Paul FINDLEY, Edward TIVNAN, NOAM CHOMSKY, Stephen WALT et John MEARSHEIMER, sont tenus en laisse par le tout-puissant lobby israélien ?

              La Syrie, dites-vous, est responsable de crimes contre l’humanité.

              Mais depuis quand est-il interdit à un pays de défendre son existence propre, ainsi que la sécurité et la dignité de ses citoyens ?

              Cela ne serait-il permis qu’aux puissants de ce monde, comme les États-Unis, la France, l’Angleterre et l’Allemagne, qui s’érigent toujours, en dépit de leur écœurant machiavélisme et de leurs distorsions sans nombre, en arbitres infaillibles des droits et des légitimités de toute sorte ?

              En attendant, et surtout depuis les mystérieux événements du 11 septembre 2001, vous prenez prétexte de tout pour justifier l’injustifiable, comme d’envahir et de détruire d’autres pays, comme l’Afghanistan, le Pakistan, l’Irak, et tout dernièrement la Lybie, pour en faire à votre façon odieuse, des “paradis” de paix, de droits et de démocratie !

              N’est-il pas vrai que vous êtes intervenus en Libye, pour soi-disant protéger les droits humains des civils, contre un dictateur, que, pourtant, la France et l’Italie n’ont cessé de flatter, et que l’Angleterre et les États-Unis ont fini par chérir ! Et vous vous en êtes acquittés en laissant sur le sol de la Libye, un charnier de 50,000 morts, pour la plupart des civils.

              Ah, de quelle “bravoure” vous y avez tous fait preuve !

              Je me dois aussi de signaler que vous avez eu l’intelligence de ne pas toucher aux installations de pétrole, but unique et ultime de votre fameuse “intervention humanitaire” !

              Étrange “humanisme” que celui des États-Unis, de la France, de l’Angleterre, de l’Allemagne et de l’Italie, digne, il est vrai, de l’Histoire de vos différents pays, toute remplie, sans exception, d’injustices, de charniers et d’horreurs !

              Cependant, si, en Occident, vous êtes si sensibles au problème des droits de l’homme, pouvez-vous me dire ce qui vous rend totalement aveugles à ce que fait Israël en Palestine, depuis plus de 60 ans, en décimant systématiquement le peuple palestinien, et en dévorant même la portion de terre, qui lui a été décidée par les fameuses Nations Unies en 1947 ?

              A ce propos, Monsieur le Ministre, pouvez-vous m’assurer que la France et tous les pays occidentaux, si servilement alignés sur les États-Unis et Israël, ne voteront pas le 20 septembre courant, contre le droit du Peuple palestinien à avoir “sa ” Patrie, si réduite soit-elle ?

              Seriez-vous donc aussi, tous en Occident, aveugles et esclaves, pour ne pas oser voir, et dénigrer ce qu’a fait et continue de faire, Israël, sans impunité, au Liban, en Égypte, au Soudan, en Syrie, et même en pleine mer, contre les bateaux venus au secours des habitants de cette immense prison de Gaza, d’un million et demi d’habitants ?

              Par quelle étrange procédure, Israël a pu arracher la langue de tous ces “Grands” de l’Occident, pour s’être privés, durant tant d’années, de lui adresser le moindre reproche, face aux monstrueux et continuels défis qu’il ne cesse de lancer à tout moment, à toutes les lois et conventions internationales, dont l’Occident pourtant est l’auteur ?

              Pauvre et monstrueux Occident ! Savez-vous dans quel gouffre vous vous précipitez, et où vous risquez d’embarquer bientôt le monde entier ?

              Monsieur le Ministre,

              Sachez bien que je ne vous déteste pas. Mais je vous plains. Tout comme je plains avec vous, toute l’Église d’Occident qui devrait crier tout haut, face à de telles distorsions et injustices, comme l’a fait un jour le Cardinal de Boston, Mgr. Bernard LAW, en adressant une terrible lettre ouverte à Mr. Georges BUSH, lettre qui lui a valu d’être démis peu après. Cette Église d’Occident, serait-elle donc réellement morte, comme je vous l’avais dit dans la première lettre ouverte, que je vous avais adressée en date du 9/6/2011 ?

              Et pourtant, ce qui se passe au niveau du monde, et ce qui se commet par les Puissances Occidentales, sont de nature à réveiller les morts.

              Il a donc fallu la toute dernière visite du Patriarche Maronite en France, Sa Béatitude Béchara Raï, pour dire à la France et à tout l’Occident, à travers la France, sa triste vérité.

              Qu’il en soit remercié, au nom de tous les opprimés du monde, surtout les opprimés du Monde Arabe et Musulman.

              Pr. Elias ZAHLAOUI

              Église Notre-Dame de Damas

              Koussour – Damas

              Le 8/9/2011
              http://arretsurinfo.ch/lettre-ouverte-dun-pretre-arabe-de-syrie-a-alain-juppe/

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