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Accueil du site > Tribune Libre > Un choix en Vert et contre tous...

Un choix en Vert et contre tous...

Pendant que Nicolas Sarkozy dépasse d’une tête Ségolène Royal (il est fraîchement crédité de 35% des intentions de vote, contre 32% pour la pré-candidate PS, selon l’enquête TNS Sofres/Unilog), et s’enorgueillit d’avoir déjà écoulé 130 000 exemplaires de son « Témoignage », les Verts ont finalement choisi Dominique Voynet comme candidate pour les prochaines présidentielles...

Dominique Voynet revient de loin. Par ambition personnelle, par goût de l’action, avec persévérance ou obstination, elle est, de nouveau, au devant de la scène. Un retour, ou une revanche ? On se souvient de son passage au ministère de l’Environnement, dans le gouvernement Jospin, et de "sa" catastrophe de l’Erika. Dans son livre Voix off sorti en 2003, elle campait une sorte de "Candide au gouvernement" et écrivait même - avec son habituel sens de l’à-propos...- Je rêve parfois de mener une vie ordinaire de femme et de mère de famille. On se souvient aussi qu’à la suite de sa défaite aux législatives, elle s’inscrit à l’ANPE de Dole en 2002. Elle fit ensuite le tour des plateaux télé, l’année suivante, pour dire qu’elle avait des problèmes financiers et espérait bien vendre son livre pour s’en sortir. En 2004, les affaires reprennent : elle est élue sénateur en Seine-Saint-Denis. Et la voilà en 2006 dans la course à la candidature.

Lors de sa précédente prestation aux présidentielles en avril 1995, elle a récolté 3,32 % des suffrages. Un score décevant, qui ne semble pas dissuader outre mesure les militant Verts aujourd’hui. Rappelons que Noël Mamère obtint 5,25 % des suffrages en avril 2002. Ce dernier est d’ailleurs accusé par Yves Cochet de participer au "sabotage du parti" en soutenant une candidature de José Bové, l’un de ceux qui portent le mieux, le plus haut et le plus fort la voix de l’écologie politique, selon Mamère (sur RTL, mardi matin). C’est d’ailleurs aussi le choix d’autres "saboteurs dissidents" comme Gilles Lemaire, Francine Bavay ou Sergio Coronado.

Alors, Voynet, candidate de "tous les Verts" ? Après les résultats, elle a déclaré : Sans nous la gauche serait moins belle, moins généreuse, moins ambitieuse et elle pourrait être tentée de déporter son message vers un centre improbable où les priorités ne seraient pas clairement lisibles, tout en prévenant : Ce n’est pas en culpabilisant les électeurs des autres familles politiques que le candidat du PS franchira le premier tour.

Elle affirme vouloir aller "jusqu’au bout" pour résister, face à ceux qui pourraient être tentés d’épouser les thèses les plus conservatrices et de se rallier à une bonne partie de la droite. Certains en frémissent déjà : Voynet, candidate anti-Royal ?

Si, en 2002, elle voulait rassembler la gauche, en 2006, elle veut rassembler les Verts. C’est mal parti... Mais les voeux pieux ne font-ils pas partie du jeu politique ?

Ne croit-elle plus à la gauche plurielle, alors qu’il y a encore deux ans, elle militait pour sa reconstruction dans Voix off où elle écrivait : Aucune force politique, ni la plus puissante, le Parti socialiste, ni la plus audacieuse, les Verts, ne peut aujourd’hui prétendre affronter seule les défis de l’avenir. Si elle veut voir le jour et l’emporter, une nouvelle alliance des forces de gauche est nécessaire.

Match révèlait fin juin que Cochet et Voynet "se sont tant aimés", et s’aventurait à une singulière analyse : On pourrait aller jusqu’à considérer que les Verts sont le fruit de l’amour d’«  Yves et Dominique » : ils sont le père et la mère du parti créé, en 1984, avec une poignée d’amis. Très bien, les parents tiennent encore la barre, mais ne risquent-ils pas de se retrouver bien seuls à bord du bateau ?

A voir ce parti se scléroser chaque année davantage, incapable de cohérence, il est légitime de se demander si, finalement, ces Verts-là n’ont pas compromis durablement l’écologie en politique.


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15 réactions à cet article    


  • Stephane Klein (---.---.101.8) 21 juillet 2006 12:39

    Bah, toujours le vieux syndrome de la pasteque : vert a l’exterieur, rouge a l’interieur....


    • citoyen (---.---.61.207) 21 juillet 2006 12:59

      Et oui, j’avais voté pour Mamère, et j’aurais voté pour Bové, notre « Chavez » français, mais j’ai une trop bonne mémoire du passage de Voynet au gouvernement pour avoir envie de voter pour elle. Tant pis.


      • un autre citoyen (---.---.195.75) 21 juillet 2006 13:38

        Pareil pour moi, au mot près.


      • Grégory (---.---.216.97) 21 juillet 2006 13:38

        Choisissons la vrai candidate de l’écologie politique française : Corinne LEPAGE


        • Voltaire (---.---.192.14) 21 juillet 2006 13:44

          Contrairement à l’UDF, les Verts n’ont toujours pas réussi à franchir le cap de l’autonomie politique. Tiraillés entre écologistes apolitiques, tenant de l’alliance avec le PS et extrémistes de gauche, cette absence de positionnement clair est de plus aggravé par l’absence de leader volontaire.

          Daniel Cohn Bendit était le seul à avoir une aura suffisante pour chercher des électeurs au delà d’un petit cercle d’écologistes convaincus, mais son positionnement social démocrate a rallié contre lui une majorité de militants très à gauche.

          Dans ce cadre, le retour de Dominique Voynet va se traduire par un score inférieur à 5% aux prochaines présidentielles, qui amoindrira l’influence de ce parti, au moment même où les français sont de plus en plus sensibles aux arguments de défense de l’environnement.

          L’erreur majeure de ce parti est, au delà d’un fonctionnement complexe, de ne pas avoir compris que l’essentiel de son électorat potentiel ne se trouve pas à gauche du PS mais au centre-gauche... En conséquence, biens des électeurs se tourneront vers le PS ou l’UDF aux prochaines élections, surtout si ces deux partis présentent des projets de défense de l’environnement (c’est déjà le cas pour F. Bayrou à propos de l’énergie, et S. Royal tient aussi des propos « verts » sur des sujets comme les OGM, bien que de façon très démagogique).

          Nul doute que le PS sera soulagé par cette nomination, qui assure un bon transfert de voix vers son parti. C’est en revanche plus domage pour l’environnement lui-même : si les Verts tiennent souvent des discours déraisonables au niveau national, ils servent d’aiguillon utile au niveau local sur les politiques d’urbanisme etc...

          Ce n’est qu’en se recentrant qu’ils ont une chance de peser dans une coalition qui devrait les voir s’associer avec l’UDF et un autre grand parti afin de défendre une politique favorable à l’environnement. En s’exilant à gauche et en choisissant un leader dépassé (tout comme le ferait le PS si Jospin revenait), ils se condamnent à une absence totale d’influence.


          • C AIRE (---.---.32.46) 21 juillet 2006 14:38

            j’attendais d’agoravox un autre type de commentaire, j’ai l’impression de lire une synthèse d’articles du Figaro, du Monde, de Paris Match.... Quelle originalité :(


            • acab (---.---.225.209) 24 juillet 2006 10:34

              MDR, 100 % d’accord


            • JC BENARD (---.---.92.11) 21 juillet 2006 16:02

              Une de fois de plus les Verts (quel courant ?) vont essayer de négocier avec le PS un nombre de circonscription gagnantes en fonction du pourcentage obtenu à la présidentielle.

              Il y a tout lieu de parier que les demandes seront plutôt ciblées sur Paris. A moins que les quelques % manquants nous donnent encore un duel bien droitier et des législatives calamiteuses à gauche.

              Je vous renvoie à mon papier : Débats au sein de l’écologie politique française.

              Existe-t-il vraiment une écologie politique ou s’agit-il d’un concept fumeux ?

              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=10776


              • Romain Baudry (---.---.77.11) 21 juillet 2006 17:35

                Je serai très surpris si Dominique Voynet améliore beaucoup son piètre score de 1997.

                Idéologiquement, les Verts sont sans doute le parti dont je me sens le plus proche. Mais, politiquement, ils n’ont pas cessé de se ridiculiser depuis 2002 par leur incapacité consternante à s’organiser pour faire passer un quelconque message. Même le PCF, pourtant à l’agonie, existe davantage que les Verts, et je ne serais pas surpris s’il réalisait une meilleure performance aux présidentielles. Les divisions des Verts les ont rendu virtuellement inaudibles lors de la campagne du référendum (le parti avait-il seulement une position officielle ?) et les choses ne sont pas allées en s’améliorant depuis.

                Avec Dominique Voynet, le parti a choisi une candidate qui bénéficie d’une certaine notoriété mais dont on peut légitimement douter qu’elle suscite l’enthousiasme des foules. Le souvenir du 21 avril - qui reste des plus vivaces chez les électeurs de gauche - ne va pas l’aider.


                • (---.---.5.110) 21 juillet 2006 20:10

                  Encore une relique de la jospinerie, comme Cochet d’ailleurs. Mais bon, il s’en passe bien d’autres en ce moment.


                  • Basta (---.---.212.111) 21 juillet 2006 22:34

                    L’écologie est un vrai enjeu, comme l’éducation, la santé, la sécurité... Mais un parti politique doit prendre en compte TOUS les enjeux. Un « parti » écologiste n’a pas plus de sens que n’en aurait un « parti de l’éducation » ou un « parti de la santé ».

                    Les Verts, c’était le frisson de la révolution sans ses exigences. C’était un parti radical-soft qui voulait faire croire qu’on traite les problèmes les plus vastes (frisson...) avec des bons sentiments sympas.

                    La disparition des Verts est infiniment souhaitable, c’est un objet perturbateur au mieux, et surtout générationnel (comme Libé !). Les Verts allemands avaient eux un leader de classe (J.Fischer) et c’est sans doute pour cela qu’ils s’évanouissent volontairement, leur temps étant passé.

                    Le choix de Voynet - une personnalité d’ailleurs estimable - accélérera la chute, car il est une fixation sur un moment dépassé, comme si l’UMP choisissait Balladur pour 2007, et le PCF Buffet.


                    • franck (---.---.40.71) 22 juillet 2006 07:41

                      Réduire le bilan des Verts à quelques petites phrases de Dominique Voynet en faisant un mauvais bilan de communication, c’est cantonner une responsable politique dans un rôle que vous reprochez aux politiques par ailleurs. C’est à se demander si votre intérêt n’est pas d’entretenir ce système ? Si les Verts n’étaient pas présents à cette élection, n’aurait-ce pas été un argument (très pauvre) pour de toutes façons les descendre en flèche ? Tiens, au fait, rien sur la Loi Voynet sur les Pays, rien sur l’obligation de valorisation organique des déchets, pas plus sur le fort accroissement des moyens donnés à l’ADEME et aux associations de protection de l’environnement, ni rien non plus sur la démocratisation des fédérations de chasse (ce qui a déclenché leur colère)...çà, pourtant, c’est un bilan politique qui continue de servir aujourd’hui l’intérêt général ! Cordialement.


                      • LeLama (---.---.191.115) 22 juillet 2006 11:41

                        Je rejoins Caire et son commentaire ci-dessus. Dans agoravox, on aimerait trouver des articles un peu plus personnels, des debats sur les idees, de l’engagement.. Pas ces petites mediocreries sur les luttes de pouvoir ou des pourcentages de resultat d’election.


                        • abdou (---.---.221.204) 24 juillet 2006 11:12

                          1) Derrière les figures emblématiques (Voynet, Cochet, Mamère, Lipietz, Bové etc.), quels sont les véritables enjeux politiques des débats (« divisions ») entre ces écologistes et pour ce parti (Les Verts) ? Quels projets, programmes, alliances soci-politiques, quelle stratégie politique (Faut PAS s’arrêter qu’à l’intérêt que pourraait y trouver unE leader) défend ou porte telle ou telle personnalité publique ? 2) Le projet des Verts vient d’être terminé ; on peut le lire sur leur site. Quel journaliste s’est penché sur ce projet : pour l’analyser, voir ce dont il est porteur en termes de projet de société, quels intérêts sociaux y sont défendus, quels contours de COMPROMIS politiques permet-il ou interdirait-il avec des groupes sociaux, quelles catégories sociprofessionnelles, avecquels partis politiques ou mouvements associatifs et syndicaux ? 3) Les journalistes joueraient leur rôle SOCIAL, dans notre société démocratique, en aidant - par des infos vérifiées, des analyses assumées - les citoyenNEs à faire des choix éclairés, du moins à susciter de vrais débats (comme les Verts essaient de le faire, voir leur projet pour 2007) ; la démocratie y gagnerait beaucoup. La tendance actuelle du prétendu journalisme/animation « people » ou « reality show » divertissantes est vrai danger pour le journalisme : il répand l’inculture et flatte l’irresponsabilité ou l’indifférence sociale, alors qu’il est question de l’avenir de l’humanité et de « sa » planète.


                          • metallah (---.---.100.109) 24 juillet 2006 20:15

                            juste sur un point : Lors de sa précédente prestation aux présidentielles en avril 1995, elle a récolté 3,32 % des suffrages. Un score décevant, qui ne semble pas dissuader outre mesure les militant Verts aujourd’hui

                            Sauf que cela venait juste après le Non à Maastricht chez les Verts (92) une période très dur pour les Verts puisqu’ils ont choisi la gauche apres avoir été Ni Ni pendant des années : mais qui dit NI NI dit aucune avancé si pas d’alliance (on ne gouverne jamais seul...) Les sympathisants ont du eu du mal pendant les années 90-98 à digérer et comprendre le pourquoi de l’attachement à gauche Les Verts ont perdu des militants (surtout entre 92 et 96) , la moitié même ! ce qui est énorme !! ils ont perdu des voix...

                            Il a donc fallu reconquérir les électeurs, ce qui a pris du temps... et qui a amené finalement à la participation à la gauche plurielle récompenser par les bons scores des municipales de 2001 !!

                            Voynet n’a donc fait que 3% en 95 mais c’est oublier que les écolos étaient peu entendus à l’époque que le parti verts était affaibli, voir peu apprécié par l’opinion (c’est la période la pire en sympathie de l’opinion... alors que la meilleure période est justement à mettre en parallèle avec la participation à la gauche plurielle : malgré les erreurs, couleuvres...)

                            pour le reste pas avis de commenter, il y a de tout et n’importe quoi dans les commentaires, qui en restent à du prémacher et de la redite de ce que les médias nous donnent... voilà ce que j’en dis ici : http://metallah.webdynamit.net/blog/?2006/07/24/242-voynet-en-route-pour-l-elysee-chez-les-verts

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