Soa, ou les tromperies de l’industrie laitière
La marque Candia vient de lancer, avec force campagne de pub, un produit nommé Soa. Ils rappellent, que beaucoup de gens sont intolérants au lactose, le chiffre variant selon les populations concernées (de 15 à 80 % selon les régions du monde).
Les concurrents sont aussi sur le coup et annoncent tous avoir découvert ce que beaucoup de nutritionnistes savaient depuis longtemps. Mais les lobbies laitiers sont plus forts pour faire taire certaines informations.
Alors avec un nom pareil, Soa, on pense inévitablement au lait de soja. Mais quand on regarde l’étiquette, il n’y a même pas un dixième de pourcent de soja. Ce n’est que du lait dont on a enlevé le lactose. Donc il y a toujours la même technique de production qui consiste à faire vêler des vaches pour qu’elle produisent du lait, et cela de manière intensive jusqu’à ce qu’elles atteignent l’age de 5 à 7 ans pour une espérance de vie supérieure à 20 ans normalement. Quant aux veaux, leur sort est encore moins enviable, puisque séparés de leur mère à 3 jours et anémiés pour donner une viande bien blanche, ils finissent dans l’assiette de consommateurs bien loin de s’imaginer leur calvaire.
Pendant ce temps, il existe à travers le monde des laits de soja beaucoup plus agréables à boire que le lait de soja nature au goût si particulier. Qu’il soit aromatisé au chocolat ou la vanille ou seulement adouci, il pourrait facilement remplacer la boisson soi-disant si nourrissante pour les enfants. Et de surcroît, il s’utilise aussi très bien en cuisine dans des brioches, des purées, par exemple.
Mais l’industrie laitière joue sur ces amalgames comme elle l’avait déjà fait avec la marque « Bio » devenue « Activia » après plainte, mais continuant à apparaître dans les rayonnages aux côtés des produits au soja pour créer la confusion chez le consommateur. Car de produits réellement bio chez les grandes laiteries, il n’y en a que rarement. Il faut bien veiller à ce que le sigle AB pour agriculture biologique soit présent, et il est loin d’être la panacée.
Il faut rappeler que le lait de soja est sans OGM pour ceux diffusés en France. Il serait temps de démystifier cette boisson et de dénoncer les pratiques commerciales et publicitaires de l’industrie laitière, surtout au moment où les agriculteurs laitiers sont de plus en plus exploités par ces géants de l’agroalimentaire (voir l’affaire Entremont). Il faut rappeler également que pour produire un litre de lait, il faut bien plus d’espace au sol que pour un lait de soja, si on prend en compte l’étable, les champs pour le fourrage, etc. Et il existe d’autres alternatives que le lait de soja, comme le lait de riz. Le prix du lait est encore inférieur vu la quantité produite, mais la tendance pourrait s’inverser si le marché changeait.
PS : cet article n’a évidemment pas volonté à être un dossier complet sur le lait, le lait de soja ou l’agriculture biologique. Il se veut simplement une mise en lumière d’une situation pour une amorce de réflexion de chacun.
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