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Accueil du site > Tribune Libre > Une vie par procuration

Une vie par procuration

 Jeudi 09 juin 2011, 18H00 fin du taf, Marco 39 ans rentre chez lui. Il habite en province un joli petit immeuble de quatre étages, deux logements par palier, avec sa femme et sa fille, Armelle 10 ans. Il ouvre la porte, jette son blouson sur la commode dans l’entrée,  embrasse sa femme et sa fille et file dans son bureau. L’ordinateur une fois allumé, il vérifie ses boites mails.

 19H30 il ouvre le tchat où l’attendent plusieurs contacts, ses copains de jeux en ligne, ses relations facebook et Co…  

 20H00, il passe à table répond par quelques banalités aux questions de sa femme et sa fille puis, la dernière cueillere avalée retourne fissa dans son antre numérique.

 Il jouera en ligne jusqu’à 23H00 et de 23 à 02H00 du mat se fera encore plein d’amis sur facebook. Faut dire que pour sa page perso il n’a pas lésiné l’artiste, Batman666 (son pseudo) il a mis le paquet. Photo retouchée, cadre sup, salaire mirobolant, grand sportif et bien entendu, célibataire. Evidement sa change du réel, ceinture abdominale entretenue à la bière, magasinier smicard chez Lidl, le sport c’est le dimanche avachi sur le divan devant la télé, quant au célibat faudrait demandé à sa femme ce qu’elle en pense…

   

Mercredi 15 février 2012, 18H00 fin de la journée retour au bercail. Les clefs dans la serrure résonnent bizarrement. Marco rentre, jette son blouson, appelle sa femme et sa fille, pas de réponse … Il ressaye, toujours rien … il fait rapidement le tour de son T4 pour découvrir le vide dans la chambre de sa fille et le vide dans l’armoire à linge de sa femme. Un mot sur la table de la cuisine : « Couche avec ton ordi, bye bye… » Marco s’effondre sur le divan la tête entre les mains sonné comme un boxeur. Il n’a rien compris, il n’a rien vu venir.

       20H30, toujours KO dans son salon, on sonne à la porte. Marco plein d’espoir se rue sur l’entrée, ouvre et là, deux policiers se présentent.

 - Bonjour, je suis le lieutenant de police Mulotwski et voici mon collègue le lieutenant Clefusbbug, on vient de trouver votre voisin décédé depuis 5 jours dans son appartement, auriez vous remarqué quelque chose ?

- Ben non, il est mort comment ?

- Bah, crise cardiaque, on l’a retrouvé devant son ordinateur le nez dans une pizza. Vous le connaissiez ?

- Jamais vu. Il vivait seul ?

- Oui, divorcé depuis quelques mois parait-il, sa femme a fait la malle avec ses deux gosses. Il était sur facebook, son dernier message était pour un certain Batman666. Vous savez ces amis virtuels … Bon on ne vous dérange pas plus longtemps, bonne soirée.

   

Marco, un de plus parmi des milliers qui vit par procuration retranché dans l’anonymat virtuel. Une vie de super héros dans second life avec un avatar flatteur, plein d’amis virtuels dont son voisin de palier dont il ne connaissait ni le vrai nom ni même le visage et qui, d’après le rapport de police, c’est affalé un soir de février dans une pizza décongelée au micro-onde.

       Internet est un fabuleux outil de recherche, de communication, d’enseignement et d’information. On y trouve le pire comme le meilleur et à chacun d’y faire son tri sans perdre de vue que ce n’est qu’une aide, une source de renseignement et rien de plus. En aucun cas, une machine ou un programme aussi perfectionné soit-il ne remplacera les relations humaines. Vivez pleinement les instants présents en profitant des personnes qui vous entourent et qui vous aiment. Sortez, rencontrez en d’autres, la richesse est dans le dialogue et le contact humain. Visitez un village, une ville, un pays en sentant ses odeurs, ses couleurs, dialoguez avec ses habitants, sa mémoire, car jamais une machine ne pourra égaler cela et, c’est tant mieux !


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42 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 11:11

    Ce petit papier humoristique et sans prétention est juste là pour parler des accrocs et de l’addiction et non des utilisateurs en particulier ...


  • BOBW BOBW 7 mars 2012 21:40

    @ Lg : Et surtout aux citoyens de pouvoir essayer de s’informer et de discuter pour sortir des bobard et mensonges des médias et des telés (TF1 bfmtv etc) à la « botte des gouvernants et des banquiers privés ».

    Merci Agora vox

  • appoline appoline 7 mars 2012 22:44

    Chacun garde son libre arbitre, c’est un choix de rester planté devant son ordi, tf1 ou bfm, chacun fait ce qu’il veut et personne ne lui pointe un pistolet sur la tempe pour le faire. Il y a des effets pervers mais aujourd’hui, rien ne fait impunément.


  • Fergus Fergus 7 mars 2012 10:54

    Bonjour, Gabriel.

    Excellente fable qui met parfaitement en évidence les dangers qui guettent les utilisateurs compulsifs du net. Internet, c’est super, mais à condition, effectivement, de ne pas se laisser bouffer, de ne pas subir la dictature de l’écran du PC. A cet égard, ce genre de désillusion guette rééllement certains utilisateurs, aussi gravement drogués au net que peuvent l’être d’autres à la coke.

    Bien que cela n’ait qu’un rapport indirect, me revient en tête l’histoire de ce chef d’entreprise que j’ai connu naguère. L’homme s’éclatait dans son job, au point d’en oublier sa famille, préférant même passer ses week-ends avec des clients potentiels ou d’autres accros du business. Lorsqu’enfin il a pris sa retraite, il s’est aperçu avec horreur (car c’était foncièrement un brave type) qu’il ne connaissait pas ses propres enfants et a fortiori ses petits-enfants. Lui qui avait toujours eu un mental de fer est allé de dépression en dépression, avant de disparaître avec la conscience qu’il avait raté sa vie.

    Cordialement.


    • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 11:12

      Bonjour Fergus,

      Comme vous le dites, rien n’est bon, tout est bon, l’erreur est dans l’abus et l’addiction peut prendre plusieurs formes… Cordialement


    • foufouille foufouille 7 mars 2012 13:24

      "Lui qui avait toujours eu un mental de fer est allé de dépression en dépression, avant de disparaître avec la conscience qu’il avait raté sa vie."

      il a fait un choix, on peut pas avoir les deux


    • Fergus Fergus 7 mars 2012 13:57

      Bonjour, Foufouille.

      Si, on peut avoir les deux de manière satisfaisante. Comme l’a raconté Gabriel dans sa fable, tout est une question de mesure. Ainsi, on peut être patron de sa boîte et se dégager du temps personnel en acceptant de déléguer un peu plus à des collaborateurs de qualité.


    • foufouille foufouille 7 mars 2012 14:20

      @ fergus
      pas de la meme facon


    • devphil30 devphil30 7 mars 2012 10:58

      Du bon usage de l’ordinateur , un apprentissage à faire dans une société dite communicante mais où les gens ne se parlent plus que par messagerie , sms ou forums.


      On peux arriver au paradoxe de travailler de chez soi , de commander à manger de chez soi , de chatter de chez soi , bref de ne voir plus personne durant plusieurs semaines

      Philippe

      • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 11:13

        Phillipe,

        Société, vie et relation virtuelle voilà comment se réfugier et, finalement se perdre pour ne pas avoir à affronter la dure réalité. Merci de votre commentaire.


      • appoline appoline 7 mars 2012 22:46

        Le ciment de tout cela reste une immense solitude


      • Lisbeth Ker Carradec Lisbeth Ker Carradec 7 mars 2012 10:59

        J’ai bien peur de ne pas comprendre le fond de cet article-fiction bourré de poncifs et d’idées reçues.......

        L’anonymat n’est pas l’apanage d’internet et des réseaux que vous fustigez.

        L’anonymat, il est quotidien et est une partie réelle et intégrante de la vie de chacun....quand je prends les transports en commun pour aller travailler, je suis anonyme, je ne parle avec personne. Quand je suis au travail, je suis également anonyme, pire : je revêts soigneusement le costume social qui sied à ma fonction et à mon entourage professionnel, je me glisse dans le rôle que je dois jouer pour être payée (et ne me dites pas que c’est mal, c’est juste la vie.)
        Vous émettez un jugement qualitatif sur le dialogue virtuel, en pensant ab initio que puisqu’il est justement virtuel, il est faux et indigne.....et ben nan. Un dialogue, de la communication, que ce soit via internet, via le téléphone ou en direct live, ça reste de la communication. Je suis d’ailleurs en train de vous parler la gueule planquée au frais derriere mon clavier et mon pseudo, et pas un seul instant je ne doute d’avoir une réelle conversation avec vous, et cela ne réduit en aucun cas la qualité de ce dialogue.

        En considérant le cas précis de votre personnage, il semble que vous preniez le problème à l’envers....imaginez votre Marco se retrancher le soir avec un bouquin ou devant sa télé sans plus s’occuper de sa famille et de ses voisins, la probabilité pour que le résultat (la femme se barre) soit le même est immense, la probabilité pour que vous trouviez son comportement rédhibitoire et émettiez un jugement est infime...parce que le véritable vecteur d’enfermement n’est pas internet, mais simplement un manque de communication au sein d’une famille (ou autre cercle social), problème qui a toujours existé et que l’on nommait autrefois « la routine » mais qu’il est devenu à la mode d’imputer aujourd’hui aux nouvelles technologies....


        • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 11:21

          Cher Lisbeth Ker Carradec, je ne fustige rien ni personne et ne porte aucun jugement contrairement à ce que vous pensez avoir compris. Il n’y a aucune agression dans cet article qui parle des accros du web de manière humoristique. L’humour, vous comprenez j’espère ? Alors cessez de voir cela de manière négative car je ne me prends nullement au sérieux. Quand à l’anonymat engendré par d’autres situations, évidement qu’il existe mais, ce n’est pas le sujet ici.


        • Lisbeth Ker Carradec Lisbeth Ker Carradec 7 mars 2012 11:32

          A aucun moment je n’ai été agressive, et sans doute aurais je dû mettre des lol pour vous montrer que j’avais de l’humour....

          Je pense que vous n’avez pas compris, malheureusement, le fond de ma pensée, quand moi j’ai bien saisi la vôtre.
          Je voulais simplement vous dire que vous vous trompiez de constat en imputant le phénomène de repli sur soi de l’individu à une addiction quelconque (ne parlons plus d’internet, alors, lol), quand ce phénomène là est beaucoup plus généralement induit par l’industrialisation, et ce, depuis bien plus longtemps que vous ne le décrivez (re-lol).


        • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 11:44

          @Lisbeth Ker Carradec

          Ok admettons que j’ai mal interprété votre intervention. Mea culpa, je m’en excuse. Evidement vous avez raison, l’industrialisation et bien d’autres phénomènes conduisent au repli sur soi mais, cet article n’a pas la prétention d’aller si loin. Nous parlons ici juste des accros scotchés devant leur écran d’ordinateur, les geek incurables. Cela est même devenu une pathologie reconnue par le corps médical. Bien naturellement cela ne concerne pas les millions de personnes se servant de l’outil modérément. J’espère avoir apporté les éclaircissements nécessaires à la compréhension du papier. Merci de vos commentaires


        • Ansheos 7 mars 2012 11:02

          C’est tellement mieux de coucher avec sa télé.


          • Lisbeth Ker Carradec Lisbeth Ker Carradec 7 mars 2012 11:04

            Exactement.....Internet a bon dos pour expliquer un processus de repli sur soi qui existe depuis bien plus longtemps que lui......


          • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 11:26

            Voue avez raison Ansheos, la télé à haute dose grille les neurones. Merci de l’avoir rappelé.


          • appoline appoline 7 mars 2012 22:48

            Anshéos,


            Faites attention à ne pas vous tromper de péritel.

          • jef88 jef88 7 mars 2012 11:26

            Excellent article !
            Il rappelle ma jeunesse : après 10 - 11 heures de travail, je sortais du boulot, j’embrassais ma famille et mes filles et je plongeais dans un bouquin...

            Rien de neuf sous le soleil.


            • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 11:31

              Merci pour ce clin d’œil Jef88, comme quoi vous n’êtes pas dépourvu d’auto dérision. Excellent… 


            • jef88 jef88 7 mars 2012 12:12

              l’auto— dérision revient moins cher que l’automobile.
              Et en plus elle ne pollue pas


            • BOBW BOBW 7 mars 2012 21:48

              @ jeff et le vélo et la marche à pied qui permettent aussi de vivre avec sa famille, ses enfants et ses amis quand c’est possible.


            • jef88 jef88 8 mars 2012 10:50

              Quand tu avais fait 10 - 11 heures de travail .... Le vélo et la marche à pied ???? NON !


            • Valeska 7 mars 2012 12:01

              Excellent billet Gabriel.

              Je connais des personnes qui se reconnaîtraient sans problème dans le personnage de Marco, d’ailleurs madame en vient naturellement à faire de même, sitôt rentrés du boulot, c’est chacun son PC (facebook, jeux onlines, msn..) et ils ne se croisent que pour les repas ou seule la TV à la parole.

              L’amour fou où on passe son temps à se faire des petits bisous et à se regarder dans le blanc des yeux ne dure toujours qu’un temps. ^^


              • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 13:56

                Valeska, l’amour fou ne dure qu’un temps dites vous, mais toutes les folies ne doivent leurs intensités qu’à l’éphémère, après l’important c’est la complicité, l’attention et la compréhension qui sont les ingrédients nécessaires à la durée… Merci de votre témoignage.


              • Valeska 7 mars 2012 14:34

                J’ai dis que l’amour fou ne durait qu’un temps, mais je n’ai dis pour autant qu’après il n’y avait plus rien, nous sommes d’accord.

                Après j’estime que si il y a une confiance mutuelle, ce n’est pas un mal que chacun est une forme d’indépendance au sein d’un couple, mais là c’est élargir un peu le débat ...


              • foufouille foufouille 7 mars 2012 13:27

                on a aussi le couple avec chacun sa tele
                des amis differents, etc
                rien de neuf


                • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 13:57

                  Mais est ce encore un couple foufouille ?


                • foufouille foufouille 7 mars 2012 14:21

                  plus ou moins
                  ce sont des gens qui preferent ca a la solitude


                • Pelletier Jean Pelletier Jean 7 mars 2012 14:17

                  @lk’auteur,

                  interressante fiction, mais poussée à l’extrême et qui fait abstraction de tout ce que les nouvelles technologies de la communication ont apporté de positif dans l’accés à l’information et la démocratisation de l’accés à la culture.
                  http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


                  • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 15:26

                    @Pelletier,

                    Je pourrais répéter encore et encore que l’article n’est pas une critique de l’outil mais d’une attitude face à l’outil, mais là je commence à fatiguer. Si je fais un article sur les maladies attrapées en milieu hospitalier, est ce que cela veut dire que l’hôpital est dangereuse ? Non ! Alors il en est de même pour ce papier concernant cette technologie …


                  • Gabriel Gabriel 7 mars 2012 18:39

                    Bonsoir Orion,

                    La vie est de plus en plus dure et certain trouve refuge dans le virtuel, c’est doux, sympa et ca ne juge pas. Beaucoup d’entre nous, favorise ce côté ci par rapport aux vrais relations humaines, par crainte, peur ou par habitude mais aussi par protection, car celles ci sont exigeantes et comportent le risque de décevoir ... Merci de tes remarques.
                    PS : C’est qui Marco 07 ?

                  • Ariane Walter Ariane Walter 7 mars 2012 20:28

                    Bonjour Gabriel,

                    il y a dans le contact avec l’ordi une adrénaline qu’il n’y a pas dans la vraie vie.
                    Une forme de jeunesse, parce qu’on a des tas de copains, on retrouve la période lycée, et le soir, comme ceux qui autrefois allaient se balader et retrouver leurs potes au café, on va retrouver des amis, des passions.
                    Gabriel, tu dis, « allez vous promener etc »..Mais tout se paie.
                    Sur internet c’est gratuit(quand on a eu son prélèvement.
                    Ensuite on est encore drogué à cette merveille : je cherche un poème, une histoire, une émission, tout m’est donné. Plus des tchats qui débouchent bien évidemment sur des rencontres.

                    Qu’est-ce qu’un couple ?
                    il est bien évident que le couple dont tu parles est usé. ils ne vont pas se quitter pour autant mais ils s’ennuient.

                    Pour moi la soirée idéale, c’est la suivante.
                    On a bossé tous les deux.
                    On rentre ; On est content de se voir.
                    Pas de cuisine à faire parce que quelqu’un vient vous faire la cuisine une fois par semaine et on congèle tout. (C’est atroce cette perte de temps : qu’est-ce qu’on va manger etc... le pb est réglé.C’est un service qu’on peut traiter en échange.)
                    On prend une douche ensemble , et on s’affale sur un lit et on se crème, on se masse. Bref.. Puis On peut passer à un film ou chacun prend son ordi et tapote à côté de l’autre. C’est super d’être très proche et chacun dans son monde.
                    C’est pas compliqué, c’est pas cher.
                    Oui, il n’y a pas d’enfants . S’il y en avait, on se baignerait à quatre comme les Japonais.

                    Bon, j’ai voulu inventer une histoire heureuse ! 
                    Bien à toi Gabriel !


                    • Gabriel Gabriel 8 mars 2012 07:55

                      Bonjour Ariane,

                      la recherche de l’équilibre entre deux êtres sans se renier soi-même est faite de compromis, éternel challenge que de ne pas sombrer dans une lubie en oubliant le réel. Merci de votre passage.
                      PS : Vous avez trouvé un fan à vos propos avec notre ami Orion.

                    • Vipère Vipère 7 mars 2012 20:38

                      Bonsoir tout le monde


                      Excellent billet, volontairement caricatural et humoristique pour dénoncer les dérives d’internet qui reste néanmoins un formidable outil de communication, à la condition de ne pas négliger tous les autres.

                      Internet offre la facilité de communiquer à n’importe quel moment avec d’autres internautes sur des thématiques que l’on ne peut pas forcément aborder avec son entourage qui n’a pas les mêmes centres d’intérêts.

                       Il suffit d’allumer son ordinateur et de lire les articles et les liens fournis. Le piège serait d’être connecté en permanence, ce qui laisse l’internaute indisponible pour vivre d’autres passions. 

                      Comme le dit Lisbeth Karradec, l’anonymat n’enlève rien à la qualité ou à la médiocrité des échanges écrits et révèle bien mieux que l’on ne croit la personnalité des uns et des autres.

                      Aurait-on échangé avec un tel pseudo ailleurs que sur internet ? derrière un pseudo, il y a un humain : un ado, un homme, une femme, curieux, qui a la volonté de communiquer, de partager, d’apprendre des autres. 

                      Comme dirait quelqu’un dont j’ai oublié le nom : « on apprend de plus petit que soi » !





                      Le fait d’être

                       

                       

                      • Gabriel Gabriel 8 mars 2012 07:59

                        Vipère, votre synthèse est parfaite et je me permets de vous l’emprunter pour en faire la conclusion de ce billet. 


                      • Yohan Yohan 7 mars 2012 21:52

                        J’ai cru qu’on parlait de Momo, le nolife maison. Bah ! tant qu’il reste sur ses sagas que personne ne lit, il ne fait pas le cake sur les autres fils.


                        • sisyphe sisyphe 8 mars 2012 11:17

                          Gabriel bonjour

                          Le billet est plaisant et juste, pour certaines catégories de personnes, mais je pense que ceux qui sont le plus dangereusement soumis à cette addiction, sont les enfants.

                          Combien d’ados et de pré-ados sont totalement accros à leur ordi, leur facebook, les jeux video, les films, leurs tchats, et ne savent même plus ce qu’est un livre...
                          La télé participe, évidemment, également, de cette gigantesque entreprise d’individuation, de rupture du lien social, où la pseudo « communication » a remplacé le dialogue, et le contact réel.

                          C’est vrai que ce phénomène n’a pas attendu l’ordinateur, mais que celui-ci n’a fait que l’aggraver, du moins pour ce qui concerne les sociétés occidentales.
                          Parce que, pour ce qui est des pays où le lien social existe encore, les réseaux sociaux du net peuvent, au contraire, servir à mobiliser ; cf les « révolutions arabes » où c’est grâce aux réseaux sociaux, que les gens ont pu se regrouper et se débarrasser de leurs tyrans (pour le résultat, c’est une autre histoire).

                          L’ordinateur peut être un outil de connaissance, de recherche, irremplaçable, mais, comme tant d’autres procédés (télé notamment), il peut entrainer des comportements d’addiction qui contribuent à l’isolement, au virtuel, et participent de la rupture du lien social.

                          Le résultat tient à la manière de l’utiliser ; chez un adulte, c’est du ressort d’un choix, tandis que chez l’enfant, plus influençable, il peut être un objet de conditionnement, et même d’isolement, de rupture avec le réel.

                          Difficile de faire la part des choses, quand on ne connait de la vie, que ce que l’on en perçoit à travers les réseaux virtuels..

                          Il me semble donc que ce doit être le rôle des parents, de veiller à éviter cette coupure avec le réel, de même que l’école, grâce au lien entretenu avec la lecture, les activités partagées, les sports, etc...

                          Dans une société où l’individu est de plus en plus isolé, de plus en plus coupé du lien avec ses semblables, par la multiplication des nouveaux objets des nouvelles technologies (combien, dans le métro, de milliers de personnes, en train de pianoter sur leurs téléphones portables, leurs Ipad, ou les écouteurs sur la tête ; c’en est hallucinant), l’effet est que ce sont des bandes qui font leur loi.

                          Nous sommes devant un vide social qui laisse le champ libre à l’exploitation, à l’oppression, à la soumission, à la résignation ; ce qui fait le jeu des marchands du temple et des oppresseurs.

                          Consommation et « communication » ont remplacé l’échange et le dialogue ; les instruments de la domination nous dirigent droit vers un monde à la 1984, au « Meilleur des mondes », au profit de ceux qui gagnent tout à cet isolement : les exploiteurs d’une société d’individus conditionnés, isolés, et soumis.

                          Nous sommes tous victimes du syndrome de la grenouille, ce qui permet la persistance d’un système d’exploitation, sans que plus personne ne se révolte, chacun isolé dans son coin, et ne cherchant qu’à assurer les conditions de sa propre survie.

                          Comme dit l’autre, toutes les civilisations ne se valent pas ; la notre restera dans l’histoire, comme celle de la régression civilisationnelle la plus importante : pour la première fois, une civilisation aboutit à faire de l’homme, être social par définition, un individu isolé, coupé de ses semblables ; avec tellement de gadgets pour faire passer la pilule, que ça se passe en douceur : là où Camus pouvait dire « Je me révolte, dons nous sommes », la technologie dit aujourd’hui : « Je me distrais, donc je me soumets »..

                          Terrible régression, qui nécessite un sursaut ; en sommes nous encore capables ?


                          • scorpion scorpion 8 mars 2012 13:41

                            Bonjour sisyphe

                            Consommation et « communication » ont remplacé l’échange et le dialogue 

                            Joliment bien dit. Tout ce que vous décrivez là est malheureusement bien réel. Analyse très pertinente qui va au-delà du phénomène d’écrit ici. Le prochain article abordera ces sujets et fera une photographie partielle de notre environnement sociale actuel. Merci de vos enrichissants commentaires.


                          • Gabriel Gabriel 8 mars 2012 13:45

                            @ sysiphe,

                            Je n’aurai pas mieux dit que le scorpion qui répond à ma place. Ce nouvel arachnéen nous pondrait-il bientôt un article ? Cordialement. 


                          • Gabriel Gabriel 8 mars 2012 13:51

                            Fichtre un lecteur de Jonathan Swift. Merci de la remarque le gars d’Affi, un peu de culture littéraire est toujours la bienvenue. Vous pouvez aussi ( Je suis sur que vous vous en êtes aperçu) éclater le patronyme en trois. Clef ,USB, Bug. 

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