Un Québécois en France : Sarkozy, Hollande, Marine Le Pen et les médias
Je suis déménagé en France juste à temps pour voir le spectacle des élections présidentielles françaises. Après avoir consommé presque trois semaines de bulletins d’informations sur les chaînes de télévision française, je dois avouer que le spectacle électoral français est aussi laid et aussi prévisible dans ses méthodes qu’au Québec.
Par Eric Granger
J’ai vu le président sortant Nicolas Sarkozy confirmer sa candidature et j’ai même écouter son discours qu’il a prononcé à Lille afin d’inaugurer sa campagne électoral ; l’un des discours les plus démagogiques que j’ai pu entendre de ma vie. Un discours qui appelait à la division entre travailleurs et chômeurs et à l’abandon de la particularité française. On a entendu Sarkozy dire qu’il fallait augmenter les heures de travail et renoncer à une retraite trop hâtive. On aurait cru entendre l’ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard lorsqu’il semonçait les Québécois en leur disant : “Il faut travailler plus ! Vous ne travaillez pas assez !”. Dans ce discours, je n’ai pas entendu Sarkozy dire qu’il fallait sauver la France d’une crise mondiale, mais qu’il fallait plutôt sauver l’Europe ! Un discours qui à l’air d’avoir été écrit par des technocrate du FMI et de la Banque centrale européenne.
Et que dire de François Hollande ! Un candidat qui est loin de faire le poids contre Sarkozy avec qui il est pratiquement toujours d’accord, à quelques détails près. Je l’ai même entendu dire qu’il avait trouvé le président “émouvant” lorsqu’il a fait son mea culpa (qui arrivait à point nommé, disons-le) au sujet de l’affaire du Fouquet (une fête où se trouvait le milliardaire Canadien Paul Desmarais, rappelons-le). Le pauvre Hollande a l’air de quelqu’un qui veut perdre.
Il faut dire que le candidat du Parti Socialiste aura de la difficulté à avoir le même traitement médiatique qu’a en ce moment Nicolas Sarkozy. Depuis qu’il a confirmé sa candidature, je n’ai pas entendu une seule critique à son endroit sur les chaînes nationales françaises ; on ne montre que du positif (s’il s’agit bien là de positif).
Toutefois, pour l’establishment mondialiste, Sarkozy ou Hollande, c’est pareil. Bien sûr, il est fort possible que cet establishment préférerait voir Sarkozy encore à la tête de la France, il a tellement fait du bon boulot pour eux ! L’establishment aurait également bien aimé voir Dominique Strauss-Khan à la tête du pays, mais bon, il n’est plus là maintenant. Pas de pitié chez les mondialistes…
Le cas Marine Le Pen
Revenons-en au traitement médiatique. Si Sarkozy à toutes les faveurs des médias et que Hollande ne se fait pas trop écorché, dans le cas de Marine Le Pen le traitement médiatique prend la forme d’une diabolisation à outrance. La preuve en a été faite lors de l’émission “Des paroles et des actes” diffusée sur France 2 et animé par David Pujadas. Marine Le Pen a affronté un barrage de questions difficiles pendant plus de deux heures, des questions auxquelles elle a répondu avec verve et assurance. Certes son discours détonne des autres candidats, en fait il est à l’opposé complètement. Elle a tout de même le courage de dénoncer le mondialisme et les méthodes crapuleuses de la finance internationale. Ce qui est troublant, c’est que tous les intervenants au cours de l’émission n’était présents que pour l’attaquer sur ceci ou sur cela. Des attaques qui semblaient coordonnées avec la complicité de l’animateur en plus.
Et puis, à la toute fin, cette émission est devenue un gros cirque avec l’arrivée de Jean-Luc Mélenchon sur le plateau. Ce dernier s’est mis littéralement à engueuler Marine Le Pen dans un vocabulaire douteux et il a véritablement fait preuve de mauvaise foi. J’ai trouvé les interventions de Mélenchon complètement ridicules et j’ai vu dès lors qu’on avait tendu un piège à Marine. Mélenchon jouait supposément le rôle du “gentil” venu remettre la “méchante” Marine Le Pen à sa place. C’était complètement ahurissant d’un point de vue québécois, je n’ai jamais vu un triste spectacle de ce genre à la télé québécoise. C’était désolant à voir…
Ceci dit, je n’ai pas de droit de vote en France et je n’oserais en aucun cas donner mon avis sur les candidats, mais je dirai ceci : il est clair que Marine Le Pen ne fait pas parti de la “clique” comme on dit. L’opération médiatique de destruction de son image est flagrante. Ceci ne veut dire qu’une seule chose : Marine Le Pen n’est pas une mondialiste. Elle ne s’en cache pas d’ailleurs et l’establishment international sait que l’élection de Marine Le Pen au pouvoir serait une catastrophe sans nom dans le calendrier menant vers la gouvernance mondiale.
Je dois avouer aux Français que de regarder les bulletins d’informations ou des émissions politiques en France est de la pure torture ! En espérant que vous ne croyez pas tout ce qu’on raconte à la télé…
Allez !, à la prochaine !
Eric Granger, fondateur Le DÉCODEUR - média indépendant
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