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Accueil du site > Tribune Libre > Voyage au pays de l’Atlantide

Voyage au pays de l’Atlantide

L’Atlantide, île d'Atlas, est une île qui aurait été engloutie dans la pré-Antiquité. Elle est mentionnée pour la première fois par Platon dans le Timée puis le Critias, vers l'an 357 avant J.C.. Reconnue presque généralement comme un mythe par les scientifiques et les historiens actuels, l'Atlantide est à la source d'une abondante littérature (Wikipédia).

Mythe ? Est-ce si sûr que cela ? Platon affirme qu'il s'agit d'une histoire véritable. Avant lui, Hérodote donnait le nom d'Atlantes aux habitants d'une montagne Atlas que, plus tardivement, le pseudo-Apollodore situait au pays des Hyperboréens, le pays d'où vient le vent du nord. Diodore de Sicile les imaginait proches de l'océan tout en précisant qu'ils avaient subi une grave défaite face aux amazones d'Afrique. Il ajoute qu'il fallait plusieurs jours de navigation pour aborder ce pays en partant de la Libye - c'est ainsi qu'on désignait aussi l'Afrique du Nord -, et il ajoute : après avoir franchi les colonnes d'Hercule (le détroit de Gibraltar).

Je vous propose un voyage au pays de l'Atlantide.

Parties de Grèce, frappant de leurs rames puissantes les flots bleus immaculés de la mer intérieure, la voile carrée repliée, nos lourdes embarcations longent les îles légendaires aux formes caractéristiques bien connues des marins. Soudain, la vigie s'écrie : Massilia !

Massilia Graecorum, la Marseille des Grecs. Cest là, vers l'an 600 avant J.C., qu'un roi segobrige s'allia avec une expédition grecque en donnant au phocéen Protis, à l'issue d'un banquet, et sa fille et un terrain pour y construire une nouvelle ville. Alors s'enclencha une longue guerre entre les Grecs et la cité ligure voisine soutenue par les Celtes venus du centre de la Gaule.

Aujourd'hui, grâce à César, les Gaulois sont aux champs ; il n'est plus nécessaire de contourner le continent par l'Océan en suivant le trajet inauguré autrefois par le marseillais Pythéas. Nous remontons donc le Rhône et la Saône jusqu'à l'endroit où celle-ci bifurque vers l'est. De là, par la vallée de la Dheune, nous redescendons par la Loire, puis par l'Allier.

Si l'on se référe au texte de Strabon, la Gaule ressemble à un grand carré entouré d'eau et de hautes montagnes. Le couloir rhodinien le traverse en son milieu, du sud au nord. 

Platon, lui aussi, se faisait une représentation symétrique de la cité royale de l'Atlantide mais il l'incluait dans un rectangle.   

En outre, il la qualifiait d'île. Bien sûr, il ne faut pas donner à ce mot le sens qu'on lui donne aujourd'hui. On a des exemples où les Anciens qualifiaient ainsi une simple région isolée même non entourée d'eau. Mais Platon évoque un rectangle et non un carré, allez-vous m'objecter. En effet.

J'ai dit que nous avions suivi le cours de l'Allier. Cela nous amène dans une région de hautes montagnes. Nous entendons de sourds grondements qui ébranlent le sol tandis que, dans le lointain, une éruption de lave en fusion éclaire l'horizon. Nous sommes dans le pays des volcans.

Paysages magnifiques et terriblement impressionnants ! Ces montagnes qui nous paraissent si hautes quand nous les voyons depuis la plaine, quel nom leur donner sinon celui prestigieux d'Atlas. Quel autre lieu aurait-il été plus digne pour y faire naître les dieux ? Comment Platon aurait-il osé inventer ailleurs un concurrent à ce site prestigieux ?

La nuit va bientôt tomber et le soleil, en se couchant, éclaire une dernière fois la montagne sacrée tandis que l'ombre gigantesque de Mercure, qui se dresse sur le puy de Dôme, vient recouvrir, comme d'un manteau, la nouvelle ville d'Augnemetum.

Nous profitons de la dernière lumière du jour pour flaner dens les échoppes de notre gîte d'étape de la nuit. On y trouve offert aux voyageurs de nombreux objets de parure ainsi que toutes sortes de fruits et de légumes car la région est très riche et donne en abondance (Platon dixit). C'est sur ce plateau dit de Corent, à côté d'un temple aux assez belles colonnes, que les rois du pays donnent de grands banquets et qu'on y festoie en sacrifiant de nombreuses têtes de bétail élevé dans la plaine fertile de la Limagne (Poseidonios dixit, archeologia confirmavit). Dans les forêts, on trouve également toutes sortes d'animaux. Platon dit qu'y vivent également des éléphants mais nous n'en avons point vu.

Le lendemain, nous gravissons la montagne et c'est un spectacle époustouflant qui apparaît à nos yeux. L'immense forteresse domine la ville et la protège. La muraille est en pierre noires comme l'ébène mais dans les reflets changeants d'un soleil qui nous éblouis, elle prend des teintes qui vont du cuivre à l'orichalque. Peut-être est-ce la couleur des joints ou, à certains endroits, un enduit coloré qui nous donne cette impression car il est difficile de croire Platon sur ce point.

De nombreuses statues décorent la ville et l'intérieur de l'oppidum. C'est ce qu'affirme Platon et ce que confirme Grégoire de Tours, lequel précise que ces statues se trouvent dans des niches qui s'adossent à la muraille. Nous pouvons encore en voir deux qui ont défié les injures du temps, et à l'intérieur de ces niches, derrière une grille de protection, une statuette de Vierge.

Quant au palais royal, bien situé à un emplacement de choix, à l'intérieur de l'enceinte, à une place dominante de la face sud, il est décoré, comme le dit Platon, à l’extérieur d’or et d’argent et, à l’intérieur d’orichalque. On y admire de nombreuses statues en or et même, entouré de cent Néréides assises sur des dauphins, un dieu debout sur son char dirigeant six coursiers ailés et dont la tête touche au plafond.

Dans mon avant-dernière illustration, j'ai représenté la population citoyenne dans l'image de la Gorgone. Comme vous pouvez le constater, la Gorgone est une femme d'une grande beauté. Ce n'est qu'après sa brouille avec la déesse d'Athènes que les Grecs l'ont enlaidie, entourant sa tête de serpents et ornant sa bouche de dents acérées. Il est vrai que lorsqu'elle se met en colère ou qu'elle part au combat, ses yeux lancent des éclairs à tel point qu'elle pétrifie l'adversaire qui ose soutenir son regard. C'est ainsi qu'elle rend invincibles les guerriers qui la représentent sur leurs boucliers.

Ces guerriers sont des combattants redoutables et d'une incontestable virilité. On en a une bonne représentation sur le vase de Vix. En ce qui concerne les femmes, elles sont habillées de longues et épaisses robes tissées aux fortes couleurs fondamentales, probablement comme la robe de la méduse/gorgone d'un de mes derniers articles. Les robes des prêtres sont bleu-azur (Platon).

Le temple est d'un ouvrage remarquable. On y trouve des merveilleuses sculptures ainsi que des colonnes de porphyre. C'est là qu'on honore les dieux de la cité et qu'on y prend des bains chauds. Platon évoque en effet une source d'eau chaude en plus d'une source d'eau froide mais il omet de nous dire que l'eau chaude est passée auparavant dans un four accroché au flanc de la montagne voisine. Tout à côté se trouve le baptisterion qui reçoit l'eau froide de cette même montagne (Aemilius interpretavit Platon + Sidoïne).

... Après avoir été captée et amenée dans des canaux qui contournent par l'extérieur l'endroit où l'on nage, cette eau est crachée par six tuyaux proéminents à tête de lion. Ceux qui se jetteraient à l'eau sans avoir été prévenus pourraient très bien s'imaginer voir de vraies rangées de dents, des yeux brillants de rage et de véritables crinières. Si le maître vient ici, entouré de la foule en désordre de ses serviteurs ou de ses hôtes, les gens doivent se parler de bouche à oreille, car la conversation devient presque inintelligible à cause du bruit que fait l'eau en tombant. Etouffé par le vacarme, le discours public se transforme en paroles chuchotées ridicules.( Sidoïne Apollinaire).

L'eau se fraie ensuite un chemin en suivant la pente jusqu'à un paradis forestier qu'il arrose en permanence. De ce fait, on y trouve toutes sortes d'arbres d'une dimension exceptionnelle... si l'on en croit Platon.

Maintenant, si vous voulez en connaître davantage sur l'Atlantide, je ne peux que vous conseiller de vous reporter aux autres articles que j'ai publiés sur ce sujet.


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23 réactions à cet article    





  • QUELLE CARRIERE EN 5 ANS ..............LIEUTENANT COLONEL !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


    • kalagan75 29 octobre 2011 10:37

      avec les dernières découvertes archéologiques, il est presque établi que l’altlantide correspond parfaitement au site de santorin ( vers 1600 av JC)


      • non666 non666 29 octobre 2011 14:28

        1) En fait, ce qui est etabli, c’est qu’il y avait bien une civilisation qui s’est effondrée avec l’eruption du Santorin.
        Ce qui est probable, c’est que c’est la civilisation minoenne qui est en cause.
        les Minoens sont ils les atlantes ?

        Apres , nous savons que la guerre de Troie aussi a été décrite comme une legende par certains historien. Pourtant, c’est en se basant sur l’Illyade et l’Eneide que les Allemands ont trouvé les sites probables de la fameuse cité.
        Il y avait , la aussi, comme dans l’Atlantide du timée, une source d’eau chaude et une d’eau froide...
        Les troyens sont ils les atlantes ?

        Le deluge est un mythe.
        Pourtant, « l’anomalie ararat » est une realité qui ressemble furieusement a un vaste navire en bois echoué sur le mont.
        La region de la turquie est particulièrement sismique comme la prouver le tremblement de terre recent. certains geographe pense que les dardanelles et le bosphores auraient pu s’ouvrir sur un seisme gigantesque et l’eau de la Mediterranée se deverser (en un jour et en une nuit, comme dans le Timée ?) sur ce qu’il y avait dans le bassin en depression, juste à la place de l’actuelle Mer noire.
        L’atalantide se trouvait elle la ?

        Si l’on prend à la lettre le Timée et le Critias à la lettre , ET que les colonnes d’Hercules sont bien le detroit de gibraltar , alors il faut prospecter dans ses environs immediats.
        On peut alors s’interesser aux vestiges archeologiques des iles des Açores, de Madere ou des Canaries.

        Vous pouvez aussi faire un petit coup de google earth et regarder en 31 20 N , 24 20 W...

        Enfin de part et d’autres de la dorsale atlantique, on trouve des elements de la legende :
        * des « chaussées sous marines » dans les caraibes (marches de Bimini) et leurs jumelles a Cuba.
        * la legende de la cité d’Is , disparue en une nuit , reecrite apres le passage des curés
        * l’histoire etonnante des Basques

        On trouve enfin sur l’’historique de la terra preta des elements troublant tant sur la geolocalisation des sites concernés (venezuela, coeur de la foret amazonienne bresilienne) que sur la datation des sites

        L’Atlantide, on peut y croire ou pas.
        On peut la localiser sur la base de moult legendes et traditions orales ayant survecu.
        Ce qui est sur, c’est qu’il y a eu des evenements tectoniques qui ont eu lieu dans le passé et que bien des civilisations ont pu en faire les frais.
        Savoir sur lequel des vestiges decouverts ou a decouvrir on mettra la localisation reelle de l’atlantide est donc une gageure, pour l’instant.
        Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas poursuivre chaque piste.

        PS : Mimile , tu charie !
        Voir les volcans d’auvergne en activité, il fallait vivre au hercinien, non ?


      • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2011 15:09

        @ non666


        Bonjour

        En réponse à :PS : Mimile , tu charies !
        Voir les volcans d’auvergne en activité, il fallait vivre au hercynien, non ?


        En effet et bien d’accord.

        Mais cela peut s’expliquer. Si vous vous asseyez sur le nez de la montagne de la Serre, je dis bien sur le nez. Là d’où on a une vue absolument admirable sur la ville et forteresse du Crest mais aussi sur tout le pays d’Auvergne, il se produit un phénomène étonnant, à savoir que le temps s’arrête. Le temps et l’échelle du temps n’existent plus. C’est l’impossible espoir de Lamartine enfin réalisé : « ô temps suspends ton vol ! »... bref, le sentiment de l’éternité...ou du nirvana !

      • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2011 15:30

        @ kalagan75

        En effet : archéologues + médias + maisons d’édition + journalistes -> site de Santonin.

        En ce temps-là, je vivais dans ma turne 
        Les bonheurs d’ici-bas m’étaient tous défendus 
        Je semais des violettes et écrivais pour des prunes 
        Et tendais la patte aux commentaires perdus 

        Ah ah ah ah putain de toi, ah ah ah ah ah ah pauvre de moi.



      • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2011 16:56

        Et comment expliquez-vous qu’au Ier siècle avant J.C., Denys D’Halicarnasse écrive encore qu’Héraclès, au cours de sa course errante, se serait uni à l’atlantide Astéropè et que deux fils seraient nés de cette union, Ibéros (les Ibères d’Espagne) et Keltos (les Celtes de la Gaule).


      • Antenor Antenor 1er novembre 2011 21:41

        Les noms des fils de Poséidon donnés dans Critias : Atlas et Gadir, indiquent qu’on se trouve plutôt au Sud-Ouest de l’Espagne et au Maroc qu’en Gaule. Les Atlantes seraient donc plutôt des Tartessiens que des Celtes.

        Et c’est justement dans le pays tartessien que s’est développée vers -2600 la culture dite « des céramiques campaniformes » qui s’est ensuite étendue à toute l’Europe de l’Ouest et au Maghreb exactement comme l’Atlantide. Aucune autre culture n’a atteint une telle expansion en Méditerranée Occidentale à part l’Empire Romain.

        Par contre, je ne vois pas quelle autre plaine que le Bassin Parisien et la boucle de la Loire idéalisée a pu inspirér à Platon la description de la plaine de l’Atlantide. Platon croyait manifestement que les Atlantes étaient des Celtes.

        La Guerre entre Athènes et les Atlantes peut faire écho à deux évènements.

        Le premier serait la fin de la Culture Campaniforme vers -2300. Celle-ci a été supplantée par les cultures de l’Age du Bronze Ancien dans lesquelles on retrouve des influences égéennes.

        Le second serait les invasions celtes en Italie à l’époque de Platon. Là encore, on voit que Platon confond Celtes et Atlantes.

        En conclusion, quand on applique le mythe de l’Atlantide à l’histoire ancienne, les Atlantes sont les Tartessiens. Par contre, quand on l’applique à l’époque de Platon, il s’agit des Celtes. Platon a mélangé en un seul (les Atlantes) les deux peuples (Taressiens puis Celtes) qui ont successivement dominé l’Occident.


      • Emile Mourey Emile Mourey 1er novembre 2011 23:32
        @ Antenor
        Le Pseudo-Apollodore (IIe siècle av. J.-C.) situe le mont Atlas au pays des Hyperboréens. Quel est ce pays des Hyperboréens ? Cela ne peut pas être l’Espagne
         
        Le poète Pindare (Vème siècle av. J.C.) évoque les montagnes neigeuses du Nord d’où descend Borée, le vent du nord. Il ne s’agit évidemment pas de l’Antarctique, mais des Alpes et du Jura. Il les appelle « monts Rhippées ». Il ajoute que l’Istros (le Danube) y prend sa source chez les Hyperboréens et que le fleuve leur appartient comme le Nil appartient aux Ethiopiens. Il donne à ce peuple un passé millénaire. Hyperboréen, que signifie ce mot à la riche étymologie ? Ce ne peut être qu’un mot poétique pour désigner les Celtes que je place à Mont-Saint-Vincent (Bibracte) et à Chalon-sur-Saône (Cabillo). C’est bien par là que l’on peut accéder aux sources du Danube.

        Enfin, les fouilles de Vincent Guichard dans la plaine de la Limagne qui ont mis en évidence des habitations implantées à des distances régulières comme l’indique ma représentation de la cité royale, s’accordent avec ce que dit Platon.

        Les noms des fils de Poséidon donnés dans Critias : Atlas et Gadir ne peuvent, en toute logique, que désigner, le premier la Gaule, le second l’Espagne, et dans la vision simplifiée du voyageur étranger les deux lieux/capitales, c’est-à-dire les monts Atlas/Auvergne et le golfe gadirique.

        Même si un ou deux textes peuvent laisser supposer qu’Atlas règne sur l’Espagne, il faut seulement en déduire qu’il règne sur l’Espagne depuis la Gaule, depuis l’Auvergne. Il y a une logique entre les textes et l’histoire et il n’y a que les Arvernes dont les textes disent que leur domination ou influence allait jusqu’au Rhin et jusqu’à la Méditerranée.

        Quant au conflit entre les Atlantes et les Grecs, je dirais à l’inverse de Platon que ce ne sont pas les Atlantes/Celtes qui ont attaqué les Grecs mais plutôt l’expansionisme grec qui a voulu supplanter les descendants des Phéniciens implantés.

        Quand j’écris au début de mon article « Alors s’enclencha une longue guerre entre les Grecs et la cité ligure voisine soutenue par les Celtes venus du centre de la Gaule », je suis étonné qu’aucun commentateur n’ait réagi. En effet, la thèse actuelle serait que les Grecs de Marseille auraient été harcelés par des tribus celto-ligures alors qu’en réalité, ce sont plutôt les Grecs qui ont cherché à s’étendre au dépens des Ligures et que la guerre s’est étendue aux Celtes quand ceux-ci sont descendus pour les soutenir. Voilà bien une guerre qui pouvait justifier en partie le texte de Platon. 

        Enfin Atlantes peut très bien avoir été le nom des habitants avant que les Grecs leur donnent le nom de Celtes. 

      • Antenor Antenor 2 novembre 2011 11:45

        @ Emile

        Dans les textes grecs parlant des régions nord-occidentales, il y a une très fréquente confusion entre l’Ouest et le Nord. On la retrouve sur la carte de Peutinger.

        Qu’on retrouve des Hyperboréens du Maroc au Danemark dans ces textes ne me surprend pas.


      • marcel et yvette marcel et yvette 29 octobre 2011 13:24

        y’a même un poteau électrique dans les ruines....ils étaient vachement en avance à cette époque !


        • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2011 17:01

          @ Perseûs


          Je répète :  comment expliquez-vous qu’au Ier siècle avant J.C., Denys D’Halicarnasse écrive encore qu’Héraclès, au cours de sa course errante, se serait uni à l’atlantide Astéropè et que deux fils seraient nés de cette union, Ibéros (les Ibères d’Espagne) et Keltos (les Celtes de la Gaule).




        • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2011 17:54

          @ Perseus


          Je n’ai jamais dit que Platon n’avait pas écrit un mythe. Bien au contraire, j’explique qu’il est parti d’une histoire véritable, à l’exception de votre tsunami apocalyptique complètement stupide. Mais comme l’a écrit ce bon M. de la Fontaine, on ne peut pas faire boire des ânes qui n’ont pas soif.

          • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2011 22:31

            @ Emile Mourey

            Pour les Anciens, le mot « île » ne doit pas être pris dans le sens restrictif « entourée d’eau » comme on le fait aujourd’hui pour interpréter le texte de Platon. 

            Par exemple, en Mésopotamie/Syrie/Irak, les plateaux qui ne sont pourtant qu’enserrés entre le Tigre et l’Euphrate étaient désignés sous le nom de « Jesiré », ce qui signifie « île ».

            En latin, le terme « insula » désignait également des quartiers d’habitation réservés aux immigrants, ce qui correspond à nos îlots actuels. D’ailleurs le préfixe « in » signifie « dans » et dans ce cas, il a manifestement un sens premier d’isolement qui s’est d’ailleurs conservé dans celui d’insularité. Et pour le grec, il en est probablement de même. On peut aussi se demander pourquoi le terme relativement ancien d’Ile de France.

            Dans son sens ancien, Platon avait donc la possibilité de considérer que la Gaule était une île du fait qu’elle était isolée par les mers et les montagnes qui l’entouraient. Et comme il avait cette possibilité, il l’a écrite, mais à mon avis, surtout pour forcer le trait. On peut également faire l’hypothèse que Platon a joué sur l’ignorance géographique de ses lecteurs en mettant en scène une Gaule plus ou moins inconnue que les explorateurs découvraient par l’océan. Et quand il dit que de son temps, on n’y retrouve que des fonds vaseux, on peut se demander s’il n’écrit pas cela sur la foi de quelques navigateurs qui se seraient égarés dans le marais poitevin.

            Enfin, si on relit bien le Timée où Platon explique sa conception cyclique de l’histoire des sociétés, marquée par des destructions successives qui effacent tout mais qui permet de recommencer, on comprend que le cataclysme qui a fait sombrer L’Atlantide n’est que la disparition d’une surface que remplaça par la suite la surface « Gaule » de son temps.

            Cette conception est également celle du judaïsme. Quand Dieu décide de détruire la terre, ce n’est qu’en surface, de façon que puisse s’installer à la place une terre nouvelle.


            • Emile Mourey Emile Mourey 29 octobre 2011 22:42

              Merci, Emile Mourey, enfin un commentaire intéressant de votre part, qui a, en plus, le mérite de mettre en évidence la bêtise et l’absurdité des thèses actuelles sur l’Atlantide mais aussi le manque de sérieux de ceux qui les proposent.


              Oui, je sais que les archéologues ne m’aiment pas parce qu’ils me considèrent comme un romantique, mais j’en ai rien à foutre.

            • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 octobre 2011 03:27

              Hum je dirais plus qu’il ne vous aiment pas parce que vous avancez, sans prouver quoi que ce soit, des théories farfelues, vaguement étayées par uniquement des convictions personelles, qui vont à l’ encontre de toutes les preuves matérielles rassemblées depuis des décennies, parfois des siècles.


              Ils ne vous aiment pas parce que aussi vous passez votre temps à les insulter, à les traiter de vendus incompétents, à dénigrer les dizaines d’années de formation et d’expérience qu’ils ont accumulés alors que vous n’avez pas fourni le dixième de leurs efforts qu’ils ont déployé sur le terrain.

              Je pense pouvoir concevoir le fait que cela puisse vexer...

            • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2011 09:26

               @ Mmarvinbear 

              Votre commentaire a le grand mérite de la clarté. En effet, c’est la première fois que dans mes articles, je mets nominativement en cause MM Goudineau, Vincent Guichard et Matthieu Poux, importantes personnalités de l’archéologie mais certainement pas dans les termes que vous invoquez. Lorsque j’écris que M. Goudineau se défile quand le journaliste Philippe Mestre lui demande quels sont ses contre arguments, c’est un fait objectif. Quand j’écris que les thèses développées par MM. Vincent Guichard et Matthieu Poux sont erronées, voire absurdes, c’est mon droit. Quand je dis qu’ils refusent le débat, c’est également un fait.

              Quand j’attaque - c’est exact - la technostructure archéologique, ses collusions avec les médias, les promotions de ses membres en fonction de leur adhésion à la ligne tracée, je comprends que des archéologues puissent se sentir visés. Mais alors, qu’ils acceptent le débat. Que Samosatensis revienne sur Agoravox pour me contredire. Qu’il nous ponde un article afin d’exposer les arguments qui justifient la localisation de Bibracte au mont Beuvray et celle de Gergovie à Corent. Que Matthieu Poux nous ponde un deuxième article après l’article qu’il a déjà publié, mais cette fois, non pas pour nous parler de questions accessoires mais de la localisation de Gergovie. Où sont les insultes ad hominen que vous me reprochez ?

              Quand je constate à quel point d’autres acteurs de la vie publique sont malmenés sur Avox et sur d’autre médias, les archéologues devraient-ils être les seuls qu’on aurait pas le droit de mettre en cause, les seuls qui ne devraient pas rendre des comptes, les seuls dont il faudrait accepter les affirmations comme paroles d’évangile ?

              • Antenor Antenor 1er novembre 2011 22:13

                Le plus lamentable, c’est de faire croire que l’archéologie est une science plus objective que l’exégèse alors que c’est l’inverse.

                L’exégète est confronté à la pensée des auteurs qu’il étudie. Il est donc directement contraint de se débarasser de son propre conditionnement culturel.

                Alors qu’entre l’archéologue et l’objet qu’il étudie, il n’y a pratiquement aucun filtre qui permette de se dire : « Attention, là je suis en train de raisonner en homme du 21ème siècle »

                C’est comme ça qu’on se retrouve avec des « villes » gauloises au sommet des montagnes.


              • Antenor Antenor 1er novembre 2011 23:03

                « Quant à l’idée que l’exégète n’est pas marqué par son époque mais est comme transporté par spatio-temporellement dans le monde du récit qu’il étudie, il faut l’entendre celle là, ah ah ah. »

                Bien sûr que si que l’exégète est conditionné comme tout le monde, seulement le texte l’empêche de voir systématiquement midi à sa porte. Ce qui n’est pas le cas des vestiges à qui on peut faire dire pratiquement tout et son contraire.

                 

                « Oh les vilains archéologues, dont le grand tort est de montrer par A + B que telle ou telle construction imaginaire est peut-être très belle, mais qu’elle n’est que du récit, qu’elle est une réalité construite et non pas la réalité brute »

                Ce que vous ne voyez pas, c’est que les archéologues sont eux aussi dans la construction imaginaire. Personne n’y échappe. Ce sont ceux qui croient y échapper qui y sont en réalité le plus soumis.

                Prétendre que Corent était la capitale arverne alors que les textes nous permettent d’avoir une autre explication des vestiges, c’est de la construction imaginaire.

                 


              • L'enfoiré L’enfoiré 15 décembre 2011 19:04

                Emile, Un film que l’on passe chez nous
                J’espère qu’il arrivera chez vous. smiley


                • Emile Mourey Emile Mourey 15 décembre 2011 21:46

                  @ l’enfoiré

                  Merci. Le problème avec ces films de fiction, c’est que lorsqu’on arrive après et que l’on propose quelque chose de moins fantastique, personne ne vous croit.

                  • L'enfoiré L’enfoiré 15 décembre 2011 22:16

                    Vous avez raison. Je viens de voir le film. Une fiction en film catastrophe avec l’île Thera qui disparait.
                    La partie intéressante, c’est la représentation de la vie qui a été reconstruite en fonction des découvertes archéologiques.

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