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Travailler mieux

« Travailler plus pour gagner plus ». Cette expression est l’un des slogans avancés par la droite. C’est aussi l’un des énoncés qui trouve le plus de résonance auprès du grand public et de l’électorat populaire. Il faut en démonter les ressorts et démontrer le malentendu qu’il véhicule. De son côté, la gauche devrait reconquérir le terrain du travail et redonner sens à la « valeur travail ».

« Travailler plus pour gagner plus ». Cette expression est censée s’adresser à l’ensemble des Français. Elle sous-tend que la gauche a rationné le travail (par la loi sur les 35 heures) et empêche le salarié combatif de gagner plus d’argent par sa volonté et son ardeur. Elle voudrait insinuer que la gauche n’est pas du côté du travail ni des travailleurs, que la gauche ne reconnaît pas le mérite individuel ni la valeur du travail.

Cette expression trouve un écho dans l’esprit du smicard et même dans celui du chômeur, qui constatent la difficulté de trouver un travail et d’être correctement rémunérés. Mais en réalité elle s’adresse d’abord à un électorat d’entrepreneurs (chefs d’entreprise, commerçants indépendants, artisans, professions libérales) et de cadres supérieurs, qui se considèrent marginalement trop imposés pour être incités à travailler davantage.

Ce que veut dire la droite avec cette phrase : « Si nous sommes élus, lorsque vous travaillerez davantage et gagnerez plus d’argent, au lieu de travailler pour enrichir l’Etat vous travaillerez pour vous enrichir vous-même. » L’expression signifie donc : « Avec nous, il y aura moins d’Etat, moins de taxes et de prélèvements, et donc il restera plus d’argent pour vous-même. » La volonté que l’Etat opère moins de redistribution est claire : c’est « l’Etat minimum », qui ne doit quasiment plus intervenir dans le champ social.

Si la gauche veut gagner les élections, il faut qu’elle retrouve un discours mobilisateur sur le travail, et qu’elle dise que ce qui menace le pays, c’est un « nivellement généralisé par le bas » des salaires des employés et des ouvriers (les réductions de charges sociales sur les bas salaires y sont pour quelque chose, car elles poussent à aller vers toujours davantage de baisse). Ce n’est pas en travaillant une heure de plus à un taux de rémunération de misère que le travailleur va changer ses conditions de vie : zéro plus zéro a toujours fait zéro ! (voire fait la tête à Toto ou à S...o)

Voilà donc la vraie signification de cette expression : « Avec nous, moins d’Etat et plus d’argent pour les plus riches », mais non « plus d’argent pour les travailleurs ». En poussant jusqu’au bout de sa signification, on pourrait même dire : « Travaillez plus, vous les travailleurs, pour que les riches gagnent plus. »

Il est facile de percevoir les risques de dérive de tels propos. En opposant systématiquement les catégories sociales, les riches contre les pauvres, les employés permanents contre les précaires, les salariés contre les patrons - sans nier que ce soient bien des réalités -, on crée une société de l’exclusion et de la peur, une société bloquée. Et l’on finit par aboutir exactement à ce que souhaiterait la droite ultralibérale : une société entièrement marchande avec un patronat omnipotent et sans véritable contrepoids, et un Etat absent du champ économique et social.

Mais surtout, les enjeux du travail et de l’emploi sont mis de côté :

la reconnaissance de la « valeur travail » et celle du travailleur, la revalorisation des rémunérations et du pouvoir d’achat, l’insertion des exclus du travail dans le circuit des travailleurs employables, l’intégration économique des jeunes issus de l’immigration et des quartiers difficiles, la remise à niveau des connaissances (formation au long de la carrière, « employabilité », formation aux nouvelles technologies), l’intéressement des travailleurs au résultat économique de l’entreprise, l’association des travailleurs au développement et aux perspectives de l’entreprise (concertation sur la compétitivité et la productivité), la valorisation des métiers de l’innovation et de la recherche.

La phrase que la gauche pourrait revendiquer serait plutôt de cet ordre :

« Travaillez mieux pour mieux préparer l’avenir et garantir la hausse du pouvoir d’achat. »


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49 réactions à cet article    


  • Johan Johan 24 janvier 2007 13:11

    En fait ce que veut dire la droite, c’est qu’à choisir entre plein d’emplois précaires et peu d’emplois sûr elle préfère plein d’emplois précaires. C’est pas très loi du blairisme prôné par la Gauche.

    La question n’est pas comment travailler mieux : au monde on est les plus productifs par heure travaillée après les Belges.

    La question est comment travailler à plus (et pas plus) pour partager les richesses ?

    La question est comment avoir des politiques ambitieuses sans voir les capitaux fuir ?

    La question est : pourquoi l’écologie est elle un argument marketing alors que quand elle devient une loi elle fait fuir les investissements ?

    La question est : où est le fruit des progrès fulgurants de ces dernières années, en termes techniques et de productivité ?


    • (---.---.244.151) 24 janvier 2007 14:35

      @Johan : le fait que la productivité horaire soit si élevée en France est précisément lié au fait que nous travaillons peu.

      C’est ce que nous appelons en économie la « loi des rendements marginaux décroissants ». Supposons qu’une firme (ou une économie) utilise deux facteurs de production (capital et travail). La productivité de chaque facteur dépend de manière décroissante des quantités utilisées de ce facteur : plus la firme (ou l’économie) utilise du « facteur travail », moins sa productivité sera forte, et inversement. Or la France utilise relativement plus de capital que de travail, ce qui explique que ce dernier soit plus productif. A titre de comparaison, l’économie des Etats-Unis est, au contraire, beaucoup plus intensive en travail (elle utilise relativement plus de travail que de capital), d’où une productivité du capital plus forte.

      Je vous fais grace des démonstrations mathématiques, l’objectif n’est pas là. L’important est de bien comprendre que la valeur de la productivité horaire dans un pays est uniquement un indicateur de l’utilisation RELATIVE de capital et de travail dans ce pays et varie simplement de manière arithmétique en fonction des quantités utilisées de chacun de ces deux facteurs.

      PS : désolé pour le jargon économique, qui peut sembler un peu « froid », voire cynique aux non-initiés.


    • Johan Johan 24 janvier 2007 14:59

      A 244.151,

      En effet, au moins on est à travailler, au moins on travaille, au plus on est productif par heure.

      Il y certes là l’indication de la proportion capital travail, mais pas seulement. L’organisation, la motivation, le repos, la qualité de la formation, la créativité moyenne, le respect des conventions, permettent d’augmenter la productivité.

      Rappellez vous des grands élans patriotiques ou idéologiques qui ont transcendé les soldats, ou les ouvriers.

      La démocratie permet aussi une meilleure productivité : tous ayant librement contribué à la loi, il est plus facile de la faire respecter par tous.

      Idem pour le sens de l’initiative, qui a lesté les pays de l’Est des années après la chute du Mur. Ca a été préjudiciable à l’économie.

      « la valeur de la productivité horaire dans un pays est uniquement un indicateur de l’utilisation RELATIVE de capital et de travail dans ce pays et varie simplement de manière arithmétique en fonction des quantités utilisées de chacun de ces deux facteurs. »

      Non, pas « uniquement ». Beaucoup d’autres choses entrent en compte, d’ailleurs bout à bout, elles sont déterminantes.


    • Papy (---.---.236.115) 25 janvier 2007 12:32

      La productivité horaire est aussi souvent biaisée par le raisonnement suivant :

      On est censé traivailler peu donc peu d’heures sont déclarées. Cependant, qu’on ne me fasse pas croire que tout le monde arrive à boucler sa charge de travail dans les heures « autorisées », donc il y a la productivité officielle, et la productivité réelle !!!


    • peter macaloai (---.---.200.11) 24 janvier 2007 13:26

      Il me semble, enfin mon arithmétique me le dit, que si je travail une heure de plus par jour, sur laquelle le patron ne payera pas de charge et qu’il sera donc plus enclin à me donner que : 1 heure *5 jour=5 heures 5heures* 4 semaine=20 heures 20 heure* 7 €=140€ Donc la personne qui travail 1H de plus par jour, pour le taux horaire le plus bas gagne 140€ en plus, ce qui ameliore deja beacoup le quotidien et permet de profiter de juste chose.

      D’autre part le raccourci moins de charge=moins de dépense sociel est un raccourci des plus faciles, et qui permet de toucher la sensibilité des gens plus facilement donc de les amener dans son sillage. Maintenant si on disait on reduit les charges et on reduits les gaspillages, je pense que là beaucoup de gens serait d’accord avec ce systeme...

      peter macaloai


      • équité (---.---.117.107) 24 janvier 2007 18:35

        Soit on réduit les charges qui permettent de faire vivre la société. Dans ce cas on réduit l’assistanat aux entreprises qui représente 4% du BIP. Les milliards ainsi économisés pourront servir à faire autre chose que du fric, améliorer l’éducation des enfants par exemple.


      • (---.---.229.236) 25 janvier 2007 06:24

        Non pas, car ce sont des sommes pour les 35 heures, qui n’ont pas à être payés par les entreprises.


      • toto1701 (---.---.132.61) 24 janvier 2007 13:59

        ah non !!je ne veux surtout pas travailler plus pour gagner plus !!!moi je propose « de gagner plus pour travailler plus » voyez vous j’inverse l’ordre des choses car l’homme n’est pas une marchandise comme les autres et la gestion des ressources humaines n’est pas une choses a prendre a la legere !!! il est plus rationnel de bien payer un travailleur pourqu’il travaille bien que de le payer au prorata d’une « tache supplementaire » qui n’existe que parcequ’il ne s’ en est pas acquitté par manque de motivation !!


        • peter macaloai (---.---.200.11) 24 janvier 2007 14:43

          Le Francais est deja une des personnes les plus productives au monde, et elle n’a pas le meilleure salaire du monde, ess-ce que sincerement d’etre mieu payer va ameliorer les choses ?

          Prenons une autre vue ; que ce soit le travailleur dans les bureaux, le garagiste dans son atelier ou la serveuse dans son restaurant, ce n’est pas le fait de mieux la payer qui va faire que le travail soit mieux fait, au mieu il y aura plus de conscience professionnelle, mais en aucun cas le qualité du travail sera multiplié exponentiellement.

          D’autre part ma remarque concernait le fait que dans l’articleil est dit travailler plus ne donnait rien puisque ce serait 0+0(tete à toto haha qu’est ce qu’on rigole).

          Enfin si tache supplementaire il y a c’est que l’entreprise a du travail, si le patron à besoin d’heure sup ce n’est pour son bon plaisir mais pour satisfaire une demande de production. Lorsque je reste plus tard que prevu car un client à un probleme difficile, ce n’est pas faute de ne pas avoir d’argent, meme avec 100000€ en plus par mois je ne pourrait resoudre le probleme plus vite, l’heure sup s’impose alors.

          peter macaloai


        • (---.---.185.253) 25 janvier 2007 10:31

          Le francais est tres productif car c’est une necessite economique pour l’entreprise. Les jeunes, les vieux, les non qualifies ne sont pas rentables, ne valent pas la peine d’etre forme et ne sont donc pas embauches. A l’etranger, on peut se permettre de les encadrer 15h/semaine sans que cela touche le rendement de l’entreprise. En France, il n’y a pas le temps, ni l’argent pour cela. Il est donc normal que la france soit 1er en productivite horaire mais cela cache bien des problemes.


        • GRL (---.---.91.38) 24 janvier 2007 14:37

          Et , ben , justement , « Travailler MIEUX , pour gagner plus ». Le sens que devrait avoir la gauche à propos du travail serait de lui redonner valeur qualitative , tout simplement , enfin c’est ce que je vois de directement opposable à cette frénésie autour de la quantité de travail. Opposer la qualité à la quantité . De toute façon , pas de délire , même si vous élisez Sarko, vous ne travaillerez pas plus que des Chinois , parce que vous n’etes pas nés à la bonne époque pour celà . Donc , pas de panique , Sarko est et restera un vue tres incertaine à court terme et une catastrophe à long terme , catastrophe humaine , et pourquoi pas écologique ... Voilà , choisissons des gens intelligents , pas des gens bruyants , c’est pareil au niveau du discours , il parle , il joue un rôle , mais ce qu’il veut est simple . Ne vous laissez pas pieger *

          * ouais , je dis vous , ben parce que je ne voterai pas Sarko , donc pour moi c’est reglé . Mais je suis bien avec vous quand même les amis , allez , osons travailler MIEUX , si nous nous en sentons capables , aller chercher tous ces gens qui dans leur coin ont de bonnes idées , ont inventé des moteurs révolutionnaires par exemple , ou un nouveau revetement hyper adhérent et silencieux pour nos routes , ou des tas d’autres choses qui peuvent donner envie de l’exterieur .

          Sarko , ce sera lecher les bottes d’un pays en campagne militaire pour du pétrole ,signer des tonnes de marchés dont on a rien à foutre , pour au final , se les voir sucrer par des pays en voie de développement , qui , d’ailleurs y ont bien droit , à ce developpement , mais avec qui il ne s’agit pas du tout de faire la course . On est bourré d’idées , la droite des marchés de Total Elf n’en veut pas , on peut recycler la biomasse de nos dechets , trouver d’autres ressources que celles qui motivent les guerres de ce monde , mais pas , pas avec la droite , elle ne veut que conquerir , la droite des petits gagneurs , même les chefs d’entreprise aux grands et hypocrites discours sur la qualité , devraient le savoir . Sarko a commencé à vendre le pays au plus offrant , il soutient l’effort de guerre américain , il nous menera à notre perte .

          C’est mieux , qu’il faut travailler , et dans ce pays , il y a beaucoup de gens qui le savent mais qui n’osent ou ne peuvent pas y aller . Sarko , les gaullistes , c’en est assez , dehors !!! Place aux nouvelles idées , aux nouveaux espoirs , à leur accueil même si çà bouverse des marchés existants , place !!!

          GRL


          • eugène wermelinger eugène wermelinger 24 janvier 2007 16:19

            Travailler plus pour gagner plus ? C’est ce que l’on essaie de faire croire à tous ces abrutis par le boulot qui vont foncer tête baisée dans ce panneau en poursuivant la carotte. Le problème serait plutôt travailler à quoi ? A rendre le monde plus heureux ! Phrase creuse ? Se demander en premier quelle est la finalité du travail que nous faisons ou sommes obligé de faire. Faire des mines anti-personnelles, cela fait certes des heureux, mais aussi des estropiés. Electricien chez EDF on n’est pas tellement à plaindre point de vue salaire, mais un électricien serait plus utile pour les productions individuelles qui nous donneraient l’autonomie énergétique sans mille ans de déchets qui feront crever nos enfants jusqu’à la dernière génération. Etre paysan et avoir décuplé les cultures OGM va conduire nous autres vers de plus en plus d’intolérences alimentaires. Où est le bonheur là-dedans ? Uniquement chez les semenciers et leurs actionnaires. Et on pourrait continuer ainsi. Ouvrons les yeux : dans le monde pourri actuel (mais il pourrait l’être encore pire) ceux qui gagnent indécemment sont ceux qui profitent honteusement du travail des autres ou de leur bêtise (on peut aussi consommer très bêtement des choses inutiles). Alors, va pour le slogan, mais n’y croyez pas trop. Il me semble que le temps où l’on s’enrichissait par un honnête travail est révolu.


            • Dominique (---.---.184.109) 24 janvier 2007 17:13

              @ Eugène et à tous ceux qu’intéresse la question du lien entre OGM et allergies ou intolérances alimentaires, un lien intéressant car non partisan

              http://www.claude.over-blog.com/article-4354016-6.html


            • équité (---.---.117.107) 24 janvier 2007 18:41

              Merci à Eugène qui sait rappeler que nous sommes des êtres humains pas des machines à enrichir quelques uns. Aujourd’hui on fait de l’argent sur la masse salariale pas sur le produit vendu, plus un ouvrier travaille, plus l’actionnaire s’enrichit.


            • eugène wermelinger eugène wermelinger 24 janvier 2007 19:45

              Il faut savoir que j’étais aussi patron !


            • satyavane hgrollea 24 janvier 2007 22:23

              Merci pour ce commentaire qui pose la question essentielle : << Le problème serait plutôt travailler à quoi ? A rendre le monde plus heureux ! Phrase creuse ? Se demander en premier quelle est la finalité du travail que nous faisons ou sommes obligé de faire. >>

              Même si c’est très subversif (la subversion est passible de prison !?) et si cela semble provocateur, un vrai débat serein serait très enrichissant. Celà m’a fait penser à un film rare « L’an 01 » (de Romain Goupil, il me semble) et à un livre intéressant de Marie-Louise Dugoin « Les affranchis de l’an 2000 ».


            • Guilhem (---.---.91.97) 24 janvier 2007 16:40

              Déjà pour que le slogan soit valable il faudrait que les heures sup soit déjà réellement payées.

              Quid des stagiaires bacs +5 qui occupent de vrais postes en étant payés au lance pierre (quand ils le sont).

              Et vu le taux de chômage je constate régulièrement des abus autour de moi le rapport de force n’étant pas en faveur du salarié, t’es pas content pas de renouvellement de CDD d’intérim ou d’autre...

              Il serait déjà bon que les gens soient payés avec un salaire permettant de vivre (et non pas de survivre) et d’envisager un avenir...

              Bien beau les slogans mais la réalité est différente... Mais ça doit être la faute à la réalité... smiley


              • vienne (---.---.12.242) 24 janvier 2007 19:15

                C’est une vieille histoire de la gauche française, c’est-à-dire le décalage permanent entre la doctrine et les réalités. Ceux qui ont réussi à résister à cette permanente propagande de la pensée unique parce qu’il ont voyagé et ont diversifié leurs sources d’informations peuvent regarder le monde qui nous entoure sans œillères, mais aussi sans complaisance en gardant à l’esprit la seule chose qui compte : qu’elle est la meilleure voie pour mon pays dans ce concert des nations dont nous dépendons de plus en plus.

                Il n’est pas possible de distribuer la richesse sans l’avoir préalablement produite par le travail. Dans notre monde libre il est contreproductif de vouloir toujours taxer plus ceux qui entreprennent, placent leur argent dans l’activité économique, disposent d’un savoir ou savoir faire et sont de ce fait le moteur de la production des richesses.

                Travailler plus pour gagner plus, pour pouvoir dépenser plus, ce qui augmente la production et les demandes de services, ce qui entraîne une offre accrue d’emplois. Voilà le cercle vertueux que la gauchisante société française a complètement oublié.

                Tant que la gauche française n’aura pas effectué en son sein ce virage vers le réalisme elle poussera notre pays toujours plus vers l’isolement et l’abîme financier qui se traduira par l’appauvrissement de ses citoyens.


                • Christophe (---.---.58.18) 24 janvier 2007 20:34

                  C’est une vieille histoire de la gauche française, c’est-à-dire le décalage permanent entre la doctrine et les réalités.

                  On commence par un discours à forte connotation dogmatique. La doctrine gauchisante versus le dogmatisme libéral commence souvent comme cela ; nous sommes des progressiste et le il était une fois des belles histoires est dépassé. smiley

                  Ceux qui ont réussi à résister à cette permanente propagande de la pensée unique parce qu’il ont voyagé et ont diversifié leurs sources d’informations peuvent regarder le monde qui nous entoure sans œillères, mais aussi sans complaisance en gardant à l’esprit la seule chose qui compte : qu’elle est la meilleure voie pour mon pays dans ce concert des nations dont nous dépendons de plus en plus.

                  Aillant voyagé pas mal dans le monde, la question qui m’anime est plutôt portée sur l’humain, pas focalisé sur l’économie. Dois-je en conclure que c’est le sens de votre propos ?

                  Il n’est pas possible de distribuer la richesse sans l’avoir préalablement produite par le travail.

                  La richesse croit en France ; enfin celle qui est dégagée. Donc la question est bien celle du partage ; sauf pour les nouveaux dogmes économiques qui laissent croire que le gâteau doit être encore et encore plus gros pour que nous puissions le partager. En effet, la question qui se pose est donc de savoir si il y a une limite posée sur la taille du gâteau à partir de laquelle nous pouvons espérer discuter de répartition ?

                  Dans notre monde libre il est contreproductif de vouloir toujours taxer plus ceux qui entreprennent, placent leur argent dans l’activité économique, disposent d’un savoir ou savoir faire et sont de ce fait le moteur de la production des richesses.

                  Un ouvrier a autant de savoir faire qu’un entrepreneur. Ce n’est pas dénigrer les entrepeneurs pour autant, mais votre propos me laisse penser que seuls les entrepeneurs ont un savoir et un savoir faire. Dois-je vous rappeler qu’une entreprise ne peut fonctionner sans ceux qui produisent la richesse ni ceux qui investissent et travaillent pour que la structure fonctionne.

                  Travailler plus pour gagner plus, pour pouvoir dépenser plus, ce qui augmente la production et les demandes de services, ce qui entraîne une offre accrue d’emplois. Voilà le cercle vertueux que la gauchisante société française a complètement oublié.

                  Travailler plus pour gagner plus est un avoeu quant à une reconnaissance des bas niveaux de salaires pratiqués au regard des richesses dégagées. Travailler plus permettra de grossir le gâteau sans remettre en cause le principe de répartition. Les niveaux de salaires sont devenus tellement bas que la valeur travail n’en est plus une.

                  Tant que la gauche française n’aura pas effectué en son sein ce virage vers le réalisme elle poussera notre pays toujours plus vers l’isolement et l’abîme financier qui se traduira par l’appauvrissement de ses citoyens.

                  Comme nous pourrions écrire l’inverse pour la droite en concluant comme vous sur l’appauvrissement des citoyens.

                  Puisque vous voyagez, vous avez dû remarquer que les richesses dégagées croissent, pas uniquement en France, et que la pauvreté fait de même. Dois-je en conclure que bien des pays du monde suivent la doctrine gauchisante française ?

                  Votre discours ressemble au discours d’un autre âge, l’opposition entre dogmes ne mène qu’à un mur. Il serait temps de nous éloigner des dogmes ; qu’ils soient de gauche, comme vous le dites, ou de droite, qui semble être celui que vous défendez. N’avons-nous plus aucune faculté de raisonnement ? Sommes-nous condamné à ne répéter que des idées reçues ?


                • (---.---.229.236) 24 janvier 2007 20:36

                  « La richesse croit en France ; »

                  Non. La seule augmentation de richesse depuis 15 ans est dû à la dette chaques années.


                • rwanito (---.---.193.51) 25 janvier 2007 13:14

                  Le propre d’une doctrine - ici souligné - étant universel (ou commun), il me semble nécessaire de s’affranchir de celle qui nous parle (ou que nous soutenons) : à défaut, nos commentaires ne peuvent qu’être les plus parfaites expressions du décalage que, pourtant, vous critiquez avec véhémence. Certes votre cible est clairement identifiée, mais comme l’a souligné votre premier contradicteur, elle pourrait être inversée ...

                  Affranchissons-nous donc et peut-être pourrons nous avancer ... je dis peut-être parce qu’effectivement, au premier abord les intérêts des groupes de citoyens sont « opposés ». Mais au second peut-être ne sont-ils que « variés », au troisième identifiables ... et au nième « rapprochables » ?

                  Je pense que, considéré au titre d’un individu, l’expression « travailler plus » a deux conséquences possibles :

                  « Gagner plus » : c’est vrai dans certaines situations, bien souvent pour des catégories de population - il me semble - déjà privilégiées

                  « Faire gagner plus » : c’est vrai pour la plupart des personnes salariées, c’est à dire la majorité des citoyens, qui participent ainsi à la progression de la structure à laquelle ils appartiennent.

                  Les deux cas peuvent être intéressants à la condition que la seconde permette l’intéressement des salariés, et pas uniquement au plan financier : les associer au fonctionnement de leur structure, leur procurer un certain nombre d’avantages par le biais des structures sociales qu’elle contient etc....

                  Il faut donc du DIALOGUE pour que les choses évoluent, par conséquent que quelques valeurs essentielles soient retrouvées : de la volonté, du travail, de l’écoute, de l’honnêteté

                  Je crois donc que, prise telle quelle, l’expression « Travailler plus pour Gagner Plus » est simplement un outil de communication : il faut donc lui accorder l’importance qu’elle mérite ... par contre, les questions qu’elle soulève sont intéressantes :

                  Comment Travailler plus : avec plus de matériels ? avec plus de travailleurs ? avec plus d’investissement ? avec plus de communication ? etc...

                  Comment Gagner Plus : avec plus d’argent ? avec plus de confort de vie ? avec plus de liberté ? au détriment de la structure ? au détriment du salarié ?

                  Comment établir une relation équilibrée entre « Comment Travailler Plus » et « Comment Gagner Plus », autrement dit entre une augmentation raisonnée du travail et une augmentation raisonnée du capital ?

                  Pourquoi doit-on opposer systématiquement les salariés et leurs employeurs, alors que tout monde sait qu’ils sont indissociables ?

                  Pourquoi ne pas proposer aux salariés une augmentation « raisonnée » d’activité contre une augmentation de leur « de confort de vie ». Je parle de « confort de vie » car je pense qu’il est NECESSAIRE d’augmenter le pouvoir d’achat, en priorité pour ceux qui en manquent et jusqu’à la limite ou cela risque de grèver son évolution future, mais pas seulement !!!! Pourquoi pas une meilleure visibilité sur l’avenir, une meilleure considération dans son cadre de travail, une plus grande souplesse pour affronter les aléas de la vie etc...

                  Je pense sincèrement qu’il est temps, et grand temps même, de prendre des engagements. Personne ne doit pouvoir encore se cacher derrière son petit doigt : C’est quand même INSUPPORTABLE que, dans un des pays les plus riches du monde, des gens crèvent la dalle et gèlent - au sens propre - sur du bitûme : Ce constat est OBJECTIF et INSUPPORTABLE.

                  Moi j’ai choisi d’appartenir à une structure (CIGALE) de particuliers qui investissent dans de petites structures : de l’argent, mais aussi du temps, mais encore de la compétence, mais enfin du plaisir ... pour simplement les aider à fonctionner et participer à permettre la mise en place des conditions de leur survie.

                  Ce n’est pas une sinécure, mais un petit rien ... qui peut donner à bouffer à quelqu’un.


                • (---.---.229.236) 24 janvier 2007 19:39

                  Tous ca c’est bien jolie, mais la redistribution n’est qu’un pretexte, le vrai but est de faire vivre 27% de la population à glander, payer comme des putes de luxes pour voter à gauche, rien de plus.

                  Les 35 heures ? Comme disait Fabius, pour les fonctionnaires, va falloir y aller doucement, d’abord 19, puis 20, puis 21...etc...


                  • Vieux con (---.---.237.203) 24 janvier 2007 20:09

                    Les trentes glorieuses....

                    - On travaillait mini 45h : 40h normales + 5h majorées de 25%
                    - Quand on avait de la chance c’était 52h 40h normales 8h majorées de 25% 4h majorées de 50%
                    - Cela mettait du beure dans les épinards
                    - Les heures sup n’étaient pas obligatoires

                    - L’ascenceur social existait en 63 je travaillais aux pièces, en 65 j’étais employé « aux écritures » en 74 directeur technique en 91 consultant en organisation industrielle en 94 consultant et Maitre de conférence.
                    - Problème il fallait bosser et apprendre sans cesse, mais quand on aime...

                    Alors les 35h !

                    - C’est à la fois un semblant de progrés : travailler moins et gagner autant et un recul : ne plus pouvoir améliorer ses fins de mois avec la quasi interdiction des heures suplémentaires.
                    - Le bénéfice ? pour une certaine gauche qui flatte l’électeur : travailler moins et gagner autant et qui se constitue un vivier de voix avec les mécontents : tout ce qui ne va pas c’est la faute aux patrons...


                    • (---.---.74.206) 24 janvier 2007 20:54

                      dans tout cela as tu eu le temps d’élever tes enfants ?

                      c’est une question à deux euros .


                    • Christophe (---.---.58.18) 24 janvier 2007 20:58

                      C’est à la fois un semblant de progrés : travailler moins et gagner autant et un recul

                      Première idée reçue. La plupart des accords de réduction du temps de travail ont modéré l’évolution des salaires. Au bout de 2 à 3 ans, les salaires ont subi une baisse proportionnelle à la baisse du temps de travail (principe de modération).

                      ne plus pouvoir améliorer ses fins de mois avec la quasi interdiction des heures suplémentaires.

                      Seconde idée reçue : les contingents d’heures supplémentaires existent encore. Renseignez-vous !

                      Félicitation pour votre évolution de carrière. Mais je vous en prie, ne transposez pas votre cas particulier aux conditions d’aujourd’hui ; sinon, imaginez que vous seriez resté aux pièces avec l’espoir, en fin de carrière, d’être employé « aux écritures » ! A priori, je ne pense pas que beaucoup de jeunes d’aujourd’hui aient l’espoir d’avoir une carrière similaire à la votre ; et je suis certain qu’ils ne sont pas fainéant pour autant !


                    • maxim maxim 24 janvier 2007 22:29

                      vieux con.....nous avons eu à peu pres le meme parcours d’apres ce que je vois......

                      moi aussi en rentrant de l’armée en 63,j’ai fait des boulots ou l’on pouvait faire des heures pour s’en sortir.. puis petit à petit j’ai essayé d’evoluer,jusqu’a m’installer comme metreur verificateur,et monter parallelement une petite entreprise.....

                      alors là,la vie de famille en prend un coup,mais il y a la satisfaction de travailler pour soi,et c’est un plaisir d’etre libre ,et d’avoir conscience que si ça va mal par moment,il ne faut s’en prendre qu’à soi mème....

                      aucun droit à l’erreur ,sinon on paye cash.....

                      comme vous le dites...alors les 35 heures !!!!!!

                      remarquons que les socialistes avaient creè un ministere du temps libre..avant les 35 heures...eux et le boulot,ça a toujours été un mauvais mariage.....


                    • vieux con (---.---.215.47) 25 janvier 2007 21:23

                      @ (IP:xxx.x5.74.206)

                      tout mon temps libre passait avec mes filles. Et quand je vois le résultat, c’était plustôt mieux que les gosses actuels.

                      @ christophe

                      - d’accord pour la baisse des salaires aprés les 35h
                      - d’accord avec les quotas d’heures supp, mais c’est si contraignant que les employeurs préférent l’intérim ou les CDD. De plus y aurait il des volontaires ???


                    • vieux con (---.---.215.47) 25 janvier 2007 21:43

                      @ christophe

                      - Je n’ai jamais rien attendu !
                      - J’ai cumulé 20 employeurs et 1 mois 1/2 de chomage en 43 ans : si un employeur ne me plaisait pas je démissionnais au plus vite. Si je m’étais fait virer, c’est arrivé 2 fois, j’acceptais n’importe quel poste plustôt que le chomage
                      - Ma définition de la liberté c’était d’exercer un travail ou je pouvais m’éclater. Le résultat financier n’était qu’accessoire.


                    • Christophe (---.---.58.18) 25 janvier 2007 23:59

                      Loin de moi la pensée que vous ayez attendu quoi que ce soit.

                      Comme vous, j’ai quasiment toujours travaillé sauf durant quelques brèves interruptions (environ 6 mois) ; le temps de se retourner après des cessations d’activité pas toutes volontaires. smiley

                      Comme vous, j’ai pris ce qui passait pour éviter l’inactivité ; cela ne m’a jamais posé problème. Mais ce type de situation ne peut être, à mon sens, que transitoire.

                      Certes, j’ai fini par me fixer un peu même si j’ai changé 6 fois de poste/fonction dans les 13 dernières années (mais je n’ai que 43 ans smiley )

                      J’ai aussi étudié et obtenu des diplômes supérieurs dans d’autres sciences que celles que j’avais suivi auparavent (formation continue, le soir, après le travail).

                      Chacun trouve sa voie en fonction de ses aspirations, mais les miennes ne sont pas celles d’autrui.

                      Pour un travail où l’on s’éclate, c’est très difficile aujourd’hui, car les relations au travail se dégradent alors que c’est là où nous passons une bonne partie de notre vie. Beaucoup de nos concitoyens souhaiteraient sans doute et avant tout un travail ; accessoirement qu’ils s’y éclatent, ce serait mieux.


                    • Rdlm (---.---.114.107) 24 janvier 2007 20:10

                      Redonner de la valeur au travail c’est aussi rétablir l’échelle des salaires indexé sur le diplôme !

                      C’est à dire : à quoi ça sert de bosser au smic avec un bac+2 alors que quelqu’un qui n’a même pas le bac est payé autant ! Et même plus quelqu’un au RMI en plus et un HLM gratos se retrouve au final avec plus d’agent dispo à la fin du mois sans travailler que quelqu’un au SMIC qui loue son studio...


                      • (---.---.229.236) 24 janvier 2007 20:13

                        C’est sur qu’il n’y a pas assez d’inégalités en France, et c’est la faute à l’Etat. Il faut d’urgence suprimer la plus part des redistributions. Ca virera les immigrés, les parasites, et en plus comme ca les travailleur garderont plus de fric de leur travaille au lieu de nourrir des étrangers ou des fégnaces glandeuses. Sans compter l’effet bénéfique sur l’environement : moins de consomation, moins de polution.


                      • vieux con (---.---.215.47) 25 janvier 2007 21:53

                        - Ce n’est pas le diplome qu’il faut rémunérer mais le savoir faire .
                        - Ce savoir faire peut être aussi bien manuel qu’intellectuel, Ce qui compte c’est de se tenir au courant des évolutions des métiers et même d’anticiper.
                        - On créve de conneries style ISO 9000 ou chacun doit être formaté.
                        - L’important c’est atteindre un objectif et non pas appliquer un dogme
                        - Le drame c’est que l’on forme plus de diplomés que l’on en a besoin et que beaucoup se sentent dévalorisés : faire le travail d’un BAC+2 avec un BAC+5 ce n’est pas amusant et je les comprends.
                        - Il faudrait aussi faire du ménage dans les cabinets de recrutement qui n’ont pas d’obligation de résultats mais une obligation de moyens : depuis 20 ans ils éliminent ceux qui savent faire au profit des plus diplomés
                        - Cela résoudrait certainement le pb de l’emploi des seniors.


                      • Jacob (---.---.210.130) 24 janvier 2007 20:11

                        Sarkozy a entamé son hommage à la valeur du travail par ces mots : « Le travail c’est la liberté », expression, peut-être accidentelle, qui rappelle le slogan écrit en grand sur le portail du camp de concentration nazi d’Auschwitz : « Arbeit macht frei » (le travail c’est la liberté).


                        • (---.---.229.236) 25 janvier 2007 06:28

                          « Arbeit macht frei », Le travail rend libre, Hegel.

                          Les français sont le peuple qui travail le moins, et qui consomme le plus d’antidépresseur et anxyolitique. L’un ne va pas sans l’autre.


                        • septquiprend (---.---.15.132) 24 janvier 2007 20:42

                          avez vous pensé à la solution la plus simple c.a.d garder les 35 h (et pourquoi pas les 32 ou 30) et augmenter les salaires,c’est aussi une façon de redonner une valeur au travail...


                          • bardamu (---.---.48.216) 24 janvier 2007 22:21

                            Excellente idée ! Et pendant ce temps là les petits Chinois nous mangerons tous cru. Mais quelle est la morale de la fable ? smiley


                          • (---.---.7.126) 24 janvier 2007 21:30

                            Cet article manifestement ne s’adresse pas aux Français.

                            Travailler plus pour gagner plus, oui, mais à l’étranger et surement pas en France. Chez nous, c’est « travailler plus pour partager plus ».

                            Donner plus à l’Etat, aux chomdus, aux immigrés, de telle sorte que le gain résiduel ne represente plus grand chose, pas assez en tout cas pour justifier les sacrifices personnels et familiaux que l’on consentirait en restant plus longtemps au travail.

                            Les « travailleurs » aisés, professions libérales, commerçants, sont obligés de travailler moins pour ne pas changer de tranche d’imposition et par conséquent gagner nettement moins....parcequ’ils auraient commis l’erreur de faire du zèle.

                            D’autre part travailler mieux et travailler plus sont deux notions différentes.

                            Pourquoi les bas salaires feraient ils l’effort de travailler mieux sans être pour autant mieux rémunérés et mieux considérés.

                            Le système actuel d’imposition et d’encadrement du travail, d’inspiraion Marxiste, décourage le travail et incite plutôt au laxisme, à la paresse, à la bureaucratie, au renoncement

                            Restons en donc aux 35 heures de planqués, c’est à dire pas trop vite le matin et cool l’après midi. De toutes façons on gagne des clopinettes mais au moins avec une vie personnelle plus ample...Et puis ç’a nous laisse le temps de faire du black si on veut. Avec le black on a au moins une chance de s’enrichir, comme on peut le faire normalement ailleurs, dans les pays développés non socialo communistes.

                            Ici, pour gagner sa vie il faut se planquer. C’a rappelle le temps de la prohibition aux USA. Mais en pire car ce n’est pas l’alcool qui est proscrit, c’est l’ambition, la motivation, le travail, la qualité, le service.


                            • Min_nuche (---.---.15.26) 24 janvier 2007 21:56

                              Bonsoir

                              Il suffit de voir la notation différente (du moins à cette heure) des deux interventions de johan en tête de page pour se convaincre de la difficulté qu’ont les groupies de notre petit candidat à percevoir les simples bases de l’économie, leur hésitation entre ce qu’elles doivent soutenir ou non et leur « retard » à l’allumage.

                              Ca serait presque risible, mais bon je vais y aller de deux ou trois enfoncements de porte ouvertes en termes simples.

                              1- la masse monétaire ce n’est rien. ce qui compte ce sont les richessses.

                              2- le résultat des prélèvements ne s’évapore pas dans l’espace (ben non !)

                              il est employé, « redistribué » dans un sens large, et notamment (parfois, du moins encore aujourd’hui .. on espère ... etc) dans les service publics (ben oui !)

                              3- on en conclura (à moins que d’être un fanatique de la théorie de la multiplication des petits pains en chocolat) que, toutes choses étant égales par ailleurs, si on enrichit certains on en appauvrit d’autres au bout du compte, quel que soit le procédé.

                              OR, à ma connaissance de mémoire d’hommes et de femmes :

                              a- on n’a pas vu de droite enrichir les pauvres et appauvrir les riches.

                              b- on sait, à suivre (au moins sur France info) les cours du CAC et les discours sur l’ISF, de qui il s’agit quand la nouvelle_droite_française pense aux riches.

                              .... de là à vous demander de jeter un oeil sur les pays anglos saxon GB-US et le résultat de quelques années de Tatchero_reagnisme c’est sans doute au dela de mes forces.

                              Aprés tout chacun sait pertinemment où il se situe dans l’échelle sociale et de qui il peut croire ou non les promesses.

                              Chacun se souvient qu’un certain candidat a été (aussi mais oui) ministre des finances avec les résultats que l’on sait dans l’économique et dans le social.

                              Ca sera donc bien difficile à notre Nicolas_que_le_monde_entier _nous_envie _mais_qui_a_vingt_ans_de_retard de vendre sa lessive.

                              Bonsoir


                              • (---.---.229.236) 25 janvier 2007 06:32

                                « a- on n’a pas vu de droite enrichir les pauvres et appauvrir les riches. »

                                Vous savez que la gauche n’a pas gouverné de 1936 à Mai 81 ( part l’épisode de Vichy, mais le revendiquez vous toujours encore ?)

                                Donc, désolé de vous l’apprendre, mais la droite à non seulement enrichi les pauvres, mais à fait dans la réalité plus de social que la gauche. Et ca c’est la réalité au dela du folklore socialo-coco. Avant Mai 81, il n’y avait pas de SDF, je vousle rappel. Et les expert pensaient que les français serait bientôt le peuple le plus riche du monde.


                              • vieux con (---.---.215.47) 25 janvier 2007 21:57

                                a- on n’a pas vu de droite enrichir les pauvres et appauvrir les riches.

                                On n’a pas vu de gauche enrichir les pauvres et appauvrir les riches. Elle appauvrit tout le monde sauf les fonctionnaires Regardez l’évolution des conventions collectives entre 81 et 86


                              • charlybonobo (---.---.65.123) 24 janvier 2007 22:39

                                « Travailler plus pour gagner plus »

                                Je crois surtout que les gens veulent être reconnu et gagner plus en conséquence. Mais ils ne veulent pas forcément travailler plus. C’est totalement faux. En fait même ils veulent vivre mieux et être acceptés en tant qu’individu unique. Mais ce slogan, d’un type publicitaire, « Travailler plus pour gagner plus » est un magnifique outil pour le faire répéter et stigmatiser par une population qui souffre dans son ensemble de se sentir manipulé par ceux qui décident. Ce slogan s’adresse à notre ego dans ce qu’il a de plus individualiste et radin. Par exemple, en France et en Europe, les politiques manageuriales au sein des grandes entreprises éveillent notre esprit de combattant. Travailler plus pour gagner plus que l’autre. Le culte de la performance s’oppose à la mise en confiance des uns avec les autres. Elle repose ainsi sur le sentiment d’isolement et la frustration que cela engendre. Ce slogan s’appuie également sur un mensonge. Un homme d’affaire gagnera toujours plus que d’autres à des postes moins valorisant. Ceux-là ne seront jamais reconnu dans une société empreint au libéralisme qui ne conçoit pas que nous avons tous un rôle. Ceux-là pourront toujours travailler plus car ils ne pourront jamais gagner assez. Voir haut, loin, être en confiance avec ses contacts, pouvoir se battre contre sa condition et ses peurs, s’accepter soi-même, accepter sa propre richesse voilà ce que je souhaites pour tous et qui est loin d’être aussi mono-dimensionnelle que le simple fait de gagner plus d’argent.


                                • (---.---.229.236) 25 janvier 2007 06:34

                                  Tous ce baratin est hors propos. Nous avons besoin que les français travaillent plus pour payer plus de taxe, impots et cotisation, et réduire le chomage.


                                • armand (---.---.115.53) 24 janvier 2007 22:43

                                  Je suis étonné que des personnes qui semblent être de gauche discutent sur le mot « travailler ». Le travail a une étymologie intéressante « trepalium de tripalium = instrument de torture - à trois pieux ! » C’est significatif !! Alors les masos peuvent en effet désirer du travail, toujours plus de travail, mais est-ce là vivre ? Vouloir la torture pour vivre, c’est étrange ! Ceci dit, il y a une trentaine d’années, suite au mouvement des ouvriers de LIP (les montres), certains des licenciés de cette entreprise d’horlogerie ont écrit un livre intéressant où est analysé le travail à produire pour nourrir et faire vivre l’ensemble de la société. Il est démontré que 2 heures de tavail par jour (c’est d’ailleurs le titre du livre) suffise à faire vivre correctement chaque personne de notre belle société française ! Je répète, le constat a été fait il y a TRENTE ans ! Alors, on va continuer à ergoter sur faut « travailler plus » ou « faut travailler mieux » ? On se trompe de discussion. Le seul problème réel est celui de répartir les richesses produites équitablement. A partir de cette utopie, tout est possible. Evidemment pour les nantis, tout ne sera plus possible ! Mais enfin ... l’espoir est même interdit dans la tête des français ! Dommage !! smiley


                                  • (---.---.229.236) 25 janvier 2007 06:35

                                    « Il est démontré que 2 heures de tavail par jour (c’est d’ailleurs le titre du livre) suffise à faire vivre correctement chaque personne de notre belle société française ! J »

                                    Sans aucune sécurité social ni services public, je présumes ?


                                  • armand (---.---.115.53) 26 janvier 2007 18:06

                                    Vous auriez dû lire attentivement : ceux qui ont écrit ce livre ne sont pas de droite, certes et heureusement, non ! Par contre, ils savent de quoi ils parlent. A l’époque du travail chez LIP, ils étaient tous salariés, travaillaient en moyenne 45 h (dans les années 70 !) gagnaient de quoi ne pas mourir d’inanition, se sont retrouvés du jour au lendemain au chômage (ça ne change pas !), ont apprécié ces matins où ils pouvaient enfin, consacrer les petites heures du matin à leurs femmes et non aux « gentils patrons » ... et, et bien, la sécurité sociale existaient et ils en parlent dans ce livre. Tout est analysé mais plus du tout du point de vue du patronat, mais de ceux qui produisent, ceux qui bossent quoi ! Votre réflexion prouve que vous êtes plutôt du côté de ceux qui sont nés et restent nantis pour prendre les personnes qui travaillent pour des ignorants ! Bon j’arrête là car votre réflexion m’inspire un bref haussement d’épaules et rien d’autre ! smiley


                                  • pasa (---.---.132.150) 24 janvier 2007 23:07

                                    un grand classique de la droite depuis le 19ème siècle ! sarközy de nagy bocsa = guizot : « enrichissez-vous ! »


                                    • Dominique (---.---.135.238) 25 janvier 2007 13:19

                                      Absolument mais ayez l’honnêteté de citer la phrase de Guizot dans son intégralité : « enrichissez-vous, dans l’effort, l’épargne et la probité ! »

                                      Et ensuite expliquez-nous en quoi cette phrase est scandaleuse


                                    • albert (---.---.102.40) 25 janvier 2007 10:14

                                      Pardonnez à un béotien :ni économiste distingué ,de vous faire part de sa réaction personnelle et toute primaire

                                      Travailler plus pour gagner plus !

                                      Qui ne peut être d’accort avec cette affirmation que personnellement (j’ai sans doute tort !)je juge hyper simpliste

                                      Naturellement il n’est pas question d’accuser de mauvaise foi ,ceux qui énoncent de telles « vérités »

                                      Toutefois face à la réalité du marché du travail ; (telle que je la perçois ) avec tous les risques d’erreurs que cela suppose

                                      Je propose d’accompagner (avec affiches et médias) ceux qui affirment ce qu’il croient être la vérité , dans un tour de France de l’emploi On commence par Libourne ????

                                      Chiche !


                                      • Comenius (---.---.123.242) 26 janvier 2007 11:26

                                        C’est la logique des heures supplémentaires sans cotisations sociales patronales. Tout employeur proche de ses intérêts ou de ceux de ses actionnaires préférera faire travailler davantage ses employés (au besoin en les obligeant par le chantage à l’emploi) que d’en embaucher en plus.

                                        Et cela contribuera à une augmentation du chômage, permettant aux employeurs de maintenir la pression sur les salaires, et assez souvent les heures supplémentaires non payées ou sans la majoration légale pourtant très faible (elle est de 50% ou 100% aux USA, au moins là où les syndicats ont un solide pouvoir de négociation).

                                        Avec une pression induite sur les salaires, le pouvoir d’achat n’augmentera pas ou diminuera et en fin de compte, après quelques années de ce régime, ceux qui ont la chance de travailler en feront plus pour une rémunération identique. En taux horaire : travailler plus pour gagner moins.

                                        Et de toute façon, ce n’est pas le salarié qui détermine les horaires de travail mais l’employeur. Une méthode plus sûre pour gagner plus serait de réduire les profits et augmenter les salaires.

                                        Voir ces articles : 1 - http://travail-chomage.site.voila.fr/produc/gain_productiv.htm

                                        « La productivité du travail, c’est-à-dire la valeur produite pour chaque heure de travail (production ou valeur ajoutée) a augmenté en France de 17,22 % en sept ans, de 1997 à 2003, pour l’ensemble de l’activité nationale. ... En sept ans, sans rien changer à la production de richesses du pays, le nombre d’emplois aurait pu être augmenté de 17,22 % en réduisant de 14,69 % la durée réelle du travail (la durée affichée du travail d’une entreprise ne correspond pas à la durée effective travaillée). En moyenne, avec des transferts d’emplois entre secteurs d’activité, le nombre d’emplois aurait augmenté de 4 284 500. »

                                        2 - http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm

                                        « Pour une durée légale du travail de 35 heures par semaine en France, la durée effective moyenne est de 39 heures pour les emplois à temps plein et 36,3 heures pour l’ensemble des emplois. Par comparaison, ces durées sont inférieures en Grande-Bretagne : 37,2 heures pour les emplois à temps complet et 31,7 heures pour l’ensemble des emplois. Elles sont aussi inférieures aux Etats-Unis (Usa) et dans plusieurs pays en Europe. »

                                        Un dossier assez étonnant et bien documenté, citant les statistiques officielles de chaque pays.

                                        Et pour une fois, on sait exactement de quoi l’on parle, alors que les chiffres donnés ici et là sont le plus souvent imprécis. Les statistiques habituelles ne prennent en compte que les emplois à temps complet, ce qui fausse tout. Et on ne sait jamais de quelle durée du travail il s’agit : officielle, officieuse (conventions), ...

                                        Par exemple, pour les Etats-unis : http://www.bls.gov/ces (vers le milieu, employment and earnigs, table B-2) Moyenne générale, tout le privé : 33,8 heures de travail par semaine.

                                        Pour la Grande-Bretagne, des explications plus précises sont données ici : http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/32h.htm

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